La police métropolitaine de Londres a annoncé qu’elle allait intensifier l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale en temps réel (Live Facial Recognition, RFL), n’ayant signalé aucune arrestation suite à une fausse alerte au cours des douze derniers mois. Entre septembre 2024 et septembre 2025, 962 personnes ont été arrêtées après le déploiement de la RFL, a indiqué la police. Bien qu’aucune arrestation n’ait eu lieu suite à une fausse alerte, dix personnes – dont huit personnes noires – ont été identifiées à tort par le système. Quatre d’entre elles n’ont pas été interpellées et les autres ont été interrogées par les agents pendant moins de cinq minutes. La police métropolitaine affirme que le déploiement de la RFL avait conduit à plus de 1 400 arrestations au total, dont plus de 1 000 personnes ont été inculpées ou ont reçu un avertissement. Parmi ces personnes figuraient celles recherchées par la police ou les tribunaux, ainsi que les personnes ayant enfreint les conditions imposées par un tribunal.

Dans une enquête diffusée récemment (voir ici), Le Média révèle que plusieurs activistes ont été la cible de contrôles d’institutions comme la CAF, France Travail ou l’administration fiscale après avoir eu des problèmes avec la police. Cette répression administrative porte un nom : la méthode « al Capone » du nom du bandit bien connu. La police états-unienne, n’arrivant jamais à l’arrêter sur des faits criminels, décide de s’attaquer à ses revenus financiers. Résultats : il est condamné pour évasion fiscale. En France, l’application récente de cette méthode débute en 2014 contre le militant d’extrême droite Dieudonné, puis lors de la création des cellules départementales de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire (Clir) en novembre 2019. Celles-ci instaurent une véritable coopération entre les différents organismes (police, URSSAF, CAF, renseignements, etc.). Aujourd’hui, cette méthode concerne un spectre politique de plus en plus large, allant jusqu’à la gauche révolutionnaire.

L’adoption de la reconnaissance faciale aurait accéléré en 2024 la résolution des enquêtes de 30 % dans les quartiers prioritaires (selon les chiffres officiels). 78 % des enquêtes sur les délits majeurs ont bénéficié cette année-là de la biométrie dans les grandes métropoles françaises comme Paris ou Lyon. Cependant, leur déploiement dans les petites communes est resté en 2024 en phase d’expérimentation. Selon les rapports officiels pour 2024, grâce à ces méthodes jusqu’à 40 % de suspects ont été identifiés plus vite ; les enquêtes sur les délits violents se règlent en moyenne 36 heures plus tôt ; 70 % des fiches de suspects sont validées par la reconnaissance faciale avant toute arrestation ; les erreurs d’identité lors des opérations de contrôle seraient réduites de 25 % ; la sécurité lors des grands événements publics via la détection proactive des personnes « à risque » serait augmentée.

Parmi les nouvelles technologies utilisées :
– La reconnaissance faciale en temps réel via les caméras de vidéosurveillance permet de détecter instantanément des individus recherchés.
– La reconnaissance vocale authentifie les témoins ou suspects lors des appels d’urgence avec une précision de 92 %.
– L’analyse biométrique de la démarche devient un nouvel outil discret pour identifier une personne sur des images floues.
– L’intégration de bases de données internationales facilite la coopération entre polices et accélère les enquêtes transfrontalières.
– Des applications mobiles permettent désormais aux agents sur le terrain d’obtenir des résultats biométriques en moins de 30 secondes.
– Une meilleure sécurisation des données grâce à des algorithmes cryptographiques protège la confidentialité données biométriques.
– Le recours à l’intelligence artificielle pour analyser les informations permet d’anticiper les comportements à risque plus efficacement.
Les marges d’erreur restent importantes (8 % pour la reconnaissance faciale), nécessitant des investigations complémentaires.

Quelques exemples concrets d’utilisation :

Plusieurs services de police aux États-Unis, dont celui de localités (Phoenix, Navasota, etc.), de comtés (Cass, etc.) mais aussi celui de la police d’Etat (Colorado, etc.) et des frontières, adoptent un dispositif appelé « Grappler » pour mettre fin aux poursuites à grande vitesse. Il s’agit d’un système de sangles tendus devant le véhicule de police. Lorsque les sangles touchent le pneu du véhicule poursuivi, elles s’enroulent autour de lui en un clin d’oeil et le bloquent (voir la vidéo sur le site du fabriquant). Ce dispositif permet aux agents d’arrêter un véhicule poursuivit sans avoir à utiliser la délicate et souvent dangereuse manœuvre PIT. La manœuvre PIT (Precision Immobilization Technique) consiste à heurter le véhicule poursuivi par son arrière et en biais, ce qui le fait se mettre en travers et s’arrêter. Cette manoeuvre est utilisée depuis la fin des années 1980.

