Les forces turques continuent leurs opérations contre les bases du PKK, en continuant à utiliser des gaz toxiques dans les tunnels creusés par la guérilla. Il y a actuellement 4000 militaires turcs en opération en Irak et une centaine de points stratégiques seraient occupés durablement. Une nouvelle opération se déroule de la province kurde de Mardin. Des centaines de soldats sont impliqués dans l’opération militaire, et l’armée de l’air turque apporte son soutien. L’armée turque avait mené une opération sur le Mont Bagok dans la nuit de mardi à mercredi, toujours dans la province de Mardin.

Mais dans le même moment, les forces d’occupation turques continuent à faire l’objet d’attaque de la part de la guérilla. Avants-postes attaqués à la roquette, patrouilles ciblées par des snipers, IED détruisant des véhicules, ces formes d’attaques et d’autres sont menée à un rythme soutenu (photos: un blindé transporteur de troupes de type Scorpion visé et touché par une roquette anti-tank, voir la vidéo). En réaction à ces attaques de harcèlements, les forces turques procèdent à des bombardements par l’artillerie, l’aviation et les drones de ce qu’elle identifie comme des unités de guérilla, commettant par la de nombreuses bavures meurtrières aux dépens de la population locale, comme à Zakho où 9 civils ont été tués et 33 autres blessés (voir notre article).

 

Une journée de deuil national a été décrétée jeudi en Irak alors que l’opinion publique ne décolère pas au lendemain du bombardement turc ayant tué neuf civils, dont des enfants, et blessé 23 autres mercredi, dans des jardins récréatifs dans le district de Zakho. La plupart des victimes sont des touristes irakiens du sud ou du centre du pays, ayant l’habitude de fuir les chaleurs caniculaires estivales pour trouver un peu de fraîcheur dans la région montagneuse du nord, à la frontière avec la Turquie. Jeudi matin, une manifestation a eu lieu près d’un centre de délivrance de visas turcs à Bagdad, placé sous haute protection policière. Mercredi soir, une foule s’est rassemblée devant l’ambassade turque à Bagdad, tentant de la prendre d’assaut. Des activistes sont montés sur le bâtiment, ont arraché le drapeau turc et l’ont brûlé. Les manifestants ont exigé la fermeture de l’ambassade. Mercredi soir et jeudi, d’autres rassemblements ont eu lieu à Kirkouk au nord de Bagdad, ou encore à Kerbala ou Najaf, grandes villes chiites au sud de la capitale. Par le passé, l’ambassadeur turc en poste à Bagdad a été régulièrement convoqué au ministère irakien des Affaires étrangères. Mais les remontrances irakiennes sont généralement sans lendemain. Cette fois-ci Bagdad a durci le ton en exigeant le retrait des forces armées turques de l’ensemble du territoire irakien.La Turquie entretient 25 base au Kurdistan irakien, qui effectuent des tirs d’artillerie, et son aviation effectue des frappes presque quotidienne.

Au Kurdistan Est, dans le Nord de l’Irak, la guérilla du PKK continue à infliger des revers et des pertes à l’armée turque. Le 6 juillet, une unité turque se déplaçant avec des chiens vers une position de la guérilla est tombée dans une embuscade et a été attaquée sur deux flancs à 23h20. Treize soldats ont été tués et deux autres blessés à la suite de cette action. La guérilla a ensuite pris pour cible les hélicoptères envoyés dans la zone pour transporter les morts et les blessés. Un hélicoptère de transport a été gravement touché et a dû quitter la zone dans une épaisse fumée sans récupérer les corps.

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Samedi dernier, le jeune kurde Yaser Örnek (27 ans) a été arrêté près de Bernau en Haute-Bavière, où il était en visite. Örnek, qui se trouve en exil politique en Suisse depuis quatre ans, a été arrêté avec son ami Durmaz Yahişi, par des policiers en civil sur l’autoroute. Durmaz Yahişi a été libéré et Yaser Örnek incarcéré à Bernau. Mardi prochain (12 juillet), Örnek sera transféré dans une prison de haute sécurité à Munich. La raison de son arrestation semble être une demande d’extradition de l’État turc auprès des autorités allemandes.

