Les syndicats enseignants du Chili ont annoncé une deuxième semaine de mobilisations, considérant l’absence de toute volonté de dialogue dans le chef des autorités. Une grande manifestation d’enseignants, mobilisant des dizaines de milliers de personnes, a ainsi eu lieu à Santiago. Des incidents ont opposés manifestants masqués, lançant des cocktails Molotov, aux forces anti-émeutes des carabiniers.

Les syndicats revendiquent 45.000 manifestants

Les syndicats revendiquent 45.000 manifestants

Après plusieurs jours de manifestations dans différentes régions du Honduras (voir notre article), les travailleurs de l’enseignement et de la santé ont remporté une première victoire avec la publication au journal officiel de l’abrogation des décrets PCM ouvrant la voie aux privatisations dans leur secteur. Cependant, des affrontements ont encore eu lieu entre des manifestants et les forces de police à San Pedro Sula, dans le nord du Honduras. il semblerait que des enseignants qui s’étaient rassemblés dans le but de s’informer de la suite des événements, aient quitté leur assemblée en cortège, ce qui a provoqué l’intervention violente de la police. Les affrontements ont alors embrasé cette partie de la ville.

Lacrymogènes à San Pedro Sula

Lacrymogènes à San Pedro Sula

Le 28 mai, une audience publique relative à la procédure judiciaire « Perseus » s’est tenue dans la salle d’audience de la base navale de Callao. Au cours de l’audience, l’apparition d’Abimael Guzmán, le Président Gonzalo du PCP-SL, a été accueillie par l’assistance par des applaudissements nourris et des acclamations enthousiastes. Le tribunal a rappelé en vain l’assistance à l’ordre et a fini par faire évacuer purement et simplement la salle.

L’opération « Perseus » est une suite d’enquêtes policières menées entre 2012 et mars 2013, suite à quoi 34 membres du Mouvement pour l’amnistie et les droits fondamentaux, le MOVADEF, ont été arrêtés (voir notre article). C’est un procès par lequel les autorités péruviennes accusent le MOVADEF d’être la façade légale du PCP-SL. La police affirme avoir des enregistrements établissant que, de sa prison, le Président Gonzalo donnait des instructions au mouvement tandis que la guérilla maoïste du Huallaga, dirigée par le « camarade Artemio », le finançait. Ces accusations sont rejetées en bloc par le MOVADEF qui dénonce un procès politique visant à empêcher que se fasse entendre la voix communiste dans le pays.

Les acclamations à l'audience

Les acclamations à l’audience

Les manifestants réunis Valparaiso à l’appel de la Coordination « No Más AFP » pour défendre les retraites, ont tenté de marcher sur l’avenue Pedro Montt en direction du Congrès National lorsqu’ils se sont immédiatement heurté aux carabiniers. Les carabiniers ont indiqué par haut-parleur que la marche n’était pas autorisée et qu’elle devait se dissoudre, puis ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Les manifestants ont lancé des pierres et des cocktails Molotov et érigé des barricades enflammées. Il y a eu plusieurs arrestations.

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Des incidents entre forces de l’ordre et manifestants étudiants ont eu lieu mardi à l’Institut national. Ils ont abouti à 11 arrestations ont forcé la suspension des activités universitaires du site le lendemain mercredi.

Au Chili, le ministère de l’éducation au Chili a pris des mesures dites « classes sûres » (« aula secura ») visant les étudiants radicaux. 10 étudiants ont déjà été exclus par l’application de ce dispositif. Au cours de la matinée d’hier jeudi, une manifestation étudiante a défilé dans le centre de Santiago, en direction du ministère de l’éducation, pour y déposer une pétition dénonçant ces mesures et la répression. Ils ont été confronté à des barrages des forces spéciales de sécurité et ont infléchi leur itinéraire. Les incidents ont à nouveau éclatés en plusieurs endroits de la ville et quatre étudiants ont été arrêtés, y compris un dirigeant d’un syndicat étudiant.

Les incidents de mardi à l'Institut national

Les incidents de mardi à l’Institut national

Les syndicats du Honduras lutent contre les décrets PCM 026-2018 et 027-2018 relatifs à la création d’une commission spéciale pour la transformation du ministère de la Santé et de l’Education. Ces décrets ouvrant un processus de privatisation pour ces secteurs. Une importante manifestation de médecins, d’infirmiers, d’enseignants et d’étudiants a marché dans la capitale, Tegucigalpa, sur le Palais présidentielle, près de la Cour suprême de justice (CSJ). C’est alors que les affrontements ont commencé entre policiers qui tiraient des gaz lacrymogènes et manifestants qui lançaient des pierres et construisaient des barricades.

Construction d'une barricade à Tegucigalpa

Construction d’une barricade à Tegucigalpa

La police péruvienne a arrêté hier dimanche, après des années de recherche, Adelina Mariluz Trujillo dans le secteur de Campo Grande du district de Pueblo Nuevo à Huánuco. Adelina Mariluz Trujillo, la « camarade Susana » du PCP-SL, âgée de 64 ans, était recherchée pour ses responsabilité dans la comité régional du Huallaga. Elle faisait l’objet d’une avis de recherche de la Chambre pénale nationale. Adelina Mariluz Trujillo avait échappé à la police en quittant son domicile à Ventanilla pour se rendre dans le Haut Huallaga.

Guérilleros maoïstes dans le Huallaga

Guérilleros maoïstes dans le Huallaga

Le 16 mai, 23 détenus de l’unité 3H Nord de la prison de haute sécurité ont entamé une grève de faim indéfinie dans le cadre du mouvement national de résistance dans les prisons. Ce serait la première d’une série de grèves de la faim contre la loi 321 qui réduit considérablement les possibilités de libération anticipée. C’est dans le module 3H Nord se trouve le prisonnier anarchiste Marcelo Villarroel Sepulveda (voir notre article sur sa condamnation), qui participe à cette grève de la faim.

 Marcelo Villarroel

Marcelo Villarroel

Mercredi 22 mai, six soldats ont été blessés à Catatumbo suite à une attaque à l’explosifs de l’ELN. L’opération a eu lieu lorsque les combattant·e·s de l’ELN ont activé une charge explosive au moment où les soldats du 30e bataillon d’artillerie lançait une opération dans une zone rurale de la région de Catatumbo. Trois des blessés ont reçus des éclats d’obus et les trois autres ont été assommés par la vague explosive. Après l’attaque, l’armée a inspecté la zone et a trouvé trois autres charges d’explosifs, qui ont été détruites de manière contrôlée par le Groupe des explosifs et des démolitions.

Combattante de l'ELN

Combattante de l’ELN

Tamara Sol, une anarchiste chilienne, avait été condamnée en 2014 à 7 ans et 61 jours d’emprisonnement pour avoir tiré sur le vigile d’une banque. Elle a donc déjà passé 5 ans et demi derrière les barreaux dans différentes prisons du pays (voir notre article). Actuellement à la prison de Valdivia, elle a cherché à plusieurs reprises à obtenir une libération conditionnelle. Cette mesure systématiquement refusée le mois dernier, bien qu’elle ait exécuté plus de la moitié de sa peine. Cela s’explique par le fait qu’elle est concernée par le décret de loi 321, entré en vigueur récemment. Ce décret renforce les obstacles aux prisonniers qui demandent une libération conditionnelle et s’applique rétroactivement à ceux qui tentaient déjà de l’obtenir.

Tamara Sol

Tamara Sol