Les ministres européens des affaires étrangères ont décidé ce lundi 26 de retirer l’OMPI de la liste européenne des organisations terroristes. C’est la première fois qu’une organisation désignée comme ‘terroriste’ est retirée de la liste européenne. Le 4 décembre, la justice européenne avait annulé pour la troisième fois la décision de l’UE de geler les fonds de l’OMPI. Dans sa décision, la cour de Luxembourg avait estimé que l’UE avait violé les droits de la défense de l’OMPI et qu’elle n’avait pas fourni d’éléments suffisants pour inscrire l’organisation de lutte contrte le régime islamiste iranien sur la liste noire. L’OMPI était inscrite sur la liste noire de l’UE depuis 2002. De nombreuses organisations figurent encore sur cette liste, comme le Front populaire de libération de la Palestine. Le ministre belge Karel De Gucht a préconisé l’ouverture d’une nouvelle procédure visant l’OMPI: ‘sinon on ne pourra pas avoir de discussion politique sérieuse avec l’Iran‘…

Manifestation pour l'OMPI

Manifestation pour l’OMPI

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La Chambre criminelle près de la Cour d’appel de Gafsa a renvoyé l’affaire du procès en appel de syndicalistes poursuivis à la suite du mouvement de protestation sociale dans la région minière de Gafsa au 3 février 2009, ‘afin de permettre la présence de l’un des prévenus empêché pour raisons de santé, suite à une maladie constatée antérieurement à son arrestation‘. Il s’agit de Bechir Laabidi, un des dirigeants condamnés à dix ans de prison, actuellement hospitalisé à Tunis pour cause de tuberculose.

Dans ce procès d’appel, les inculpés partent renforcés par le soutien de leur organisation, la puissante centrale syndicale Union Générale des Travailleurs Tunisien (UGTT), qui est revenu sur les sanctions qui ont gelé leurs statuts antérieurs de responsables régionaux. C’est en cette qualité qu’ils vont être jugés. Cette nouvelle donne va peser de tout son poids sur la suite du procès dans un système politique dont les rapports avec le syndicat ont souvent constitué le principal atout pour sa stabilité. Ce procès en appel fait suite à des condamnations de première instance allant jusqu’à dix ans de prison lors du procès du 11 décembre 2008 et qui a été entaché de graves irrégularités. Sur un total de 38 inculpés, le tribunal avait relaxé cinq prévenus et condamné deux autres par défaut, trente-trois des prévenus ont été jugés coupables ‘d’entente criminelle portant atteinte aux personnes et aux biens’ et ‘rébellion armée’, lors des violences ayant nécessité un déploiement de l’armée après la mort par balles le 6 juin d’un manifestant à Redeyef, près de Gafsa.

La Cour a refusé de donner suite aux demandes de mise en liberté présentées par certains avocats, 21 prévenus comparaissant en état d’arrestation. Des observateurs syndicalistes et avocats de France, d’Algérie et du Maroc étaient présents à l’ouverture du procès en appel mardi 13.

16 détenus parmi les prisonniers politiques de Sidi Ifni-Aïtbaâmranne poursuivent leur grève de la faim illimitée pour le 7 janvier. Ils sont victimes d’enlèvements et d’arrestations arbitraires pendant ou suite aux événements de protestations populaires de Sidi Ifni. Ils sont incarcérés avec des détenus de droits communs, dans des cellules exiguës d’à peine 22 mètres carrés, où s’entassent 87 prisonniers. Plusieurs d’entre eux souffrent de pathologies graves et ils ont besoin d’interventions médicales urgentes, de soins et de régime alimentaire adapté. Brahim Barra souffre de graves problèmes rénaux, son cas nécessite une intervention chirurgicale urgente; Hassan Agharbi a des problèmes de prostate; Al Houari Assawlajane a un intestin artificiel et souffre d’asthme aigu; Karim Chara souffre d’un kyste au foie; Ahgoun Ahmed souffre de graves problèmes au niveau de la colonne vertébrale. Leur grève de la faim se poursuit dans l’indifférence des autorités marocaines. Seul le procureur s’est rendu à la prison de Tiznit pour dissuader les grévistes de poursuivre leur grève de la faim. Il a essuyé un refus catégorique. Malgré l’inquiétude pour la santé des leurs, le soutien des familles reste infaillible.