Publié en octobre 2025, un document vient d’être publié pour recenser les différentes méthodes de surveillance utilisée par la police contre la mobilisation contre le projet de centre d’enfouissement des déchets nucléaires hautement radioactifs à Bure (voir notre article). En particulier, on retrouve l’utilisation de balise GPS, des policiers infiltrés, des mises sous écoute téléphonique ou encore l’usage d’hélicoptères et de drones.

Document à télécharger

Le 4 juillet, une série d’articles, basés sur un rapport de l’OCAM divulgué à la presse, évoquaient la « radicalisation » du mouvement climat et une présence croissante des forces et thématiques de « l’extrême-gauche » dans le mouvement écologiste, se traduisant notament dans l’augmentations des sabotages pratiqués dans le cadre de Code Rouge. Ce rapport de l’OCAM et l’OCAM lui-même illustrent non seulement un changement dans la stratégie contre-révolutionnaire du pouvoir en Belgique, mais un changement général dans les modalités de l’exercice du pouvoir. Cette analyse traite de cette évolution pour mieux y réagir.

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Le Mexique compte plus de 120 000 personnes disparues depuis 1952, surtout des victimes de la guerre des gangs de narcotrafiquants. Invoquant cette problématique et une volonté de moderniser l’administration, le Parlement mexicain a adopté fin juin un paquet de plus de vingt lois comprenant la CURP, que l’on peut traduire par « code unique du registre de la population », un identifiant obligatoire associé à des données biométriques telles que les empreintes digitales et la reconnaissance faciale, qui servira de document d’identification à la fois physique et numérique.

Rendez-vous chez le dentiste, achat d’un abonnement de gym ou ouverture d’un compte en banque: cet identifiant sera indispensable pour les démarches administratives et l’accès aux services publics et privés. La CURP créera ainsi une empreinte numérique des activités des citoyens et citoyennes, liée à un registre national consultable par l’Etat. L’objectif affiché est de permettre aux autorités d’effectuer des recherches en temps réel des personnes disparues. Bien entendu, ce paquet de lois accentue les capacités de surveillance de l’Etat mexicain. Lorsqu’un tel type d’informations est centralisé dans une base de données unique, cela permet de constituer un profil individuel à partir duquel les autorités peuvent faire des déductions ou vous suivre à la trace, car ces données sont consultables non seulement par les forces de l’ordre, mais aussi par l’armée. Cette base de données ne prévoit aucune protection: il n’y a pas de contrôle sur l’accès aux données ni de garanties concernant leur utilisation.

L’argument de la lutte contre les disparitions interroge : les cartels vont simplement prendre des dispositions pour ne laisser aucune trace, ce qui pourrait en réalité freiner les efforts pour retrouver les victimes et lutter contre les disparitions forcées.

 

Le gouvernement français a attribué à Talkwalker, une entreprise canadienne détenue par le groupe Hootsuite et des fonds américains, un contrat de surveillance des réseaux sociaux pour le compte du gouvernement. Ce marché de « social listening » vise à analyser les échanges en ligne sur des plateformes comme TikTok, X, Facebook, Instagram ou LinkedIn, afin d’anticiper des signes de crises en ligne, qu’elles soient locales ou étrangères.

Plusieurs services sensibles comme le ministère des Armées, l’ANSSI (Agence nationale de sécurité des systèmes d’information) et Viginum (chargé de la lutte contre les manipulations en ligne) ont exprimé leur inquiétude face à cette décision. Ce choix soulève selon eux des questions sur la confidentialité des données et le risque d’accès à des informations sensibles par des puissances étrangères.

Le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Ennouri, a présenté, lundi 14 juillet, un vaste plan de modernisation touchant les services sécuritaires. Plus de 570 projets d’infrastructure sont en cours à travers le pays, pour réhabiliter les postes de police, de la Garde nationale et de la Protection civile. Le ministère poursuit la digitalisation des services, avec la numérisation des demandes d’extraits de casier judiciaire, l’envoi de notifications par SMS et l’installation de caméras de surveillance entre les villes. Le passeport et de la carte d’identité biométriques seront introduits prochainement. La fiche d’embarquement a été supprimée dans tous les aéroports et au port de La Goulette au profit d’un système numérique.

Le Parlement européen a voté le 9 juillet en faveur de l’introduction du nouveau système d’entrée/sortie, un outil conçu pour renforcer le contrôle des frontières de l’Union Européenne. Ce nouveau système, que la Commission prévoit de lancer en octobre, recueillera des données biométriques (telles que les empreintes digitales et les scans faciaux) et des informations sur les voyages des citoyens non européens visitant l’UE pour de courts séjours. Il remplacera l’ancien système d’apposition de tampons sur les passeports et permettra également de détecter les fraudes à l’identité, de suivre les dépassements de séjour. En raison des inquiétudes liées au lancement d’un système aussi complexe, la Commission a proposé un déploiement progressif sur 180 jours. Cela permettrait aux États membres de mettre en œuvre le système progressivement.