Koçero Batman (nom de guerre d’Hasan Demirtaş) est né en 1983 dans la province kurde du nord de Batman. En 2001, il a rejoint le mouvement de libération kurde. En tant que combattant de la guérilla, il a séjourné dans de nombreuses régions différentes, des montagnes de Zagros au Dersim. Lorsque le Daesh a attaqué Kobanê en 2014, il a fait partie des combattants expérimentés du PKK venu au Rojava et a défendu la ville contre les islamistes. Après la bataille de Kobanê, il a participé en tant que commandant aux offensives de libération à Raqqa, Manbij, Ain Issa et Tabqa. Combattant courageux, il a été blessé à plusieurs reprises. Il commandait les forces des YPG du canton de Kobane.

La militante et universitaire Nagihan Akarsel, rédactrice en chef du magazine Jineology et membre du Centre de recherche de jinéologie, a été la cible d’une attaque armée à Sulaymaniyah (Kurdistan irakien) ce mardi matin. Alors qu’Akarsel a perdu la vie sur place, son corps a été transporté à l’Institut de médecine légale de Sulaymaniyah. Connue pour son travail sur les femmes, la jinéologie et le journalisme féminin, Akarsel est née dans la province turque de Konya et vivait à Sulaymaniyah. Dans le cadre d’un projet, la journaliste-écrivain travaillait à la création d’une Académie de jinéologie et d’une bibliothèque des femmes du Kurdistan à Sulaymaniyah. La jinéologie, traduite par « science des femmes », est un élément central de l’idéologie du mouvement de libération kurde et joue un rôle majeur au niveau institutionnel, notamment dans la révolution du Rojava. Pour dénoncer cet assassinat, un rassemblement aura lieu aujourd’hui à 17h au Carrefour de l’Europe à Bruxelles devant la gare centrale.

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Le plus récent drone turc « HALE » (Haute altitude Longue endurance) de type Akıncı a été repérée au-dessus du Nord de la Syrie. L’Akıncı est équipé d’un radar actif à balayage électronique [AESA] et dispose d’un système de communication par satellite et d’un atout ISTAR+C3 (permettant une connexion directe avec le commandement turc, sans que la communication ne passe par des satellites étrangers ou des pays tiers). L’Akıncı semble fondamentalement destiné à l’observation (il peut intercepter des signaux électroniques), mais il peut transporter tous les types de missiles ainsi que des bombes dites de précision guidées par GPS/INS.  Deux turbopropulseurs ukrainien Ivchenko-Progress lui garantissent une vitesse de pointe de 361 km/h et une vitesse de croisière d’au moins 240 km/h. Son altitude optimale est d’un peu plus de 9 000 mètres, bien qu’il puisse voler à plus de 13 000 mètres. Avec un plein de carburant, le drone parcourt 7 500 km. À l’heure actuelle, 12 unités de ce drone sont au service de l’armée turque.

La Turquie a annoncé dimanche le lancement d’une nouvelle opération militaire visant les guérillas du PKK. L’opération d’automne-hiver « Blocus d’Eren » a été lancée par environ 1.600 militaires soutenus par l’aviation. Par ailleurs, deux combattantes du PKK et un policier ont été tués devant le poste de police du district de Tece, dans le district de Mezitli à Mersin la nuit dernière. Les combattantes kurdes ont ouvert le feu sur le commissariat, blessant deux policiers, dont un mortellement. Un groupe de quatre policiers sont alors intervenus et la fusillade a repris. Les combattantes ont été blessée et l’une d’elle, Dilşah Ercan a fait exploser la bombe qu’elle transportait dans son sac à dos. Les policiers ont arrêté une personne qu’ils soupçonnent d’avoir transporté le commando.

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Trois militants du MLPK ont été tués ces dernières semaines au Kurdistan. Ulaş Alankuş (Şafak Kızıldere) a été tué dans un échange de coups de feu avec les forces de sécurités turques à Ağrı, le 9 août, alors qu’il se rendait dans la région de la Mer Noire. Şenol Sağaltıcı (Ferhat Erebo) et Ümit Tekin (Metîn Dîcle) ont été tués par un missile tiré par un drone turc le 16 septembre au Rojava. Une commémoration en leur honneur aura lieu ce mercredi 28 septembre au Sacco-Vanzetti à partir de 17h00.

Le HBDH (Mouvement révolutionnaire uni des peuples, alliance des forces armées de dix organisations révolutionnaires kurdes et turques en Turquie, ont revendiqué en leur mémoire l’incendie le 23 septembre de l’usine Armis, dans la zone industrielle de Torbalı, à Izmir. Cette usine de literie est un fournisseur l’armée turque. L’usine a été mise hors service: 30000m² ont été totalement incendiés.

 

Détenu depuis une semaine dans la prison de type T de Malatya Akçadağ, Barış Keve est décédé dans une cellule d’isolement. Le prisonnier politique kurde avait 25 ans. L’administration pénitentiaire a appelé la famille de Keve dimanche soir, à 22 heures, pour l’informer que Barış Keve s’était suicidé. À la nouvelle de la mort du jeune homme, la famille qui vit à Çatak, dans la province de Van, s’est rendue à Malatya. Ilkkan Keve, le frère aîné du défunt, a déclaré avoir parlé avec Barış le vendredi 16 septembre pour la dernière fois, et ajouté n’avoir rien senti de négatif lors de la conversation. Condamné à 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste », Keve avait été arrêté à Edirne. Transféré à la prison de Malatya Akçadağ il y a 5 jours, il avait été placé en cellule d’isolement au titre de « sanction disciplinaire ».

