Samedi 2 février, Rodrigo Cadete, a été tué avec 9 de ses guérilleros au cours d’une opération militaire au sud de la région de Caqueta. Cadete essayait d’unir les quelques 1700 membres des FARC qui avaient refusés de déposer les armes en 2016 et qui poursuivent le combat sans commandement unifié (voir notre article). Il était considéré comme le commandant en second du groupe le dissidents le plus important dirigé par Gentil Duarte.

Combattants des FARC (archive)

Combattants des FARC (archive)

Dimanche 3 février, l’ELN a libéré les trois membres de l’équipage de l’hélicoptère qu’elle avait capturé il y a plus de trois semaines (voir notre article). L’ELN avait admis avoir brulé l’hélicoptère et mis la main sur 1,7 milliard de pesos (environ un demi million de dollars) en espèces durant l’opération. La guérilla, forte d’environ 2000 hommes, détiendrait encore 14 prisonniers au total.

Combattants de l'ELN

Combattants de l’ELN

Jeudi 31 janvier, la délégation de l’ELN qui avait été chargée de négocier les accords de paix a annoncé qu’elle ne pourrai pas rentrer en Colombie puisque de le gouvernement refusait de respecter le protocole d’accord prévu en cas d’échec des négociations. Ce protocole prévoit un sauf conduit permettant aux négociateurs de retourner dans les territoire contrôlés par la guérilla dans les 15 jours après l’annonce de l’échec des négociations. Le délais expire samedi (voir notre article). La délégation qui reste donc à Cuba a annoncé qu’elle respecterait sa souveraineté et que ses activités ne concerneraient que le processus de paix.

De son coté, le gouvernement colombien offre des récompenses financières importantes pour la capture des dirigeants de l’ELN présents à Cuba. Parmi eux, se trouve Nicolás Rodríguez Bautista, alias ‘Gabino’, commandant en chef de l’ELN (voir notre article).

Nicolas Rodriguez Bautista (alias Gabino)

Nicolas Rodriguez Bautista (alias Gabino)

Le 28 janvier, Ricardo Muñoz, président du Syndicat des travailleurs des entreprises municipales de Cali (Sintraemcali) a échappé à une tentative d’assassinat alors qu’il quittait son domicile avec ses gardes du corps. Un des gardes du corps a été blessé à la tête avec le manche d’un revolver. Les gardes du corps ont riposté et mis en fuite les deux attaquants. L’Unité de protection nationale (UNP) et la police ont voulu minimiser l’attaque en la requalifiant de tentative de vol. Depuis plusieurs mois, le syndicat avait reçu plusieurs courriers de menaces envers des membres du syndicat dont le président, Ricardo Muñoz.

Cette attaque se produit une semaine après la condamnation de trois anciens militaires poursuivis pour leur implication en 2004 dans l’ «Opération Dragon », plan d’assassinat de dirigeants sociaux, syndicaux et de personnalités politiques de l’opposition. Cette opération était dirigée par un réseau de renseignements composé de militaires en activité et à la retraite. Les anciens militaires ont été condamnés à 4 ans de prison pour complot aggravé.

Ricardo Muñoz, président du Sintraemcali

Ricardo Muñoz, président du Sintraemcali

Lundi 21 janvier, l’ELN a accordé un entretien à l’AFP par le biais de son négociateur Pablo Beltran. Dans cet entretien, l’ELN revendique l’attaque contre l’école de police qui a fait 20 morts parmi ses étudiants et a pris acte de l’échec des négociations à Cuba.

Pour expliquer cette action militaire Pablo Beltran a résumé la situation : « Nous avons attendu six mois. Nous avons libéré des soldats et policiers (voir notre article). À la fin de l’année nous avons observé un cessez-le-feu unilatéral (voir notre article) et pendant cette trêve nous avons subi des attaques, des bombardements, et à la fin de la trêve, il y a eu des combats, des attaques ».

Prenant acte de l’échec des négociations à Cuba, l’ELN a décidé de rapatrier sa délégation en Colombie d’ici le 2 février comme prévu par le protocole de négociation. Pour que celle-ci puisse rentrer dans les zones contrôlée par l’ELN sans être capturée, le gouvernement devra respecter les garanties prises en 2016 ce qu’il refuse de faire. Le Chili et le Conseil de sécurité des Nations Unies souscrivent à la décision du président Ivan Duque de demander la capture et l’extradition des chefs de la guérilla. La Norvège et Cuba ont quant-à-eux annoncé qu’ils respecteraient leurs engagements et qu’elle continueraient à garantir le protocole prévu en cas d’échec des négociations.

L’ELN s’est dite prête à négocier un accord de paix dans le futur à condition qu’un cessez-le-feu bilatéral soit mis en place.

