Le comité de concertation a annoncé aujourd’hui de nouvelles mesures gouvernementales qui auraient pour but de lutter contre le Coronavirus. Parmi ces mesures, la mise en place d’un couvre-feu sur tout le territoire entre minuit et cinq heure du matin à partir du lundi 19 octobre. Un couvre-feu était déjà en place dans les provinces du Brabant wallon et du Luxembourg (voir notre article). La fermeture des entreprises non-essentielles, n’est, quant-à-elle, toujours pas à l’ordre du jour. Les lieux de travail ont pourtant été identifiés dans plusieurs pays comme étant les principaux foyers de contamination au Covid-19.

Contrôle "coronavirus" de la police de Bruxelles

Contrôle « coronavirus » de la police de Bruxelles

En 2018, le collectif décolonial “Bruxelles Panthères” envoyait une lettre à Pascal De Handschutter (PS), bourgmestre de Lessines, pour lui demander que le carnaval des Deux Acren (entité de Lessines) s’organise sans “défilé des nègres” (une partie du cortège où les gens pratiquent le blackface). Suite à cette lettre, cette partie du cortège a été annulée mais, le bourgmestre de Lessines a porté plainte contre Nordine Saidi pour « menace d’attentat et harcèlement » (voir notre article).
Une cagnotte a été lancée pour le soutenir en payant les 2500 euros de frais de justice. Plus d’infos ici.

Bruxelles Panthères poursuivie en justice

Bruxelles Panthères poursuivie en justice

Le gouverneur du Brabant wallon, Gilles Mahieu, a décidé d’instaurer un couvre-feu dans sa province pendant quinze jours. Dès lors, personne ne pourra se trouver dans la rue entre 1h et 6h du matin. Il sera donc interdit de se trouver sur la voie ou dans les espaces publics entre 1h et 6h du matin, sauf pour les déplacements médicaux urgents, pour les cas de force majeure, pour assister des personnes vulnérables, pour se rendre ou rentrer de son lieu de travail ou dans le cadre d’un voyage à l’étranger. Dans la province de Luxembourg, les déplacements non-essentiels seront également interdits de 01h00 à 06h00 dès le 14 octobre en province de Luxembourg. La décision a été prise en concertation la ministre de l’Intérieur, le commissaire fédéral en charge de la crise du coronavirus, le gouvernement wallon et les bourgmestres de la province. La fermeture des entreprises non-essentielles, n’est, quant-à-elle, toujours pas à l’ordre du jour.

Contrôle "coronavirus" de la police de Bruxelles

Contrôle « coronavirus » de la police de Bruxelles

L’Union des communautés du Kurdistan (KCK) a lancé la nouvelle campagne « Fin de l’isolation, au fascisme, à l’occupation – Assurons la libération [d’A. Öcalan]». Cette campagne a lancé un appel aux actions pour le 10 octobre. Durant tout le week-end des rassemblements sont organisés dans différentes villes d’Europe. À Bruxelles, ce rassemblement s’est tenu le vendredi 9 octobre devant la Commission Européenne. Juste après, l’Union des Femmes Socialistes (SKB) organisaient au même endroit un rassemblement pour dénoncer les nouvelles arrestations, en Turquie, de membres de l’ESP et des membres de l’organisation des jeunes du SGDF.

 

Le rassemblement d’hier vendredi à Bruxelles

150 personnes se sont rassemblés hier soir à l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles à l’occasion de l’intervention communale qui devait avoir lieu pour dénoncer les violences policières les plus récentes de la Brigade Uneus. L’interpellation a été rejetée par la Commune parce que les faits ont déjà été évoqués au Conseil Communal du mois de juin. Le règlement de la commune prévoit qu’une même interpellation ne peut être faite dans les trois mois (cela en fait 4), et cette règle a été utilisée alors que cette interpellation concernait des violences qui ont eu lieu au mois d’août. Malgré la tempête et le refus total de la commune de même reconnaître l’existence d’abus, les mobilisations se poursuivent !

