En 2003, la justice espagnole déclarait Batasuna parti illégal et prononçait sa dissolution. En juin dernier, la Cour Européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg confirmait cette décision, affirmant qu’elle ‘répondait à une nécessité sociale impérieuse‘.

Batasuna s’était directement pourvu en appel et c’est ce 6 novembre qu’est tombée la décision définitive. Le collège de la grande chambre, qui fait office de cour d’appel à la Cour européenne, a confirmé les trois décisions prises fin juin, qui avaient affirmé l’illégalité de l’organisation. Pour la Cour, le projet de Batasuna est ‘en contradiction avec la conception de la société démocratique‘ et ‘comporte un fort danger pour la démocratie espagnole.’ Et donc de confirmer l’action du Tribunal Suprême espagnol, jugée par la Cour comme inscrite ‘dans le souci international de la condamnation de l’apologie du terrorisme‘. Définitivement, les juges ont donc décrété qu’il n’y a pas, dans le jugement espagnol, de violation de l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’homme consacrant le droit à la liberté d’association et de l’article 10, consacrant la liberté d’expression.

Vers 6h du matin, mardi 13 octobre, la ligne de train Coruña-Santiago-Vigo a été sabotée en deux endroits simultanément avec des barricades enflammées près de Santiago, retardant les trains en provenance de Coruña et de Vigo. Trois banques ont été incendiées la nuit du 13 octobre, à Valence. Mercredi 14 octobre, six engins incendiaires ont été placés sur le site de l’entreprise JCB, situé sur le polygone de Tambre. Toutes ces actions ont été réalisées en solidarité avec la grève de la faim du prisonnier anarchiste Amadeu Casellas.

Action de solidarité avec Casellas

Action de solidarité avec Casellas

Avant-hier à 12h, le parti fasciste nazi Alianza Nacional avait convoqué un rassemblement pour le jour de l’hispanité sur la place centrale de Zocodover à Tolède. Quelques dizaines d’antifascistes se sont concentrées dans les environs de la place pour montrer leur opposition aux fascistes et pour essayer d’empêcher le rassemblement d’Alianza Nacional. La police anti-émeute surveillait la place depuis le début de la matinée. Quand les antifascistes ont essayé de s’approcher de la place, la police anti-émeutes s’est trouvée débordée et s’est retirée du lieu. A ce moment, les nazis et les antifascistes se sont jetés des pierres, des bouteilles et d’autres objets, en arrivant à être presque face à face. À côté des antifascistes sont tombés des écrous et des vis, une munition préparée d’avance par les nazis. Les nazis et la police ont alors chargés ensemble. Six jeunes hommes ont été arrêtés dans une zone lointaine où se sont produits les affrontements. Ils se trouvent dans le commissariat central de police nationale de Tolède et on ignore les charges qui leurs sont imputées.

L’action, qui remonte au lundi 5 octobre, s’est déroulée dans le Carmel, un quartier ouvrier de Barcelone composé de rues étroites, de nombreux escaliers et dont le tracé des rues est sans ordre apparent. Des bennes à ordure ont été incendiées et un coup de téléphone a prévenu la police anti-émeute (les ‘Mossos’) de l’incident. Une patrouille arrive sur place en moins de 5 minutes. Lorsque les policiers descendent de leur véhicule et s’approchent des bennes, ils sont criblés de pierres depuis la rue située au-dessus, à environ 2 mètres de haut. Les deux flics fuient comme des dératés dans les rues pour chercher un abri. Les vitres de leur voiture de patrouille sont bien sûr détruites entièrement. L’embuscade a été revendiquée comme action de solidarité avec l’anarchiste emprisonné Amadeu Casellas.

