Comme tous les 31 du mois, des opposants au régime de Vladimir Poutine s’étaient rassemblés hier pour défendre la liberté de rassemblement. Plus de 200 personnes s’étaient réunies dans le centre de Saint-Pétersbourgh pour une manifestation au cours de laquelle ils ont notamment exigé la libération de Taïssia Ossipova, membre du parti l’Autre Russie et condamnée mardi à huit ans de camp pour une affaire de trafic de drogue montée de toutes pièces. A Moscou, ce sont quelques dizaines de personnes qui se sont rassemblées sur la place Trioumfalnaïa dans une manifestation non autorisée. Comme tous les mois, la police est intervenue pour les disperser, procédant à plusieurs interpellations.

Les trois membres du groupe russe Pussy Riots, condamnées la semaine dernière à deux ans de camp pour ‘hooliganisme’ et ‘incitation à la haine religieuse’ ont annoncé hier, par le biais de leurs avocats, qu’elles faisaient appel de ce jugement. En outre, à l’annonce du verdict du tribunal municipal de Moscou, les autorités avaient annoncé être à la recherche des deux autres musiciens du groupe qui avaient également pris part, le 21 février dernier, à la prière anti-Poutine chantée dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Dimanche, les trois prisonnières ont déclaré que les deux autres membres de leur groupe avaient fui la Russie.

En janvier 2002, alors que de vaste manifestations populaires antigouvernementales se transformaient en affrontements avec les forces de sécurités, la police arrêtait, à Odessa, 12 militants de l’Union de la Jeunesse Communiste Léniniste, parmi lesquels quatre Russes, sept Ukrainiens et un Moldave. Ils étaient accusés d’ “organisation d’un groupe terroriste stable secret dans le but d’un reversement violent de l’ordre constitutionnel de l’Ukraine et de la prise du pouvoir d’état ». Leur projet était de développer un mouvement révolutionnaire dans ces régions à grandes concentrations ouvrières multinationales, dans le but de fonder une République socialiste soviétique de la Mer noire, première étape vers une refondation de l’URSS.

Des expropriations ont été menées pour l’achat d’armes, pour le financement de la presse clandestine, pour l’aide aux ouvriers grévistes et aux prisonniers révolutionnaires (ainsi ceux de la NRA). Le siège des forces de sécurité a été attaqué à la bombe et un policier a été blessé dans la fusillade qui a eu lieu entre la police et des membres du groupe qui ont pu échapper à l’arrestation. L’opération policière de janvier 2002 ne s’est pas faite sans mal: les membres de l’organisation ont résisté aux forces spéciales.

Les procès ont suivis, ainsi que les condamnations et de longues années de détentions dans des conditions très dures. Mais la peine s’ajoute à la peine parce que les inculpés Russes sont extradés en Russie après avoir purgé leur peine en Ukraine, et ils doivent subir une nouvelle peine en Russie (une attaque de bijouterie avait été faite à Moscou). Igor Danilov avait purgé 14 ans en Ukraine (il a contracté la tuberculose en prison), il doit maintenant purger 13 ans en Russie, Alexandre Smirnov avait purgé 8 années en Ukraine et il doit purger maintenant 9 ans en Russie

odessa case

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Igor Danilov et Alexandre Smirnov

Igor Danilov et Alexandre Smirnov

Pjotr Silajev, antifasciste russe a été arrété le 21 août suite à un avis de recherche d’Interpol, il a obtenu l’asile politique en Finlande en avril dernier, ce que l’ambassade a démontré le 22 août au tribunal.
Alors que la défense, les camarades et la Finlande s’attendait à ce que Pjotr soit relâché dans l’attente d’un procès, le tribunal a prolongé indéfiniment la détention de l’antifasciste. Selon la Finlande, l’Espagne a les moyens légaux de garder Pjotr prisonnier pendant 40 jours et de l’expulser vers la Russie malgré l’asile politique qui lui a été accordé.

Pjotr Silajev est le dernier suspect recherché dans ‘l’affaire de Khimki’, une série de protestations, attaques incendiaires, manifestations et occupations qui eurent lieu en 2010 contre un projet d’autoroute qui détruira la Forêt de Khimki ‘la Ceinture Verte de Moscou’. A l’époque, Vinci -qui dirige le chantier- avait engagé des miliciens fascistes pour chasser les militants anarchistes et écologistes du chantier.

La Fédération de Russie a obtenu trop peu de résultats répressifs : Aleksey Gaskarov a été relaché l’année dernière sans condamnation, Maxim Solopov a prit deux ans de prison pour hooliganisme et Denis Solopov a obtenu l’asile politique aux Pays-Bas. Vladimir Strelchenko, le maire de Khimki, qui a organisé une répression acharnée mais trop peu efficace au goût de ses supérieurs, essaie à tout prix d’obtenir une condamnation dans cette affaire.

Les manifestants anti-Vinci avaient attaqués l'administration communale sans que la police ne puisse en arréter un seul.

