Voici le texte qui nous a été communiqué:

Les exemples de répression violente des mouvements sociaux sont légion ces dernières semaines. En tant que citoyens, membres d’associations, partis politiques ou autres, nous ne pouvons accepter cette volonté de faire taire. Nous jugeons indispensable de répondre de façon claire et forte à deux exemples de répression vécus la semaine dernière à, et près de, Bruxelles:

-les contrôles (et arrestations) abusifs et au faciès mercredi 21 janvier, lors de la venue à Bruxelles de la criminelle de guerre Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères de l’Etat israélien. A ce propos, lire la question posée au ministre de l’intérieur par la parlementaire Zoé Genot. La réponse du ministre éclaire à elle seule les violations des droits voulues par le pouvoir lors de la répression de cette manifestation contre la venue à Bruxelles d’une criminelle de guerre. La discrimination (entre ceux qui ‘ressemblaient à des arabes’ et les autres) voulue ce soir-là par les autorités politiques est inacceptable.

-l’arrestation violente d’une trentaine de manifestants au 127bis, près de Zaventem, également le mercredi 21 janvier.

Parce que tous les citoyens sont victimes de la répression lorsqu’elle vise à faire taire les revendications politiques et sociales, nous appelons toute personne, toute association, tout groupe, tout parti politique à coorganiser rapidement une manifestation en réponse à cette répression inacceptable.

Un premier rendez-vous est donné ce vendredi 30 janvier, à 18h30, au sous-sol du Hall des sports de l’Ulb bâtiment E1, 87A, av Buyl 1050 Bruxelles. Si vous ne pouvez être présent à ce moment, pouvez-vous vous manifester afin que nous organisions une réunion dans les prochains jours?

Des manifestants arretés au 127bis

A l’initiative du Comité de Soutien aux inculpés de Tarnac Monday, une rencontre avec le philosophe Alain Brossat aura lieu ce 28 janvier à l’ULB (campus du Solbosch, salle AW1-105) autour du thème: ‘Quelle praxis politique sous un état d’exception? L’exemple de Tarnac‘. Le 20 janvier, Alain Brossat avait participé à Paris, sur Radio Libertaire, à une émission ayant pour sujet: ‘L’anti-terrorisme comme mode de gouvernement’ (avec David De Pass et Laurent Bonelli sur Radio Libertaire).

Ecouter l’émission

Dans la nuit du 22 au 23 janvier, le commissariat de police de Muide Meulestede (Gand) a été attaqué en solidarité avec les manifestants brutalisés la veille par la police à la gare de Nossegem. Des bombes de peinture ont été jetées, les vitres brisées. Le mot VENGEANCE a été laissé sur place.

Samedi 24: ‘Les failles du système’

-11h: Exposé-discussion autour de ‘l’Insurrection qui vient’.
-(Pause sandwiches)
-14h: Débat: Comment transformer les fissures qui lézardent l’ordre dominant aujourd’hui en des lignes de fracture persistantes et habitables. Que veut dire concrètement saboter l’anti-terrorisme? Précédé de la projection du film ‘Et la guerre est à peine commencée’.
-16h30: Atelier pratique: ‘bloquons les flux’, au centre ville.
-19h: Apéro-débriefing.
-20h: Repas en commun.
-21h: Concerts: La marmite + Aidan + ‘La cigarette sans cravattes’

Dimanche 25: ‘S’organiser, perspectives de luttes’

-11h: Discussion-brunch.
-Les lois anti-terroristes en Belgique: situation actuelle, témoignages de personnes impliquées dans l’affaire du DHKP-C et des inculpés du Secours Rouge. Il existe plusieurs stratégies pour répondre à la montée en puissance des techniques de gouvernement ‘anti-terroristes’, basées sur la généralisation de l’exception. Sur la base des enseignements tirés la veille, cette matinée sera consacrée à l’élaboration d’un savoir stratégique qui s’inscrit depuis différentes luttes. Comment peuvent-elle se renforcer dans l’horizon qu’elles dessinent et non plus s’épuiser sur le terrain de l’ennemi?

‘Les quais’, Quai du Hainaut, 25, à Molenbeek, métro ‘comte de flandres’

Affiche du we de débat pour Tarnac

Affiche du we de débat pour Tarnac

Hier une action a été menée au 127bis. L’objectif des manifestants était de signifier leur solidarité avec les détenus en grève de la faim depuis la semaine dernière. Une petite trentaine de personnes étaient venues avec quelques fumigènes et fusées colorées pour crier quelques slogans pendant 15 minutes – avant de reprendre le train ensemble. Si la police arrivait, les manifestants avaient convenu de refuser de montrer leur cartes d’identité. Ce qu’ils ont fait.

Deux voitures de police sont arrivées alors que les manifestants étaient déjà en route pour la gare sans avoir commis aucun grabuge. Quatre policiers sont sortis de leur voiture pour prendre les identités, les manifestants ont refusé. Les policiers ont tenté d’attraper en force certains des manifestants mais ils n’ont pas réussi. Le temps d’arriver à la gare il y avait quatre ou cinq combis, une trentaine de policiers pour bloquer l’accès au quai, matraque à la main. Leurs matraques et leurs flingues ne leur ont pas suffi. Un policier d’un mètre nonante environ a attrapé une jeune fille du groupe qui était au premier rang. Il l’a passée au-dessus de son épaule et l’a fait atterrir sur le dos derrière lui. Les manifestants ont appelé une ambulance, elle ne bougeait plus et criait de douleur… Les ambulanciers l’ont emmenée sur une civière. Les manifestants interpellés ont dû passer environ deux heures sur le tarmac à genou face à un mur et pour certains avec des menottes. Les policiers étaient à ce moment là plus ou moins quatre-vingt avec un hélicoptère! Les manifestants ont été fouillés une première fois, embarqués en car, refouillés au poste pour ensuite être emmené par petits groupes et relâché dans les campagnes un par un, parfois à deux. Il était 22h quand une militante et sa mère ont été jetées à cinq km de la gare de Leuven.

