En guise de feuilleton de l’été, nous vous présentons les programmes sécuritaires du 7e Programme-Cadre de Recherche et Développement de l’UE (petit nom: FP7) en cours (il s’échelonne de 2007 à 2013). Nous commencerons par le plus ambitieux d’entre eux: INDECT

INDECT est un programme de recherche, lancé le 1er janvier 2009, dont l’objectif principal est de détecter automatiquement les menaces, comportements anormaux ou violence par une surveillance généralisée et intelligente du milieu urbain, via l’utilisation de caméras de surveillance, la géolocalisation des téléphones portables et la détection de données biométriques. INDECT sera lié à une base de données regroupant les fichiers policiers et les fichiers biométriques d’identité. Le projet est passé par un examen éthique le 15 mars 2011 à Bruxelles et a été déclaré viable et sans vice.

Outre l’analyse intelligente de données pour la détection de menace dans des milieux urbains, les objectifs connexes d’INDECT sont :
– la création d’outils et la technologie pour la vie privée et la protection de données pendant le stockage et la transmission d’informations utilisant la cryptographie quantique et les nouvelles méthodes de watermarking (technologie de tatouage numérique),
– la détection assistée par ordinateur de menaces et des crimes ciblés dans internet,
– la construction d’un moteur de recherche pour la recherche sémantique rapide et la mise en œuvre d’un système informatique capable d’un traitement efficace.
INDECT coûtera 14 millions d’euros dont 11 financés par l’UE. Son coordinateur est le Département des télécom et de l’ingénierie électronique de l’université de Cracovie, mais aussi d’autres universités (Gdansk, Madrid, Sofia, Ostrava, Grenoble etc.), des services de police et des sociétés privées.

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Le site d’INDECT (en anglais)

Un atelier présenté à la conférence HOPE (Hacking On Planet Earth, festival de ‘piratage d’objets courants’) montre plusieurs techniques qui permettent d’ouvrir une paire de menottes en quelques secondes à l’aide d’un petit morceau de plastique glissé entre les mécanismes dentés ou dans la serrure même.

Global Link, une société qui construit des appareils de sécurité a récemment mis en vente une fausse alarme qui cherche plus à intimider des intrus qu’à les empécher d’entrer. La technique est dans son aspect puisque l’appareil projete des rayons laser dans une pièce visible pour effrayer d’éventuels interressés.

En utilisant les photos des utilisateurs de Facebook, une agence de pub de Nashville a conçu une caméra qui, postée à l’entrée d’un bar, reconnaît les clients et calcule, en fonction de leurs « J’aime » et de leurs habitudes sur le réseau, des offres spéciales. Pour ce test, les utilisateurs ont du donner leur accord, et pour le moment, cette initiative – surnommée « Facedeals » – est limitée à quelques commerces de la ville, mais l’agence dit vouloir l’étendre « à de grandes villes, dans le monde entier ».

Cette initiative n’a rien à voir avec Facebook, même si elle en utilise la technologie (il se pourrait même que Facebook attaque l’agence de pub en justice, tant cette dernière reprend les codes visuels du réseau social). Facebook propose déjà un service de reconnaissance des visages : peut-être vous a-t-on déjà suggéré « d’identifier » un de vos amis sur une photo que vous veniez de déposer sur le réseau social. Tout s’est accéléré en juin dernier, lorsque Facebook a acquis Face.com, une start-up spécialisée dans la reconnaissance faciale sur mobile.

Facebook vient justement de finaliser un accord avec la Fédération du commerce américaine qui va la soumettre à un contrôle plus strict pendant vingt ans sur le front de la vie privée. Cependant, l’Allemagne a annoncé ce mercredi rouvrir une investigation concernant l’utilisation de la reconnaissance faciale par Facebook, le soupçonnant de construire une gigantesque base de donnée des utilisateurs sans leur assentiment.

Les membres de la police de San Francisco ont une nouvelle application mobile de saisie de rapports à disposition qui diminue jusqu’à 90% le temps passé à consigner les incidents. Née d’un partenariat avec sf.citi et le développeur mobile ArcTouch, l’application permet aux agents de police sur le terrain de transférer des images, transcrire des notes et enregistrer des interrogatoires audio en temps réel. En plus de faciliter la saisie des rapports, l’application donnera aux agents un accès instantané à la base de données criminelles de la ville. Avant le développement de cette application, la récupération des informations obligeait souvent les agents à repasser au poste. 60 machines fournies par le fabricant HP, disposant de cette application, accompagneront les policiers durant leurs missions.

