Des milliers de manifestants se sont rassemblés à Istanbul pour commémorer la mort de Berkin Elvan, le 11 mars 2013. Berkin Elvan, 15 ans, avait reçu une grenade lacrymogène sur la tête lors des manifestations anti-gouvernementales de juin 2013. A sa mort il ne pesait plus que 16 kg. 20.000 personnes avaient assisté à son enterrement. Lors de la commémoration d’aujourd’hui, la police a attaqué avec des gaz lacrymo et des auto-pompes les manifestants qui ont répliqué en cassant des caméras, en dressant des barricades. Des manifestants ont également été vus en armes. A 17h, les affrontements sont toujours en cours.

Commémoration de la mort de Berkin Elvan à Istanbul.

Commémoration de la mort de Berkin Elvan à Istanbul.

En plus des nombreux combattants communistes et anarchistes venus de Turquie et du Moyen-Orient, les Unités de Défense du Peuple (YPG) peuvent compter sur de nombreux combattants venus des paix occidentaux (Allemagne,Pays-Bas, Etats-Unis,…) pour prêter main forte à la libération du Rojava (Kurdistan occidental, nord de la Syrie) face aux forces islamistes. Des sources proches des YPG viennent d’annoncer que le premier de ces combattants occidentaux avait été tué lors d’un assaut contre l’État Islamique près de Sinjar (Kurdistan irakien). Il se faisait appeler Heval Bagok Serhed, les YPG n’ont pas dévoilé sa véritable identité pour des raisons de sécurité. Il a été tué alors que son esquade de 8 hommes, transportés en camion ait été attaqué par un groupe d’islamistes lors de la libération d’un village près de la ville yézidi de Sinjar.

Édit: on sait à présent que le combattant s’appelait Ashley et était Australien. Les YPG communiqueront dans la journée après avoir contacté sa famille.

Heval Bagok Serhed

Heval Bagok Serhed

İlhami Yıldırım, un conseiller du président Erdogan, qui s’était signalé par des déclarations les plus agressives contre les manifestants de mai, a été la cible d’une attaque des Forces Populaires Partisanes (la branche armée du MKP, le Parti Communiste Maoïste). Son chauffeur/garde du corps du politicien a été blessé (et ses armes confisquée) tandis que Yıldırım quittait le véhicule mitraillé et s’enfuyait. Il a été blessé d’une balle à la jambe dans sa fuite. İlhami Yıldırım est par ailleurs le frère de l’ancien ministre des Transports Binali Yıldırım. L’attaque a eu lieu dans le quartier Mehmet Akif du quartier Çekmeköy d’Istanbul.

Le lieu de l'embuscade

Le lieu de l’embuscade

Ce lundi 9 février vers 10h du matin, 4 militants kurdes qui revenaient de Turquie vers Kobané ont été poursuivis par une camionnette de militaires turques qui les ont tabassés à deux kilomètres de la frontière puis laissé sur le sol. Deux militants ont finalement pu passer la frontière, les deux autres trop gravement blessés ont attendu pendant 3h une ambulance qui les a rapatrié à l’hopital de Suruç, une municipalité contrôlée par le BDP (Peace and Democracy Party, parti kurde de gauche).

L'un des 4 Kurdes blessé par les militaires turques.

L’un des 4 Kurdes blessé par les militaires turques.

Dans un quartier populaire d’Ankara, les forces de l’ordre ont intercepté deux bus qui transportaient des militants du Halk Cephesi (Front Populaire), puis l’ont investi en noyant ses occupants de gaz lacrymogènes. Soixante personnes ont été interpellées. Les manifestants entendaient honorer la mémoire de Berkin Elvan, 15 ans, mort en mars 2014 après 269 jours de coma. Le jeune homme avait été atteint à la tête par une grenade lacrymogène tirée par la police lors d’une manifestation contre le gouvernement d’Erdogan, alors Premier ministre.

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Le 23 janvier à Kadikoy, les groupes anarchistes « Front anarchiste » et « Shadowlesses », ont mené une action en faveur des anarchistes emprisonnés en Espagne après l’opération « Pandora ». Masqués, avec des drapeaux noirs, ils ont marché sur une rue très fréquentée, attaqué les distributeurs de billets, brisé des vitrines de commerces de grandes sociétés (comme Adidas) en scandant leur solidarité avec les prisonniers anarchistes en Espagne et dans le monde entier.

