L’anarchiste Ilya Romanov avait été arrêté au petit matin du 26 octobre 2013 dans la ville de Nijni-Novgorod après l’explosion prématurée d’un engin artisanal qui a lui a coûté l’amputation de son poing gauche. Le procès qui avait commencé le 16 juin 2015 devant le tribunal local de Nijni-Novgorod, s’est poursuivi devant les juges du Tribunal Militaire, parce que la cible de cette attaque manqué était un bureau militaire. Le 6 août, après une vingtaine d’audiences, il était condamné à 10 ans de travaux forcés.

Ce verdict du procès d’appel vient de tomber: la peine a été réduite d’un an.
Les révolutionnaires russes ont commencé une campagne de récolte de fonds pour lui faire fabriquer une prothèse pour le bras. Il y a une option bon marché (en plastique) et une chère (bionique).

Ilya Romanov

Ilya Romanov

Ce lundi était organisé au Parlement européen une réunion de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), dans laquelle a été abordée le projet des « frontières intelligentes » instaurées aux frontières extérieures de l’Union européenne. Il s’agit de systématiser l’emploi de moyens biométriques pour contrôler et enregistrer les entrées et sorties des individus sans utiliser le passeport papier. Le programme combine un Système d’Entrée et de Sortie (EES) qui enregistrera la date et le lieu d’entrée et de sortie de l’espace Schengen des ressortissants de pays tiers, pour calculer la durée de séjour autorisée et déclencher une alerte en cas de séjour prolongé au delà du visa autorisé ; et un Programme d’Enregistrement des Voyageurs (PEV) pour simplifier le passage aux frontières des personnes pré-enregistrées.

Krum Garkov, le directeur de l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle au sein de l’espace de liberté, de sécurité et de justice, a livré aux députés un rapport sur l’expérience pilote menée depuis quelques mois par 12 états membres de l’UE qui ont mis en place des expérimentations de contrôles biométriques basées sur la reconnaissance des empreintes digitales, de l’iris et du visage. 18 points de passage ont ainsi été équipés, aussi bien sur des frontières terrestres, maritimes qu’aériennes, et plus de 150 garde-frontières ont été associés à l’exercice. En tout, 58 000 passagers de 110 pays ont été contrôlés de cette façon.

Un des 18 points test du programme

Un des 18 points test du programme

Pour harmoniser les moyens techniques aux frontières extérieures de l’Union européenne, plusieurs solutions techniques et plusieurs fabricants ont été testés lors du pilote. Le lecteur d’iris a fait ses preuves en indoor, mais la qualité est très hétérogène d’un fabricant à l’autre, et fonctionne mal chez les personnes âgées ou chez une majorité d’Asiatiques. L’empreinte digitale, pour sa part, est efficace, mais scanner 8 ou 10 doigts de la main prendrait en moyenne trois plus de temps pour l’identification que lorsqu’on se content de quatre doigts. D’autres enseignements moins évidents ont été tirés, par exemple pour constater qu’il y a des problèmes pour utiliser la biométrie dans des trains en mouvement.

Treize antifascistes ont été condamnés à des peines de prison suite aux manifestations à Kungsträdgården contre le ‘Parti des Suédois’ (fasciste), juste avant les élections de 2014. 12.000 personnes avaient alors manifesté contre l’extrême-droite avant que la police n’interrompe la manifestation à coups de gaz lacrymos et de matraques, de très nombreux manifestants se sont alors défendu en repoussant la police. Il est apparu lors du procès que la Säpo (sûreté de l’état suédoise) était intervenu dans l’enquête pour assister l’accusation. Le fait que la justice suédoise n’ait attaqué en justice qu’un petite partie des nombreux manifestants qui ont résisté face à la police était clairement une volonté d’isoler les accusés en évitant un procès vraiment massif. Huit personnes ont été condamnées à 4 mois de prison, deux personnes à 10 mois de prison et trois autres à 18 mois de prison. Deux accusés ont été complètement accusés. Les condamnés devront également payer de lourds frais de justice et d’indemnité : 350.000 Couronnes suédoises (38.000€).

On ne sait pas encore combien des condamnés feront appel de la décision du tribunal. Le procureur pourrait également faire appel pour tenter d’obtenir des condamnations encore plus lourdes.

Le collectif de solidarité autour des accusés appelle aux dons mais le numéro de compte pour les versements internationaux n’est pas encore publié, il le sera probablement ici.

Visuel solidaire

Visuel solidaire

Le 20 octobre ä midi, dans la ville de Bliss, la République populaire de Donetsk (RPD) a procédé à un échange de prisonniers avec l’Ukraine en présence de représentants du Comité international de la Croix-Rouge.Les autorités de la RPD ont libéré 11 militaires ukrainiens. Les Ukrainiens ont libéré neuf des onze prisonniers promis, parmi lesquel le militant antifasciste Valeriy Berest. Cet échange est le premier survenu depuis de longs mois, et il avait déjà été reporté. Il reste en Ukraine environ 1200 prisonniers politiaues et prisonniers de guerre: 450 combattants et 200 civils des républiques du Donbass, et environ 550 prisonniers politiques antifascistes ukrainiens. La condition de ces prisonniers est extrêmements difficiles, les autorités carcérales ukrainiennes lachant régulièrement contre eux les gangs de prisonniers sociaux.

A l'avant-plan, les prisonniers ukrainiens, au second, ceux du Donbass

A l’avant-plan, les prisonniers ukrainiens, au second, ceux du Donbass

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Des affrontements ont éclaté jeudi soir entre police et manifestants anti-capitalistes dans le centre de Londres, où ont défilé des milliers de personnes pour la «Marche des millions de masques». 28 personnes ont été arrêtées pour troubles à l’ordre public et trois policiers blessés ont été transférés à l’hôpital.