Yaser Örnek avait été emprisonné pendant trois mois alors qu’il était étudiant à l’université de Çukurova en raison de son opposition au régime d’Erdogan. Après sa libération, il a été condamné par contumace pour sa prétendue « appartenance à une organisation illégale », à la suite de quoi Örnek a dû prendre la fuite. En 2018, il a demandé l’asile politique et a obtenu un droit de séjour. Avant-hier encore, le procureur général allemand Peter Frank est rentré d’un voyage de trois jours en Turquie au cours duquel « les tâches et le travail de la justice pénale respective » ont été discutés. Le procureur en chef allemand n’a pas non plus manqué une audience privée avec Erdogan. Les médias turcs rapportent qu’une liste de 129 noms, dont la Turquie demande l’extradition à la RFA, aurait été remise à Frank.

 

Le gouvernement turc menace d’envahir à nouveau le Rojava: Tel Rifat et Manbij étant les premières cibles visées. Les bombardements de l’armée turque et de ses proxys djihadistes tuent presque quotidiennement dans la région. L’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est a déclaré l’état d’urgence lors d’une réunion d’urgence de l’assemblée générale. L’Administration autonome a déclaré que tous les moyens seront mobilisés pour « défendre la population contre toutes les attaques hostiles ».

Erdogan a annoncé qu’il se rendrait à Téhéran le 19 juillet. Cette visite en Iran est vraisemblablement liée à l’opération militaire prévue. À l’heure actuelle, les grandes puissances, les États-Unis et la Russie, n’ont apparemment pas encore donné leur accord à une extension de la zone d’occupation turque en Syrie. Mieux, lundi, les médias russes ont rapporté l’arrivée de 500 militaires appartenant à la division des parachutistes pour renforcer les forces russes, garantes du cesse-le-feu, déployées dans la région de Qamishli (photo).

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Le festival Fusion a lieu chaque année en été depuis 1997 sur un ancien aérodrome militaire près du lac Müritz dans le Mecklembourg. Il s’étale sur quatre jours et s’accompagne d’événements culturels divers. Après une pause de deux ans en raison de la crise sanitaire, le festival a repris ce jeudi. Plus de 70 000 personnes feront la fête jusqu’à lundi matin. Jeudi, c’était le concert du musicien et activiste Mal Élevé. A l’occasion du prochain anniversaire de la révolution du Rojava, qui fête ses dix ans le 19 juillet, 20.000 drapeaux des YPG et YPJ ont été distribués et agités. Brandir des drapeau YPG ou YPJ (comme des drapeau demandant la libération d’Ocalan ou des drapeaux du PKK) est strictement interdit en Allemagne. De nombreuses procédures judiciaires ont eu lieu pour cette raison.

Le président turc Erdogan a de nouveau menacé de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan, moins de quarante-huit heures après l’accord entre les trois pays (voir notre article d’hier). S’adressant à la presse en clôture du sommet de l’Alliance atlantique, le président turc  a posé ses conditions. « S’ils remplissent leur devoir, nous soumettrons [l’accord] au parlement » en vue de son adoption. « S’ils ne le font pas, il est hors de question pour nous de l’envoyer au parlement… ». Erdogan a évoqué une « promesse faite par la Suède » concernant l’extradition de « 73 terroristes ». « Ils les renverront, ils l’ont promis. Cela figure dans des documents écrits. Ils tiendront leur promesse ».

Dès le lendemain, Ankara avait déjà réclamé son dû, exigeant de la Suède et de la Finlande l’extradition de 33 membres présumés du PKK ou du mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gülen, qu’Erdogan accuse d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016. « Toutes ces affaires ont été déjà résolues en Finlande », avait commenté le président finlandais, Sauli Niinistö. Le ministère finlandais de la Justice a de son côté précisé n’avoir « pas reçu de nouvelles demandes d’extraditions de la Turquie ces derniers jours ». La Première ministre suédoise Magdalena Andersson a pour sa part promis mercredi « de coopérer plus étroitement avec la Turquie concernant les listes des [membres présumés du] du PKK … Mais nous continuerons bien sûr de respecter la loi suédoise et le droit international ».