Les manifestants anti-Vinci avaient attaqués l’administration communale sans que la police ne puisse en arréter un seul.

Le 27 juillet, le tribunal du district de Basmanniy a emprisonné Alexey Polikhovich pour un mois. Il est le 16eme prisonnier suspecté d’avoir participé aux émeutes du 6 mai 2012 au Square Bolotnaya, le jour de l’inauguration de Poutine. Il est le troisième anarchiste arrété dans cette affaire. Aleksandra Dukhanina est en maison d’arrêt depuis le 29 mai et Stepan Zimin est en prison depuis le 9 juillet. Alexey a été arrété le 25 juillet, sa maison a été perquisitionnée et son ordinateur saisi. Il est accusé d’avoir incité et participé à une émeute ainsi que d’avoir commis des violences contre des policiers. Pour preuve : une photo d’une personne masquée lors de cette émeute, les enqueteurs ont également lus un témoignage du Centre d’Action Contre l’Extremisme (E-Center) déclarant qu’Alexey ‘est membre et entretient des connections avec des organisations extremistes’. Autonomous Action et Anarchist Black Cross Moscow appelle a des donations.

Émeutes du 6 mai 2012 à Moscou, contre l'investiture de Poutine

Émeutes du 6 mai 2012 à Moscou, contre l’investiture de Poutine

La semaine dernière, des milliers d’anarchistes de toute l’Europe ont convergé à St Imier en Suisse pour célébrer le 140e anniversaire de la création de l’Internationale anarchiste. A leur retour de St Imier, deux anarchistes ont été retenus pendant près de deux heures à l’aéroport d’Heathrow par la police SO15 (anti-terroriste). Durant leur détention, les anarchistes ont été informés que leurs droits n’étaient exceptionnellement pas applicables et ont du donner leur nom, adresse, adresses e-mail, ADN et empreintes digitales. Les anarchistes détenu-es ont dit avoir été contraints de signer des formulaires dans lesquels ils renonçaient à leur droit à garder le silence et à un avocat. La police a également effectué une fouille complète de leurs effets personnels, a photocopié leur passeport et la propagande qu’ils-elles transportaient et a copié l’information de leurs téléphones et de leurs appareils photo.

Les trois jeunes femmes ont été reconnues coupables de ‘hooliganisme’ par la présidente du tribunal Khamovnitcheski à 13h lorsqu’elle a commencé la lecture du jugement. Cette dernière a en grande partie repris les arguments du procureur, soulignant qu’il n’y avait pas eu de ‘repentir’ de la part des accusées, qui ont ‘violé l’ordre public’ et ‘offensé les sentiments des croyants’. Les avocats des Pussy Riot avaient demandé leur acquittement alors que le procureur avait requis trois ans de camp pour chacune des musiciennes. Un des avocats de la défense avait dénoncé ‘une commande politique venant d’en haut pour mettre en prison des opposantes politiques qui ont critiqué à leur manière l’alliance entre l’Eglise et un état autoritaire’. Reconnues coupables de hooliganisme, les trois femmes pourraient être condamnées à purger jusqu’à sept années de camp.

Les Pussy Riot

Les Pussy Riot

EDIT 17h: Les trois femmes ont été condamnées à deux annés de camp de travail.

Comme dans de multiples villes du monde ce midi était organisé à Moscou un rassemblement en soutien aux trois membres du groupe Pussy Riot jugées pour avoir chanté une prière ‘anti-Poutine’ en février dernier dans une cathédrale moscovite. C’est d’ailleurs aujourd’hui que le tribunal rendra son verdict alors qu’elles sont poursuivies pour ‘hooliganisme’ et ‘incitation à la haine religieuse’ et que le procureur a requis des peines de trois ans de camp à leur encontre. Devant le tribunal ce midi, la police a interpellé Sergueï Oudalstov, leader du Front de Gauche et chef de file de l’opposition au président russe, et deux autres manifestants, l’un parce qu’il portait un masque, l’autre parce qu’il brandissait une pancarte. Oudalstov aurait lui été arrêté alors qu’il tentait de franchir une barrière devant le tribunal. Tous trois ont été emmenés dans un car de police.

Arrestation à Moscou

Arrestation à Moscou

L’Equateur accorde l’asile diplomatique au fondateur de Wikileaks, Julian Assange, qui est réfugié dans son ambassade à Londres depuis le 19 juin. Le chef de la diplomatie équatorienne a annoncé ce jeudi la décision de son pays après avoir longuement détaillé les risques auxquels Assange était exposé en cas d’extradition vers la Suède, où il est accusé de viol. Le gouvernement équatorien considère que cela “alimente les craintes de Julian Assange d‘être victime d’une persécution politique. » Londres s’est dit déçu par la décision de Quito et a assuré qu’il extraderait tout de même Assange vers la Suède. Il avait menacé auparavant d’utiliser une loi l’autorisant à lever le statut diplomatique de l’ambassade.