Liste des grévistes de la faim

Groupe de la prison d’Inzegane: Karim Chara; Atbib Abdelkader; Brahim Barra; Zakaria Rifi; Hassan Agharbi; Zine el Abidine Erradi.

Groupe de la prison de Tiznit: El Amrani Mohamed; Alkasbi Mustapha; Aarab Omar; Azzedine Amhil; Brahim Harbili; Al Houari Assawlajane; Miloud Boutkat; Abderahmane Dahbi; Boumzough El Houseine; Ahgoun Ahmed.

Les militants de la Voie Démocratique Basiste à Marrakech, dans le cadre de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc, avaient organisé le 28 décembre une manifestation en solidarité avec le peuple palestinien, conformément à leurs principes puisqu’ils considèrent cette cause comme étant une cause nationale. Cette manifestation a été sauvagement réprimée par les Forces d’intervention rapide. Le bilan est très lourd:

-5 détenus dont trois sont poursuivis, et deux sont encore en état de détention, l’un d’eux est le frère aîné de deux détenus du groupe de Zahra Boudkour qui est Toufik Chouini dont personne ne sait ou il est actuellement après sa détention, l’autre s’appelle Mimia Mohamed.

-18 blessés qui ont été transmis à l’hopital Bnou Tofail à Marrakech en mauvais état. L’un d’eux qui, Abderrazak El Agadiri est mort le 1er janvier à 4 heure du matin aux urgences de l’hopital. Abderrazak El Agadairi était un étudiant de 21 ans, militant marxiste-léniniste de l’organisation Voie Démocratique Basiste

-Un étudiant hospitalisé (en réalité cliniquement mort) depuis le dimanche 28 décembre 2008 suite à la répression sanglante de la marche pacifique organisée par les étudiants de Marrakech en solidarité avec le peuple palestinien est décédé. Sur instruction policière, son nom est resté secret (rappelons le cas d’Abdellatif Zeroual).

-L’étudiant Mohammed O., militant de la Voie Démocratique, gravement blessé la nuit du dimanche 28 décembre 2008 (double fracture de crâne) se trouve dans un état critique.

-Les étudiants arrêtés la même nuit ont tous été relâchés, sauf Taoufik Chouili (frère des deux Chouili du groupe des 18, étudiants prisonniers politiques, incarcérés à Marrakech depuis mai 2008).

-La militante étudiante, Meriam Bahammou, kidnappée il y a quelques jours vient d’être relâchée, mais poursuivie en liberté provisoire.

Au Maroc ce n’est pas la première fois que les forces de l’ordre agressent des citoyens à coup de matraques jusqu’à la mort alors qu’ils manifestent leur solidarité avec le peuple palestinien. Sana avait juste 13 ans quand elle a été frappée en 2002 et est décédée des suites de ces violences, Zoubida Khalifa et Adil Ajraoui sont tombés eux en 1987 alors qu’ils manifestaient aussi en solidarité avec le peuple palestinien. Au Maroc, la solidarité avec le peuple palestinien tue!

Abderrazak El Agadairi

Abderrazak El Agadairi

Ce 25 décembre, un tribunal militaire israélien (siégeant sur une base militaire à Ramallah) a rendu son verdict contre le secrétaire général du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, Ahmad Sa’adat: 30 années de prison.