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En Turquie, verdict ce matin dans le premier des procès de policiers accusés d’usage excessif de la force dans la répression des manifestations de Gezi, en juin 2013 qui avait fait 8 morts et plus de 8.000 blessés. Les deux principaux policiers accusés ont été condamnés à une dizaine d’années de prison, ce qui a suscité la colère des proches de la victime, Ali Ismaïl Korkmaz, étudiant de 19 ans, tabassé à mort dans une rue en marge d’une manifestation dans la ville d’Eskisehir, à l’ouest d’Ankara.

La prison à vie avait été requise contre le principal suspect, un policier qui a successivement prétendu, au cours de sa défense, ne pas avoir frappé la victime qui se trouvait au sol, une autre fois affirmé qu’il s’agissait de quelqu’un d’autre, une autre fois encore qu’il n’avait fait que son devoir contre les auteurs d’une tentative de coup d’Etat. Mais l’officier Saldogan n’a été condamné qu’à 10 ans et 10 mois de prison, et probablement, selon les avocats, sortira-t-il de prison dans 4 ou 5 ans grâce aux remises de peine. Idem pour un autre policier qui n’était pas en préventive, et devra être arrêté. Devant le palais de justice de Kayseri, les amis d’Ali Ismail Kormaz et des autres victimes des forces de l’ordre ont été violemment dispersés par les policiers anti-émeutes, qui ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes, blessant à nouveau un manifestant à la tête et interpellant plusieurs autres.

Manifestation contre le verdict rendu par la cour criminelle de Kaysern

Manifestation contre le verdict rendu par la cour criminelle de Kaysern

pour la première fois depuis le coup d’Etat militaire de 1980, un tribunal turc a condamné à de la prison ferme le responsable d’un barreau. Président de celui de Tunceli (Est) Ugur Yesiltepe a écopé d’une peine de six ans pour avoir participé aux manifestations du Parti communiste maoïste turc (MKP), une organisation illégale. «J’ai été condamné uniquement pour mes activités professionnelles», s’est défendu ce jeune avocat, qui a annoncé son intention de faire appel.

Ugur Yesiltepe

Ugur Yesiltepe

Ceylanpınar est le sixième camp de réfugiés des Kurdes de Kobanê créé autour de la ville de Suruç. Ce camp, installé dans le village de Külünçe, se compose de 1.200 tentes et a une capacité de 8.000 personnes. Mais les autorités turques refusent de donner l’autorisation aux réfugiés d’y résider, et exige qu’ils aillent au camp AFAD gérée par l’Etat turc. Les autorités harcèlent régulièrement les réfugiés qui se sont auto-organisés, plutôt que de les aider. Les policiers détruisent les installations du camp. Des groupes de policiers appuyés par des blindés effectuent des descentes violentes dans le camp.

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C’est une ancienne prisonnière politique, membre du DHKP-C, qui a mené l’attaque suicide de mardi contre la police à Istanbul. Elif Sultan Kalsen s’est présentée aux policiers du commissariat de Sultanahmet, comme une touriste en affirmant, en anglais, avoir perdu son portefeuille. Jugeant son comportement louche, les agents ont ouvert le feu, blessant la jeune femme à la jambe avant qu’elle ne fasse exploser la charge explosive qu’elle dissimulait. Un policier est décédé, un autre a été plus légèrement atteint.

Dans un message publié sur son site internet, le DHKP-C a revendication l’action comme un acte de représailles contre le régime islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en Turquie. L’attentat-suicide est intervenu au lendemain de la décision très controversée du Parlement turc de ne pas renvoyer devant la justice quatre ex-membres du gouvernement accusés de corruption dans le cadre du vaste scandale qui a ébranlé fin 2013 le régime du président Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre. Le communiqué du DHKP-C y fait mention, et mentionne aussi la mort d’un adolescent, Berkin Elvan, touché à la tête par des grenades lacrymogènes tirées par la police lors de la contestation anti-régime de l’été 2013.

Elif Sultan Kalsen

Elif Sultan Kalsen