Amadeu Casellas, un prisonnier anarchiste, est en grève de la faim suite à son transfert dans le régime le plus dur (Fies1): isolement, censure du courrier, parloirs restreints etc… Le mouvement de solidarité est important: le 21 septembre, à San Boi del Llobregat (une ville proche de Barcelone), des banderoles en solidarité ont été accrochées dans cette ville proche de Barcelone; le 23 septembre une barricade enflammée sur les voies a paralysé un train à destination de Madrid à hauteur de Ourense; le 25 septembre, un câble d’acier a été lancé par-dessus la caténaire de la ligne Galice-Barcelone à hauteur de Ponferrada. L’action a été réalisée quelques minutes avant le passage du train, si bien que cela a provoqué un grand retard, avant que les techniciens ne changent les câbles de la zone touchée par le court-circuit; le 30 septembre, un engin incendiaire a été placé dans le Palais de Justice de Ourense. La photo ci-dessous est celle d’une ancienne mobilisation: Amadeu est détenu depuis 22 ans pour des braquages (sans effusion de sang) destinés à financer les luttes.

Une ancienne mobilisation pour Amadeu Casellas

Historique

Le conflit concerne 2.500 entreprises de la province de Pontevedra (sud de la Galice), totalisant 27.000 travailleurs. La convention collective a été signée en 2006 et arrivait à échéance le 31 décembre 2008. Un de ses aspects, qui n’a pas été respecté par les patrons, était que devait être transformés progressivement les contrats temporaires en CDI et comportait la création d’une Agence de placement, sorte de bourse du travail, par laquelle les patrons devaient passer pour embaucher en priorité des travailleurs appartenant au secteur de la métallurgie. En 2006 et 2007, il y eu plusieurs mouvements sociaux pour non-respect par le patronat de la convention collective. En février 2009, des travailleurs se sont à nouveau manifesté en solidarité avec ceux d’entre eux qui étaient poursuivis pénalement pour des incidents remontant à 2006 et 2007. Au mois de mai denier, au bout de trois mois de négociations infructueuses, les travailleurs ont repris le chemin de la grève pour arracher une nouvelle convention.

Au cours des deux dernières années, le patronat de la métallurgie a boycotté l’agence de placement et a multiplié les contrats de sous-traitance avec des société extérieures qui amenaient dans les entreprises des travailleurs étrangers à la métallurgie, rémunérés à des salaires bien inférieurs à ceux définis dans la convention.

Les syndicats ont appelé un plan de mobilisation, avec plusieurs journées de grève pour dénoncer l’embauche dans des conditions d’exploitation extrême des travailleurs immigrés. Des manifestations ont eu lieu à Vigo, Pontevedra, Vilagarcía, Marín, et la plus importante a réuni environ 12.000 personnes à Vigo. Les journées des 6, 7 et 13 mai, il n’y eu aucun incident, seulement des occupations ponctuelles de la chambre de commerce et d’entités bancaires. Les choses ont commencé à changer le 21 mai, avec l’arrivée dans la région d’importants renforts policiers. Le 21 et le 22 mai, les travailleurs de la métallurgie de Vigo en grève ont fait face aux charges de la police et aux jets de balles en caoutchouc quand ils ont voulu manifester dans le centre ville.

Le 3 juin

Les métallos de Vigo ont organisé leur cinquième jour de grève en coupant les principales artères de la ville. En fait, depuis le matin, les grévistes, après avoir organisé des assemblées d’information dans chaque centre de travail, ont quitté leurs différentes entreprises en cortège et en petits groupes, entraînant de nombreuses coupures du trafic sur leur chemin. Il s’agissait de piquets de grévistes massifs et mobiles, visant à distribuer une information à la population sur les raisons de cette grève, en particulier le refus du patronat de signer une nouvelle convention collective avec, entre autre, une augmentation des salaires correspondant à l’inflation. Plus tard, les différents groupes de grévistes ont conflué et se sont rassemblés sur la Place d’Espagne, où ils ont coupé la circulation pour aller ensuite à la Plaza do Rei où ils ont tenu une assemblée dans laquelle ils ont décidé des prochaines actions à mener.

