L’Université de Montréal a obtenu mercredi une injonction interlocutoire provisoire empêchant la tenue de manifestations qui empêcheraient les employés et les étudiants d’avoir accès à l’ensemble de ses installations. Le jugement ordonne aux associations étudiantes et à toute autre personne : de ne pas bloquer l’accès aux bâtiments du campus et aux salles de classe; – de s’abstenir d’empêcher, en tout ou en partie, la tenue des activités universitaires, ce qui inclut notamment les cours, les réunions et la prestation des services; de s’abstenir d’intimider ou de menacer tout membre de la communauté universitaire, de même que les visiteurs de l’Université et toute personne en relation avec l’UdeM.
L’injonction est valide jusqu’au 20 avril, les contrevenants sont passibles d’outrage au tribunal.

Des centaines de personnes ont manifesté jeudi à l’Université de Montréal et dans ses environs pour dénoncer l’injonction obtenue par la direction. 20.331 étudiants de l’Université de Montréal sont en grève, dont quelques centaines qui débraient depuis le mois de février.
Les étudiants qui contestent la hausse des droits de scolarité de 1625$ sur cinq ans ont forcé le Collège de Valleyfield à fermer ses portes jeudi en se présentant par centaines pour bloquer les accès de l’établissement, après avoir appris que la direction avait décrété la reprise des cours. À Québec, la Cour supérieure a prolongé l’injonction interlocutoire qu’elle avait accordée il y a dix jours à un étudiant qui souhaitait pouvoir suivre son cours. Un autre étudiant a aussi obtenu une injonction provisoire de la Cour supérieure, jusqu’au 23 avril, pour qu’il puisse suivre ses cours.

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Les sociétés de télécommunications seraient forcées de décrypter des messages pour des agences gouvernementales si le gouvernement fédéral canadien légifère en suivant les recommandations d’un rapport officiel. Le rapport sur la « situation du crime organisé » déplore que si les télécommunications peuvent être aisément interceptées, les prestataires de services ne fournissent pas toujours les informations sous une forme lisible aux agences d’application de la loi (en raison du cryptage employé automatiquement par certains systèmes). Le comité soutient que la législation fédérale pourrait exiger que les informations soient fournies sous une norme directement lisible.

En octobre dernier, René Gonzalez, un des cinq Cubains condamnés en 2001 aux Etats-Unis pour des faits d’espionnage, avait été libéré après plus de treize ans dans les geôles américaines en isolement presque total. Le gouvernement a toutefois imposé des conditions à cette libération. Parmi celles-ci, l’obligation de rester sur le territoire américain durant trois ans, obligation entrainant l’impossibilité de voir sa femme et sa mère, celles-ci étant interdites de séjour aux Etats-Unis. Depuis sa libération, René Gonzalez vit en résidence surveillée à une adresse gardée secrète afin de le protéger de diverses organisations basées à Miami (les cinq Cubains ont entre autres été condamnés pour avoir infiltré le milieu contre-révolutionnaire cubain à Miami). Le 20 mars, la justice américaine a accordé à René Gonzalez le droit de se rendre à Cuba pour deux semaines dans le cadre d’une visite familiale et privée. Il est arrivé sur place vendredi après-midi, et aura notamment la possibilité de rendre visite à son frère, grièvement malade.

La Cour supérieure du Québec doit décider si les piquets de grève érigés au département des sciences sociales de l’Université Laval doivent être levés. L’avocat d’un étudiant non gréviste a soutenu lundi devant le tribunal qu’une grève est une cessation de travail initiée par des salariés et qu’elle relève du Code du travail. Selon lui, la grève étudiante est donc illégale. Québec est la troisième ville où des recours sont intentés. Deux autres requêtes en injonction ont été déposées dans le but d’interdire les piquets de grève à Montréal et à Alma. L’injonction concernant l’Université de Montréal a été rejetée pour des raisons techniques tandis que le tribunal a ordonné la levée des piquets de grève au Collège d’Alma.

