Le 26 octobre 2010, la police criminelle du Land de Berlin a perquisitionné les librairies oh21 et Schwarze Risse ainsi que dans l’infokiosque M99 en cherchant des exemplaires du journal Interim. Publié depuis 1988, le journal Interim est un espace important de communication et de débat interne aux milieux autonomes allemands. Le comité de rédaction travaille de manière clandestine et peut changer selon les numéros. Le journal publie de nombreux textes et communiqués de différents groupes autonomes.

Ce n’est pas la première fois que la Justice entre par la force et mène des perquisitions dans des librairies et espaces politiques. L’année passée rien qu’à Berlin, les deux librairies Schwarze Risse ont été perquisitionnées six fois, l’infokiosque M99 cinq fois, la librairie oh21 quatre fois et l’infokiosque de l’Antifa Fusion/ Red Stuff deux fois. La plupart du temps, ces rafles concernaient des journaux incriminés. A chaque fois, elles étaient justifiées par l’article 130a du code pénal «incitation à des délits» et l’article 40 de la législation sur les armes (armes interdites et l’interdiction de fabriquer ou d’inciter à la fabrication de ces armes).

Ce qui est nouveau concernant ces mandats de perquisition est que les gérants des librairies et infokiosques en question se retrouvent dans la position d’inculpés. Le parquet affirme que les inculpés auraient eux-mêmes déposé les exemplaires d’Interims tout en connaissant le contenu. Tout comme l’article 130a ne punit pas un acte concret mais rend punissable la simple « incitation » à un tel, par cette initiative politique, le parquet essaie maintenant de faire découler de la simple présence de certains écrits l’accord des libraires avec les contenus afin de criminaliser ces derniers. Une situation où les libraires et les lectrices et lecteurs ne savent pas si le journal politique qu’elles tiennent dans leurs mains sera criminalisé le lendemain (et elles et eux en même temps) vise concrètement la déstabilisation et l’intimidation.

Un millier de personnes a attaqué hier après-midi les forces de l’ordre sur les voies à une vingtaine de kilomètres de Dannenberg (nord de l’Allemagne), la gare terminus pour le convoi des quatorze wagons de déchets nucléaires en provenance de France. Les militants ont tenté à plusieurs reprises de retirer le ballast de la voie ferrée, attaquant une première fois dans la matinée les policiers à coups de fusées éclairantes. Un blindé de la police a pris feu dans cet assaut, mais est resté en état de marche, d’après un porte-parole des policiers. Ceux-ci ont repoussé l’assaut avec des canons à eau, des matraques et du gaz lacrymogène. Il y a eu des blessés du côté des manifestants comme parmi les policiers, ainsi que des arrestations. Une manifestante a été blessée près de Harlingen par un cheval de la police montée. Elle a été évacuée par hélicoptère.

Dissimulés dans les bois, circulant à travers les champs, les groupes de manifestants ont joué, depuis l’entrée du train en Allemagne à Kehl, samedi, au chat et à la souris avec les policiers casqués de noir, qui dressaient des barrages sur les routes. Objectif : retarder le passage du train transportant 123 tonnes de déchets retraités en France, vers la mine de Gorleben, en Basse-Saxe. Les organisations antinucléaires ont mobilisé des dizaines de milliers de personnes. En face, le gouvernement a fait appel à plus de 16 000 policiers, dont plusieurs unités à cheval. Samedi, une vaste manifestation a réuni à Dannenberg jusqu’à 50 000 personnes.

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C’est ce jeudi 30 septembre que s’est ouvert à Stammheim le procès, Verena Becker, 58 ans, ancienne membre de la RAF, accusée d’avoir participé à l’exécution du procureur fédéral Siegfried Buback en avril 1977. La RAF tenait Buback directement responsable de la mort d’Ulrike Meinhof.

Venera Becker avait été condamnée en décembre 1977 à la prison à vie comme membre de la RAF et pour avoir tiré sur les policiers lors de son arrestation. Grâciée en 1989, cela faisait donc 20 ans exactement qu’elle était libre. Grâce aux progrès techniques, la police a en effet pu faire procéder à des analyses d’ADN sur l’enveloppe ayant servi à la revendication de l’attentat. Les résultats de ces analyses ont amené à la nouvelle arrestation et inculpation de Verena Becker.