Les représentants des syndicats CCOO, UGT et CIG ont annoncé trois nouvelles journées de grève dans le secteur du métal pour la semaine prochaine, après quoi elle deviendra indéterminée. C’est ce qui a été dit au cours de l’assemblée des travailleurs qui s’est tenue lors de cette nouvelle journée de grève après l’échec des négociations de la convention collective dans le secteur métallurgique.

La police est d’abord intervenue là où se tenait l’assemblée générale Plaza do Rei. Les grévistes se sont alors dirigés en direction d’un centre commercial proche où ils sont restés dans les rues et sur les trottoirs. La tension n’a cessé de monter avec l’arrivée des forces anti-émeutes qui a chargé à plusieurs reprises au milieu de la foule de manifestants et de badauds. Les grévistes se sont ensuite dirigés vers la zone portuaire de Beiramar où la police a lancé des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes et où les ouvriers ont résisté en lançant des pierres et en dressant des barricades enflammées. La police a fini par reculer et s’est dispersée. Le bilan serait de 4 grévistes et 5 policiers blessés. Le plus sérieusement touché est, semble-t-il, un délégué des CCOO qui a été hospitalisé et aurait eu les côtes cassées par une balle en caoutchouc.

Le 4 juin

Pour cette sixième journée de grève, les métallos ont pris le centre de Vigo et répondent aux charges policières avec des barricades en feu, des pierres, écrous et grosses vis. La police, qui a reçu des renforts importants depuis la veille, ont repris dans le centre-ville. Les travailleurs ont dû faire face à une violence policière particulièrement dure dans le secteur de Bouzas. Un des premiers affrontements est survenu dans le centre, à la Porta do Sol où les grévistes de Teis ont rejoint à cet endroit d’autres groupes de travailleurs. Profitant que cette zone est temporairement fermée à la circulation des voitures pour travaux, ils ont dressé une barricade avec des grilles et des tuyaux de chantier. Des barricades ont été dressées dans le centre de Vigo où se sont remisent à voler les pierres et les balles en caoutchouc

Pendant ce temps, ceux du quartier Beiramar sont partis en manifestation en direction du centre ville. Ils furent bloqués par la police. Des affrontements ont éclaté entre grévistes qui voulurent traverser les barrières et policiers qui répondirent avec des balles en caoutchouc. Vers 10h15, ils font marche arrière et décident d’aller occuper la station maritime où ils ont bloqué la sortie d’autobus remplis de passagers d’un bateau de croisière ancré dans le port de Vigo. Rapidement, la police est intervenue et a menacé d’utiliser la force pour ‘libérer’ les bus. Au terme d’une tentative de discussion entre délégués syndicaux et policiers, les ouvriers ont quitté les lieux.

Simultanément, un groupe de travailleurs a essayé d’occuper la mairie de Vigo, mais la police les en a empêché. Du coup, les travailleurs ont lancé des projectiles aux fenêtres de l’hôtel de ville. La police a répondu en fermant les accès à cet endroit, de peur que d’autres grévistes accourent devant l’édifice. Autour des chantiers navals Barreras, les combats plus graves ont commencé. Depuis les points le plus haut de la ville on peut observer une énorme colonne de fumée causée par les barricades formées par les travailleurs qui, de nouveau, affrontent la polices anti-émeute avec des pierres et des boulons. Cette fois, le niveau d’affrontement est encore plus grand et ils ont même utilisé des pétards-fusées en direction des policiers et des conteneurs à détritus pour fabriquer les barricades. La police anti-émeute essaie à coup de balles en caoutchouc d’expulser les centaines d’ouvriers retranchés. D’autres groupes d’ouvriers occupent le centre commercial Toys’R’us, et d’autres encore la zone de Peritos. La circulation est paralysée dans toute la zone ainsi que dans la Rúa Coruña et certains accès à la Plaza América où se trouvent d’autres groupes d’ouvriers.

