Garikoïtz Aspiazu Rubina, dit ‘Txeroki’ a été transféré à la sous-direction anti-terroriste (SDAT), près de Paris, le lendemain de son arrestation. C’est le trente-sixième basque arrêté en France en 2008 sous l’accusation d’être membre ou proche d’ETA. Leire Lopez Zurutuza, qui a été arrêtée avec lui, a aussi été transférée. A l’issue de leur garde à vue, ils seront présentés à un magistrat anti-terroriste vendredi. ‘Txeroki’ sera mis en examen, ‘au moins pour complicité’ dans l’enquête sur la mort de deux gardes civils espagnols à Capbreton (Landes) le 1er décembre 2007. Son arrestation est présentée par la propagande de l’Etat espagnol comme ‘le coup le plus dur porté à l’ETA’ depuis l’interpellation de Francisco Javier Lopez Pena à Bordeaux en mai. L’affaire de Capbreton devrait valoir à ‘Txeroki’ d’être jugé en France mais, au préalable, Madrid demandera qu’il soit traduit en justice en Espagne pour d’autres dossiers, avant d’être renvoyé en France, a déclaré un porte-parole du parquet général espagnol lundi.

Transfert d'un arrêté basque

Transfert d’un arrêté basque

Caricature des arrestations basques

Caricature des arrestations basques

Ce sont au final entre 400 et 500 personnes qui ont répondu à l’appel du comité de soutien à Gael, Kristian et Paskal samedi à Rennes à deux jours de leurs procès en appel. La manifestation était particulièrement jeune, dynamique et colorée. Après avoir parcouru avec force slogans bilingues les quais de la Vilaine, le cortège s’est rendu devant le commissariat de Rennes qui a été enchaîné afin de symboliser l’exigence de l’abolition des lois anti-terroristes.

Manifestation pour les bretons

Manifestation pour les bretons

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Neuf membres présumés de la ‘cellule invisible’ anarcho-autonome, accusés de sabotages contre les lignes TGV de la SNCF, ont été mis en examen et écroués samedi dans la soirée pour ‘direction d’une structure à vocation terroriste‘, un crime passible de vingt ans de réclusion criminelle. Julien C., 34 ans, est également poursuivi pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste‘ et ‘dégradations en réunion en relation avec une entreprise terroriste‘. Cinq personnes (dont Julien C.) qui auraient été aperçues près de lignes SNCF sabotées ont notamment été mises en examen pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste‘. Le parquet avait requis contre elles des poursuites pour ‘dégradations en réunion en relation avec une entreprise terroriste‘. Seules trois d’entre elles (dont Julien C.) sont poursuivies de ce délit par le juge d’instruction Thierry Fragnoli qui n’a pas suivi le raisonnement du parquet selon lequel les cinq avaient pris part aux actes de dégradation. Le parquet a requis un mandat de dépôt à leur encontre. Quatre personnes devaient être également présentées dans la nuit à un juge des libertés et de la détention. Deux d’entre elles, Gabrielle H et Yldun L, sont poursuivies pour ‘destructions en réunion‘ et ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste‘, les deux autres pour le seul dernier chef.

Le 16 juin 2008, la Cour de Cassation a rejeté le pourvoi contre le verdict rendu le 20 décembre 2007 par la Cour d’Appel de Paris, qui avait elle-même été saisie d’appel contre la sentence rendue le 6 avril 2007 par le Tribunal de Grande Instance de Paris. En bref: les membres du (n)PCI restent donc condamnés par la Justice de la bourgeoisie française: G. Maj et G. Czeppel à 5 ans d’emprisonnement dont 42 mois assortis de sursis simple pour détention et fabrication de faux papiers et A. d’Arcangeli à 3 ans d’emprisonnement dont 26 mois assortis de sursis simple pour complicité. Les camarades sont maintenant hors de prison.

Après plusieurs années de mobilisation, l’issue juridique de cette affaire (le volet français des poursuites contre le (n)PCI) a amené le Comité d’Aide aux Prisonniers du (nouveau) Parti Communiste Italien à annoncer que le CPA(n)PCI lui-même a décidé de cesser son activité.

Le site du Comité avec les archives de l’affaire

Les gardes à vue des dix militants arrêtés mardi dans l’enquête sur des actes de sabotage contre le réseau SNCF ont été prolongées. Il semblerait que, contrairement à ce qu’a affirmé la presse, les policiers du renseignement intérieur et de la sous-direction anti-terroriste, en charge de l’enquête, ne disposent pas de preuves: ni plan des voies SNCF, ni dispositif de sabotage. Les interrogatoires, qui se déroulent pour neuf des suspects à Paris, peuvent se prolonger jusqu’à samedi. Les suspects devront être ensuite, soit présentés à un magistrat anti-terroriste, soit remises en liberté

L’affaire vise quatre sabotages constatés samedi dernier sur des caténaires de l’Oise, de la Seine-et-Marne et de l’Yonne et sur un autre commis le 26 octobre en Moselle. La technique employée a été à chaque fois identique, un fer à béton a été placé avec un système de verrouillage sur une ligne à haute tension, ce qui a amené une mise hors-tension et hors-service des réseaux au passage des trains (cf. photo ci-dessous).

