Plus les semaines passent et plus il apparaît que l’implication de l’armée de Terre pour assurer la sécurité des Jeux Olympiques de Paris, à partir de juillet prochain, sera importante. En novembre, le gouverneur militaire de Paris avait annoncé que 10 000 militaires seraient mobilisés pour sécuriser les sites. Deux mois plus tard, il était question d’en solliciter deux fois plus. Même si l’armée de Terre ne sera pas la seule sollicitée, l’armée de l’Air & de l’Espace assurera la surveillance aérienne de l’évènement, cela veut dire que la Force opérationnelle terrestre aura à engager environ 25 % de son effectif durant le mois olympique (elle compte 77 000 hommes). D’où le projet de créer le statut de « volontaire découverte de l’armée de Terre » (VDAT).

Cette nouvelle forme d’engagement fera l’objet d’une expérimentation pendant la période olympique. Il s’agit ainsi de recruter, sous statut militaire, de jeunes Français pour une durée de seulement quatre mois, l’idée étant de leur permettre de « découvrir l’armée de Terre de l’intérieur ».  Après une formation militaire initiale adaptée, complétée par un entraînement ciblé au sein d’une unité opérationnelle, de jeunes volontaires sera déployée en région parisienne et intégrée dans des missions  qui pourront comprendre la participation à la sécurisation de sites militaires, à des cérémonies officielle. Nourris, logés et blanchis, les VDAT percevront une solde de base de 790 euros nets par mois, celle-ci pouvant être « complémentée par des indemnités relatives à un engagement opérationnel », soit environ 1000 euros nets par mois supplémentaires. À la fin de leur contrat, les VDAT pourront, s’ils le souhaitent, rejoindre la réserve opérationnelle ou s’engager dans l’active.

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Deux ans après le décès d’Yvan Colonna une manifestation a réuni six cent cinquante personnes pour rendre hommage au militant agressé mortellement dans sa cellule. A proximité de la préfecture de Haute-Corse, dans le centre-ville de Bastia, de jeunes indépendantistes ont lancé des projectiles, dont plusieurs cocktails Molotov sur les forces de l’ordre. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes et les heurts ont duré près de deux heures. Un manifestant a été hospitalisé en urgence.

En réaction à la présence du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin en Kanbaly/ Nouvelle-Calédonie, une manifestation indépendantiste avait lieu mercredi, à Nouméa, pour dénoncer le projet de dégeler le corps électoral. Elle a été marquée par des heurts avec les forces de l’ordre. C’est la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), composée de mouvements et de syndicats dans la mouvance indépendantiste (UC, PT, MOI, l’USTKE…), elle a organisé la manifestation mercredi. L’action consistait à marcher depuis le Mwâ Kââ pour, dans un premier temps se rendre au gouvernement afin d’informer les élus de leur demande du retrait du projet de loi constitutionnelle qui doit ouvrir le corps électoral citoyen. Puis, dans un second temps se rendre au haut-commissariat afin de remettre notre courrier au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Lors du déplacement, les responsables des forces de l’ordre leur ont indiqué un trajet qui selon eux devrait être sûr pour tous. »C’est ainsi que les manifestants ont été conduits dans un traquenard par la mise en place de camions militaires à l’angle des rues Anatole -France et Général-Mangin. Les affrontements ont alors commencé, faisant plusieurs blessés.

 

Six opposants au projet d’autoroute A69 Toulouse-Castres ont été interpellés ce dimanche 18 février lors d’une manifestation interdite à Saïx, dans le Tarn. Alors que les forces de l’ordre encerclent depuis samedi les arbres sur lesquels campent des opposants pour empêcher la poursuite du chantier, les manifestants voulaient ravitailler ces militants. Les affrontements ont été violents, avec usage massif de gaz et jets de cocktails Molotov. Dans le même temps, deux engins de chantier d’une usine de cimenterie à plusieurs centaines de mètres de la Zone à défendre (ZAD) créée par les opposants ont été incendiés par des manifestants.

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Dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 février, les marches de l’escalier de la rue Sainte Marie des Terreaux, à Lyon, ont été repeintes aux couleurs de la Palestine, pour visibiliser l’horreur du génocide pratiqué par l’armée d’occupation israélienne. Six militant.es ont été pris sur le fait et mis en garde à vue et trois ont subi des perquisitions immédiates (ce qui est illégal, car les règles de mises en garde à vue ne s’appliquent normalement pas à ce genre de délit). Une directive ministérielle est d’ailleurs appliquée : chaque action concernant la Palestine doit conduire, autant que possible, à une garde à vue, dans le but d’intimider.