Le rassemblement à l’hôtel de ville

Philippe Bourguet, le « journaliste photographe » qui a gazé un manifestant arrêté lors de la manifestation des soignants le 13 septembre (voir notre article) s’est « expliqué » aujourd’hui aux journalistes du Soir. Assumant être « du côté de la police ». Bourguet reconnait aussi qu’il accompagnait souvent le commissaire Vandersmissen dans sa voiture lors d’interventions, en fonction d’un « deal » dont la hiérarchie de Vandersmissen affirme ne rien savoir. Il prétend que le jet de gaz lui a échappé alors qu’il s’était simplement apprêté à défendre le commissaire d’une attaque. Bourguet, qui est Liégeois, reconnait également être proche des Renseignements généraux de Liège. Il a été vu opérant avec eux à la manifestation BLM du 6 juin dernier. Bourguet a refusé de dire de qui il avait reçu la gazeuse… Trois manifestants ont porté plainte suite aux abus policiers du 13 septembre, dont celui gazé par Philippe Bourguet.

De 2008 à 2014, l’État belge a mené une vaste enquête visant les luttes qui s’attaquaient notamment aux centres fermés et aux prisons. Dans son collimateur : la bibliothèque anarchiste Acrata, des publications anarchistes (Hors Service, La Cavale et Tout doit partir), des dizaines de tracts et affiches, une bonne centaine d’actions, d’attaques et de sabotages… Initialement poursuivis pour “participation à un groupe terroriste”, c’est finalement sous l’inculpation d’”association de malfaiteurs” que 12 anarchistes avaient été jugés l’année passée. Suite à l’acquittement déclaré par la juge, le procureur avait décidé de faire appel. Le procès d’appel est fixé aux 8 et 9 octobre.

La Belgique va avoir, pour la première fois depuis 2018, d’un gouvernement de plein exercice disposant d’une majorité parlementaire. La coalition dit « Vivaldi » s’est enfin entendu sur un programme de majorité. Voici ce qui concerne le volet « maintien de l’ordre »: « Pour la police fédérale et les services de sécurité, le gouvernement prévoira une injection budgétaire structurelle de 213 millions. » Pour le gouvernement, le financement des zones de police locale est « obsolète et doit être adapté à la réalité d’aujourd’hui. Le système des dotations fédérales aux zones de police et les moyens de prévention fédéraux seront réformés pour faire place à un système de financement objectif et transparent qui favorisera en outre la taille optimale des zones de police. » C’est une petite porte ouverte à une éventuelle fusion des zones de polices bruxelloises.

La Vivaldi veut une réforme de la formation des policiers, une nouvelle méthode recrutement, qui doit permettre « la réduction significative du délai entre la candidature et l’entrée en fonction. » Un plan est prévu pour les zones de police où c’est plus compliqué. L’objectif sera de recruter au moins 1600 agents par an. Pour que la composition de la police intégrée soit plus « représentative de la société« , un « trajet diversité » doit être mis en place. En outre,  « Les violences envers la police et les secouristes seront fermement combattues par une politique de tolérance zéro. L’auteur de toute forme de violence à l’égard de la police ou des secouristes doit être poursuivie dans les plus brefs délais devant les juridictions pénales. En cas de violence physique grave, le dossier ne peut pas être classé sans suite pour motifs d’opportunité. » Et en même temps, « La tolérance zéro sera d’application pour les abus du monopole de la contrainte à l’encontre du citoyen. À cet égard, le statut de la police sera revu afin de garantir un traitement plus fluide des affaires disciplinaires. » Les récentes affaires (Chovanec, Vandersmissen) ont résonné lors des négociations… Enfin la présence militaire en rue sera peu à peu supprimée.

Le bien connu commissaire de police de la zone de Bruxelles-Ixelles, Pierre Vandersmissen a été temporairement écarté de ses fonctions de directeur des interventions à la suite à la manifestation du collectif “la santé en lutte” le 13 septembre dernier. Une enquête administrative a été demandée au chef de Corps, le commissaire divisionnaire Luc Ysebaert, par le bourgmestre de Bruxelles. Cette demande résulte du fait qu’un photographe privé, dont les travaux glorifient la police, a pu gazer un manifestant arrêté, sans que le commissaire ne réagisse autrement que par un vague geste d’invitation calme. Le photographe s’appelle Philippe Bourguet, son agence est la bePress Photo Agency. Cela fait des années que Bourguet réalise des reportages photographiques au plus près des policiers de la zone. L’affaire du photographe s’ajoute à de nombreuses autres dénonciations des pratiques policières du 13 septembre, à commencer par une série d’arrestations brutales et abusives.