En fin d’après-midi, les forces de l’ordre se sont finalement retirées de la zone portuaire. Le bilan humain des affrontements de la journée est d’une trentaine de blessés. Il y aurait 3 policiers blessés légèrement, 2 cameramen atteints, ainsi que plusieurs passants. Une vingtaine de travailleurs ont été blessés, dont un des responsables de la négociation du secteur métallurgie de la CIG, atteint au visage par une balle en caoutchouc.

Yasar İldan a été arrêté par la police espagnole de Majorque le 18 mai 2009. Il est actuellement incarcéré dans une prison de l’île de Majorque à la suite d’un mandat d’arrêt international lancé par les autorités turques auprès d’Interpol. Il risque d’être extradé vers la Turquie. Yasar İldan est un réfugié politique reconnu en Allemagne: militant politique, il a été arrêté plusieurs fois par la police turque et a passé de nombreuses années dans les geôles turques.

Actuellement, deux membres du Congrès National du Kurdistan, Remzi Kartal et Eyyup Doru sont sous contrôle judiciaire en Espagne. Remzi Kartal, membre du Conseil exécutif du KNK, a été interpellé à la demande de la Turquie, via l’Interpol le 24 mars 2009 à Madrid, où il s’était rendu pour participer aux célébrations du Newroz, et, suite à la décision de la Cour, a été mis en garde à vue. Remis en liberté le 28 mars, il est assigné à résidence à Madrid où il est toujours sous contrôle judiciaire. Le 26 mars, un autre membre du KNK, Eyyup Doru, subissait le même sort: arrêté et relâché le même jour, il est assigné à résidence, sous contrôle judiciaire; obligation lui est faite de se présenter deux fois pas semaine et il lui est interdit de quitter le territoire espagnol. Une mobilisation tente d’éviter la livraison par l’Espagne de ces militants de la cause kurde au régime fasciste d’Ankarra.

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Les travailleurs des chantiers navals de Gijon (Asturies) résistent depuis plusieurs jours contre la fermeture programmée du site le 31 mai prochain. Les travailleurs revendiquent entre autre la reprise de l’effectif par la PYMAR, entreprise d’Etat qui dépend du ministère de l’Industrie et qui gère actuellement les chantier naval.

Retranchés à l’intérieur du site depuis plusieurs jours, ils font face au lock-out décidé par l’entreprise. Le mercredi 20 mai, ils ont tenté de sortir en manifestation pour aller vers le centre-ville, mais la police anti-émeute est intervenue, bloquant toutes les sorties du chantier naval et pénétrant ensuite sur le site. Les affrontements se sont déroulés toute la journée. Les salariés ont riposté à l’aide de frondes, lances à incendie, lances-fusées artisanales (cf. la fin de la vidéo), cocktails Molotovs, boulons… et des grues depuis lesquelles ils ont manoeuvré des containers en feu sur les forces de police.

Miguel Ángel Bergado Martínez, détenu politique antifasciste, aura accomplit le 8 mai 28 ans de prison. Bergado a pris un contact avec les GRAPO en 1979, en se mettant à faire partie de ses commandos opérationnels. Il est passé à la clandestinité en 1980 et il a pris part à l’infrastructure qui a obtenu la liberté des 5 militants du PCE (r) et des GRAPO qui se sont évadés de la prison de Zamora le 17 décembre 1979. Il a également participé aux actions armées qui ont coûté la vie à un général de l’Armée espagnole et à un sous-officier de la police nationale.

Arrêté le 8 mai 1981, quand il avait 23 ans, il a été cruellement torturé et emprisonné. Condamné à 55 ans de prison en 1990 et transféré à la prison de Puerto II, pendant la grève de la faim développée pendant 435 jours par 58 prisonniers et prisonniers politiques du PCE (r) et des GRAPO, il a eu un grave affrontement avec un gardien de prison qui se montrait spécialement brutal avec les grévistes. Comme résultat de l’affrontement, le gardien de prison a été gravement blessé. Depuis cette date, encore plus s’il tient, il a été spécialement soumis à un contrôle absolu, à des isolements et à des mauvais traitements. Il a été transféré dans 22 prisons.

