Lors du printemps arabe, des systèmes d’écoute à partir desquels, avec les équipements anglais de Gamma, français de Amesys, sud-africains de VASTech ou chinois de ZTE, les moindres faits et gestes en ligne ou par téléphone des opposants étaient suivis, ont été découverts. Des entreprises de renseignements, comme SS8 aux Etats-Unis, Hacking Team en Italie et Vupen en France, fabriquent un virus (Cheval de Troie) qui permet de pirater les ordinateurs et les téléphones (y compris iPhones, Blackberry et Android), de prendre leur contrôle et d’enregistrer toutes leurs utilisations, leurs mouvements et même les images et les sons venant de la pièce où leurs utilisateurs se trouvent. D’autres sociétés, comme Phoenexia en République Tchèque, collaborent avec les militaires pour créer des outils d’analyse de la voix. Ils identifient les utilisateurs et déterminent leur sexe, leur âge, leur niveau de stress, et les suivent ainsi au moyen de leur « empreinte vocale ».
Blue Coat aux Etats-Unis et Ipoque en Allemagne, vendent leurs outils à des pays comme la Chine et l’Iran afin qu’ils empêchent que leurs dissidents s’organisent sur Internet. Trovicor, filiale de Nokia Siemens Networks fournit le gouvernement de Bahrein en technologies d’écoute qui lui ont permis de suivre la piste du défenseur des droits de l’homme Abdul Ghani Al Khanjar. Les représentants de la CIA ont acheté des logiciels qui leur permettent de mettre en relation instantanément les signaux téléphoniques et les empreintes vocales pour déterminer l’identité et la localisation d’un individu avec une marge d’erreur de 12 mètres (et éventuellement le tuer d’un missile tiré par un drone). L’entreprise Inteligence Integration Systems Inc. (IISI), basée au Massachusetts, commercialise dans ce but un logiciel « d’analyse basé sur la position » nommé « Geospatial Toolkit ». Un autre société, Netezza, également sise au Massachusetts, et qui a acheté ce même logiciel en prétendant analyser son fonctionnement, en a vendu une version modifiée à la CIA.
Le projet « Un monde sous surveillance » de Wikileaks révèle jusque dans les détails quelles sont ces sociétés. Voir la carte interactive