Les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, divisés en plusieurs groupes, ont eu lieu devant le palais de Buckingham et le bureau du Premier ministre. La marche avait lieu à l’occasion de la nuit de Guy Fawkes, célébrée chaque 5 novembre en Grande-Bretagne pour fêter l’échec de l’attentat contre le Parlement britannique en 1605. «Une solution: la révolution» ou «A qui sont les rues? A nous», scandaient les manifestants qui étaient nombreux à porter un masque à l’effigie de Guy Fawkes. Ils ont lancé des feux d’artifice et des bouteilles sur les policiers, dont certains ont été jetés à bas de leurs chevaux, tandis que plusieurs manifestants en sang ont été pris en charge par les secours. Certains manifestants se sont aussi engagés dans le principal quartier commerçant de Londres, autour de Oxford Street, brisant plusieurs vitrines. La police avait décrété des mesures de sécurité spéciales avant la manifestation, qui avait également donné lieu à des affrontements et des arrestations l’an dernier.

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La

La

« L’ignorance coûte plus cher que l’éducation » ou « Le désespoir est la nouvelle norme », pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les quelques milliers d’étudiants qui ont manifesté, mercredi 4 novembre à Londres, pour réclamer la gratuité des études et un recul du gouvernement sur son projet de transformer les bourses universitaires en prêts. Le défilé, parti de l’University of London, s’est terminé par de violents affrontements devant le ministère de l’intérieur, contre lequel un petit groupe a lancé de la peinture. Certains manifestants ont aussi essayé de pénétrer dans le ministère des entreprises, de l’innovation et des compétences (BIS), lançant des œufs et des bombes fumigènes sur les forces de l’ordre. Plusieurs arrestations ont eu lieu.

Les droits universitaires ont triplé (passant de 3 000 à 9 000 livres pour chaque année de la licence) quelques mois après l’arrivée au pouvoir, en 2010, de David Cameron, réélu en mai pour un deuxième mandat. Dans le cadre de sa politique de réduction du déficit, l’exécutif a annoncé qu’à compter de la rentrée 2016, les bourses, jugées trop coûteuses, seront remplacées par des prêts.

Arrestation hier à Londres

Arrestation hier à Londres

Le gouvernement britannique présente mercredi un projet de loi sur le renseignement destiné à actualiser les techniques d’interception des communications. Ce texte devrait à terme octroyer de nouveaux pouvoirs aux agences de renseignement britanniques pour obtenir les données personnelles d’internautes, et notamment celles provenant de plateformes populaires comme Facebook ou WhatsApp.

Baptisé « Loi sur les pouvoirs d’enquête », le texte permettrait au renseignement britannique d’intercepter les communications, de voir qui a échangé avec qui et quand, mais sans avoir toutefois accès dans un premier temps au contenu. Les opérateurs internet devraient conserver les échanges ainsi que l’activité sur les réseaux sociaux pendant un an, et les autorités pourraient se voir contraintes d’obtenir un mandat d’un juge pour accéder à ces données dans le détail et lire les messages. Actuellement, ces mandats sont délivrés par le ministère de l’Intérieur. Le gouvernement pourrait aussi interdire les techniques de chiffrement impénétrables.

Street art à proximité du siège de l'agence chargée des écoutes à Cheltenham

Street art à proximité du siège de l’agence chargée des écoutes à Cheltenham

Au moins 40 personnes, dont plusieurs policiers ont été blessés à Podgorica, la capitale monténégrine, lorsque la police a voulu disperser hier dimanche une manifestation anti-gouvernementale à laquelle participaient des milliers de personnes. De nombreux projectiles enflammés, des pierres et des feux d’artifices ont été lancés sur les policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes.

Les affrontements à Podgorica

Les affrontements à Podgorica

Les menaces et les agressions contre des militants progressistes par les escadrons de la mort ukrainiens se poursuivent loin derrière la ligne de front. Dernier incident en date: dans la nuit du 18 au 19 octobre, une roquette antichar RPG a été tirée dans l’appartement d’une militant communiste bien connu à Mariupol, Alexei Krivun. Alexei Krivun est un de seuls communistes de la ville qui n’était ni en prison, ni en exil, ni dans la clandestinité. Par pure chance, personne n’a été tué (la roquette a dévasté la partie avant de l’appartement, et causé des dégâts aux appartements voisins).

L'immeuble peu après l'attaque

L’immeuble peu après l’attaque

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Lundi 5 octobre 2015, dans le quartier de Kentish, au nord de Londres, des policiers locaux et des bailiffs (sortes d’huissiers assermentés) se sont présentés pour expulser le squat Mamelon Tower, qui avait été occupé par le collectif Squatters & Homeless Autonomy. Ils se sont retrouvés bloqués aussi bien depuis l’intérieur que depuis l’extérieur.

Incapables de faire tomber les barricades de plusieurs portes, la police locale et les huissiers ont bénéficié du renfort de deux escadrons des brigades anti-émeutes du TSG (Territorial Support Group). Ces derniers ont fait irruption dans le bâtiment en arrêtant immédiatement tout le monde à l’exception d’une personne à l’intérieur. Il leur a fallu quatre heures supplémentaires pour réussir à déloger le dernier occupant. Il leur aura fallu six heures pour entrer dans le bâtiment. Six personnes ont été arrêtées pour rébellion. Une manifestation s’est ensuite devant le commissariat où les personnes arrêtées étaient détenues.

L'expulsion du squat Mamelon Tower

L’expulsion du squat Mamelon Tower