Il devait être remis en liberté en novembre 2006, après avoir accompli 25 ans et demi de prison, mais on lui a appliqué de fait la réclusion perpétuelle, et selon la dernière loi, appliquée avec un caractère illégal rétroactif, il ne sera pas libéré avant 2011. Il se trouve actuellement prisonnier 1er degré dans la prison de Puerto de Santa Maria, à 1000 kilomètres de sa famille et de son entourage. Il est, à côté du militant d’ETA Joxe Mari Sagardui ‘Gatza’ (qui aura accompli le 8 juillet 29 ans de détention!) le prisonnier politique qui aura accompli le plus d’années.

Rappelons que pendant ce temps, les assassins de l’État jouissent d’une liberté absolue. C’est le cas des membres des Groupes Antiterroristes de Libération (Grupos Antiterroristas de Liberación, GAL), ces escadrons de la mort créés dans les services spéciaux espagnols (CESID), la Guardia Civil et la Policía Nacional, sous le gouvernement socialiste de Felipe González, sous la responsabilité du ministre de l’intérieur José Barrionuevo et dont le but était de lutter contre ETA au moyen d’enlèvements, de tortures et d’assassinats extra-judiciaires (avec la complicité de policiers français). Quatre exemples (deux dirigeants, deux exécutants):

* Enrique Rodríguez Galindo. Ce général de la Guardia Civil est le principal fondateur et un exécuteur des GAL. Après une détention préventive entre le 23 mai et le 2 août 1996 et entre le 15 septembre 1997 et le 26 juin 1998, Galindo a été condamné par la cours Suprême pour la séquestration, l’assassinat et la disparition des militants basques Lasa et de Zabala à 75 ans et 6 mois de prison le 9 mai 2000. Le 1er octobre 2004, il est sorti dans un régime ouvert pour ‘raisons de santé’. Au total, cinq ans et cinq mois en prison de luxe. Sa liberté conditionnelle – sans un contrôle mensuel, bien que les Institutions Pénitentiaires disent qu’il est hebdomadaire, chose démontrée incertaine – en 2013. Il vit dans un quartier riche de Saragosse, sans aucun problème de santé et d’argent. Pour avoir organisé sept assassinats, dirigé les GAL et ordonné centaines de tortures: 5 ans de prison.

* José Julián Elgorriaga Goyeneche. Ce dirigeant du parti socialiste espagnol (ex-délégué du Gouvernement au Pays Basque), commanditaire des GAL, a été condamné à 75 ans de prison pour assassinats, séquestration, disparition et pour avoir dirigé une organisation terroriste. Il a été admis en prison le 9 mai 2000 – il a été avant en préventive sept mois – et est sorti un an après, le 23 juillet 2001, pour ‘raison de santé’. Au total, un an et neuf mois en prison de luxe (3% de la condamnation).

* Enrique Dorado Villalobos. Ce sergent de la Guardia civil était un exécuteur des GAL et un tortionnaire identifié par des centaines de prisonniers torturés. Condamné pour l’assassinat des militants basques Lasa et de Zabala à 71 ans de prison, il a été admis pour la première fois en réclusion préventive en mai 1996 et, condamné, le 9 mai 2000. Le 16 mars 2002, il est sorti en 3eme degré de Alcalá-Meco. Au total, il aura fait six ans pour terrorisme, assassinats et séquestration. En plus d’être un mafieux impliqué dans le trafic de stupéfiants de centaines de kilogrammes de cocaïne et d’autres drogues et dans des dizaines de vols, certains avec une violence extrême, il a seulement accompli deux ans de prison pour une condamnation précédente pour un vol dans un magasin d’Irún.

* Felipe Bayo Leal. Membre des GAL et de la Guardia Civil avec le même pedigree que celui de Dorado: condamné pour la séquestration, l’assassinat et la disparition de Lasa et de Zabala à 71 ans de prison, il a été admis en préventive en mai 1996 et il s’est mis, avec différentes périodes d’une liberté, à exécuter une forte peine quatre ans après. Il est sorti en mars 2002. Au total, six ans dans une prison de luxe.

