Le Parlement ukrainien a voté jeudi une loi interdisant toute « propagande des régimes totalitaires communiste et nazie ». Un total de 254 députés ont voté en faveur de cette décision contre un minimum requis de 226. Dans la liste des éléments désormais prohibés contient le drapeau et l’hymne soviétique ainsi que les monuments et plaques commémoratives en l’honneur de responsables communistes, et même les noms de localités, rues ou entreprises faisant référence aux dirigeants communistes, activités du PC ou encore à la révolution bolchévique de 1917.

En cas de violation de cette loi, des organisations ou partis concernés seront interdits, ce qui remet en cause l’existence du Parti communiste ukrainien. Les personnes reconnues coupables de production ou diffusion de symboles soviétiques, en particulier de l’exécution publique de l’hymne soviétique, risqueront jusqu’à dix ans de prison, selon la nouvelle loi.

Les services de sécurité ukrainiennes ont annoncé jeudi avoir arrêté à Odessa 39 personnes qui y préparaient une rébellion à la veille de la visite du président Petro Porochenko dans cette ville. Le SBU affirme avoir découvert un important arsenal d’armes et d’explosifs. Deux jours plus tôt, le SBU avait annoncé l’interpellation de dix autres personnes en les accusant de préparer des attentats. Toutes ces personnes, parmis lesquelles de nombreux membres du parti communiste et de vétérans de la guerre soviétique en Afghanistan, visaient la création d’une République populaire d’Odessa.

Dossier(s): Archives Reste de l'Europe Tags:

Aujourd’hui, les services de sécurité ukrainiens ont arrêtés à Odessa trois membres du Parti communiste d’Ukraine. Ils ont été accusés de 10 des 24 attentats à l’explosif qui ont été menés à Odessa ces quelques derniers mois, notamment la destruction de bureaux des paramilitaires fascistes ukrainiens. Des explosifs et des détonateurs auraient été trouvés lors des perquisitions. On ignore les noms des personnes arrêtées mais ils ont tous 60 ans passés et ont revendiqué vouloir le retour de l’Ukraine au communisme. D’autre part, le SBU a arrêté huit personnes membres du Conseil populaire de Bessarabie, qui distribuaient des tracts séparatistes dans les rues d’Odessa. Ils sont inculpés d’activités illégales relevant de l’article 110 du Code pénal de l’Ukraine « atteinte à l’intégrité territoriale et de l’inviolabilité de l’Ukraine».

sbu.jpg

Andreï Sokolov est un révolutionnaire russe léniniste qui s’est rapproché de l’anarchisme. Détenu une première fois dans les années ’90 pour le dynamitage de la statue du tsar Nicolas II, il a depuis été assistant parlementaire pour le Parti communiste, et emprisonné à quatre reprises, notamment sous l’accusation d’avoir fourni des armes aux forces clandestines révolutionnaires communistes et anarchistes en Russie (Andreï est armurier de profession). Il a été arrêté par les services de sécurité ukrainiens, le SBU, le 18 décembre et enfermé à la prison de Mariupol. Reconnu comme combattant par la République Populaire de Donetsk (RPD), il est sur les listes d’échanges de prisonniers. Sa détention a été prolongée d’un mois et le SBU lui a proposé une peine modérée de 3 ans s’il se reconnaissait « coupables de terrorisme », ce qu’Andreï a refusé.

Andreï témoigne que, dans les couloirs et les prisons de la SBU, seule une personne sur dix ou sur vingt sont des volontaires de la RPD. Les autres sont des opposants arrêtés par le SBU pour un post critique sur internet, pour un appel téléphonique « l’autre côté ». Et surtout, Andreï a vu plusieurs prisonniers qui ont été torturé. Lors de ses propres interrogatoires, en décembre, Andreï avait été menacé avec une disqueuse électrique. On lui menaçait de lui couper des doigts s’il n’avouait pas ce que le SBU espérait. Mais dans le sous-sol de la SBU, il a rencontré un volontaire de la RPD a qui cette torture avait été réellement pratiquée: les bourreaux du SBU lui avaient sciés les orteils à travers ses chaussures.

