Vendredi 17 octobre, l’armée états-unienne a visé un bateau affilié à l’Armée de libération nationale (ELN) et fait trois morts. Il s’inscrit dans le cadre d’une expansion de l’opération militaire des États-Unis dans la mer des Caraïbes, où sont déployés des navires de guerre états-uniens, au large du Venezuela, depuis le mois d’août. Cette nouvelle attaque porte à au moins sept le nombre de bateaux ciblés par les forces états-uniennes, et à au moins 30 le nombre de morts.

Les manifestations s’intensifient depuis un mois au Pérou (voir notre article). Mercredi 15 octobre, des milliers de personnes ont à nouveau défilé à Lima, Arequipa, Cuzco et Puno pour protester contre les assassinats et le racket imputés au crime organisé, mais aussi pour dénoncer la corruption du gouvernement. Des affrontements à Lima ont fait un mort et plus de 100 blessés dans la nuit de mercredi à jeudi, après une grande manifestation de la jeunesse pour dire son ras-le-bol de la classe politique et du crime organisé. Le nouveau gouvernement péruvien a annoncé jeudi son intention de déclarer l’état d’urgence dans la capitale Lima, après cette mobilisation.

À Cañar au sud de l’Équateur ce mardi 7 octobre, 500 personnes sont apparues et ont jeté des pierres sur le cortège présidentiel dans lequel était la voiture du président Daniel Noboa. Cette attaque qui intervient dans un contexte de manifestations indigènes sous tension. Celles-ci se développent depuis le 22 septembre dernier en réaction à la suppression de la subvention sur le diesel dont le prix est passé de 1,80 à 2,80 dollars le gallon.

Samedi 27 septembre au Pérou, au moins 19 personnes ont été blessées durant des affrontements avec la police lors d’une manifestation anti-gouvernementale. Une nouvelle marche était prévue dimanche dans le centre-ville de la capitale péruvienne, organisée notamment par le collectif de jeunes « Génération Z » pour protester contre la corruption et la violence.

Le 26 septembre 2014 dans la ville d’Iguala, 43 étudiants de l’École normale rurale d’Ayotzinapa ont disparu dans la nuit du 26 septembre 2014. Chaque année, leurs proches manifestent pour exiger l’extradition de deux des auteurs présumés de la disparition forcée. En marge de la manifestation à Mexico, une caserne militaire a été attaquée.

Samedi 20 septembre à Lima, des centaines de personnes ont participé à une manifestation contre la politique du gouvernement. Organisé par le collectif de jeunesse de la « Génération Z », la police a utilisé du gaz lacrymogène lorsque que la foule s’est approché des sièges de l’Exécutif et du Congrès, dans le centre de la capitale péruvienne. Des groupes de personnes ont répliqué par des jets de pierres et de bâtons. Plusieurs personnes ont été blessées selon des témoignages.

Arrêté le 28 juin 2024, le militant Arnulfo García Santos a été condamné le 3 septembre 2025 à une peine de 35 ans de prison et à plus de 2 millions de pesos de dommages et intérêts. Membre du Comité de base des familles triquis déplacées de San Miguel Copala et de Sol Rojo, il est faussement accusé d’homicide dans le cadre de la politique de criminalisation de l’organisation des Triquis, une population autochtone qui vit dans la région de Oaxaca et qui est opprimée par l’État mexicain. Depuis son incarcération, il est victime d’une politique de néglicence médicale, entraînant une perte de 80 % de sa vue.

Ce 13 septembre à Lima, la répression d’une manifestation a fait plusieurs blessés et une arrestation après des affrontements avec le PNP (Police  National du Pérou). Les manifestants s’opposent à la modernisation du système de prévoyance et notamment du nouveau système de fonds de pension, l’AFP (Administradoras de Fondos de Pensiones). Alors que le cortège tentait de se rendre devant le Congrès, des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre, qui ont utilisé des bombes lacrymogènes et des charges policières pour disperser les manifestants. Une partie de ceux-ci s’est temporairement retirée mais après quelques minutes, ils ont repris le cours de la manifestation. Deux contingents de la police nationale ont été déployés dans le but d’empêcher la mobilisation d’atteindre le bâtiment du congrès.

Lundi 8 septembre, le lonko (représentant mapuche) de la communauté de Cushamen devait retrouver sa liberté après avoir été poursuivi par le ministère de la Sécurité pour ses déclarations lors de la présentation de son livre de poèmes, en février. Il est accusé d’association illicite, d’apologie du crime et d’atteinte à l’ordre public pour des déclarations dans lesquelles il a revendiqué la méthodologie des sabotages et des incendies contre les machines forestières. Le bureau du procureur a demandé que la procédure soit abordée comme une « affaire complexe », ce qui signifie que la période de l’enquête est autorisée jusqu’à deux ans, avec possibilité de prolongation pouvant aller jusqu’à six ans. La détention préventive de Jones Huala qu’il purge dans l’unité pénitentiaire 6 de Rawson, où il se trouve depuis juin, a été prolongée jusqu’au 6 décembre.

À Santiago au Chili, 57 personnes ont été arrêtées lors d’affrontements avec la police ce dimanche 7 septembre, durant la marche annuelle en mémoire des victimes de la dictature d’Augusto Pinochet. Le cortège avait lieu quelques jours avant le 52e anniversaire du coup d’État dirigé par Augusto Pinochet le 11 septembre 1973, qui avait fait tomber le gouvernement du socialiste Salvador Allende. Quelque 2.000 manifestants se sont réunis aux abords du palais présidentiel de La Moneda, dans le centre de Santiago, et ont ensuite marché vers le Cimetière général, situé à environ quatre kilomètres au nord. Ces personnes ont été arrêtées pour des délits tels que la fabrication et le jet d’engins incendiaires, des troubles à l’ordre public, des dégradations. Les manifestants ont riposté aux lancers de gaz lacrymogènes et à l’usage des lances à eau par des jets de pierres, des fusées éclairantes et des cocktails Molotov. Les affrontements entre des dizaines de manifestants cagoulés et des agents des forces de l’ordre ont eu lieu près du palais de La Moneda, à des carrefours et aux abords du cimetière.