Sabotage de ligne de chemin de fer

Sabotage de ligne de chemin de fer

Un anarchiste belge (vivant en France depuis son enfance) figure parmi les personnes placées en garde à vue pour le sabotage commis contre les lignes TGV. Mardi 11 à l’aube, environ 150 policiers (60 de la Sous-direction anti-terroriste, 50 de la Direction centrale du renseignement intérieur et 40 enquêteurs locaux de police judiciaire), avaient arrêté 20 personnes à Paris, Rouen, dans la Meuse et en Corèze. La moitié d’entre elles ont été remises en liberté et les dix autres personnes, âgées de 23 à 33 ans, dont trois femmes, sont placées en garde à vue. Un militant suisse figure également parmi les arrêtés. Le militant belgo-français, Benjamin R., qui a eu un passé politique dans l’aile gauche de l’écologie ‘officielle’, habitait à Tarnac (Corrèze), dans une communauté libertaire animant un restaurant, organisant des concerts, des festivals BD etc. La police a arrêté au total à Tarnac cinq personnes. Selon l’AFP (à prendre avec des pincettes donc), les flics auraient notamment trouvé quatre cartes d’identité falsifiées. Neuf personnes sont en garde à vue dans les locaux de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), à Levallois (Hauts-de-Seine), une dixième à Nancy. Leur garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures s’agissant d’un dossier de ‘terrorisme’.

Enquête à Tarnac

Enquête à Tarnac

Alors que la loi sur la rétention de sûreté a été votée en février 2008 et que depuis, de nombreux prisonniers condamnés à perpétuité sont passés au Centre National d’Observation de Fresnes pour y subir des expertises psychiatriques, cela commence à bouger dans les instances médicales qui lancent une pétition contre ‘la perpétuité sur ordonnance’. Pour Georges Ibrahim Abdallah, Georges Cipriani et Régis Schleicher, prisonniers politiques enfermés en France depuis plus de 24, 21 et 25 ans, il s’est quand même trouvé des psychiatres complices de la politique sécuritaire actuelle pour ‘expertiser leur dangerosité’ et pour tenter de psychiatriser des actes politiques, jusqu’à de manière informelle questionner un des prisonniers sur le regret et la repentance, notions religieuses ou morales qui n’ont rien à voir avec la justice.

Voici quelques passages de la pétition contre ‘la perpétuité sur ordonnance’:

La loi du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté fait rupture dans notre tradition juridique. Elle permet l’incarcération dans des établissements spéciaux de personnes condamnées qui, bien qu’ayant purgé leur peine, seront privées de liberté du fait de leur ‘particulière dangerosité‘ (…) pour la première fois dans notre droit, des individus pourront être enfermés sur décision judiciaire non pour sanctionner des actes délictueux ou criminels, mais pour anticiper des actes qu’ils n’ont pas commis! (…) la médecine se trouve ici instrumentalisée dans une logique de surveillance et de séquestration. (…) La psychiatrie est familière de ces dérives: faut-il rappeler qu’il y eut des internements pour motifs politiques? (…) En assimilant le crime et la maladie – ce qui est une idéologie, et non pas un fait – on déplace progressivement la gestion de la peine vers la médecine, réalisant progressivement une société de sûreté médicale.

Lire le texte complet de la pétition

La ministre de l’Intérieur française Michèle Alliot-Marie a annoncé aujourd’hui l’arrestation de dix personnes qui appartiendraient à la mouvance ‘anarcho-autonome’ dans le cadre de l’enquête sur les actes de sabotage commis sur les lignes TGV. ‘Depuis mon arrivée (au ministère), j’avais souligné les risques de résurgence violente de l’extrême gauche radicale‘, a dit la ministre. La ministre a affirmé constater que ‘ce mouvement ultra-gauche a des liens avec cinq pays européens (Belgique, Allemagne, Italie, Grèce et Grande-Bretagne) et avec d’autres pays non européens‘.

Les arrestations ont eu lieu en Corrèze, dans la Meuse, en région parisienne ainsi qu’à Rouen, suite à l’espionnage effectué depuis des mois par la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), et à une enquête de la Sous-Direction Anti-Terroriste (SDAT). Après cinq sabotages sur des voies ferrées, réalisés à partir du 26 octobre (en Moselle, dans l’Oise, l’Yonne, la Seine-et-Marne) entraînant des retards sur la ligne TGV, les services anti-terroristes avaient été chargés de l’enquête. Un nouveau sabotage avait affecté dimanche un TGV circulant près de Narbonne. Les peines encourues vont de trois à dix ans de prison ferme et jusqu’à 75.000 euros d’amende.

Le 4 novembre aura lieu au tribunal de Nanterre le procès de Marco Perreira, syndicaliste étudiant, militant de l’Assemblée Générale des Etudiants de Nanterre (AGEN). L’AGEN est depuis de nombreuses années à la pointe du syndicalisme étudiant, dépassant le cadre corporatiste pour s’engager sur des fronts comme la lutte contre la répression et la solidarité avec les peuples en lutte et les prisonniers révolutionnaires. Les poursuites contre Marco sont consécutives à son implication dans le mouvement étudiant de l’automne 2007. Marco était déjà devenu la bête noire du service de sécurité de l’Université lors du mouvement contre le CPE en février-avril 2006. C’est une bousculade devant les portes de la direction protégée par des vigiles qui est le prétexte du procès.

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