Lire notre dossier sur l’histoire de la RAF

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À Stuttgart se tenait hier une manifestation contre le projet de la nouvelle gare ferrovière en centre ville. La Police a alors chargé les milliers de manifestants pour permettre le début des travaux, utilisant gaz, canons à eau et matraques pour disperser les gens. Des dizaines de personnes, dont des enfants et des personnes âgées, ont dû être hospitalisées en urgence. Une manif de soutien a rassemblé 300 personnes à Berlin le soir, et à Stuttgart, quelques milliers de personnes étaient encore sur place pour empêcher les travaux. Le maire a alors rencontré des manifestants et leur a promis que les travaux ne démarreraient pas cette nuit. Une partie des manifestants a alors quitté les lieux et une heure plus tard les premiers arbres étaient abattus, donnant lieu à de nouveaux affrontements.

Répression de la manifestation de Stuttgart

Répression de la manifestation de Stuttgart

Un millier de néo-nazis s’étaient rassemblés samedi dans l’après-midi pour une marche commémorative à Bad Nenndorf, une ville de Basse-Saxe où se situait, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, un centre d’interrogatoire dirigé par les troupes britanniques, et où des prisonniers allemands avaient été maltraités.

1.200 contre-manifestants antifascistes s’étaient rassemblés dans la matinée. 300 militants d’entre eux ont essayé, par petits groupes, de forcer le cordon policier pour se mettre sur le chemin du cortège néonazi. Au moins quatre policiers ont été blessés à cette occasion. 17 personnes ont été interpellées.

Contre-manifestation antifa à Bad Nenndorf

Contre-manifestation antifa à Bad Nenndorf

Gefangenen Info est un media de contre-information qui a toujours joué un grand rôle en Allemagne. GI a été fondé sous le nom de Angehorigen Info (L’information des proches) par les proches (parents et amis) des prisonniers de la RAF lors de la grève de la faim du printemps 1989. L’équipe de GI participe au processus de construction d’un Secours Rouge International.

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Ahmet Düzgün Yüksel, 48 ans, et Devrim Güler, 36 ans, ont été condamnés respectivement à des peine de 5 ans et 4 mois, et 4 ans et 10 mois par le tribunal de Stuttgart (sud-ouest) pour « appartenance à une organisation terroriste », en l’occurrence le DHKP-C.

Arrivé en Allemagne comme demandeur d’asile et sous une fausse identité à l’automne 1997, alors qu’il était soupçonné d’être impliqué dans un attentat commis par le DHKP-C en Turquie sur base d’un dossier turc et d’aveux obtenus sous la torture, Ahmet Düzgün Yüksel, avocat du barreau d’Istanbul, était devenu au printemps 2000 dirigeant de l’organisation pour le centre de l’Allemagne, et en novembre 2006 pour la zone sud, vivant sous de fausses identités, a expliqué le tribunal dans son jugement. Il avait déjà été condamné pour ses activités illégales par le tribunal de Düsseldorf en juin 2005 à un an et trois mois avec sursis.

Devrim Güler, né à Cologne, avait adhéré à une organisation de jeunes proche du DHKP-C, et avait également écopé d’une condamnation à 1 an et 9 mois avec sursis en octobre 2004. Il avait par la suite continuer à effectuer, selon le tribunal, sporadiquement des tâches pour l’organisation.

Le procès avait commencé en mars 2008, et 167 jours d’audience ont été nécessaires. Cinq prévenus étaient jugé, mais trois d’entre eux – deux Turcs et un Allemand – ont été condamnés en août 2009. Le principal accusé, Mustafa A., un Turc qui a déjà passé près de 19 ans en prison en Turquie avait été condamné à cinq ans de prison. Son compatriote Hasan S, a été condamné à 2 ans et 11 mois de détention et un Allemand, Ilhan D., à 3 ans et 6 mois de prison.