Et il en va de même pour tous les commanditaires, fondateurs, dirigeants et exécutants des GAL. Certains n’ont tout simplement pas été inquiétés (ainsi la direction du PSOE alors au pouvoir), d’autres ont purgés des peines de prison symboliques. Pour rappel, entre 1983 et 1987, les GAL ont assassinés 27 personnes et gravement blessés de nombreuses autres.

Une manifestation au Pays-Basque Nord contre le GAL

Pour écrire au camarade:

-Miguel Ángel Bergado Martínez
-PRISIÓN DE PUERTO DE SANTA MARÍA I, a.c. 555
-11500 Puerto de Santa María (Cádiz)
-ESPAGNE

Pour en savoir plus sur le GAL

Le néofasciste italien Angelo Izzo a reconnu la semaine passée que dans les années 70, il y avait un groupe de fascistes italiens engagé dans la lutte contre l’ETA. Son témoignage a été entendu par le juge espagnol Fernando Andreu, qui collecte des témoignages sur la disparition d’Eduardo Moreno Bergaretxe ‘Pertur’. Izzo a parlé directement de la séquestration d’un membre d’ETA que ses complices auraient emmené dans une ferme proche de Barcelone, où il a été torturé avant qu’ils ne le fassent disparaître. ‘Pertur’ est la seule chose que l’on ignorait jusqu’alors (en 1980 disparaîtrait aussi José Miguel Etxeberria, Naparra).

En fait, Izzo avait fait une déclaration similaire en 1984, mais l’Etat espagnol à toujours suivi l’hypothèse (sans aucun élément à l’appui) que l’ETA avait fait disparaître ‘Pertur’. Dans l’enquête actuellement relancée, Izzo a donné des renseignements concret au sujet d’une ferme dans laquelle le militant basque a pu être séquestré, et ces éléments coïncident avec ceux fournis par un autre italien interrogé hier, Sergio Calore et défini comme ‘un collaborateur policier’.

Ainsi, Izzo a dit que la ferme était surnommée ‘l’usine’ et était située aux environs de Barcelone. Et voilà qu’il a affirmé que bien qu’il fût arrêté alors, son collègue Pier Luigi Concutelli lui a conté par la suite qu’ils avaient séquestré un membre d’ETA et qu’ils l’avaient porté là pour le torturer et pour le faire disparaître. Izzo a expliqué au juge qu’il ne peut pas reconnaître Moreno Bergaretxe sur les photos parce qu’il ne l’a pas connu et que Concutelli ne lui a pas donné non plus le nom du séquestré. Celui-ci lui a aussi raconté qu’ils ont capturé un industriel basque, dans une action qui aurait été imputée à l’ETA. Calore a confirmé pour sa part l’existence de ‘l’usine’ et il a dit au juge Andreu que lui même avait visité la maison. Il a raconté qu »elle était pleine des photographies des membres de l’ETA’ et qu’elle était destinée à réaliser des actions, de manière à ce que les victimes fussent enterrées dans un bois proche de la maison.

Angelo Izzo a apporté aux juges des données exhaustives sur le fonctionnement des groupes anti-ETA composés par des néofascistes italiens. Il a donné des détails sur le groupe de Madrid (et nommé ses complices: Mario Calzona, Augusto Canchi, Mario Pelegrini). Un deuxième groupe comprenait aussi des fascistes français et portugais, c’est celui-ci qui disposait de ‘l’usine’ et d’un appartement à Barcelone. Angelo Izzo a même raconté au juge Andreu la remise, à cette époque, d’une cargaison d’armes et d’explosifs par les services secrets espagnols aux néofascistes italiens, dont une mitraillette de marque Ingram qui aurait servi à Concutelli pour un attentat contre un juge italien.

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