Mardi, de violents heurts ont une nouvelle fois opposés des grévistes et les forces de l’ordre dans plusieurs mines du pays. A Sishen (nord-ouest), la police est intervenue à la mine de fer exploitée par une filiale d’Anglo American pour déloger la centaine de grévistes qui bloquait l’entrée du site depuis le 3 octobre. La veille, la direction avait annoncé le licenciement de 300 employés, les grévistes menaçant alors de détruire du matériel. La police a arrêté 40 manifestants et sept personnes ont été blessées dans les affrontements. Sur le site exploité par Sarmancor près de Marikana (nord), la police a dispersé un rassemblement non autorisé de mineurs. Ceux-ci ont résisté et les forces de l’ordre ont procédé à 26 arrestations.

Hier, la police est intervenue dans le quartier d’Abobo à Abidjan pour libérer les voies occupées par des marchands ambulants. Plusieurs centaines de jeunes manifestants s’étaient rassemblés sur place pour s’opposer à cette opération d’évacuation. Dans un premier temps, les forces de l’ordre ont tenté de les disperser à l’aide de gaz lacrymogène, ce a quoi les manifestants ont riposté par des jets de pierre. Renforcée par l’arrivée en renfort de la gendarmerie et des soldats des Forces républicaines (FRCI), la police à ensuite procédé à des tirs de sommation et de nombreux coups de feu s’en sont suivis, blessant de nombreux manifestants.

Manifestation à Abidjan

Manifestation à Abidjan

Des affrontements ont opposé dans la nuit de vendredi à samedi des policiers à des manifestants non loin d’un puits de mine d’Anglo American Platinum près de Rustenburg, à 120 kilomètres au nord-ouest de Johannesburg. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour disperser un millier de manifestants qui défilaient en direction d’un puits de la mine de Khomanani, exploitée par Amplats. Les manifestants ont riposté par des jets de cocktails Molotov, endommageant un véhicule de police. Les forces de l’ordre n’ont pas fait état de blessés. Quatre personnes ont été arrêtées.

Une grande partie de l’industrie des mines de platine et d’or est paralysée par des grèves sauvages qui ont commencé début août et se sont intensifiées après que la police a tué 34 grévistes à la mine de platine de Marikana exploitée par Lonmin. Des centaines de mineurs ont également manifesté devant le siège d’Imapala Platinum samedi à Johannesburg pour déposer une liste de doléances.

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La violence va croissant près de la mine d’Anglo American Platinum (Amplats) depuis que le groupe a licencié 12.000 grévistes vendredi dernier. Plus de 40 personnes sont mortes depuis le début du mouvement des mineurs dans le pays en août. Un homme était mort à l’hôpital, probablement touché par deux balles de caoutchouc de la police, qui a aussi utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les grévistes. Un briseur de grève aurait été tué par des grévistes.

Le groupe minier sud-africain Gold One (contrôlé par des capitaux chinois : Baiyin Nonferrous Metal Group et China-Africa Development Bank, notamment) a annoncé mardi le licenciement de plus de 1.435 ouvriers après une grève sauvage entamée le 1er octobre. La direction de Gold One, qui avait d’abord suspendu les grévistes de sa mine d’or d’Ezulwini (ouest de Johannesburg) après avoir obtenu de la justice du travail l’interdiction du mouvement, a conclu que, dans la plupart des cas, il n’y avait pas suffisamment de facteurs atténuants contre la sanction du licenciement. Les 1.435 mineurs concernés, sur un effectif total de 1.900 personnes à Ezulwini, peuvent faire appel jusqu’à jeudi. Gold One avait déjà licencié en juin plus de la moitié des employés de sa principale mine d’or de Modder East (est de Johannesburg) après une grève sauvage.

