La semaine dernière, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’installer des équipements permettant au service de renseignements électroniques d’avoir accès en temps réel aux données concernant chaque message ou mail envoyé, les sites internet consultés ou les appels téléphoniques composés. Ce projet de nouvelles réglementations de surveillance a soulevé une vague de protestation dont l’apogée a été atteinte ce week-end. Le site internet du ministère de l’Intérieur a été la cible d’une attaque du collectif Anonymous. Samedi, la page d’accueil a, pendant plusieurs heures, indiqué que le service était indisponible en raison d’un important volume du trafic. Sur le compte Twitter du collectif, ainsi que sur le compte d’Anonymes du Royaume-Uni, un message indiquait ‘TANGO DOWN’ (en terme militaire, ‘cible détruite’).

A la fin du mois de mars, nous avions évoqué la multiplication des violences policières en Russie, notamment dans la ville de Kazan où une trentaine de plaintes sont recensées. Une nouvelle enquête a été ouverte, visant cette fois les policiers d’un commissariat de Krasnoïarsk, en Sibérie. Ceux-ci sont notamment accusés d’avoir, dans le but de faire avouer un vol, torturé un suspect en garde à vue. Ils l’auraient entre autre frappé à la tête et soumis à des décharges électriques. Par ces techniques, les agents tentent d’atteindre les objectifs fixé par leurs supérieurs sur le nombre d’enquête résolues par an. C’est sur cette base que les policiers obtiennent primes et promotions, ce qui ‘explique’ en partie que la torture soit largement répandue dans les commissariats russes.

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Lundi et mardi dernier en France, les contrôleurs aériens ont mené un mouvement de grève à l’initiative de trois syndicats pour s’opposer au plan de restructuration des services de contrôle aérien de province qui impliquerait une diminution des effectifs. En outre, ils dénoncent également les conséquences qu’il aurait sur les conditions de travail des agents en organisant le sous-effectif. Mais la compagnie aérienne Ryanair ne l’entend pas de cette oreille. Elle a transmis un communiqué à la Commission européenne, l’invitant à intervenir dans ce genre de situation pour mettre fin à la grève, et surtout à prendre des dispositions afin d’interdire purement et simplement aux contrôleurs aériens de faire grève. La compagnie estime qu’elle devrait appliquer une règle similaire à celle en vigueur aux Etats-Unsi, où une loi interdit ce type de mouvement.

Le gouvernement britannique va demander au parlement d’adopter une loi qui obligerait les Fournisseurs d’Accès Internet à fournir en temps-réel un accès à toutes les communications électroniques du pays, pour l’ensemble de la population, afin que les services secrets puissent réaliser une base de données qui leur permettra de savoir qui a l’habitude de parler avec qui. Jusqu’à présent, seules les personnes faisant l’objet d’une enquête pouvaient faire l’objet d’une surveillance de leurs communications, sur autorisation.

Le nouveau système devrait autoriser les agents de sécurité à vérifier l’heure, la durée et les numéros de téléphones d’un appel téléphonique, ou une adresse e-mail. Elles n’incluent pas le contenu d’une conversation téléphonique ou d’un e-mail. Les méta-données sont devenues une information extrêmement importante pour les services de renseignement ; qui les jugent au moins aussi instructives que le contenu lui-même des communications.

Depuis 2002, Europol suivait essentiellement les éco-anarchistes et l’ALF. Récemment, la police européenne a organisé une conférence en présence des services secrets européens, demandant plus de moyens pour la lutte contre le terrorisme libertaire : antiracisme, libérations animale et environnementale, anti-nucléaire,… La demande émane de la section italienne d’Europol qui veut trouver les expéditeurs des lettres piégées de la FAI. Une réunion aura lieu le 25 avril dans un lieu non-dévoilé, probablement au siège d’Europol à la Haye, le but étant de trouver des moyens de lutter contre les réseaux transnationaux anarchistes européens. Trois groupes sont visés en particulier : la FAI (selon Europol, le plus gros groupe de ce réseau serait en Italie), le réseau No Border et les opposants au Val Susa.

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La commission européenne a rendu publique ce mercredi son projet de lutte contre la cybercriminalité. Son centre devrait être opérationnel en janvier prochain. Sous l’égide d’Europol, il réunira une cinquantaine d’experts européens en la matière dont le travail consistera, entre autre, à traquer les attaques informatiques à l’encontre d’infrastructures ou de systèmes d’information critiques de l’Union. Le budget de ce centre, qui s’élève à 3,6 millions d’euros, doit encore être adopté par l’autorité budgétaire d’Europol.

Un homme de 52 ans est mort d’hémorragie après avoir été sodomisé avec une bouteille dans un commissariat de Kazan. Les violences policières sont connues en Russie, mais cette fois l’affaire a fait grand bruit dans le pays, par la cruauté des faits et dans un climat de contestation sans précédent. Les accusations visant la police se multiplient en Russie, avec une trentaine de plaintes recensées pour la seule ville de Kazan. Au total, sept policiers de la ville qui ont été arrêtés pour des violences dont le but aurait été de faire avouer des vols.