sokolov.jpg

Une manifestation spontanée contre la violence policière a eu lieu à Varsovie, le 19 mars. Les manifestants ont pu marcher près de 2 km, puis ont été pris dans un kessel par la police. Certains manifestants ont été arrêtés pour « participation à un rassemblement illégal ». À l’heure actuelle tous les détenus sont libérés.

wars-ca09d.jpg

Début mars, le squat Mummola, situé à l’est d’Helsinki, était menacé d’expulsion. Le matin du mardi 3 mars, les policiers et des employés de la mairie d’Helsinki ont essayé d’expulser le squat, en vain. Le soutien de nombreuses personnes sur place a empêché les autorités d’arriver à leurs fins. Le matin du mercredi 4 mars, des employés de la mairie arrivent avec une sorte de grue pour couper l’électricité au squat. En début d’après-midi, les policiers arrivent pour aider les employés de la mairie.

Mardi 10 mars, toujours dans la matinée, les policiers anti-émeute ont attaqué le squat Mummola… L’expulsion a été suivie de la destruction de la maison. Le soir-même à Helsinki, une manif sauvage réunissant environ 150 personnes a eu lieu en solidarité avec les squatters expulsé-e-s. Des ampoules de peinture ont été jetées sur la police, des voitures de police ont eu leurs fenêtres brisées.

2015-03-10_helsink.jpg

Shilan (Silhan) Ozcelik, une militante kurde agée de 18 ans, a été placé en détention provisoire à la prison de Holloway, à Londres, sous l’accusation de « préparation à commettre des actes de terrorisme ». Shilan a été arrêté en janvier à l’aéroport de Stansted après son retour d’un voyage en Europe continentale, mais seulement n’a comparue que la semaine dernière pour infraction à la Loi sur le terrorisme de 2006. Elle est accusée d’avoir tenté de rejoindre les rangs du PKK, qui est répertorié comme organisation terroriste au Royaume-Uni. Une manifestation d’urgence a eu lieu devant Holloway vendredi pour la soutenir.

Pour lui écrire (via son avocat): Silhan Ozcelik, c / o Ali Av article, vous Procureurs Morgan, Bank Chambers, 1er et 2e étage, 133 Stoke Newington High Street , Stoke Newington, Londres N16 0PH

shilan.jpg

La police irlandaise affirme avoir déjoué un projet d’attaque à la bombe dans le studio de Belfast où s’est tournée la cinquième saison de Game Of Thrones. Ce projet d’action visait les agents de sécurité du tournage, auparavant membres des forces de l’ordre. Les policiers ont déclaré que des membres de l’équipe de tournage, sympathisants indépendantistes, avaient prévenu les militants républicains des habitudes des agents de sécurité.

Dossier(s): Archives Reste de l'Europe Tags:

Jeudi 26 février le procès pénal de l’anarchiste biélorusse Mikalai Dzyadok a eu lieu à la prison de Mahilyou. Dzyadok était accusé de 16 violations des règles de la prison, comme le port de vêtements de sport au lieu de l’uniforme de la prison, de dormir après que le signal de réveil, ne pas dormir après la fermeture, de parler aux prisonniers des autres cellules, etc. Le procureur a demandé au tribunal de sanctionner Mikalai Dzyadok par une années dans une colonie pénitentiaire à sécurité maximale, une mesure extrêmement rare. La tribunal a finalement condamné Mikalai Dzyadok à un an supplémentaire en prison.

Mikalai Dziadok a reconnu les faits, mais que ces faits mineurs débouchent sur un tel procès ne peut s’expliquer que par la volonté des services de sécurité de faire pression sur lui pour lui faire signer un document de repentir. Mikalai Dziadok avait été reconnu coupable le 27 mai 2011 d’attaques contre une casino, contre le siège de la Fédération des syndicats et d’avoir participé à une manifestation anti-militariste près de l’état-major général. Il avait été condamné à 4,5 années de détention. il devait être libéré le 3 mars prochain.

Mikalai Dzyadok

Mikalai Dzyadok