Ahmad Sa’adat est accusé à de multiples reprises d’atteintes à la sécurité nationale d’Israël, d’être dirigeant d’une organisation interdite, etc. Ahmad Sa’adat refuse de collaborer avec la justice israélienne. Il l’a dénonce comme illégitime, comme un instrument d’oppression du peuple palestinien. L’Autorité Palestinienne, sous la pression des pays impérialistes, avait emprisonné Ahmad Sa’adat à la suite de l’exécution du ministre israélien du tourisme par un commando du FPLP (à la différence des islamistes, les commandos du FPLP ne frappent que des militaires israéliens ou des responsables de l’Etat sionniste). La prison avait une garde internationale (US et britannique). Le 14 mars 2006, l’armée israélienne occupait la prison (les soldats US et britanniques laissant faire) et y enlevait tous les prisonniers politiques palestiniens pour les faire comparaître devant ses tribunaux.

Ahmad Sa'adat

Ahmad Sa’adat

C’est le 25 décembre qu’un tribunal militaire israélien (siégeant sur une base militaire à Ramallah) doit rendre son verdict contre le secrétaire général du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, Ahmad Sa’adat. Ahmad Sa’adat est accusé à de multiples reprises d’atteintes à la sécurité nationale d’Israël, d’être dirigeant d’une organisation interdite, etc. Ahmad Sa’adat refuse de collaborer avec la justice israélienne. Il la dénonce comme illégitime, comme un instrument d’oppression du peuple palestinien.

L’Autorité Palestinienne, sous la pression des pays impérialistes, avait emprisonné Ahmad Sa’adat à la suite de l’exécution du ministre israélien du tourisme par un commando du FPLP (à la différence des islamistes, les commandos du FPLP ne frappent que des militaires israéliens ou des responsables de l’Etat sionniste). La prison avait une garde internationale (US et britannique). Le 14 mars 2006, l’armée israélienne occupait la prison (les soldats US et britanniques laissant faire) et y enlevait tous les prisonniers politiques palestiniens pour les faire comparaître devant ses tribunaux. A l’occasion de la comparution du 25 décembre, le FPLP appelle à des initiatives solidaires.

Ahmad Sa'adat

Ahmad Sa’adat

Interview d’Ahmad Sa’adat en vidéo (en arabe, sous-titres français)

La Cour centrale israélienne à Jérusalem a condamné le 1er décembre le dirigeant de la branche armée du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) Ahed Ghalama, à la perpétuité + 5 ans de prison pour l’exécution du Ministre israélien du Tourisme, Rahba’am Zeevi. Ghalama, 40 ans, est originaire du village de Beit Forik, près de Naplouse. Il avait d’abord été emprisonné par l’Autorité Palestinienne dans la prison de Jéricho en 2002. L’armée israélienne avait donné l’assaut à la prison, qui était gardée par des gardiens européens qui ont fui les lieux peu de temps avant que l’armée n’attaque. Ghalama, tout comme le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadat, et plusieurs autres membres du FPLP avaient été kidnappés par l’armée. En septembre 2008, le même tribunal a condamné Majdi Al-Reemawi, un dirigeant du FPLP, à la perpétuité + 80 ans, pour avoir ‘organisé’ l’exécution de Zeevi. Il avait été inculpé en juillet 2008. En 2006, un autre tribunal israélien a condamné Mohammad Fahmi à la perpétuité et Salah Olwy à 12 ans de prison. Ils ont tous les deux été kidnappé par l’armée peu de temps après l’exécution de Zeevi. Le 3 décembre 2007, le tribunal israélien a condamné Hamdi Qar’aan à la perpétuité après l’avoir accusé d’avoir tiré sur Zeevi. Le 5 février 2008, le tribunal a condamné Basil Asmar à la perpétuité + 20 ans pour ‘participation’ à l’excécution de Zeevi.

Le procès de 38 personnes, dont des dirigeants syndicaux, interpellées à la suite de l’agitation sociale survenue dans le bassin minier de Gafsa (350 km au sud de Tunis), a débuté jeudi devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de cette ville. Les prévenus sont poursuivis entre autres pour ‘participation à une entente criminelle en vue de commettre des attentats contre les personnes et les biens, rébellion armée commise par plus de dix personnes et trouble à l’ordre public’. Ils risquent de dix à 12 ans de prison ferme. Il leur est imputé ‘l’usage de bâtons et de barres de fer, l’érection de barrages sur les routes et les lignes de chemins de fer dans le dessein de paralyser, par la violence, l’activité économique dans la région‘.

