La nuit du jeudi 5 au vendredi 6 septembre, onze civils ont été tués, onze autres personnes ont été blessés lors d’une attaque aérienne attribuée à la junte birmane dans la ville de Namkham (État Shan au Myanmar), près de la frontière chinoise. La junte, au pouvoir depuis le coup d’État de 2021, est régulièrement accusée d’être à l’origine de bains de sang lors d’opérations aériennes et terrestres visant à punir des civils soupçonnés de soutenir l’opposition. Mardi, le chef de la junte, Min Aung Hlaing, avait menacé de lancer des «contre-attaques» visant ses adversaires accusés d’utiliser «des bâtiments administratifs et des civils innocents comme boucliers humains».
Les combattants du TNLA (Ta’ang National Libération Army) ont revendiqué le contrôle de Namkham, ville stratégique située à cinq kilomètres de la frontière avec la province chinoise du Yunnan. L’État Shan est le théâtre de combats intenses entre la junte et ses adversaires, l‘armée a perdu des pans entiers de territoire près de la frontière avec la Chine, au profit d’une alliance de groupes armés de minorités ethniques et des « Forces de défense du peuple » (FDP) qui luttent pour renverser le gouvernement militaire issu du coup d’État. Ces groupes se sont emparés d’un commandement militaire régional et ont pris le contrôle de points de passage frontaliers.
La junte affronte une opposition armée généralisée, elle a annoncé ce 2 septembre que les trois principaux groupes armés issus de minorités ethniques combattant l’armée dans l’État Shan avaient été officiellement classés organisations « terroristes » et ceux qui les soutiennent ou sont en contact sont désormais passible de poursuites judiciaires.