La cour d’appel de Paris a autorisé jeudi 16 octobre le leader indépendantiste kanak Christian Tein, à retourner en Kanaky. Il avait été mis en examen dans l’enquête sur les émeutes de mai 2024. Déporté en France et placé en détention en juin 2024, il a pu sortir de prison un an plus tard. Il a été choisi comme président du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) depuis son exil. Fin septembre, les juges d’instruction avaient assoupli son contrôle judiciaire, l’autorisant à rentrer dans l’archipel, mais le parquet avait fait appel de cette décision (voir notre article).

Dans la nuit du 5 octobre, Roberto Moises Cabales (camarade William) et Mateo Suarez (camarade Badong) ont été pris pour cible et tués par l’armée et la police à Barangay Coto, Lambunao, Iloilo. Roberto Moises Cabales était membre de la direction du Parti Communiste des Philippines à Panay. Mateo Suarez était membre de la NPA (Nouvelle Armée Populaire), qu’il a dû quitter il y a quelques années pour des raisons médicales. Des témoins ont déclaré n’avoir entendu que trois coups de feu provenant de la maison. Des ambulances sont ensuite arrivées et ont emmené les deux victimes à l’hôpital, où leur décès a été constaté.

Dans la nuit du 3 octobre, la Nouvelle Armée populaire (NPA) a attaqué la maison de Garde Francisco, un agent de renseignement de la police dans la ville de Kabankalan. Impliqué dans des assassinats de civils et de révolutionnaires, il a été tué durant le raid. Parmi les crimes de Francisco figurait son rôle dans la mort d’Ericson Acosta, responsable du Front National Démocratique, et du dirigeant paysan Joseph Jimenez le 30 novembre 2022.

Ce jeudi 2 octobre, le parquet a fait appel de la décision de justice qui autorisait Christian Tein, président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), à rentrer en Kanaky. Cette modification du contrôle judiciaire concernait également quatre autres militants Kanak mis en cause dans l’enquête sur les révoltes de mai 2024. Christian Tein, à l’époque chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), reste mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits.

Ce vendredi 3 octobre, le gouvernement indonésien a suspendu la licence d’exploitation de l’application de partage de vidéos TikTok, après que la plateforme a refusé de transmettre certaines données liées aux manifestations anti-gouvernementales (voir notre article). Le ministère de la Communication et des Affaires numériques reproche à TikTok de ne pas avoir fourni les données complètes sur les activités de sa fonctionnalité de direct durant les manifestations d’août. TikTok avait déjà fait face à des difficultés en Indonésie. En août, l’application avait suspendu temporairement sa fonctionnalité de direct en raison des violences lors des manifestations antigouvernementale.

Vendredi 26 septembre, agissant sur des données du renseignement, une équipe conjointe de la Force du district de Sukma et le 203e bataillon du CoBRA (Commando Battalion for Resolute Action) ont localisé une unité de fabrication d’armes et d’explosifs du Parti communiste d’Inde (maoïste) sur une colline boisée près du village de Koimenta. Les matériaux saisis comprennent une fraiseuse verticale, deux BGL (lance-grenades à barils), 12 obus BGL vides, 94 têtes BGL, une meuleuse à main, six mâts de fusils en bois, un mécanisme de déclenchement (pour chargeur), un mécanisme de gâchette avec poignée de pistolet, quatre batteries solaires, un forage de forage (10 pieds), deux têtes de coupe à gaz, trois tuyaux directionnels IED (dispositif explosif improvisé), six pots de moulage métallique, six roues de coupe en fer, 80 morceaux de tuyaux en acier (pour BGL), une grande quantité de ferraille et d’autres articles.

Le 23 septembre, Eat, un anarchiste, a été enlevé et est détenu au siège de la police régionale de Java occidental, à Bandung. Les forces de l’ordre ont saisi son ordinateur portable et son téléphone. La police le gardent au secret, tout comme de nombreux autres anarchistes. Les chefs d’inculpations officiels ne sont pas connus. Les autorités l’accusent d’être « le chef » en Indonésie, du courant anarchiste « Étoile du chaos », et d’avoir participé aux manifestations en août dernier (voir notre article). Eat est accusé d’avoir collecter des fonds, de travailler à la solidarité avec les prisonnier·es et d’être en contact avec des anarchistes à l’international.

Dans le parc de Luneta à Manille, au moins 100 000 personnes ont participé à une manifestation pour dénoncer le gouvernement suite à un scandale de corruption autour d’infrastructures anti-inondations « fantômes », qui auraient coûté des milliards de dollars aux contribuables. De violents affrontements entre la police et une population majoritairement jeune ont eu lieu à Ayala Bridge et Mendiola. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées et blessées.

Au niveau national, 5 444 personnes ont été arrêtées suite au soulèvement et 583 font l’objet d’une enquête plus approfondie. C’est ce qu’indique le récent rapport de l’institution d’aide juridique LBH Bandung. Le 3 septembre, cette même organisation juridique de gauche a annoncé l’arrestation de 3 337 personnes, ce qui témoigne de l’intensification de la répression. Des centaines d’anarchistes auraient été arrêtés.

Vendredi 19 septembre, la décision de retirer des programmes universitaires de livres écrits par des femmes a été confirmée après avoir été adoptée fin août. Plus de 670 titres sont concernés sur de multiples sujets, parmi lesquels les droits humains, le droit constitutionnel ou encore les mouvements politiques islamiques. Par ailleurs, 300 livres iraniens sont également concernés pour « empêcher l’infiltration de contenus iraniens ».