Le négociateur de l'ELN, Pablo Beltran,

Le négociateur de l’ELN, Pablo Beltran,

Édit 20 janvier : Suite à cette attaque, le gouvernement colombien à demandé au gouvernement cubain l’arrestation de la délégation de l’ELN présente pour négocier les accords de paix. Cuba n’a, à ce jour, pas accepté la requête.

L’attentat contre l’école de la police dans le sud de Bogota a fait 21 morts et 68 blessés jeudi, ce qui en fait l’attaque la plus meurtrière depuis 2003. L’auteur de l’attaque, qui est mort dans l’explosion, a été identifié comme José Aldemar Rojas Rodriguez, 56 ans, était membre depuis plus de 25 ans de l’ELN. Connu sous le nom de guerre de « Mocho Kiko » – qui peut se traduire par Le Manchot du fait qu’il avait perdu la main droite dans une explosion – il appartenait au « Front Domingo Lain » de l’ELN, opérant dans le département de l’Arauca, frontalier du Venezuela, où le véhicule utilisé dans l’attentat avait passé son dernier contrôle technique.

Le guérillero est entré à 09h30 dans l’enceinte de l’École des officiers Général Francisco de Paula Santander, au volant d’une camionnette grise chargée de 80 kilos de pentolite. Il a tenté d’échapper au contrôle à l’entrée de l’école et son véhicule est allé percuter un bâtiment avant d’exploser. L’explosion est survenue à l’issue d’une cérémonie de promotion de jeunes officiers. Il n’a pas été précisé combien de policiers figuraient parmi les victimes. Le véhicule utilisé avait passé un contrôle technique en juillet dernier dans l’Arauca, un département frontalier du Venezuela, où l’ELN est présente.

Périmètre de sécurité devant l'Ecole de police après l'attaque

Périmètre de sécurité devant l’Ecole de police après l’attaque

Aujourd’hui, un hélicoptère appartenant la compagnie Brinks a été abattu dans le nord du département du Santander. Le site a été pris d’assaut par l’ELN. L’hélicoptère transportait 1,7 milliard de pesos (environ un demi million de dollars) en espèces, qui ont été saisis par la guerilla et serviront à financer la lutte révolutionnaire. Cet argent était protégé par deux gardes du corps qui ont été capturés avec le pilote mais l’ELN s’est déclarée prête à les libérer.

Combattants de l'ELN

Combattants de l’ELN

Cesare Battisti, en cavale depuis décembre, a été capturé en Bolivie et devrait en principe être livré prochainement par le Brésil à l’Italie où il a été condamné à une peine à perpétuité. Un avion, avec à son bord des membres de la police et des services secrets italiens, est parti pour la Bolivie, où l’ex-militant des « Prolétaires armés pour le communisme » a été arrêté. C’est dans la ville de Santa Cruz de la Sierra que l’arrestation a eu lieu. Selon le quotidien italien Corriere della sera, le fugitif de 64 ans a été repéré dans la rue samedi en fin d’après-midi par une équipe spéciale d’Interpol. Battisti a vécu exilé au Brésil depuis 2004, après avoir passé près de 15 ans en France.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Mercredi 9 janvier, des combattants de l’ELN ont capturé un caporal de l’armée colombienne dans la région frontalière du Venezuela. Ces combattants appartiennent au front urbain ‘Carlos Hernán Velásquez Velasco’. Alors qu’ils étaient en civil et armés, ils ont forcé le caporal à monter sur une moto alors qu’il était en congé. L’ELN attend toujours à Cuba une délégation du gouvernement colombien pour reprendre les négociations de paix suite au gel de celles-ci par le nouveau président Iván Duque (voir notre article).

Combattante de l'ELN

Combattante de l’ELN

Le 19 juin 1986, les militants du PCP-SL emprisonnés à El Fronton, Lutigancho et Callao s’étaient révolté : l’armée en avait profité pour les massacrer, assassinant 250 d’entre eux. Un mausolée avait été construit à Comas (Lima) par les proches de prisonniers assassinés. Ce mausolée qui contenait les dépouilles de sept prisonniers mais devait en recueillir finalement cinquante

Plusieurs cortèges funéraires d’hommages aux prisonniers maoïstes assassinés avaient eu lieu dans les rues de Comas jusqu’au mausolée. La présidence péruvienne en avait alors ordonné la démolition. En octobre, le Congrès avait voté une loi permettant cette destruction (voir notre article). Elle a eu lieu la semaine passée malgré la protestation des familles.

Les familles des maoïstes assassinés protestant lors de la démolition du mausolée

Les familles des maoïstes assassinés protestant lors de la démolition du mausolée

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