Les 7 camarades arrêté·es le 8 décembre 2020 passeront en procès du 3 au 27 octobre 2023. Iels seront jugé·es pour « délit d’association de malfaiteurs terroristes » (art. 450-1) à Paris. Aucun projet terroriste n’a été établi à l’issue de deux années d’instruction caractérisées par le recours à la torture blanche et à une surveillance des plus intrusive. La qualification criminelle n’a pas été retenue mais la dimension terroriste et collective demeure malgré l’absence totale de preuves ni même de liens entre tou·tes les mis·es en examen. Plusieurs sont également inculpé·es pour « refus de remettre une convention secrète de déchiffrement » (art. 434-15).

L’État français les accuse d’avoir « participé à un groupement formé ou une entente établie en vue de la préparation d’actes de terrorisme ». Les faits utilisés pour étayer ces accusations sont : des « notes blanches » mensongères, l’usage d’outils d’hygiène numérique (Tails, Tor, Signal, Silence, etc.), le refus de remettre des codes de déchiffrement de téléphones ou de disques durs, la pratique occasionnelle de l’AirSoft, des voyages (en Belgique, République Tchèque, Grèce, Colombie, etc.), une courte expérience de combat au Rojava, un vol, la détention de carabines de catégorie C ou B (dont 4 carabines non déclarées), la détention d’éléments ou de substances entrant dans la composition d’explosifs (produits ménagers).

Les détails de l’« Affaire du 8 décembre » sont disponibles sur le blog

 

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Un millier de personnes, dont de nombreuses femmes seins nus, ont défilé samedi après-midi à Aurillac, en marge du Festival international de théâtre de rue pour soutenir une festivalière poursuivie par la justice après s’être promenée seins nus dans la commune. Le cortège s’est ébranlé peu après midi dans les rues du centre-ville derrière une banderole de tête indiquant « Aurillac topless, la police en PLS ». Arrivée devant le palais de justice, des manifestants, le plus souvent masqués, ont décroché des drapeaux français devant le tribunal avant d’y mettre le feu pour certains. D’autres ont pénétré dans le bâtiment, ont dégradé la salle des pas perdus et allumé un feu rapidement éteint.

 

Le secrétaire général de la fédération  CGT Mines-Énergies, Sébastien Menesplier, a été convoqué à la gendarmerie de Montmorency. Il est « soupçonné d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de « mise en danger d’autrui par personne par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence ». Cette convocation s’ajoute à une liste d’attaques à l’encontre des travailleurs de l’énergie : à Marseille, treize énergéticiens avaient été interpellés après une action symbolique devant la préfecture tandis qu’à Bordeaux, cinq syndicalistes avaient été arrêtés chez eux, placés en garde-à-vue, et pour certains déférés au tribunal.

Dans le cadre de la lutte contre la loi des retraites,  la CGT a revendiqué plusieurs coupures de l’électricité visant des cibles symboliques comme le Stade de France, le chantier du village olympique mais également des centres commerciaux, des data center et des plates-formes logistiques. La CGT Mines-Énergie a appelé à la grève et à un rassemblement national le 6 septembre à 8h30 à Montmorency, pour soutenir Sebastien Menesplier et s’opposer aux tentatives d’intimidations du gouvernement.

 

 

Le Conseil d’Etat a suspendu ce vendredi 11 août en référé le décret de la dissolution du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre (SLT). La plus haute juridiction administrative française estime que le ministère de l’Intérieur n’a pas apporté les preuves suffisantes pour attester de la légalité de ce décret, adopté en Conseil des ministres le 21 juin. « Ni les pièces versées au dossier, ni les échanges lors de l’audience, ne permettent de considérer que le collectif cautionne d’une quelconque façon des agissements violents envers des personnes », détaille le Conseil d’Etat dans un communiqué. Le gouvernement avait lancé la procédure de dissolution des SLT dès le 28 mars, après les affrontements lors d’un rassemblement contre les méga-bassines à Sainte-Soline.

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Depuis mardi soir, des salariés et sous-traitants de la Sonarep étaient mobilisés devant l’usine de  Doniambo à Nouméa. Alors que la Société de navigation et roulage de Poum a été mise en liquidation, ils attendaient de la Société Le Nickel un engagement concernant l’activité, sur le centre minier de l’Extrême-nord. Jeudi en fin d’après-midi, des affrontements se sont produits: le pont d’accès, l’entrée de l’usine, dont la cabine du gardien, et des véhicules ont été fortement dégradés par des engins miniers pilotés par des manifestants. Des jets de pierre ont été constatés de part et d’autre, entre les défenseurs de l’usine et les manifestants. Des forces de l’ordre ont été déployées, dont le service d’intervention de la gendarmerie, avec des véhicules blindés.

