À l’université Paris 1, la présidence a fait appel à la police après qu’un Conseil d’Administration a été empêché de se tenir par plusieurs centaines d’étudiants, personnels et enseignants mobilisés contre un budget déficitaire et la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers. Alors que les manifestants tenaient une assemblée générale, des dizaines de policiers ont été déployés dans le centre Panthéon, contrôlant et filmant les participants, une intervention dénoncée comme une nouvelle étape dans la répression des mobilisations étudiantes.

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Militant du NPA-R et dirigeant syndical du SNES-FSU à Bordeaux, David Pijoan est de nouveau convoqué par la justice dans le cadre d’un « avertissement pénal probatoire » lié à un rassemblement en soutien à la flottille pour Gaza, considéré comme une manifestation non déclarée. Cette procédure, qu’il refuse de reconnaître, s’inscrit dans un contexte plus large de poursuites visant des soutiens à la cause palestinienne, alors que plusieurs figures syndicales et politiques ont récemment été inquiétées pour des prises de position similaires. Ses soutiens dénoncent une tentative d’intimidation et appellent à un nouveau rassemblement le 12 décembre devant la maison de la justice et du droit, place Ravezies à 9h, pour exiger l’abandon des poursuites et défendre le droit de manifester.

Le tribunal administratif de Lyon a suspendu en urgence l’arrêté préfectoral qui interdisait les concerts du Lyon Antifa Fest, au motif de risques de troubles à l’ordre public (voir notre article). Cette décision permet au festival de maintenir ses soirées à Villeurbanne, ce qui est une victoire importante face à l’importante campagne de la droite et de l’extrême droite qui se sont mobilisées depuis des mois contre l’événement. La préfecture, tout en prenant acte du jugement, affirme rester vigilante.

Une enquête du journal Le Monde révèle que les données publicitaires collectées par les applications mobiles permettent d’identifier, avec précision et parfois certitude, l’identité, le domicile et les déplacements de dizaines d’agents français : espions de la DGSE, policiers de la DGSI, gendarmes du GIGN, militaires liés à la dissuasion nucléaire ou encore cadres de l’armement et personnels de centrales nucléaires. Issues d’une base de données vendue par un courtier en données (une entreprise qui collecte et revend massivement des informations personnelles comme la géolocalisation provenant d’applications mobiles), ces données rendent visibles des lieux ultrasensibles comme l’île Longue ou Villacoublay et exposent également des proches, permettant une exploitation par des États hostiles ou des groupes criminels. Les services de sécurité admettent prendre ces risques en compte et rappeler des règles d’hygiène numérique, mais l’enquête montre que l’industrie opaque des « data brokers » continue de vendre des informations permettant de suivre les habitudes quotidiennes d’individus pourtant chargés des missions les plus protégées de l’État.

La Ville de Lyon et la préfecture ont interdit la tenue d’une conférence du Lyon Antifa Fest accueillant le militant franco-palestinien Salah Hamouri, ainsi que l’ensemble des concerts prévus dans le cadre du festival. L’arrêté municipal invoque « un risque sérieux de troubles à l’ordre public » et l’Atelier des Canulars, où devait se tenir la conférence du 10 décembre, a été sommé de fermer au public. La préfecture interdit parallèlement les concerts, s’appuyant sur des paroles jugées « violentes » de certains artistes et sur les liens présumés entre l’association organisatrice et la GALE, une organisation antifasciste dissoute en 2022. Les organisateurs dénoncent une censure et ont annoncé qu’ils contesteraient ces décisions devant le tribunal administratif.

Les 20 et 21 décembre à Paris, la Plateforme de la Voix des Prisonniers organise une Conférence internationale de solidarité réunissant des anciens prisonniers politiques ainsi que des délégués et militants de nombreux pays. L’événement vise à renforcer le soutien aux prisonniers politiques du monde entier, confrontés à la répression, à l’isolement, à la torture, au refus de soins et aux violations répétées de leurs droits. À travers des échanges sur la lutte des classes et les prisons, les formes de résistance en détention, la condition des femmes et personnes LGBTI+ ou encore les moyens de développer la solidarité internationale, la conférence appelle les organisations et les militants attachés à la défense des prisonniers politiques à unir leurs forces pour soutenir celles et ceux qui poursuivent leur combat pour la liberté en dépit de la répression (voir l’appel). Une délégation du Secours Rouge International sera présente et interviendra lors de différents panels.

BDS/Urgence Palestine Montpellier appelle à se rassembler le vendredi 12 décembre dès 8H devant la Cour d’Appel (Arc de triomphe – Tram 4 – Peyrou) pour soutenir José-Luis Moraguès, militant poursuivi en justice après des plaintes pour diffamation de différents responsables politiques locaux, malgré sa relaxe en première instance (voir notre article). Ce nouveau procès s’inscrit dans le cadre d’une intensification de la criminalisation du mouvement de la solidarité avec la Palestine depuis plusieurs années.

À l’occasion de la Journée internationale des droits humains, des manifestations se tiendront le 10 décembre dans plusieurs villes du Maroc, à l’appel de Genz212, du Comité de soutien aux détenus et de nombreuses organisations, pour exiger la libération des prisonniers politiques, honorer les martyrs et réaffirmer l’espoir de liberté porté par la jeunesse marocaine. Un rassemblement est également prévu à Paris, Place de la République, à 18H30, afin de faire entendre la voix du peuple marocain en solidarité avec celles et ceux que l’on a enfermés pour leur engagement militant.

Le 11 décembre 2025, Yssoufou Traoré, frère d’Adama Traoré, comparaîtra au Tribunal de Paris pour une affaire liée aux violences policières qu’il a subies le 8 juillet 2023 lors de la dispersion d’une marche en hommage à son frère. Violenté par la BRAV-M, il a souffert d’une fracture du nez, d’un traumatisme crânien et de contusions multiples. Alors qu’il était hospitalisé, il a été placé en garde à vue et une plainte a été déposée contre lui, tandis que sa plainte pour dénoncer les violences a été classée sans suite. Plusieurs témoins ont filmé la scène, et une jeune femme a également été grièvement blessée. Les organisateurs appellent à se rassembler pour soutenir Yssoufou et dénoncer les violences policières le jeudi 11 décembre à 13H30 devant le Tribunal de Paris (1 boulevard de Douaumont, 75017 Paris).

Le 6 décembre 2025, lors de la « Fête des Lumières » à Lyon, les Soulèvements de la Terre ont revendiqué avoir piraté les installations municipales pour projeter des messages lumineux dénonçant la répression policière et l’extrême droite, avec des slogans tels que « La police tue et blesse » et « Non à l’État policier ». Cette action a suscité l’indignation de la mairie écologiste et de la préfecture, tandis que la préfète de la région Fabienne Buccio a annoncé avoir saisi le procureur de la République de Lyon.

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