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Suite aux incidents qui ont marqué la manifestation contre la brutalité policière la semaine dernière, le maire de montreal veut revoir toute la réglementation encadrant les manifestations sur le domaine public. Il a confié ce mandat aujourd’hui à la Commission de la sécurité publique, présidée par le maire de l’arrondissement de Verdun. La commission pourra examiner «toutes les avenues possibles pour empêcher les débordements, les actes de destruction et de vandalisme qui ont lieu sous le couvert des manifestations.» On a souvent évoqué, par exemple, la possibilité d’interdire le port de masques lors des marches.

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Un million de signatures avaient été rassemblées jeudi sur internet pour demander l’inculpation d’un vigile de quartier bénévole (blanc) qui a tué il y a trois semaines un jeune homme noir de 17 ans, sans armes. L’affaire enflamme actuellement la Floride, où se sont déroulés les faits, et des manifestations ont lieu quotidiennement, dont une mercredi à New York, réclamant que le meurtrier (qui reconnait les faits mais invoque la légitime défense), soit arrêté et traduit devant la justice.

Le ministère de la Justice, le procureur du district central de Floride et le FBI ont ouvert une enquête. Un grand jury (chambre d’accusation) doit se réunir le 10 avril pour décider s’il y a assez de charges pour poursuivre George Zimmerman. Le chef de la police de Sanford (Floride), qui a fait l’objet d’une motion de défiance de la ville suite à l’enquête de ses services sur le meurtre de ce jeune noir, a annoncé jeudi qu’il se retirait temporairement de ses fonctions.

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Une nouvelle loi, la HR 347, doit prochainement être signée par le président Obama. Celle-ci est une version ‘revue et corrigée’ d’une vieille loi qui restreignait les entrées dans les espaces publics fermés et qui contenait des mesures contre les manifestations lors d’événements publics. La HR 347 va plus loin en proposant de restreindre les manifestations et la liberté d’expression lors d’événements politiques et aux alentours des édifices du gouvernement, qu’elle qualifie de ‘zones de protection’. En vertu de cette loi – en raison entre autre du caractère vague du langage utilisé – une personne se plaignant à haute voix d’un politique dans cette zone pourrait être arrêtée et emprisonnée. Celle-ci permettrait également de prononcer des peines allant jusqu’à dix ans de prison à l’encontre de personnes chargées de ce qui pourrait être considéré comme un ‘objet dangereux’.

Des incidents ont opposé samedi soir à New York des policiers à 600 membres et sympathisants du mouvement Occupy Wall Street (OWS) qui ont tenté de réoccuper le Zuccotti Park, à l’occasion des six mois d’existence du mouvement. La police a procédé à 73 interpellations. Trois femmes blessées lors des incidents ont été soignées dans une ambulance.

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C’est finalement 226 personnes qui ont été arrêtés par la police de Montréal à la suite d’une manifestation contre la brutalité policière.
Selon la police, sept policiers, ainsi qu’au moins deux autres personnes, ont été blessés lors des incidents. Sur les 226 personnes interpellées, quatre étaient toujours détenues vendredi. La majorité des personnes arrêtées ont reçu des constats d’infraction pour « trouble à l’ordre public » et une minorité fait face à « des accusations criminelles ».

Succès pour la manifestation contre les violences policières à Montréal, le sujet étant particulièrement d’actualité avec la brutale répression de manifestations étudiantes ces derniers jours. Tôt hier soir, les quelques 4.000 manifestants se sont fragmentés au le centre-ville. Des centaines de policiers ont manœuvré pour contrôler les attroupements. Des charges repoussaient sans discrimination, à coups de gaz et de matraque, manifestants et simples passants. Des projectiles ont été lancés en nombre contre les policiers (l’un d’eux aurait été blessé au visage par un projectile) qui ont lancé des grenades assourdissantes. Des vitrines et une voiture de police ont été sérieusement endommagées. Un noyau de manifestant a été encerclé. Il y aurait eu au moins 125 arrestations..

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