L’Union Européenne finance depuis plusieurs mois une série de recherches menées par l’Université de Reading en Grande-Bretagne dont l’objectif est de mettre en place des systèmes de détection des comportements suspects à bord des avions. Le système élaboré par les scientifiques anglais utilise une combinaison de caméras, de micros, de détecteurs d’explosifs et un système informatique sophistiqué qui préviendrait rapidement le pilote de tout danger. Actuellement, le CCTV (Close Circuit TeleVision), qui contrôle et analyse le comportement des passagers grâce à un logiciel informatique, est utilisé dans de nombreux aéroports à travers le monde. Il a été conçu pour relever les attitudes inhabituelles ou suspectes, telles que l’abandon d’un sac. Pour le moment, la sécurité dans les avions est principalement gérée par une caméra CCTV située à côté du cockpit.

Mais avec le nouveau projet, des micros seraient installés et les conversations des passages seraient écoutées. Les mots et les phrases suspects alerteraient le système de contrôle. L’équipe de Reading, dirigée par James Ferryman, a déjà effectué des essais de son nouveau système de caméras dans un avion de la British Aerospace et son système informatique sur un faux Airbus. Ferryman affirme qu’ils ne font qu’étendre une technologie qui existe déjà et qui est déjà utilisée dans les aéroports et dans les gares pour la placer dans des avions. Mes caméras parsemées dans l’appareil chercheront l’anormal, par exemple plusieurs passagers qui entrent ensemble dans les toilettes, ou un individu semblant agité. Une des options proposées par Ferryman serait également d’attribuer certains sièges aux passagers dont le comportement a déjà soulevé l’inquiétude à l’aéroport, afin qu’ils soient surveillés à bord. Les micros écouteront de manière indiscrète pour détecter tout ce qui pourrait suggérer une attitude terroriste. Dans les toilettes, des renifleurs d’explosifs décèleront si une bombe y a été assemblée. Toutes ces informations seront analysées de manière informatique et si l’ordinateur aperçoit quelque chose de malencontreux, la plate-forme du vol en sera instantanément informée. La clé du travail est de développer un logiciel qui peut mettre en avant une authentique menace (tout passager agité n’est pas un terroriste potentiel). Il a été proposé à l’industrie aéronautique de prendre en charge une partie des coûts de la mise en place de ce système. Le coût se répercutera finalement sur le prix du billet du passager qui paiera ainsi les micros qui espionneront ses conversations.

L’armée turque a réceptionné six drones de surveillance de type Heron (photo), et quatre autres doivent lui êtres livrés d’ici fin avril. Le contrat, déjà ancien, signé avec le consortium israélien IUP (qui regroupe Israeli Aircraft Industries et Elbit Systems) porte sur 185 millions de dollars, et dont les livraisons avaient été interrompues lors de l’invasion de Gaza. Les premiers Heron livrés en 2008 ont été basés à Batman et ont été engagés contre le PKK.

Afghanistan, Irak, Géorgie, Cachemire, Kurdistan, Sud-Liban, il n’est pas de théâtre d’opérations où les drones israéliens ne sont pas engagés. Jusqu’ici, près de 650 drones ont été construits par l’IAI. Dans ce domaine de l’aéronautique, Israël représente le seul concurrent sérieux des Etats-Unis. Israël est le deuxième pays constructeur de drones (650 appareils produits) après les USA et compte jusqu’à l’Allemagne et la France parmi ses clients. C’est dans l’aviation israélienne que les drones ont débutés leur carrière en 1982, lors de la deuxième invasion du Liban : les israélien avaient développé cette technologie pour lutter contre le puissant dispositif de missiles sol-air syrien. Inhabités, ils peuvent être pilotés par plusieurs télé-équipages se relayant, sans connaître la fatigue ni le stress. Les possibilités de cette catégorie d’engin pour la contre-guérilla apparurent immédiatement, et c’est à cet usage que les appareils israéliens (et notamment les Hunter et Heron) ont été massivement exportés. Les drones constituent d’ailleurs le système militaire que les Israéliens exportent le mieux.