Lors de l’audience de jeudi, une vingtaine d’avocats ont demandé le report des débats pour rendre visite à leurs clients et préparer leurs plaidoiries. Ils ont réclamé la libération provisoire d’un certain nombre de détenus, ainsi qu’une expertise médicale sur 16 prévenus qui, selon l’avocat, portent encore des traces de tortures. Après délibération, le tribunal a décidé le renvoi du procès au 11 décembre, et donné suite à la demande de libération provisoire de seulement huit des 38 prévenus.

Les troubles sociaux qui ont secoué cette région du centre-ouest tunisien riche en phosphates, avaient été déclenché en janvier dernier, à cause du chômage et de la détérioration des conditions de vie. La goutte qui avait fait déborder le vase avait été la publication des résultats contestés d’un concours de la Compagnie de phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur de la région. Les troubles qui ont suivi ont conduit à la mort de trois personnes et l’interpellation de près d’une centaine de manifestants. L’armée avait été déployée dans la ville de Redeyef, principal foyer de lutte.

Manifestation de Gafsa

Manifestation de Gafsa

Samedi 22 novembre, ElMardi Fatima, militante basiste (marxiste-léniniste), étudiante en faculté de Droit de la Ville de Meknes a été arrêtée suite à une confrontation avec les forces de l’ordre lors d’une manifestation. Cette arrestation est dans la continuité d’une forte répression suivant une vague de lutte dans les universités marocaines. Plusieurs universités marocaines (Casablanca, Rabat, Fès, Agadir, Oujda, Tétouan, Meknès, Taza, Nador, Settat, Errachidia,…) ont connu ces derniers jours des affrontements violents entre policiers et étudiants. Jeudi dernier, de violents affrontements ont opposé les forces de police et les étudiants durant plusieurs heures à l’Université de Fès. Plusieurs blessés et interpellations ont été constatés dans les rangs des étudiants et des étudiantes de cette même université. Plusieurs diplômés chômeurs se sont joints au mouvement. Ainsi, quelque 3.000 grévistes auraient participé à ce rassemblement. Le dispositif sécuritaire qui encerclait les facultés de Dhar El Mehraz (Fès) est intervenu violemment pour disperser les manifestants. Depuis, des éléments de la police marocaine occupent les lieux.

La situation a dégénéré après une manifestation de soutien aux étudiants arrêtés en début d’année à Marrakech, Taza, Meknès et Errachidia. Cette manifestation était aussi l’occasion de rappeler leur revendication quant à l’amélioration de leur situation sociale très dégradée. ‘Ce sont des revendications justes‘, explique un membre de l’Union nationale des étudiants marocains (UNEM). Les protestataires réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et d’études qui poussent bon nombre d’étudiants à abandonner ou à travailler pour pouvoir survivre.

Les grévistes se disent déterminés à durcir leur mouvement de protestation jusqu’à ce qu’une issue soit trouvée à leurs revendications. Les cours sont interrompus depuis plus d’une semaine et environ 400 étudiants mènent une grève de la faim. Une cinquantaine d’étudiants ont été interpellés dimanche à Casablanca lors d’un violent incident entre des groupes d’étudiants et la police, a reconnu la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). D’autre part, cinq autres militants basistes ont été arrêtés à Agadir au sud du Maroc, et ils sont toujours détenus.

Deux étudiants ont succombé à leurs blessures, lundi soir, alors qu’un troisième est en observation à l’hôpital, après avoir été écrasés par un bus. Les victimes faisaient partie d’un groupe de plusieurs étudiants et étudiantes qui manifestaient à la gare routière d’Agadir. Une des revendications étudiantes est la gratuité des transports.