L’ancien coprésident du HDP, principal parti kurde du pays (devenu DEM), est incarcéré depuis novembre 2016. L’autre ex-coprésidente du HDP, Figen Yuksekdag, a pour sa part été condamnée à 30 ans et trois mois d’emprisonnement. Âgé de 51 ans, M. Demirtas était poursuivi pour 47 chefs d’accusations, parmi lesquels celui d’atteinte à l’unité de l’État et à l’intégrité territoriale et d’incitation à commettre un crime. Cette « incitation » était en fait  l’appel lancé par le HDP à des manifestations contre la complicité du gouvernement d’Ankara avec les jihadistes lorsque la ville de Kobané était attaquée par l’État islamique.

Dans cette procédure-fleuve, la plupart des 108 accusés ont été condamnés, mais quelques-uns ont été acquittés. L’audience devant la Cour de Sincan, dans la banlieue d’Ankara, s’est déroulée en l’absence des accusés en détention provisoire. Les procureurs avaient réclamé la réclusion à perpétuité à l’encontre de 36 accusés, dont Selahattin Demirtas.

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Les forces de sécurité iraniennes ont arrêté au moins 14 activistes kurdes dans la ville d’Oshnavieh, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, et dans plusieurs villages environnants au cours des derniers jours, et les ont emmenés dans un lieu non divulgué. Les arrestations de ces personnes auraient été effectuées principalement par les services de renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et seraient liées à l’organisation du Newroz de cette année. Parmi les personnes arrêtées figurent Yousef Haji Khosh, Rahim Rafati, Fakhraddin Modarresi, Omid Rashid-Pak, Arman Ebrahimi, Salah Ghazi, Hesamoddin Mahmoudi, Mowloud Rousta, Hassan Rasouli, Jafar Rasouli, Mohammad Soltanpour, Ghafour Sheikh-Mohammadi, Hadi Lawa et Ako Ebrahimi. Hadi Lawa, un chanteur kurde, Ghafour Sheikh-Mohammadi, Ako Ebrahimi, Mohammad Soltanpour et Jafar Rasouli ont été arrêtés à leur domicile à Oshnavieh le 30 avril.

Le 1er mai, trois autres militants, Hesamoddin Mahmoudi, Mowloud Rousta et Hassan Rasouli ont été arrêtés dans la ville. De plus, dans la soirée du même jour, les forces de sécurité ont fait une descente au domicile de Yousef Haji Khosh, membre du Conseil central et du Comité exécutif du Front uni kurde, dans le village de Kona Ghala, et l’ont arrêté tout en le battant. Le 2 mai, Salah Ghazi a été arrêté dans le village de Gundeh Vileh à Oshnavieh, tandis qu’Arman Ebrahimi, Omid Rashid-Pak, Rahim Rafati et Fakhraddin Modarresi ont été arrêtés dans d’autres quartiers de la ville.

La police turque a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les manifestants après que les autorités ont interdit les rassemblements du 1er mai sur la place historique de Taksim à Istanbul. Plus de 40 000 policiers ont été déployés à travers Istanbul, bloquant même les petites rues secondaires avec des barrières métalliques pour tenter d’empêcher les manifestants de se rassembler. La police s’est heurtée à des manifestants près de la mairie dans le quartier de Sarachane. 210 personnes ont été arrêtées le plus osuvent alors qu’elles tentaient d’entrer sur la place Taksim. De hautes barrières métalliques ont été installées autour de la place, où les autorités interdisent les rassemblements depuis 2013, lorsqu’elle a été au centre de manifestations contre Erdogan.

La police turque a commencé à boucler mardi les abords de la place Taksim d’Istanbul pour empêcher tout rassemblement le 1ᵉʳ mai sur ce lieu devenu l’épicentre, en 2013, d’une vague de contestation contre Erdogan. De hautes barrières métalliques ont été dressées autour de la place, sur laquelle débouche la célèbre avenue piétonne Istiklal. Plus de 42.000 policiers seront déployés mercredi à Istanbul, a prévenu le ministre turc de l’Intérieur, Ali Yerlikaya. “Nous ne permettrons pas aux organisations terroristes (…) de faire du 1er mai un champ d’action et de propagande”, a-t-il prévenu. Les rassemblements ne sont plus autorisés depuis plusieurs années sur la place Taksim, mais des organisations syndicales et politiques appellent régulièrement leurs membres à y converger. Plusieurs d’entre elles ont appelé à marcher mercredi en sa direction.

(archive)

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Makbule Özer a de nouveau été incarcérée lundi à Van après avoir été déclarée apte à l’emprisonnement par l’autorité médico-légale turque. Cette Kurde de 81 ans, originaire de la région de Van, avait été arrêtée l’année dernière avec son mari Hadi Özer pour “soutien au terrorisme”. Le couple avait été condamné à plus de deux ans de prison. Après quatre mois de détention, l’exécution de la peine de Makbule Özer avait été suspendue en septembre 2022 compte tenu des multiples problèmes de santé dont elle souffre. La dernière évaluation médico-légale, publiée vendredi, a annulé une décision antérieure qui avait reporté sa peine, entraînant sa réincarcération à Van. Makbule Özer a commenté cette décision: “Je ne peux plus marcher, mais on me ramène en prison. Je ne peux pas utiliser mes mains et mes pieds et j’ai beaucoup de maladies. Comme j’ai du mal à respirer, on me branche parfois sur un appareil à oxygène. Quand j’étais en prison, les autres femmes se sont occupées de moi. Sans ces amies, je n’aurais pas pu survivre là-bas”.