Le Heron, choisi par la Turquie, a une envergure de 16 mètres, pèse 1200 kg, il est capable de voler pendant plus de 52 heures et à une altitude de 10.000 mètres. Il est propulsé par un moteur turbo de 1200 chevaux. Engin idéal pour la contre-insurrection, le Heron a été utilisé en Irak et en Afghanistan par les forces de l’OTAN. L’Inde en a acheté (en attendant de développer un modèle national) pour combattre la guérilla maoïste et les infiltrations des islamistes et des indépendantistes kashemiris à la frontière pakistanaise. La Turquie envisage maintenant de se doter de drones armés. En février, la Pologne a acheté un autre type de drone israélien pour son contingent en Afghanistan.

drone israelien Heron
drone israelien Heron

Le dispositif était comme très souvent relié à l’alimentation électrique via les fils de la lumière de l’habitacle intérieur (quand ce n’est pas directement aux fusibles). Le dispositif retrouvé à Lecco était composé d’un téléphone portable modifié, d’une antenne, d’un GPS et d’un micro. L’ensemble était placé entre la carrosserie et le revêtement intérieur, et fixé à l’aide de deux aimants. Photo 1: le micro, photo 2: l’ensemble du dispositif, photo 3: le portable.

micro du dispositif d'écoute
micro du dispositif d'écoute
dispositif d'écoute
dispositif d'écoute
portable du dispositif d'écoute
portable du dispositif d'écoute

En juin prochain, Frontex, l’agence de gestion des frontières européennes, tiendra une grande réunion en Espagne, durant laquelle différents fabricants de drones viendront présenter leurs produits. Bien que ces avions avec caméra embarqué aient été créés en tant qu’arme de guerre, l’agence souhaite aujourd’hui les adapter pour la surveillance des frontières. Selon une source de Frontex, aucun de ces appareils n’a été utilisé jusqu’à aujourd’hui par l’agence. Par contre, elle examine actuellement attentivement quelle plus-value les drones apporteraient aux tâches remplies par les gardes frontières des pays membres de l’UE, sachant que ces ‘avions’ seraient capables de surveiller les bateaux en mer sur de plus longues périodes que ce que le matériel actuel ne le permet.

Au début du mois de décembre dernier, les ministres européens des affaires étrangères avaient approuvé un accord transatlantique obligeant les pays européens à fournir des données bancaires aux renseignements américains. Par le biais de l’accès aux informations de la Society for Worldwide Interbank Financial Communication (SWIFT), l’Union Européenne comptait sur les américains pour traiter ces données et lui transmettre les renseignements récoltés. Cet accord permettait en outre aux Etats-Unis de continuer à ‘tracer’ le financement du terrorisme en utilisant les données bancaires collectées par SWIFT, société basée en Belgique et dont 8000 institutions financières utilisent le réseau.

Dernière étape avant que soit mise en oeuvre cette ‘collaboration’, le vote par les eurodéputés, qui a eu lieu aujourd’hui. Depuis plusieurs jours, les américains et plusieurs gouvernements européens effectuaient une intense campagne envers eux afin de faire pencher la balance en faveur de l’accord. Sans succès car les eurodéputés ont mis leur veto à une large majorité (378 voix contre 196) contre ce transfert de données, au nom de la protection des données privées. Ils ont également dénoncé l’unilatéralité de l’accord, qui ne prévoyait pas l’accès pour les pays européens aux données américaines. Les Etats-Unis conserveront néanmoins un accès aux données, sur base bilatérale et dans le cadre d’une procédure plus complexe. De nouvelles négociations devraient être lancées en vue de conclure un accord définitif.

Depuis l’attentat manqué sur un avion de ligne Amsterdam-Détroit durant les fêtes de fin d’année, de nombreuses autorités aéroportuaires, notamment aux Etats-Unis, ont pris la décision de se doter de scanners corporels aux contrôles des passagers. Ceux-ci sont capables de détecter sans palpation des articles non-repérables par les portiques de sécurité car ils permettent de voir les personnes comme si elles étaient nues. Ce qui n’a pas manqué de faire s’élever des voix, notamment quant au respect de la vie privée. Les autorités y ont répondu en affirmant qu’il y avait un total respect des personnes sachant que les scanners ne pouvaient ni stocker, ni transmettre ces images.

Aux Etats-Unis, la Transportation Security Authority (TSA) affirme que la machine n’a aucune capacité de stockage et qu’aucune image corporelle n’est stockée, transmise ou imprimée et qu’une fois vue, elle est supprimée. Or, selon des documents obtenus par l’Electronic Privacy Information Center, il apparait que tout ça n’est que mensonge. Sur un rapport du TSA de 2008, il est indiqué que le scanner aura un lecteur read/write de grande capacité pour permettre de télécharger des données. Il fournira également les possibilités de transfert via des outils USB et pourra stocker les données durant une année sur son disque dur.