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La Turquie a fini par lever son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande au sommet de l’OTAN à Madrid. Elle obtenu des deux pays candidats l’engagement de ne fournir aucun soutien aux kurdes syriens, de « rejeter et de condamner le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations dans les termes les plus forts » et de « condamner sans ambiguité toutes les organisations terroristes commettant des attaques » sur le sol turc. En outre, la Suède et la Finlande ont confirmé considérer le PKK comme une organisation terroriste et pris l’engagement de mener « la lutte contre le terrorisme avec détermination et résolution, conformément aux dispositions des documents et politiques de l’Otan » en prenant « toutes les mesures nécessaires pour renforcer la législation nationale en ce sens ».

Stockholm et Helsinki pays ont également accepté de renforcer leur coopération avec Ankara en matière de lutte contre le « terrorisme », via un « mécanisme structuré à tous les niveaux », y compris entre « les services de sécurité et les services de renseignement », et d’enquêter sur « toute activité de financement et de recrutement du PKK et de toutes les autres organisations terroristes ». Selon l’accord, la « Finlande et la Suède traiteront les demandes d’expulsion ou d’extradition de personnes soupçonnées de terrorisme de manière rapide et approfondie, en tenant compte des informations, preuves et renseignements fournis » par Ankara et « établiront les cadres juridiques bilatéraux nécessaires à la coopération en matière de sécurité avec la Turquie, conformément à la Convention européenne sur l’extradition ». Enfin, les restrictions sur les ventes d’armes et d’équipements militaires à la Turquie ont été levées. « La Turquie a obtenu ce qu’elle voulait », a commenté le bureau du président Erdogan après l’annonce de cet accord.

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« La Turquie lancera de nouvelles opérations militaires à la frontière syrienne dès que les préparatifs seront achevés », a annoncé le Président turc, Recep Erdogan, à l’issue de la réunion du cabinet présidée lundi dans la capitale Ankara. Depuis mai, les dirigeants turcs ont déjà annoncé une nouvelle attaque de grande envergure le long de la frontière sud. Le plan consiste à créer une « zone de sécurité » de 30 kilomètres de profondeur dans les parties du nord de la Syrie que la Turquie et ses alliés djihadistes n’ont pas encore réussi à occuper. La cible principale des opérations nécessaires à cet effet serait les villes de Manbij et de Tel Rifat.
Erdoğan a également abordé son véto concernant l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Les 30 États de l’OTAN se réunissent à Madrid à partir d’aujourd’hui, mardi, pour un sommet de plusieurs jours. En marge de ce sommet, il y aura une nouvelle tentative de surmonter le véto turc, motivé par le « soutien » présumé de ces pays au PKK et aux YPG. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, rencontrera la chef du gouvernement suédois, le président finlandais et Erdoğan.

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Avant même le début du rassemblement, la police antiémeute a effectué une descente musclée dans les cafés et les rues du quartier de Cihangir, autour de l’emblématique place Taksim, arrêtant les personnes qui s’y trouvaient. Selon le comptage des organisateurs de la marche, quelque 200 personnes ont au total été appréhendées en plusieurs vagues. Certaines, dont le photographe de l’AFP Bülent Kilic, ont été relâchées peu avant 23 h, plus de six heures après leur interpellation. Mais la plupart des personnes interpellées étaient toujours aux mains de la police. Douze personnes ont été également arrêtées dans la ville d’Izmir (ouest). Comme chaque année désormais, la Marche des Fiertés avait été interdite par le gouverneur de la ville, mais des centaines de manifestants brandissant des drapeaux arc-en-ciel se sont rassemblés dans les rues adjacentes à la place Taksim, entièrement fermée au public. Depuis un spectaculaire défilé en 2014 de plus de 100 000 personnes à Istanbul, les autorités turques ont progressivement interdit la Marche des Fiertés, avançant des raisons de sécurité.

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