La compagnie minière Antamina a dû suspendre ses activités en raison de la grève illimitée, du barrage routier et des manifestations violentes dans le district d’Aquia (Áncash). Le 29 octobre, des manifestants opposés aux projets miniers ont attaqué la porte d’entrée de Puerto Punta Lobitos à Antamina, s’affrontant à la police et aux agents de sécurité. Quelques heures plus tard – aux premières heures du samedi 30 – ils ont incendié un camion-citerne d’eau potable sur les routes d’accès à la mine. Antamina est le principal producteur de zinc et de cuivre du pays, elle est détenue par Glencore et BHP Billiton.

Mercredi 20 octobre, le tribunal de Melipilla, une ville de la banlieue de Santiago a condamné l’anarchiste Pablo Bahamondes Ortiz, « Oso », à 15 ans et 1 jour de prison. Oso avait été arrêté avec Herny Mendez (détenu dans l’ancien pénitencier de Santiago) et Hugo Moraga (libre, après un procès qui l’a condamné à 3 ans), le 8 septembre 2018, alors qu’ils se trouvaient dans un véhicule. Cette arrestation avait été menée dans le cadre d’une enquête sur un attentat à l’explosif qui a eu lieu en avril 2017, contre la Legal Aid Corporation de Melipilla et pour lequel le parquet demande 13 ans de prison. La police avait trouvé dans le véhicule 6 fusils de chasse, un revolver et leurs munitions, pour le transport desquels le Procureur avait requis 23 ans,

Des manifestations ont eu lieu ce lundi dans la capitale chilienne pour célébrer le deuxième anniversaire du déclenchement du grand mouvement de protestation sociale. Des heurts entre manifestants et policiers et d’autres incidents ont été enregistrés dans les rues du centre-ville. Des dizaines de manifestants ont incendié des barricades dans l’Alameda, l’avenue principale de la capitale avant d’être dispersés dans les rues voisines par la police.

Des manifestants indigènes empêchaient depuis le 4 octobre le passage des camions de la Compagnie guatémaltèque de nickel (CGN), une filiale du groupe minier suisse Solway. Les forces antiémeutes les ont chargé sur une route de la ville d’El Estor, à quelque 155 km au nord-est de la capitale. Elles ont également usé de gaz lacrymogène. Cette répression a fait plusieurs blessés, dont quelques journalistes. Les manifestants affirment que la compagnie minière continue à opérer malgré une décision de justice contre elle l’année dernière.

En juin 2020 en effet, la Cour constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire du pays, a provisoirement suspendu les opérations de la CGN suite à une demande des communautés autochtones. La Cour a précisé que le gouvernement a ignoré la Convention de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la consultation préalable des populations locales, en plus de ne pas se conformer à une étude d’impact environnemental de l’ensemble de la zone, pour laquelle il a ordonné la réalisation d’un référendum communautaire.

L’intervention des forces répressives

La nuit du 17 octobre, une bombe a explosé au siège de l’Academia Nacional de Estudios Políticos y Estratégicos (ANEPE), qui forme les officiers supérieurs des forces armées et de la police du Chili. L’ANEPE dépend du ministère de la Défense et partage son savoir avec des États comme la Colombie ou Israël, etc. Plusieurs universitaires y étudient les idées, les dynamiques et les propositions révolutionnaires notamment anarchistes. De nombreux hauts responsables de la répression politique contre les Mapuches y ont suivi des formations. L’action a eu lieu la veille d’une nouvelle commémoration de la révolte d’Octobre 2019 (lire ici le communiqué).

Les pêcheurs artisanaux de l’ancienne Caleta Sudamericana à Valparaíso ont manifesté pour dénoncer la rupture d’un accord par le gouvernement, qui leur permettrait d’opérer à nouveau dans la ville portuaire. Sur place, des affrontements ont eu lieu avec des militaires de la Marine chilienne, qui ont tiré des plombs et des gaz lacrymogènes afin de disperser les pêcheurs. Ceux-ci ont lancé, à partir de leurs embarcations, des projectiles divers et incendiés de ces pneus qui amortissent les amarrages. Trois pêcheurs ont été blessés par des plombs. Il y a environ huit ans, ces pêcheurs ont été transférés de Caleta Sudamericana à El Manzano à Quintero, ce qui impliquait pour eux des allers et retours inutiles, des dépenses de carburant, et différentes contraintes pour les centaines de familles concernées. La raison du déménagement était les travaux effectués par la société portuaire et la mise en service du terminal numéro deux dans le port de Valparaíso. Ils dénoncent la violation de la promesse qui leur avait été faite de pouvoir à nouveau se baser à Valparaiso, une fois les travaux achevés.

Rodrigo Granda, le principal diplomate des FARC, a été arrêté mardi à Mexico sur la base d’une « notice rouge » d’Interpol. Il voyageait accompagné de Rodrigo Londono, président du parti Comunes (les FARC démilitarisées), avec l’autorisation du tribunal spécial pour la paix (JEP), institution colombienne issue de l’accord de paix et qui enquête sur les crimes commis pendant le conflit. Comunes accuse le président Ivan Duque d’attaquer le processus de paix en ayant fait réactiver par Interpol la notice rouge contre Rodrigo Granda. Rodrigo Granda était l’un des négociateurs de la paix à La Havane, processus entamé en 2012 et qui avait abouti à l’accord de paix de 2016, suivi du désarmement de la plus grande partie des FARC.

Pour la deuxième journée, des forces fédérales sont intervenues pour briser la grève sur le chantier de construction de la raffinerie de pétrole de Dos Bocas, dans l’État de Tabasco. Elles ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré des balles en caoutchouc tôt mercredi, blessant au moins trois travailleurs. Par milliers, les ouvriers demandent des augmentations de salaire et le paiement des heures supplémentaires, la chaleur et l’humidité élevées dans la région les obligeant à prolonger le travail quotidien. Ils demandent également que leur nourriture et leur eau soient payés par l’entreprise, de meilleurs outils et équipements et de meilleures conditions de sécurité. La raffinerie géante est un projet phare du président Andrés Manuel López Obrador. Le projet a connu des dépassements de coûts, le président poussant la construction à se poursuivre pendant la pandémie afin de démarrer les opérations en 2022 comme prévu.

Des affrontements ont éclaté, dimanche, entre manifestants et forces de l’ordre lors d’une marche pour les Mapuches, principal peuple autochtone du Chili, faisant une morte et 17 blessés, et entraînant une dizaine d’arrestations à Santiago. La «Marche pour la résistance mapuche et l’autonomie des peuples» a eu lieu au centre de la ville. A l’approche d’une des avenues principales de la ville, la police a tenté de disperser la manifestation avec des engins lanceurs d’eau et des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont riposté à coups de bâtons, de jets de pierres et de tirs de feux d’artifices, dans des d’affrontements qui ont duré au moins 40 minutes. Une avocate de 43 ans, a été mortellement blessée un feux d’artifice tiré par un groupe de personnes cagoulées en direction du groupe de policiers à côté l’avocate se tenait.

Les policiers de la Direction contre le terrorisme (DIRCOTE) de Tingo María, ainsi que d’autres unités du Front de police de Huallaga, ont capturé Roosevelth Espinoza Gerón, un ancien commandant de la guérilla maoïste du PCP-SL. Connu sous le nom de « camarade Rusbel », il aurait combattu dans les colonnes de la guérilla dirigée par le « camarade Artemio » et est accusé d’avoir entre autres participé à l’embuscade de Ramal de Cachiyacu, le 14 juin 2007, qui s’était soldée par la mort de trois policiers et du procureur de Tocache.