La Belgique va acquérir 92 blindés Griffon et 123 véhicules Serval pour un total de 1,15 milliard d’euros auprès de sociétés françaises. Ces véhicules serviront au transport de troupes, mais aussi comme engins de commandement, de soutien et ambulances, avec un budget de 495,6 millions pour les Griffon et 656,4 millions pour les Serval. Cette commande a été présentée aux parlementaires lors d’une réunion à huis clos et s’inscrit dans le cadre du partenariat stratégique CaMo (Capacité motorisée) conclu en 2019 entre la France et la Belgique. Ce partenariat vise à assurer l’interopérabilité des forces terrestres des deux pays grâce au système de combat Scorpion, permettant l’échange en temps réel de données sur le champ de bataille et renforçant la coopération militaire franco-belge.

Le gouvernement belge a validé l’acquisition d’un nouvel outil d’interception pour la Sûreté de l’État, présenté comme un moyen de renforcer ses capacités technologiques, mais décrit comme un logiciel espion comparable à Pegasus ou Predator. Destiné à infiltrer téléphones et ordinateurs afin d’en extraire toutes les données, ce dispositif plus performant que celui déjà utilisé reste entouré de secret, aucun détail n’ayant filtré sur son origine ou son fournisseur. Son utilisation restera soumise aux règles encadrant les « méthodes particulières de renseignement », qui exigent une justification de nécessité et de proportionnalité. Cet achat s’inscrit dans une augmentation de 10 % du budget de la Sûreté, consacrée à la modernisation technologique sur l’ensemble de la législature.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin a confirmé qu’il n’autorisera pas l’usage des lanceurs FN 303 pour le maintien de l’ordre lors de manifestations, malgré un débat relancé par la presse et par le ministre de la Défense Theo Francken. Il rappelle que cette arme non létale, fabriquée par FN Herstal et tirant des projectiles en plastique à haute vitesse, restera soumise à un cadre strict qui limite son utilisation aux interventions spéciales, aux établissements fermés et à la neutralisation d’agressions immédiates.

En Belgique, l’usage des dispositifs de vidéosurveillance a fortement augmenté ces dernières années : 95 % des communes wallonnes et bruxelloises sont désormais équipées, et plus de 544 000 caméras privées sont enregistrées au niveau national. Une enquête menée par Technopolice Bruxelles, la Ligue des droits humains et plusieurs médias souligne que cette expansion, particulièrement marquée dans les zones densément peuplées et les quartiers populaires, repose sur des choix politiques et une volonté de contrôle de l’espace public plutôt que sur des preuves d’efficacité, la recherche scientifique étant largement unanime sur leur faible impact en matière de prévention et de résolution des délits. Les auteurs relèvent aussi l’ampleur des données générées par ces dispositifs et l’usage croissant de technologies d’analyse vidéo, dont des logiciels israéliens comme BriefCam, alors même que la Belgique ne dispose pas d’un cadre légal concernant la reconnaissance faciale, que certaines autorités souhaitent introduire.

Mercredi 26 novembre à Liège, une conférence avec la présence du président du MR Georges-Louis Bouchez et la ministre Valérie Glatigny a été perturbée par une manifestation de 600 personnes. Le cortège est passé dans le centre-ville vers 20h, durant lequel des projectiles ont été lancés sur différents bâtiments. La police était massivement déployée sur place et huit personnes ont été arrêtées (5 judiciaires et 3 administratives).

Le 18 septembre 2025, une soirée en hommage au dirigeant libéral Jean Gol s’est tenue à l’Université de Liège, tandis que de nombreux manifestants se rassemblaient place du Vingt-Août pour protester contre le MR et la présence de son président, Georges-Louis Bouchez. Douze policiers avaient été blessés lors des incidents. Après de longs débats, la Ville vient d’annoncer son intention de déposer une plainte contre X. A travers cette action, le bourgmestre a souligné qu’il voulait empêcher qu’un sentiment d’impunité ne s’installe lors de violences envers la police.

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 2025 à Ixelles, une personne nommée T. a été interpellée et accusée d’avoir tenté d’incendier trois véhicules de police (voir notre article). Un juge d’instruction l’a mise en examen pour incendie volontaire nocturne, et une perquisition à son domicile a conduit à la saisie de matériel numérique ainsi que de divers documents. T. a été placée sous mandat d’arrêt et transférée à la prison de Haren le 12 novembre, puis sa détention préventive a été confirmée par la chambre du conseil le 14 novembre, tandis que l’enquête se poursuit.

Après avoir obtenu le statut de réfugié en Belgique, Husam a été libéré après environ 50 jours passés en centre fermé, où il avait été placé à la suite de son arrestation le 29 septembre lors d’une manifestation à la Bourse. Son cas s’inscrit dans une série d’interpellations visant des personnes participant à des actions de solidarité avec la Palestine, au cours desquelles onze Palestiniens ont été arrêtés et huit envoyés en centres fermés malgré des procédures d’asile en cours. Parmi ces huit personnes, seuls Fathi Alhams, Ali Abu Taha et Mahmoud Abu Hadayed y sont encore détenus, tandis que deux ont été renvoyées en Grèce et qu’une autre, Mahmoud Faraj Allah, est décédée au centre 127bis (voir notre article).

Le conseiller socialiste molenbeekois, Rachid Ben Salah, a plaidé le mardi 18 novembre au conseil de police de la zone Bruxelles-Ouest pour l’installation de dashcams dans les véhicules de police. Les dashcams (ou caméras embarquées) sont de petites caméras fixées généralement sur le tableau de bord ou le pare-brise d’un véhicule. Elles enregistrent en continu ce qui se passe devant — et parfois derrière — la voiture.

Apprécié par les forces de l’ordre et les procureurs, ce dispositif ne renforce ni la transparence ni la responsabilité de la police. Au contraire, il contribue plutôt à accroître son influence et son impunité, mais aussi à augmenter les ressources qui lui sont allouées. À ce sujet, le Secours Rouge Toulouse a postfacé le livre « La bureaucratie de la punition : à propos des caméras-piétons au service du pouvoir policier » de l’avocat et militant Alec Karakatsanis (voir ici).

La Commission européenne a présenté le 19 novembre un projet de « mobilité militaire européenne » visant à faciliter la circulation transfrontalière des forces armées et de leur matériel lourd au sein de l’Union européenne, en créant une sorte de Schengen militaire fondé sur des corridors prioritaires, des infrastructures adaptées au double usage civil-militaire et une meilleure coordination logistique. Le plan prévoit de renforcer routes, ponts et réseaux ferroviaires, d’améliorer le partage d’informations et de mutualiser certaines capacités de transport, afin de permettre un déplacement rapide des troupes en cas de crise. Le projet pourrait inclure la Suisse dans le cadre d’un futur partenariat de sécurité et de défense avec l’UE. L’objectif est de réduire drastiquement les délais de déploiement, de lever les obstacles réglementaires et techniques qui entravent la mobilité des armées et d’assurer un accès prioritaire aux infrastructures en situation d’urgence. Cela intervient dans un contexte de tensions croissantes avec la Russie et à une course à la militarisation dans tous les pays européens.