C’est ce matin que ce sont déroulées les funérailles de Mohamed Brahmi, dirigeant du Front Populaire abattu de quatorze balles devant son domicile il y a quelques jours. Plus de 15.000 personnes s’étaient rassemblées à Tunis pour assister à son enterrement aux côtés de Chokri Belaïd, un autre opposant de gauche assassiné en février dernier. A l’issue de la cérémonie, une grande partie de la foule s’est rendue devant le bâtiment de l’Assemblée nationale constituante pour réclamer la démission des élus. Les milliers de manifestants ont été accueillis par la police anti-émeute qui a tiré des gaz lacrymogènes pour les empêcher de se rassembler. Vers 16h, des renforts policiers ont été envoyés sur place. Après avoir été dispersés, les manifestants sont revenus en force, lançant des pierres aux forces de l’ordre pour répondre aux tirs de gaz. De nombreuses personnes ont été intoxiquées et un député a été violemment frappé par la police avant de s’évanouir et d’être évacué par les secours.

Manifestation devant l'assemblée nationale constituante

Manifestation devant l’assemblée nationale constituante

Mohamed Ghalot est un militant de la ‘Voie démocratique baasiste (marxiste-léniniste)’ et de l’Union nationale des étudiants marocains. Le 18 avril 2012, il avait été libéré après avoir passé onze mois en détention provisoire, avoir été condamné à trois mois de prison et avoir mené une grève de la faim de 82 jours. Ce vendredi, il a à nouveau été arrêté et se trouve actuellement détenu à la Préfecture de Fes.

Mohamed Ghalot

Moins de 6 mois après l’assassinat de Chokri Belaid, un deuxième dirigeant du Front Populaire, Mohamed Brahmi a été assassiné suivant le même mode opératoire, sortant de son domicile devant sa femme et ses enfants, de 11 balles tirées par deux motards. Ce dirigeant d’un parti nationaliste de gauche, le Courant Populaire, était député de Sidi Bouzid, la ville d’où avait commencé la révolution et où ont eu lieu ces derniers mois de nombreuses mobilisations populaires contre le gouvernement et contre le siège local du parti islamiste au pouvoir, Ennahdha.

assassinat de Mohamed Brahmi

assassinat de Mohamed Brahmi

Des manifestations ont eu lieu en réaction à cet assassinat. La police tunisienne a fait usage jeudi après-midi de gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs centaines de manifestants qui ont occupé un local administratif à Sfax, la grande ville du littoral située à 250 km au sud de la capitale. Les protestataires ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre.

Vendredi 19 juillet, les habitants de Kafr Qaddum se sont rassemblés pour manifester contre le Plan Prawer, une manœuvre du gouvernement israélien pour procéder au nettoyage ethnique des Palestiniens du désert du Néguev. Les soldats israéliens ont brutalement attaqué les manifestants après avoir lancé un raid sur le village à coups de tirs de grenades lacrymogènes, balles caoutchouc-acier et grenades assourdissantes.

Kafr Qaddum

Kafr Qaddum

Plusieurs centaines de Palestiniens se sont affrontés avec des policiers devant la porte de Damas, lundi soir à Jérusalem, lors d’une manifestation contre le plan Prawer-Begin qui déplacera de 30.000 à 70.000 Bédouins du Néguev, dépossédera la population arabe bédouine de ses terres et de ses moyens de production traditionnelle et concentrera les Bédouins dans des zones urbaines pauvres.
Les manifestations ont également eu lieu à Jaffa et Beersheva lundi contre la mise en œuvre par le gouvernement du plan. Plusieurs dizaines de manifestants ont été blessés et au moins trois ont été arrêtés.

Cela s’est passé mardi à Hébron. Parce qu’il aurait jeté une pierre sur la voiture d’un colon, un enfant de 5 ans a été arrêté au domicile familial. Malgré ses pleurs et les demandes des Palestiniens présents, soulignant le jeune âge de Wadi (T-shirt orange), les soldats l’ont emmené de force dans une jeep (cf. vidéo). Son père Karam (chemise blanche), qui venait de rentrer du travail et qui a été menacé d’être emprisonné, s’il ne les suivait pas à la base militaire de la rue Shuhada. Ils ont été amené au chek-point d’Abed, puis détenu au check-point, et ensuite au poste de police où le père est resté détenu menotté et yeux bandés ! Un lieutenant colonel a interrogé l’enfant (!) et, constatant qu’il était filmé, a reproché aux soldats de « faire ce genre de choses devant des caméras » (!), le père est resté menotté et les yeux bandés. Ils ont ensuite été conduits au poste de police et, finalement, relâchés.

Afchine Ossanlou, 42 ans, syndicaliste prisonnier politique incarcéré à Gohardacht en banlieue de Téhéran, est décédé soudain et de manière très suspecte la semaine passée. Il était père de deux enfants. Il aurait dû être libéré dans quelques mois. Afchine Ossanlou avait été arrêté en novembre 2009 et violemment torturé dans la section 209 de la prison d’Evine pendant 4 mois. Il souffrait d’une rupture de la plante des pieds et d’une tumeur naissante à l’épaule en raison des coups de câbles répétés.

Dirigeant du syndicat des chauffeurs de bus, il avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement dans la section 350 d’Evine accusé de “tenir des rassemblements et d’atteinte à la sécurité de l’Etat”. L’an dernier, il avait été convoqué au Hall 12 de la section 4 de Gohardacht, qui est appelé ‘le champ de la mort des prisonniers politiques’ et où les détenus sont soumis à une mort à petit feu. Malgré les conditions effroyables dans ce centre de torture, Afchine Ossanlou restait déterminé sur ses positions pour défendre les droits des travailleurs.

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Alors qu’un hélicoptère de l’armée survolait le palais présidentiel, dans le quartier d’Héliopolis, des manifestants ont dirigé leur pointeur laser vers l’appareil, forçant son pilote à le dérouter, puis à se poser sans encombre. Le vidéo montre l’appareil bombardé de rayons lasers, devenu fluorescent, survolant des centaines de milliers de personnes massées dans la nuit suite à la manifestation géante organisée dimanche 30 juin contre le président Morsi.

Plusieurs millions de manifestants anti-Morsi sont descendus dans la rue, un an jour pour jour après son investiture. Il s’agit de la plus grande manifestation dans l’histoire de l’Egypte. Au Caire, les manifestants se sont massés place Tahir, aux abords du palais présidentiel, et sur d’autres places de la capitale, en scandant « dégage » et « le peuple veut la chute du régime ». Des manifestations anti-Morsi ont aussi lieu à Alexandrie, à Menouf, à Mahallah, à Port-Saïd, à Suez ou encore dans la ville natale de M. Morsi, Zagazig.

Une personne a été tuée à Beni Suef et une autre dans la province d’Assiout, au sud du Caire, lors d’affrontements qui ont aussi fait des dizaines de blessés aux abords de locaux des Frères musulmans. Au Caire, le QG du PLJ (Frères Musulmans), dont est issu M. Morsi, a été attaqué dans la soirée avec des cocktails molotov et des tirs de chevrotine. Les locaux du PLJ à Tanta, Beni Suef et Sharqeya ont aussi été attaquées.

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