Les prisonniers républicains de la prison de Portlaoise ont mis fin aujourd’hui à leur mouvement de protestation au cours duquel ils avaient refusé d’être enfermés dans leur cellule durant plus de deux semaines. Les raisons du mouvement de protestation provenaient du niveau inégal des soins de santé offerts aux détenus par rapport aux personnes à l’extérieur. Les prisonniers ont arrêté leur action après avoir obtenu la garantie que tous les prisonniers qui souhaitent se faire vacciner seront vaccinés la semaine prochaine. L’IRPWA et de Saoradh avaient organisé une manifestation de solidarité à Dublin avec d’autres militants anti-impérialistes et anti-internement. Saoradh Munster avait également prévu de manifester à Cork ce soir avant que la nouvelle ne soit annoncée que la manifestation avait pris fin dans la prison. Plus d’infos ici.
Un canon sonore est actuellement testé en Grèce pour empêcher les migrant·es de franchir la frontière de l’Union Européenne. Ce canon, monté sur un blindé, développe le même niveau sonore que celui d’un moteur à réaction, mais ce bruit peut être dirigé vers une direction précise. Ce type d’arme fait partie de la catégorie des Long Range Acoustic Device (LARD). Ils peuvent notamment provoquer chez les cibles des pertes de repère ou d’équilibre, des nausées, des problèmes auditifs voire une surdité. Ces armes avaient déjà été déployé aux États-Unis, Canada et en Grande Bretagne (voir nos articles ici, ici et ici).
La Grèce et l’Union Européenne construisent un mur d’acier avec des tours d’observation, des caméras à longues portées dotées de dispositifs de vision nocturne. Les données seront traitées par une intelligence artificielle qui signalera les mouvements suspects. La surveillance par drone est également utilisée depuis plusieurs années. Par ailleurs entre 2021 et 2027, l’Union Européenne va débloquer 35 millions d’euros pour renforcer le contrôle de ses frontières.
Des canons assourdissants pour chasser les migrant·es
Samedi 8 mai, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Londres pour protester contre la colonisation israélienne et les bombardements contre Gaza. Les manifestant·es se sont dirigé·es vers l’ambassade d’Israël en scandant des slogans pro-palestiniens et en brandissant des drapeaux et des banderoles. Des policiers ont alors tenté de dégager la foule de l’extérieur de l’ambassade, ce qui a provoqué des affrontements. La police a chargé les manifestant·es et arrêté neuf personnes parce qu’elles étaient soupçonnées de « troubles violents » et quatre personnes parce qu’elles étaient soupçonnées d’avoir enfreint les lois sur les coronavirus.
Le même jour, une manifestation pro-palestinienne se tenait également à Berlin. Les policiers ont également essayé de disperser une foule provoquant des affrontements. La police utilisé du gaz lacrymogène et a tenté de procéder à des arrestations tandis que les manifestant·es répondaient avec des jets de bouteilles, de pierres et de pétards. Une journaliste travaillant pour la télévision d’État israélienne a été chahutée et a ensuite dû quitter la manifestation après que quelqu’un eut jeté un pétard près d’elle.
Dimanche 9 mai à Kiev le jour de la commémoration de la capitulation de l’Allemagne nazie. Deux sœurs sont sorties, comme chaque année, avec le portrait du maréchal Joukov.La police a tenté de les arrêter, mais des gens les ont protégées et ont empêché leur arrestation. L’année dernière, les deux sœurs avaient été agressées par des nationalistes mais protégés par des Ukrainiens pro-soviétiques. En 2017 et 2015, les policiers avaient réussis à les arrêter. Les deux femmes ont 84 ans et étaient enfants lorsque Kiev a été libérée par l’Armée rouge. Elles disent avoir été témoin des atrocités nazies et des exécutions massives de Juifs de Kiev, de communistes et de prisonniers de l’Armée rouge par les nazis allemands et les nationalistes ukrainiens. « Nous n’avons pas peur.Nous n’avons rien à perdre.Notre mère et nos pères ont déjà brisé le fascisme.Et nous allons le casser à nouveau », ont-elles commenté.
Tentative de répression d'une commémoration de la victoire sur le nazisme
Mercredi 28 avril, les députés européens ont adopté une nouvelle réglementation permettant aux États membres d’imposer aux plateformes en ligne le retrait en une heure des messages, vidéos et photos faisant le jeu de la “propagande terroriste” à partir de l’année prochaine. Cette nouvelle réglementation européenne autorisera bientôt les États membres à nommer des autorités compétentes, qui seront chargées d’émettre des injonctions et de définir des sanctions, qui pourront grimper jusqu’à 4% du chiffre d’affaires mondial. Les fournisseurs de services concernés auront alors une heure après réception de l’injonction pour supprimer ou bloquer l’accès au contenu jugé problématique. Chaque procédure fera ensuite l’objet d’une vérification afin de vérifier que la décision de retrait ne viole pas les droits fondamentaux. Plusieurs dizaines d’organismes à l’image d’Amnesty International, Reporters sans frontières ou Human Rights Watch avaient déjà appelé au rejet de ce texte, qui pourrait pousser les plateformes à déployer des outils automatisés de modération de contenus politiques.