Prévu pour hier mercredi, le verdict dans « l’affaire Kobanê » a été reporté au 16 mai prochain. 108 personnalités politiques, principalement des membres de l’ancienne direction du Parti démocratique des Peuples (HDP), dont les anciens coprésidents du parti, Figen Yüksekdağ et Selahattin Demirtaş, sont poursuivis dans le cadre de ce gigantesque procès politique qui se déroule à Ankara depuis avril 2021. Dix-huit des accusés sont actuellement derrière les barreaux. L’audience de ce mercredi a été boycottée par treize d’entre eux. Les mis en cause sont accusés de meurtres, d’incitation à l’insurrection et d’atteinte à l’intégrité et l’indivisibilité du pays, pour avoir appelé en octobre 2014 à des manifestations de soutien à Kobanê, alors que la petite ville du Rojava était assiégée par les djihadistes de l’État islamique. Le principal élément à charge figurant au dossier est un message posté depuis le compte twitter du HDP le 6 octobre 2014, appelant à des manifestations démocratiques en solidarité avec la population de Kobanê. Le parquet d’Ankara requiert des peines de réclusion à perpétuité.

Au cours des manifestations qui eurent lieu du 6 au 8 octobre 2014 dans de nombreuses villes kurdes, des affrontements éclatèrent entre les manifestants et les forces de l’ordre appuyées par des milices paramilitaires composées de “protecteurs de village” et de membres du Hezbollah turc (islamiste radical). 54 personnes, dont 47 membres et sympathisants du HDP, furent tuées dans les affrontements. La Cour criminelle d’Ankara a rejeté mercredi les demandes de mise en liberté, arguant d’un risque de fuite des accusés. Elle n’a pas non plus fait droit aux demandes de levée du contrôle judiciaire concernant les accusés qui sont en liberté.

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Serhat Gültekin, un militant kurde qui avait demandé l’asile politique en France en 2017, qui avait été arrêté le 4 avril 2021, et qui était menacé d’expulsion (voir notre article), a été renvoyé par avion en Turquie vendredi soir. Gültekin, qui a été amené à l’aéroport d’Istanbul, a été empêché de rencontrer ses avocats et a été envoyé à la prison de Metris la nuit dernière pour l’exécution de sa peine définitive de 6 ans et 3 mois. Gültekin est traité pour le syndrome de Marfan, une maladie génétique rare. Il a également subi deux pneumothorax et souffre de graves problèmes d’estomac. Ses avocats ont déclaré qu’ils exigeaient que Gültekin soit transféré à l’hôpital et qu’il soit autorisé à rencontrer ses avocats.

 

Après l’expulsion de Firaz Korkmaz,le 29 mars et Mehmet Kopal, le 9 avril (voir nos articles ici et ici), un troisième militant kurde est sur le point de se faire expulser. Le matin du 12 avril, Serhat Gültekin, un réfugié et militant kurde de 27 ans, a été emmené dans un centre de détention à l’aéroport de Paris, en France. Il devrait être expulsé vers la Turquie, où il risque une lourde peine de prison. Serhat Gültekin aurait demandé la protection de la France, invoquant les persécutions subies en Turquie pour ses activités politiques. Après un premier rejet de sa demande d’asile, une nouvelle demande avait été déposée lui délivrant une attestation de demandeur d’asile le 27 novembre 2023. Un mois plus tard, Serhat Gültekin reçoit une obligation de quitter le territoire français, au motif qu’il n’aurait pas demandé de titre de séjour.

Le 25 février, deux militants kurdes, Firaz Korkmaz et Mehmet Kopal, étaient arrêtés à Strasbourg, au cours d’une manifestation devant le Conseil de l’Europe en soutien à Abdullah Öcalan.Les deux militants, enfermés en Centre de Rétention, se sont vu notifier une obligation de quitter le territoire alors que les deux sont menacés d’emprisonnement et de torture en Turquie. Le 29 mars Firaz Korkmaz a été expulsé vers l’État turc et arrêté directement. Des heurts avaient eu lieu à l’aéroport lors de son expulsion (voir article ici). Ce mercredi 9 avril, la France a finalement expulsé Mehmet Kopal qui, lui aussi, a été immédiatement arrêté par la police turque.

Après avoir déclaré inéligible le co-maire kurde du u Parti de la Démocratie et de l’Égalité des Peuples (DEM), nouvellement élu dans la métropole de Van avec une majorité absolue des voix, le Conseil électoral régional de Van a attribué aujourd’hui le mandat municipal au candidat de l’AKP arrivé en seconde position.  À l’appel du DEM, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Van pour protester contre cette confiscation de la victoire électroale du DEM.  Défiant la forte présence policière, les manifestants ont marché jusqu’au parc Feqiyê Teyran puis se sont mis en marche vers le palais de justice où se trouve le bureau de la commission électorale. Le cortège a été attaqué par la police avec des bombes de gaz et des canons à eau.

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