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Le FN303 est une arme à létalité réduite fabriquée à Herstal et dont souhaitent se doter de nombreuses zones de police. La police boraine vient d’en acquérir plusieurs exemplaires. En 2009, le Groupe d’étude des systèmes à létalité réduite de l’ULG avait publié une étude dont la conclusion affirmait que bien conçus et bien utilisés, ces systèmes pouvaient offrir de nombreux avantages aux forces de police: possibilité de répéter les frappes, faible pourcentage d’accidents, précision, efficacité à courte et moyenne distance,… Le FN303 envoie un projectile de petite taille contenant des grains de bismuth (métal). Une fois en contact avec la cible, la coque du projectile se casse et les grains tombent au sol plutôt que d’entrer dans le corps. La douleur ressentie par la victime peut être comparée à celle d’un coup de poing d’un boxeur professionnel, mais sur une surface concentrée. Les projectiles peuvent également contenir de la couleur ou un gaz lacrymogène lors d’actions spécifiques. Cependant, d’après les spécialistes: ‘Pas question pour le policier de viser la tête ou les parties génitales, cela pourrait s’avérer fatal pour la personne qui reçoit le projectile’.

FN 303

FN 303

Sur l’échelle de Scoville, qui classe la force des piments, le bhut jolokia obtient plus d’un million d’unité, contre à peine 5.000 pour le Tabasco. Le ministère de la défense indien investit dans ce fruit autrefois utilisé par les fermiers comme un repoussant contre les éléphants. Des grenades employant du jus de piment très concentré ont ainsi été testées pour maîtriser des émeutiers, dans la région du Cachemire notamment. Le piment pourrait être exploité pour l’effet paralysant de la capsaïcine – le composé chimique qui fait tout son piquant. “L’explosion d’un récipient contenant de la capsaïcine dans un repaire de terroristes pourrait leur faire lâcher toutes leurs armes à la première inspiration”, note le docteur chargé d’étudier les propriétés du fruit pour le ministère indien de la défense.

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Intel s’est porté acquéreur de IDesia Biometrics. Le géant californien aurait déboursé plusieurs millions de dollars dans le cadre de cette acquisition. La technologie de IDesia Biometrics reconnait le rythme cardiaque d’un utilisateur, qu’il convertit en un signal électrique unique, faisant office de signature biométrique. Cette technologie trouve ses cas d’application dans les terminaux mobiles, notamment, ainsi que dans les systèmes d’identification des aéroports, par exemple. Les actifs de IDesia Biometrics devraient être transférés dans la division Perceptual Computing Division d’Intel. Intel dispose également d’une division sécurité, notamment issue du rachat de McAfee.

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Apple a quant à elle l’intention de faire l’acquisition de la société AuthenTec, spécialisée dans les solutions de sécurité et la biométrie par détection d’empreintes digitales. La transaction est évaluée à 355 millions de dollars et va permettre au groupe de Cupertino de mettre la main sur un ensemble de brevets, alors même que son grand concurrent dans les produits mobiles Samsung a annoncé un peu plus tôt dans le mois qu’il avait sélectionné les technologies de sécurité d’AuthenTec ( la solution QuickSec Mobile VPN Client for Android ) pour équiper ses appareils. Cette opération devrait notamment aider Apple à se renforcer dans le secteur de l’entreprise et d’apporter des réponses à la tendance du BYOD ( Bring Your Own Device ) en ajoutant des briques de sécurité à ses appareils, dont celle éventuellement des détecteurs d’empreintes digitales.

Un dispositif innovant, qui contrôle par biométrie les passeports des voyageurs lorsqu’ils franchissent nos frontières, a été mis en service à l’aéroport de Marseille, ce qui constitue une première pour un aéroport régional français. C’est la société Morpho, filiale du groupe Safran spécialisée dans l’électronique pour la sécurité, qui a équipé ce mois-ci l’aéroport de Marseille Provence de quatre sas automatisés PARAFE (Passage Automatisé Rapide Aux Frontières Extérieures).

Le 24 juillet, les autorités françaises et britanniques ont décidé de renforcer leur coopération militaire et ont lancé un programme commun de drones de combat. Deux accords cadre ont été signés mardi. Le premier porte sur le drone tactique Watchkeeper, le second vise à lancer les travaux du programme de démonstration du Système de Combat Aérien Futur (SCAF) dont l’appareil devrait être opérationnel en 2030. Les études préliminaires à ce projet ont été confiées à BAE Systems et à Dassault Aviation qui ont déjà signé un accord pour développer en commun un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance).

Watchkeeper