Procès de Stuttgart contre le DHKP-C

Procès de Stuttgart contre le DHKP-C

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Le 10 juin 2010, la Cours de cassation berlinoise a levée l’interdiction à la FAU Berlin de se nommer syndicat ou syndicat de base. Les juges ont souligné l’importance du droit fondamental de la liberté d’expression. En plus ils ont constaté que le cinéma Babylon ne peut prouver que l’activité de la FAU en son sein ait nuit à l’entreprise. Le fait de ne pas posséder suffisamment d’éléments pour prouver sa « capacité de négocier » n’interdit pas au syndicat d’apparaître comme tel dans l’entreprise. Plus loin, l’entreprise ne saurait interdire à la FAU de se désigner « syndicat » en dehors de l’entreprise ceci relevant du domaine de la liberté d’expression. En outre, le juge a exclu d’aller plus loin dans les instances. La FAU Berlin remercie tous les organisations et personnes qui à un moment ou à un autre ont envoyé messages de soutiens à la FAU et ont fait des actions de solidarité.

Rassemblement de la FAU à Berlin

Rassemblement de la FAU à Berlin

Vendredi soir, neuf manifestants accusés d’avoir lancé des pavés et mis le feu à des bennes à ordures ont été interpellées à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne. 17 policiers et un passant ont été légèrement blessés par des jets de pierres et de bouteilles. A Berlin, 34 personnes ont été brièvement interpellées lors d’incidents impliquant des jets de pierres et de bouteilles dans les quartiers de Prenzlauer Berg et de Friedrichshain.

Samedi 1er mai, entre 5.000 et 10.000 antifascistes ont voulu bloquer l’avancée du défilé nazi (700 personnes) protégé par 6.000 policiers, notamment à la hauteur de la gare de Prenzlauer Berg . Il y a eu des heurts et 200 arrestations. Les nazis n’ont pu commencer leur marche qu’en milieu d’après-midi et ont dû s’arrêter à plusieurs reprises, le temps que la voie soit dégagée pour eux par la police. Le cortège a fini par faire demi-tour et rejoindre son point de départ où il s’est dispersé en fin d’après-midi. Selon la police, des antinéonazis cagoulés avaient pris place sur les toits des immeubles le long de la fin du parcours, et les autorités craignaient des jets de pierres ou de projectiles sur le défilé.

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La police berlinoise a perquisitionné ce lundi 26 avril le provider berlinois SO36. Le but de l’action était de le rendre responsable de la page antimilitariste bamm.de. Ce site est celui de la fédération berlinoise et brandebourgeoise de la société allemande pour la paix-association des objecteurs de guerre (DFG-VK) qui se trouve à l’adresse http://www.bamm.de et hébergée par SO36.net.

Concrètement, ce sont des serveurs de SO36.net ainsi que l’appartement d’une des personnes en charge du travail de maintenance et officiellement responsable pour le domaine bamm.de auprès de l’agence des domaines DENIC. Les agents de la police criminelle berlinoise ont saisi plusieurs serveurs. Peu de temps après le procureur s’est ravisé et a fait ramener les serveurs sans que les données ne soient copiées. Mais deux ordinateurs et plusieurs disques durs ont été saisis. C’est dans le même but que la police a perquisitionné la librairie Schwarze Risse à Mehringhof Berlin lundi dernier.

L’origine de l’affaire est un tract satirique ‘faisons la fête quand ils tombent’ qui appelle à sabrer le champagne lors de la mort de soldats allemands. La police tient la DFG-VK responsable ‘de refuser le droit à l’existence des soldats de la Bundeswehr stationnés et par cet appel festif de mettre en cause le sentiment de sécurité des soldats et de leurs proches.’ Depuis longtemps SO36.net est dans le viseur des autorités, car il s’engage pour garantir des communications libres et gratuites. La dernière fois le serveur SO36.net a été perquisitionnée dans le cadre de la procédure 129a le 9 mai 2007 dans le cadre du contre sommet du G8 à Heiligendamm.

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