En 2008, le nombre de plaintes au Comité P a poursuivi son essor, se chiffrant à 2.339 (+ 5,4% par rapport à 2007), selon le rapport annuel de ce comité permanent de contrôle des services de police. De plus en plus de plaintes traitaient de constatations jugées injustes ou de ‘l’incompétence’ du policier (8,1%), de refus d’acter (5,6%), de comportements désobligeants (5,4%) ou d’attitude agressive (5,3%). Toutefois, sur cent plaintes traitées par le Comité P et pour lesquelles il s’est prononcé, 84,3% ont été déclarées non fondées, sans objet ou non établies.

Les enquêtes judiciaires menées par le service d’enquête P ont pour leur part connu un léger recul (279, soit -0,7%), bien loin des 575 de 2003. Les parquets de Bruxelles (29,39%), de Charleroi (8,24%), d’Arlon (idem), de Mons (7,88%) et de Tongres (5,37%) étaient les principaux demandeurs. Quant aux enquêtes de contrôle menées par ce même service, elles ont baissé de 284 à 185.

Concernant les poursuites judiciaires de fonctionnaires et agents de police, le Comité P a eu communication de 164 jugements, arrêts et ordonnances prononcés en 2008 (civil et pénal). Le nombre de décisions en matière de roulage reste ‘élevé’ selon le Comité: 88, dont au moins 60 condamnations pour excès de vitesse, délit de fuite, ébriété, etc., tous commis dans la sphère privée.

Le contrôle budgétaire arrivera à son terme ce dimanche soir, mais le montant que le fédéral va accorder à la sécurité sur les sommes totales dégagées par le contrôle est arrêté. Les services de police bénéficieront d’un bonus de 14 millions d’euros avec pour objectif ‘de ramener des policiers sur le terrain’. Autre poste important à bénéficier de l’enveloppe: la prison néerlandaise de Tilburg. L’’hébergement’ des détenus belges coûtera 30 millions d’euros.

Une délégation de militants solidaires belges et turcs s’est rendue ce jeudi au siège de ROJ-TV, la télévision kurde qui a été une des cibles de la vaste opération policière du 4 mars. La délégation a pu visiter les locaux et studios de la chaîne. Le plus spectaculaire était les dizaines de postes de travail avec écrans et claviers mais… sans ordinateur (photo 2). Ce sont plus de 200 ordinateurs qui ont été saisi par la police, ainsi qu’un grand nombre de clés USB, de Flash Disk et jusqu’à la machine à faire des sous-titres… La police a également saisi toutes les archives digitales de la télévision. Seule une partie a pu être sauvée à l’aide de back-up – mais c’est l’équivalent de quatre années de travail de digitalisation d’archives qui a disparu.

Lors de la perquisition, les policiers se sont d’abord rendus dans le local technique pour arracher les câbles qui permettaient à la télévision d’émettre. Puis ils ont envahi le bâtiment de la télévision, les studios de Radio Mésopotamie et ceux de Sterk Production. Roj-TV a perdu pour environ un million deux cent mille d’euros de matériel dans cette attaque. Les bénévoles qui l’animent ont pu recommencer rapidement les émissions au moyen d’ordinateurs portables, mais la télévision travaille bien en deçà de son niveau normal.

Roj-TV avait déjà été la cible de le justice allemande, en juin 2008 (on sait les liens politico-économiques étroits entre la RFA et la Turquie). Mais l’interdiction de Roj-TV par le Ministère de l’Intérieur allemand a été levée par la Cour de grande instance de la RFA en février 2010. Les pressions turques s’expliquent par la grande influence de Roj-TV chez les Kurdes. Ses émissions retransmises par satellites sont les plus écoutées au Kurdistan. Elles contribuent à faire vivre la langue kurde qui reste interdite d’enseignement.

Rassemblement devant Roj-TV en mars 2010.

Rassemblement devant Roj-TV en mars 2010.

Visite de Roj-TV

Visite de Roj-TV

A l’occasion de la Journée Internationale du Prisonnier Révolutionnaire, un rassemblement a eu lieu à l’initiative du Comité des Libertés devant l’ambassade de Turquie ce jeudi de 14h à 15h. Une délégation de notre Secours Rouge était présente.

Rassemblement pour les prisonniers turcs

Rassemblement pour les prisonniers turcs

Rassemblement pour les prisonniers turcs

Rassemblement pour les prisonniers turcs

Par une lettre du 24 février 2010, le ministère de la Justice et l’administration pénitentiaire ont à nouveau refusé à l’enseignant Luk Vervaet l’autorisation d’entrée dans les prisons pour y exercer son métier. Cette lettre répondait à la nouvelle demande d’accès introduite par l’employeur de Luk Vervaet. La Cour d’appel de Bruxelles avait jugé, le 27 janvier 2010, que l’État belge aurait dû, avant de retirer l’autorisation, entendre préalablement Luk Vervaet sur cette décision qui risquait de le priver de son travail. La motivation reprise dans la nouvelle lettre de l’administration pénitentiaire et le ministère de la Justice s’assied sur ce jugement et répète mot pour mot la décision initiale: ‘… L’autorisation est refusée pour des raisons de sécurité’.

C’est pourquoi, Luk Vervaet et ses conseils vont devant le Conseil d’État pour obtenir la suspension d’extrême urgence de la décision. L’audience publique aura lieu le jeudi 11 mars à 14 heures dans les bâtiments du Conseil d’Etat – 33, rue de la Science à 1040 Bruxelles.

Six des huit Kurdes interpellés jeudi dans le cadre d’une vaste opération policière menée en différents endroits du pays, et soupçonnés d’appartenir à une organisation terroriste, ont vu leur mandat d’arrêt confirmé. Parmi ceux-ci, figurent Remzi Kartal et Zubeyr Aydar, les deux parlementaires leaders du Kongra-Gel, successeur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

La chambre du conseil de Bruxelles a confirmé les mandats d’arrêt de cinq inculpés, dont ces deux hommes. Quant à la chambre du conseil de Charleroi, elle a confirmé un mandat d’arrêt. Deux personnes, alors qu’elles ont été libérées sous condition par la chambre du conseil de Bruxelles, seront toutefois maintenues en détention, après appel du parquet fédéral. La chambre des mises en accusation examinera le cas de ces deux personnes dans les quinze jours.

Quelques centaines de Kurdes étaient présents hier devant le palais de justice de Bruxelles pour manifester leur soutien aux inculpés. Notre Secours Rouge a assuré une présence solidaire.