Une enquête sur le décès d’un étudiant en 2008 dans un autre commissariat de Kazan a aussi été relancée. Parmi les autres cas évoqués: un Daguestanais torturé dans la région de Moscou (coups, strangulation, ongles arrachés), un jeune homme battu par des agents du FSB (service de sécurité intérieur, ex-KGB) de la région de Tver pour qu’il témoigne contre son père, accusé de corruption, un adolescent de 15 ans décédé après avoir été frappé à coups de manche à balai dans un commissariat de Saint-Petersbourg. Ces pratiques s’expliquent par l’absence de contrôle mais aussi par le fait que chaque commissariat doit remplir des objectifs fixés par la hiérarchie dans la lutte contre la criminalité: la torture est l’un des moyens utilisé pour atteindre les résultats prévus.

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Le squat « Elba » était depuis plusieurs années un lieu important dans la vie culturelle de Varsovie. Il y avait des concerts, expositions, spectacles, débats, projections de films, des festivals et des ateliers. Chaque semaine, des repas étaient préparés pour les sans-abri. Le 16 mars il a été attaqué par des agents de société.
 Plusieurs personnes ont été attaquées et forcées à sortir des bâtiments. La sécurité a détruit l’intérieur de la maison, détruisant les biens des habitants et a jeté le reste dehors.

Cette évacuation était illégale (sans ordre d’expulsion) et pourtant elle était soutenue par la police qui a empêché les gens de se défendre. Un groupe de plusieurs dizaines de personnes est venu soutenir en manifestant pacifiquement contre cette expulsion illégale.
Ils manifestants ont été expulsés, frappés avec des matraques et à coups de poing et gazés. Un manifestant a été “tazé”, un autre a dû être hospitalisé. Face à l’émeute, la police a ensuite utilisé des canons à eau. Trois personnes ont été arrêtées et détenues. Elles sont accusées d’avoir frappé et envoyé à terre une policière et ont été libérées sous contrôle judiciaire.

Plus les semaines passent, plus le budget ‘sécurité’ des Jeux Olympiques augmente. Il y a sept ans, lors de l’attribution de l’événement à la capitale britannique, il avait été évalué à 2,37 milliards de livres (près de 3 milliards d’euros). L’estimation actuelle du montant total que coûteront finalement toutes ces mesures est de 11 milliards de livres (13 milliards d’euros).

Les Jeux Olympiques seront le théâtre de la plus grande mobilisation de forces militaires et de sécurité britanniques depuis la seconde guerre mondiale. Environ 13500 militaires seront déployés à travers la ville. Durant les Jeux, un porte-avions sera amarré sur la Tamise. Des systèmes de missiles sol-air balayeront le ciel. Des drones survoleront les stades et les cérémonies d’ouverture et de clôture. Un milliers d’agents diplomatiques américains et du FBI ainsi que 55 patrouilles canines patrouilleront dans la zone olympique. Celle-ci sera cloisonnée du reste de la ville par une clôture électrifiée à 5000 volts d’une quinzaine de kilomètres.

Outre ces mesures voyantes et spectaculaires, d’autres changements sont en cours. Les autorités ont adopté le London Olympic Games Act, ainsi que d’autres lois punitives qui sont déjà entrée en vigueur. Celles-ci légitiment l’utilisation de la force, potentiellement par des sociétés privées de sécurité, pour proscrire les mouvements du type ‘Occupy’. Elles autorisent également le personnel de la sécurité olympique de traiter par la force toute exposition de matériel commercial qu’il estimerait contester la gestion de Londres en tant que ‘ville propre’ pour n’être marquée que par les sponsors officiels.

Londres est aussi en train d’être équipée de scanners, de cartes d’identité biométriques, de multiples systèmes CCTV (notamment de reconnaissance faciale), de systèmes de suivi des maladies, de nouveaux centres et postes de contrôle policiers,… Tout cela a été mis en place pour un événement long de 17 jours, qui accueillera 17000 sportif pour un coût de 3500 livres (4000 euros) par athlète par jour. Les autorités ont par ailleurs déjà annoncé que tous les systèmes sont destinés à subsister longtemps après les Jeux Olympiques.

10.000 personnes ont participés à une mobilisation contre le résultat des élections en Russie. A l’isisue de cette manifestation, la police russe confirmait avoir interpellé une cinquantaine de personnes, parmi lesquels, Sergueï Oudaltsov dirigeant de l’Avant-garde de la Jeunesse Rouge qui venait d’être libéré il y a quatre jour après avoir été interpellé dans une autre manifestation « illégale » anti-Poutine (photo).

Sergueï Oudaltsov

Sergueï Oudaltsov

Vidéo du rassemblement