Le 29 mars, la police néerlandaise a saisi les serveurs du collectif technologique NoState, qui hébergeait plusieurs autres sites anarchistes comme 325, Montréal Counter-information, Act For Freedom Now !, North Shore Counter-Info et Enough 14. Cette opération a été faite dans le cadre d’une « enquête criminelle », mais nous n’avons pas pour l’instant d’autre précision.
De nouvelles manifestations ont eu lieu samedi à travers le Royaume-Uni afin de réclamer l’abandon du projet de loi facilitant la répression des manifestations (voir notre article). À Londres des milliers de personnes sont descenduesdans les rues, marchant de Hyde Park à Westminster. Des affrontements ont été signalés menant à 26 arrestations. Des manifestations se sont également déroulées à Newcastle, Birmingham, Liverpool, Bristol et Brighton, malgré les restrictions de rassemblement en cours dans le pays. Plus de 1000 personnes se sont ainsi rassemblées à Bristol pour ce qui était la cinquième manifestation organisée dans la ville sur ce thème.
Nouveaux affrontements lors d'une manifestation Kill the Bill à Londres
A Bristol, une manifestation rassemblant un millier de personnes contre une loi visant à renforcer les pouvoirs de la police lors des manifestations (voir notre précédent article) a tourné à l’affrontement avec la police. Une dizaine de manifestant ont été arrêtés. La ville avait déjà été le théâtre d’affrontements ces derniers jours lors de différentes actions organisées contre cette loi. Un van de police avait même été brulé lors d’une émeute lundi soir.
Le projet de loi sur la police, la criminalité, la détermination de la peine et les tribunaux, qui regroupe une série de modifications de l’exécution et de la détermination de la peine en Angleterre et au Pays de Galles, est passé, mardi en deuxième lecture au parlement britannique. Le projet de loi 2021 sur la police, la criminalité, la détermination de la peine et les tribunaux compte plusieurs centaines de pages et couvre un vaste éventail de questions que l’on pourrait généralement s’attendre à ce qu’un gouvernement aborde dans plusieurs lois.
Le projet de loi propose notamment de nouvelles dispositions sur les « manifestations d’une personne », qui permettraient à la police de mettre fin à la manifestation d’une seule personne si le « bruit généré par la personne qui mène la manifestation peut entraîner une perturbation grave des activités d’une organisation qui est s’est déroulée à proximité de la manifestation ». Cela, en théorie, pourrait signifier qu’une personne manifestant devant le siège d’une entreprise privée pourrait être déplacée si sa protestation perturbe l’activité de cette entreprise privée. Le projet de loi suggère également, dans un langage quelque peu vague, que les manifestations et les manifestations ne devraient pas « intentionnellement » ou « imprudemment » causer des « nuisances publiques ».
Le projet de loi propose également aussi de rendre la dégradation de statues et de monuments passible de 10 ans de prison. Cette dernière mesure a été faite en réaction à la dégradation et au déboulonnage de la statue de Edward Colston en juillet dernier lors d’une manifestation du mouvement Black Lives Matter.
Répression d'un hommage rendu à une victime d'un féminicide commis par un policier
Sarah Everard, une jeune femme de 33 ans a été tuée le 3 mars à Londres. Elle a été enlevée, violée puis assassinée. Les soupçons se sont rapidement portés sur un policier de 48 ans qui habite à proximité des lieux où les restes humains ont été découverts. Samedi 13, en réaction à la mort de Sarah Everard, une dizaine de rassemblements ont eu lieu partout à travers le Royaume-Uni, à Glasgow, Nottingham ou encore Bristol. Une commémoration en 32 endroits avait également été organisée à Londres par le groupe « Reclaim these streets » avant d’être annulée suite au refus de la police d’autoriser l’événement. Les organisatrice risquait donc 10 000 £ d’amende pour chaque rassemblement organisé pour un total de 320 000 £. La Haute de Justice, saisie d’un recours, avait refusé de contredire la décision policière. Une veillée spontanée a cependant rassemblé au moins une centaine de personnes. La police est intervenue pour réprimer le rassemblement. Plusieurs femmes ont été menottées et violemment arrêtées. Quatre personnes ont été interpellées pour infractions aux règles anti-coronavirus et à l’ordre public.
Répression d'un hommage rendu à une victime d'un féminicide commis par un policier