Organisée par le Conseil Démocratique Kurde de France (CDK-F) et le Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F), la marche pour la liberté du leader Kurde Abdullah Öcalan a débuté le 22 janvier et finira le 15 février. Elle vise à rallier Strasbourg, siège des institutions de l’Union Européenne, sous le slogan “Liberté pour Abdullah Öcalan, Justice pour les Kurdes”. La marche se terminera le 15 février qui est jour anniversaire de l’arrestation d’Abdullah Öcalan, au Kenya le 15 février 1999, suite à la coopération de services secrets internationaux. La communauté kurde saisit cet anniversaire pour exiger la libération de ce leader âgé de 74 ans et une solution politique à la question kurde. D’autres cortèges marchent sur Strasbourg, ainsi un parti de Bâle (photo).

Les opposants au chantier de l’autoroute A69 ont une nouvelle fois affronté les gendarmes mobiles ce dimanche. Ils ont érigés des barricades sur le chemin de la Gascarié. Les heurts semblent avoir été moindre que vendredi où les gendarmes avaient tiré plusieurs centaines de grenades lacrymogènes (voir notre article). En fin de journée, le trafic des trains sur la voie ferrée qui traverse la Zad, la ligne Mazamet-Toulouse, était toujours interrompu, comme depuis vendredi.

La construction de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres se heurte toujours à une forte opposition. Un escadron de gendarmerie mobile (90 gendarmes) est intervenu contre les opposants hier après-midi, 9 février, sur la commune de Saïx, tout près de la ZAD de la Crém’arbre, proche du chantier. Les gendarmes ont tiré des gaz lacrymogènes et essuyé des jets de projectiles. Au moins deux personnes ont été blessées et deux autres arrêtées. Les manifestants ont alors placé des barricades sur la voie ferrée, provoquant l’arrêt de la circulation des trains. Ces heurts surviennent la veille d’un grand week-end de mobilisation contre le projet de l’A69 aux alentours de la ZAD de la Crém’arbre. Vendredi après-midi, le préfet du Tarn a pris un arrêté d’interdiction de manifestation et de rassemblement.

Une manifestation a eu lieu à Rennes quelques heures après que le Conseil constitutionnel ait très largement censuré la loi immigration et que le gouvernement ait annoncé qu’il s’apprêtait à promulguer le texte « dans les prochaines heures » pour appliquer les premières mesures « dès ce week-end ». Cette manifestation non autorisée a sillonné le centre-ville derrière une banderole proclamant « loi raciste réponse anti-fasciste ». Des manifestants ont brisé au passage plusieurs vitrines de commerces et tenté de mettre le feu à une agence bancaire place Hoche. Des barricades faites de poubelles et de grilles de chantiers ont été érigées en plusieurs endroits du centre-ville et il y a eu des affrontements avec les forces de police qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. Le parquet a annoncé dans la nuit l’ouverture d’une « enquête pour dégradations et vols en réunion ».

Suite aux manifestations pour les retraites et contre les mégabassines, le gouvernement français a lancé, le 10 mai 2023, une commission d’enquête parlementaire sur les «groupuscules, auteurs de violences à l’occasion [des] manifestations». Deux porte-paroles des Soulèvements de la Terre, qui avaient refusé de se rendre physiquement à l’Assemblée pour répondre à l’interrogatoire des députés, se retrouvent poursuivis et ont été convoqués hier mercredi. Il est en principe obligatoire de répondre à ce type de convocation au Parlement. Les deux écologistes avaient néanmoins répondu au questionnaire par écrit, de même que d’autres personnes sollicitées par la Commission Parlementaire, mais ce sont les seul-es à être convoqué-es en justice. Les deux porte-paroles passeront en procès le 24 novembre prochain.

Ces poursuites sont inédites sous la Cinquième République. «Alexandre Benalla s’était certes présenté devant une Commission d’Enquête Parlementaire, mais avait refusé de répondre et n’avait pas été poursuivi» rappellent les Soulèvements de la Terre qui explique : «Après le rapport à charge de la Commission et la condamnation de plusieurs porte-paroles d’organisations (dont les Soulèvements) pour la manifestation de Sainte-Soline, ces poursuites s’inscrivent dans un acharnement politique et judiciaire à l’encontre de notre mouvement […] après l’annulation de notre dissolution, et visent à passer sous silence la brutalité policière effroyable qui s’est abattue le 25 mars».

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