Le tableau est très similaire pour Atlatsa, qui a la particularité d’être un groupe contrôlé par des capitaux noirs. Les mineurs de Bokoni (nord), site détenu à 51% par Aplatsa et 49% par le numéro un mondial du platine Anglo American Platinum (Amplats), ont jusqu’à mercredi soir pour faire appel. Amplats a annoncé vendredi le licenciement de 12.000 mineurs — plus de 40% de ses effectifs — à Rustenburg, où ses opérations sont quasi paralysées par une grève sauvage depuis le 12 septembre. Le groupe a menacé d’en licencier 8.000 autres à Northam (nord).

Depuis le 12 septembre, des grèves bloquent les puits miniers du site d’Amplats, numéro un mondial du platine. Les travailleurs réclament entre autre une augmentation de leurs salaires. Depuis le début du mouvement, celui-ci est régulièrement victime de la répression violent des forces de l’ordre. Les affrontements qui ont éclaté après le week-end ont fait cinq morts, et hier soir, un homme a été tué par la police. Un syndicaliste témoigne: ‘Hiern les flics ont tiré surbeaucoup de gens, une personne est morte. Le corps était encore là où il était hier soir, il n’a pas été emporté. Les policiers tiraient des balles réelles’. De leur côté, les autorités soutiennent que la police n’a fait usage ‘que’ de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes pour disperser le rassemblement qualifié d’illégal.

Les incidents se multiplient en Afrique du Sud où les chauffeurs grévistes essaie d’intimider les jaunes et les sociétés qui les emploient. Plusieurs camions ont été caillassés ou incendiés. Quarante-cinq personnes ont déjà été interpellées pour avoir jeté des pierres contre des camions. Les négociations salariales entre le syndicat des routiers qui réclame 12% de hausse et le patronat sont interrompues. Ce dernier propose quelque 8%. Environ 20.000 routiers sont en grève, selon leur syndicat Satawu.

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Le procès des responsables de l’Union des Syndicats du Tchad et celui du directeur de publication d’un journal, tous poursuivis pour « diffamation » et « incitation à la haine », a eu lieu mardi, à N’Djaména. Ils ont été condamnés à au moins un an de prison avec sursis, une amende et le journal N’Djamena Bi-Hebdo fermé pour trois mois. Les poursuites judiciaires ont été enclenchées contre les trois syndicalistes et le journaliste suite à la publication, par l’UST, d’une pétition accusant le régime du président Idriss Déby Itno de mauvaise gestion des ressources nationales. Un autre travailleur a pâti d’une peine de trois mois fermes et 100.000 francs CFA d’amende, pour avoir souri au moment du prononcé des peines, l’expression de son visage ayant été interprétée comme « outrage à magistrat ».

Ces condamnations risque de durcir la position des travailleurs du secteur public – réclamant de meilleures conditions de travail – alors qu’ils avaient suspendu le 17 septembre la grève pour un mois, le temps de négocier.

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La police poursuit ses opération de répression des ouvriers en lutte de la mine Lonmin, tentant de briser leur résistance par des tirs de balles en caoutchouc à partir de leurs véhicules blindés. Une conseillère municipale, étrangère à la grève, qui faisait ses courses le samedi dans le bidonville Wonderkop, a été touché à l’abdomen et aux jambes et transporté à l’hôpital, où elle est morte hier.. De nombreuses personnes ont été blessées des balles en caoutchouc. A la mine Amplats, un mineur a été renversé et traîné plusieurs mètres par un blindé de la police. L’homme est mort durant la nuit à l’hôpital.

La police a une nouvelle fois violemment dispersé un rassemblement de mineurs employés par la société Amplats. Cette dernière avait menacé, après cette semaine de grève, de licencier tous ses ouvriers qui n’auraient pasrepris le travail ce mercredi. Cela n’a pas empêché les mineurs de se rassembler ce matin près d’un bidonville attenant à la mine. La poice, ayant déclaré ce regroupement illégal, l’a violemment dispersé en utilisant deshalles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Des témoins ont également déclaré avoir vu des blindés de la police charger des manifestants.