Le document indique deux modes opératoires. Le ‘mode sélection’ durant lequel le système interdit le stockage et l’exportation des images des passagers et le ‘mode test’ pour lequel il est indispensable d’avoir la capacité de garder les images des non-passagers (cobayes) pour permettre les entraînements des agents et les évaluations. Et c’est là le hic. Le système ne distingue évidemment pas un passager d’un non-passager, les deux sont pour lui, de simples corps humains dans le champs du système. Et évidemment, le document n’indique pas de quelle manière ledit système change de mode. Nous sommes donc en présence de scanners corporels qui peuvent saisir les images scannées des gens en ‘mode test’ et ensuite les exporter soit grâce à des systèmes USB, soit à des transferts IP (qui sont soumis à certaines restrictions de sécurité) ainsi qu’à au moins un système, identifié dans un second document par le gouvernement qui permet de stocker toutes ces images.

Image d'un scanner corporel
Image d'un scanner corporel

La société Taser, connue pour ses pistolets à impulsion électrique appréciés par les forces de l’ordre, a annoncé ce week-end la prochaine mise sur le marché d’un nouveau système de surveillance des téléphones portables. Ce dispositif, le plus complet selon ses concepteurs, sera disponible dès l’été prochain aux Etats-Unis. Cette application permet de prendre de fait le contrôle du téléphone visé. La personne qui le surveille voit apparaître un tableau de bord sur son ordinateur ou son propre portable. A partir de là, elle dispose des plein-pouvoirs: autoriser ou non les appels entrants, passer en revue les SMS, mails, vidéos,… avant réception, bloquer totalement l’usage de l’appareil, répondre elle-même à un appel avant que cela ne sonne chez le destinataire, et, last but not least, écouter les conversations. Les téléphones dotés d’un GPS pourront également apparaître sur une carte afin de pouvoir localiser leur propriétaire. Ce logiciel, en vente libre, coûtera entre dix et trente dollars selon les options choisies.

Le CCTV (Close Circuit TeleVision) est un système de caméras disposées dans un espace public dans le but de le surveiller. De nombreuses villes se sont dotées de ce système en vue de prévenir la criminalité et surtout d’opérer un contrôle social, notamment des mouvements de foule. Depuis le début des années 90, ils se sont multipliés, en dépit de leur nuisance flagrante du respect de la vie privée, les caméras filmant en continu. De plus, depuis plusieurs années sont publiés de nombreux rapports esquissant leur inefficacité. En effet, le CCTV peut actuellement collecter une masse très importante de données, mais une quantité minime d’entre elles sont utilisables.

Une équipe d’informaticiens experts vient de mettre au point une nouvelle génération de CCTV appelée ‘Samurai’. Ce programme est capable d’identifier et de traquer les individus agissant de manière ‘suspecte’ dans la foule. Il utilise des algorithmes pour profiler l’attitude de la personne et pour étudier comment elle se comporte habituellement dans cet environnement. Il prend également en compte les changements de lumière, ce qui permet de traquer la personne même si elle sort du champs d’une caméra vers une autre. Enfin, il peut étudier les chemins que la personne suivie serait susceptible de prendre et poursuivre une cible alors qu’elle bouge dans la foule en utilisant la silhouette de la personne, ses bagages et les personnes qui l’accompagnent. Les systèmes actuels de vidéo-surveillance sont programmés, selon un expert, de manière très rigide, avec des règles strictes prédéfinies. Il affirme que ‘Samurai’ est LA solution pour détecter les comportements ‘anormaux’ et surtout pour pouvoir suivre un très grand nombre de personnes à travers l’utilisation de multiples caméras coordonnées entre elles dans l’espace public. D’autant plus que des opérateurs (humains) pourront déterminer ce qui doit être considéré comme suspect et que le logiciel pourra garder cet élément en mémoire.

En vue de la tenue des Jeux Olympiques l’an prochain à Vancouver, la police de la ville vient d’acquérir un LRAD (Long Range Acoustic Device). Le LRAD est une arme non-léthale sonore utilisée pour contrôler les foules. Récemment, ce dispositif a été utilisé lors du sommet du G20 de Pittsburgh (photo), ou lors des manifestations du mouvement de résistance au Honduras. Il y est apparu que le fait de se trouver à proximité d’un tel engin pouvait s’avérer extrêmement douloureux, causer des dommages auditifs et gêner temporairement la vision. A l’origine, le LRAD est un engin de guerre utilisé notamment en Irak, et pour avertir les navires de guerre américains de l’approche de navires ennemis, sa portée pouvant atteindre trois kilomètres. Les autorités canadiennes ont en outre acheté cet appareil acoustique à longue portée sans qu’aucun test de sécurité n’ait été effectué au Canada, qu’il n’y a eu aucune approbation de l’usage de l’arme par aucune agence indépendante des services de police du pays et que cette arme n’a même jamais été utilisée dans un scénario de manifestation au Canada.

LRAD à Pittsburgh
LRAD à Pittsburgh