En 1995, les proches des disparus de forces ont créé l’Initiative des « Mères du Samedi » car ses membres étaient essentiellement les mères des disparus. Ces mères, dont certaines sont âgées de plus de 80 ans aujourd’hui, se réunissaient chaque samedi sur la place Galatasaray, à Istanbul. Elles demandaient qu’on leur rende leurs enfants, maris, parents disparus de forces après le coup d’État militaire de 1980 et l’état d’urgence des années 1990 dans les régions kurdes du pays. Leurs rassemblements pacifiques ont été interdits par le gouvernement dès le 25 août 2018, alors que les Mères du samedi célébraient leur 700e rassemblement hebdomadaire. La police a attaqué la foule, blessé et arrêtés de nombreuses personnes dont une mère de plus de 80 ans.

Il en a suivi un procès contre 46 personnes, dont les proches des disparus, devant la 27e Haute Cour Pénale d’Istanbul, qui en est à sa 5e audience. Les « Mères du samedi » devaient faire une déclaration à la presse avant l’audience devant le palais de justice, en compagnie de représentants d’organisations de défense des droits de l’homme, de partis politiques et d’organisations non gouvernementales. Le groupe a été bloqué par la police qui a invoqué une décision d’interdiction d’un jour émise par le bureau du gouverneur du district de Kağıthane. Les participants aux rassemblement ont été encerclés, brutalisés et, pour 14 d’entre eux,  arrêtés par la police, dont les avocats chargés de l’affaire, Efkan Bolaç et Meriç Eyüboğlu, Gülseren Yoleri, directeur de la branche d’Istanbul de l’Association des droits de l’homme (IHD), Leman Yurtsever, directeur de la branche d’Istanbul de l’IHD, et Alper Taş, membre du Parti de gauche.

Les « mères du samedi » (archive)

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Le Congrès de la société démocratique (DTK), le Mouvement des femmes libres (TJA), le Parti des régions démocratiques (DBP), le Parti démocratique des peuples (HDP) et le Mouvement écologique de Mésopotamie organisent une marche vers le Mont Cudi dans la province de Şırnak pour protester contre la destruction de la nature menée par l’armée turque dans le cadre de sa guerre totale contre la guérilla kurde. C’est pour dénoncer des pratiques tels que les abattages massifs d’arbres ou l’incendie des forêts que les manifestants sont venus de la région de Serhat et de Van, mais aussi d’Amed et des métropoles turques. Dans une tentative d’empêcher l’action, les soldats turcs ont attaqué les gens avec de l’eau sous pression et des bombes à gaz.

 

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Alors que la peine de mort est interdite en Turquie, elle est appliquée à Afrin, région kurde du nord de la Syrie occupée par Ankara depuis plus de quatre ans. Le tribunal militaire d’Azaz, petite ville du nord de la Syrie occupée par la Turquie, a condamné un habitant d’Afrin à la peine de mort, et plusieurs membres de sa famille à la prison. Enlevé il y a plus d’un an dans la ville d’Afrin occupée par Ankara depuis 2018, le jeune Hisên Yusif, 22 ans, a été condamné à la peine capitale. Son frère Izedin (20 ans), son père Yusif, son cousin Mistefa (24 ans) et l’épouse de ce dernier, Zeyneb (29 ans), ont été condamnés à des peines de réclusion allant de 3 à 13 ans. D’après l’oncle du condamné à mort, il est reproché à celui-ci et à ses proches emprisonnés d’avoir été en contact avec les structures qui administraient ce canton kurde avant l’invasion turco-jihadiste. Les intéressés, ainsi que trois autres membres de leur famille, avaient été enlevés à Afrin par les services de renseignement turcs (MIT) durant l’été 2021 et détenus au secret pendant plusieurs mois.

La prise d’Afrin par les forces turques et jihadistes

Figen Yüksekdag est cofondatrice du Parti socialiste des opprimés (Ezilenlerin Sosyalist Partisi, ESP), dont elle a été la présidente jusqu’en septembre 2014, année où son parti a rejoint le HDP. Au deuxième congrès du HDP, le 22 juin 2014, Figen Yüksekdag est élue coprésidente du parti avec le député kurde Selahattin Demirtaş. Aux élections législatives de juin 2015, elle est élue à Van. L’année suivante, le 4 novembre 2016, elle est arrêtée avec de nombreux autres députés du HDP, dont Demirtas. Depuis, elle est détenue dans la prison de haute sécurité de Kandıra, dans la province de Kocaeli, à l’ouest de la Turquie. Elle fait partie des 108 accusés poursuivis dans le cadre du procès dit de Kobanê et encourt à ce titre la prison à vie.

Elle a écrit en prison un recueil de poèmes,  « Yıkılacak Duvarlar » (« Les murs s’écrouleront »), qui a été publié en 2020 par la maison d’édition Ceylan à Istanbul. Un tribunal d’Antalya l’a désormais interdit, les éditions de ce livre ne peuvent plus être vendues depuis jeudi. La prochaine étape consistera pour les représentants de la sécurité de l’Etat à se rendre dans les librairies et la maison d’édition afin de confisquer tous les recueils de poèmes disponibles en vue de leur destruction. Pour justifier l’interdiction du livre, la justice turque a choisi une ligne du poème « Bulutlu Başım » (en français : Ma tête trouble). «L’humanité se tortille au bord du néant tandis que les sous-sols brûlent, emmaillotées dans l’obscurité, que l’on tire dans la tête des bébés dans les maisons isolées.» C’est une allusion aux massacres perpétrés par l’armée turque en 2016 dans la ville de Cizre, dans des sous-sols d’immeubles où de nombreuses personnes s’étaient réfugiées pendant le siège militaire. Au moins 177 personnes ont été brûlées ou abattues par les forces de sécurité dans les sous-sols.