On ne sait pas encore si tout le monde a été relâché mais la camarade qui est à l’hôpital a deux vertèbres fracturées. A 16h, une militante était toujours au commissariat et refusait toujours de donner son identité.

Lors de la manifestation au rond-point Schuman d’hier, ce sont plus de 200 personnes qui ont été contrôlées et/ou refoulées. Les journalistes présents, caméramans, preneurs de son ont été dissuadés d’interviewer et de filmer. Les personnes arrêtées l’ont été, pour leur majorité, sur base du ‘délit de faciès’, les autres ‘bien connus des services de police’. Les ‘colsons’ étaient également serrés plus ou moins fort, à la tête du client et en fonction des motivations des policiers.

La ministre israélienne des affaires étrangères Livni était attendue aujourd’hui à dîner par ses pairs eurocrates. Au rond Point Schuman et aux alentours du Conseil Européen, dès 18h, il y avait une très forte présence policière, avec fermeture des accès de métro et barrages. Avant même le rassemblement, des manifestants venus crier l’horreur des crimes sionistes, une quinzaine d’entre eux sont embarqués manu militari, les mains liées derrière le dos avec des bracelets de plastique. La police fait l’impossible pour faire disparaître toute trace de manifestation, plusieurs dizaines de manifestants se regroupent du côté Cinquantenaire, d’autres ont été dispersés vers le Charlemagne ou vers la Place Jourdan.

Selon un camarade: ‘La rapidité et la minutie des opérations d’identification (photographie des c.i. de personnes contrôlées, mais non arrêtées), photographie des c.i. des arrêtés groupées dans un dossier, indiquent que PolBru agissait au service des services de sécurité de l’Etat sioniste.

Manif anti-sioniste à Bruxelles

Manif anti-sioniste à Bruxelles

Répression policière à la manif anti-sioniste

Répression policière à la manif anti-sioniste

Répression policière à la manif anti-sioniste

Répression policière à la manif anti-sioniste

Le Secours Rouge exclut du bénéfice de son soutien les prisonniers politiques luttant pour des objectifs réactionnaires (chauvins, religieux, racistes, etc.). Ce n’est pas une raison de ne pas s’informer de leur situation car, bien souvent, les islamistes essuient les plâtres de mesures, de lois, de techniques et de méthodes répressives qui sont ensuite appliquées aux forces progressistes. C’est ainsi que la première application de la loi anti-terroriste (qui a ensuite été utilisée contre le DHKC et le Secours Rouge) l’a été contre la prétendue ‘filière kamikaze’.

Nizar Trabelsi a été condamné en 2004 à la peine maximale de 10 ans de réclusion pour avoir préparé un attentat contre la base américaine de Kleine Brogel. Il est écroué à la prison de Bruges dans une aile spéciale pour les évadés potentiels. Après huit années de détention, Trabelsi pourrait prétendre à une libération normale. Mais les USA demandent son extradition. Trabelsi aurait déjà été interrogé cinq fois à ce propos par le FBI et par un représentant du département d’Etat. Les faits pour lesquels les Etats-Unis demandent son extradition (et qui vaudrait à Trabelsi la prison à vie) concernent surtout la préparation de l’attentat contre Kleine Brogel, pour laquelle il a déjà été jugé et condamné à une peine presque entièrement purgée! La chambre des mises en accusation de Bruxelles devait examiner hier la demande d’extradition. Les avocats ont obtenu le report de l’examen au 10 février.

Cette conférence-débat, organisée par le Service de philosophie morale et politique de l’Ulg, le Comité liégeois de soutien aux inculpés de Tarnac et le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association, privilégiera une approche plurielle et associera des intervenants de divers horizons (scientifique, institutionnel, journalistique, associatif).

Organisation:

Service de philosophie morale et politique de l’Université de Liège – Comité de soutien liégeois aux inculpés de Tarnac – Comité pour la Liberté d’expression et d’association (CLEA)

Programme et intervenants:

19h: Conférence plénière: ‘Suspicion et exception: les logiques de l’anti-terrorisme‘ par Laurent Bonelli (Maître de conférences à Paris X- Nanterre, co-directeur de l’ouvrage Au nom du 11 septembre. Les démocraties à l’épreuve de l’anti-terrorisme, La Découverte, Paris, 2008)

20h30: Table ronde: Claude Debrulle (docteur en droit, ex-Directeur général au Ministère de la Justice, Administration de la Législation et des Libertés et Droits fondamentaux) – Edouard Delruelle (ULg, Service de philosophie morale et politique) – Wahoub Fayoumi (journaliste, inculpée dans l’affaire du Secours Rouge) – Annick Stevens (chargée de cours à l’ULg, membre du CLEA)

Introduction et animation: Thierry Müller, comité liégeois de soutien aux inculpés de Tarnac

Université de Liège – Le 5 février 2009 – Salle GOTHOT (19H-22H)

Texte de présentation de la conférence – format pdf