 

 

Le 23 mars dernier, le tribunal administratif de Nantes avait été le théâtre d’un raid éclair en ce jour de manifestation contre la réforme des retraites. En marge de l’immense cortège (80.000 personnes selon l’intersyndicale), plusieurs manifestants avaient explosé les vitres du bâtiment. Une douzaine de personnes avait ensuite fait irruption, détruisant les baies vitrées de l’accueil et de la salle des pas perdus (photo), avant d’être refoulés par une pluie de gaz lacrymogènes. Quatre mois après les faits, un Nantais a été interpellé au domicile de sa compagne tôt mercredi 26 juillet, dans le cadre des investigations confiées à la PJ. Le trentenaire est accusé d’avoir jeté le pavé retrouvé dans le tribunal. Lors de l’audience en comparution immédiate vendredi, le prévenu a contesté les faits et jusqu’à sa participation à ladite manifestation. Son avocate a demandé un renvoi pour préparer la défense. Son contrôle judiciaire maintenu – et assorti d’une interdiction de paraître au tribunal administratif et de manifester à Nantes – il sera jugé à l’automne.

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Selon un sondage réalisé au printemps 2023 dans le cadre de l’Eurobaromètre de la Commission européenne, près d’une personne sur trois interrogée dans les pays de l’UE (29 %) estime que les abus de pouvoir et/ou problèmes de corruption sont courants au sein de la police. Cette impression est particulièrement répandue en Bulgarie, en Grèce et à Malte, où plus de la moitié des personnes interrogées ne font pas confiance aux représentants de l’ordre. La France est le pays d’Europe de l’Ouest où cette proportion est la plus élevée : 40 %, soit un chiffre nettement supérieure à la moyenne européenne. En l’espace d’un an, la part des Français qui pensent que l’abus de pouvoir est répandu dans la police a augmenté de 9 points de pourcentage, en lien notamment avec les cas de violences policières qui ont émaillé l’actualité du pays ces derniers temps. Selon l’Eurobaromètre, la France fait partie, avec Malte (+22 points), des pays dans lesquels la défiance envers la police a le plus augmenté depuis l’année dernière. Globalement, on observe une perte de confiance envers les forces de l’ordre dans 14 pays sur 27. Au Luxembourg (15 %), en Autriche (15 %), en Allemagne (13 %) et au Danemark (10 %), la part des citoyens qui perçoivent des abus de pouvoir de la part de la police reste en revanche assez faible.

 

L’Avenir est un espace commun et non marchand construit par les habitant·e·s, pour les habitant·e·s, rue Bugeaud, dans le quartier de Saint-Martin à Brest. Un lieu né des luttes d’associations et d’individus qui ont investi et rénové cet espace situé en plein centre-ville de Brest depuis 2010. Menacé par des projets immobiliers, l’Avenir résiste depuis des années aux autorités. Ce jeudi matin à 7h10, une centaine de gendarmes mobiles et de policiers sont intervenus. Ils étaient attendus par une centaine de militants retranchés derrière une barricade. Des dizaines de grenades de désencerclement ont fusé et la place Guérin a été rapidement noyée sous un nuage de lacrymogène, ce qui a fait aussitôt reculer les défenseurs de l’Avenir. Pendant l’expulsion, une rangée de gendarmes est tombée en se prenant les pieds sur une chaîne tendue entre deux poteaux. Les forces de l’ordre ont pris possession des lieux avec des tractopelles, pour casser immédiatement certaines constructions. En fin de matinée, les rues avaient été vidées.

Dossier(s): France - Autres sujets Tags: ,

Quatre hommes âgés de 25 à 27 ans doivent comparaître, ce jeudi 27 juillet, devant le tribunal correctionnel de Niort suite à la manifestation contre les méga-bassines de Sainte-Soline. Ils ont été interpellés le 20 juin dernier dans un déploiement de forces absurdes (commandos anti-terroristes cagoulés forçant portes et fenêtre à l’aube, braquant des armes de guerre sur la tempe des présent, personnes à demi-nues projetées au sol et menottées). Le premier, Loïc, âgé de 27 ans, est accusé d’avoir «fait partie des groupes actifs de la manifestation ayant pour objectif de dégrader la réserve de substitution (…) et de commettre des violences sur les militaires de la gendarmerie». Il lui est reproché d’avoir inscrit « ACAB » sur un des camions qui a brûlé ainsi que d’avoir «sciemment recelé une veste de gendarmerie volée dans un des camions» (en fait, il a brandit un gilet pare-balle et puis l’a reposé au sol…).

Les autres personnes sont accusés de «participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens» pour l’un, et «de recel de vol aggravé en deux circonstances», pour les deux autres.  Hormis ces quatre personnes, un autre homme, âgé lui de 42 ans, a été condamné le 28 juin dernier à dix mois de prison et écroué suite à manifestation du samedi 25 mars. Par ailleurs, sept autres personnes seront jugées en septembre en correctionnelle à Niort pour l’organisation des manifestations des 29 octobre et 25 mars. Six d’entre elles ont été placées en garde à vue le 28 juin dernier. Pour rappel, 200 manifestants avaient été blessés, dont au moins 40 gravement dont deux qui avaient été placés dans le coma.

Dossier(s): France - Autres sujets Tags: