Un total de 834 personnes accusées d’être liées au PKK ont été arrêtées lundi et mardi lors d’une vaste opération antiterroriste menée dans toute la Turquie sous le commandement de la Direction générale de la sécurité (EGM). Selon la police, cette opération a été menée pour prévenir une « offensive de printemps » du PKK à l’occasion du 18e anniversaire de la capture d’Abdullah Ocalan. La rafle a eu lieu dans 37 provinces du pays, dont celles d’Ankara, d’Adana, de Mersin, de Konya et d’Antalya. Selon l’EGM, deux Kalachnikov, onze pistolets et 15 fusils à pompe ont été saisis à cette occasion.

Par ailleurs, les opérations de contre-guérilla se pouruivent dans les montagnes: un sergent-chef de la gendarmerie turque a été tué lors d’une telle opération dans la commune Dortyol, dans les monts Amanos (Hatay). A Artuklu, les gendarmes ont trouvés hier deux dépôts de la guérilla contenant notamment des roquettes de 107mm et 90mm.

Matériel du PKK découvert par la gendarmerie turque

Matériel du PKK découvert par la gendarmerie turque

Dans le cadre de la campagne de soutien aux internationalistes qui combattent Daesh au Rojava (voir rojava.xyz), le Secours Rouge a récemment réalisé avec l’OCML Voie Prolétarienne une vidéo « Guerre en Syrie: Décryptage ». Nous publions également a cette occasion une interview réalisée il y a quelques semaines.


 

Solidarité révolutionnaire avec le Rojava

Solidarité révolutionnaire avec le Rojava

Une manifestation interdite par les autorités a été brutalement réprimée devant l’université d’Ankara. Hier vendredi, des manifestants dont des députés de l’opposition se sont rassemblés en soutien à 330 universitaires limogés cette semaine par le pouvoir du président Erdogan. Les forces de l’ordre ont finalement dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes. La police a procédé à 12 arrestations.

Arrestation devant l'université d'Ankara

Arrestation devant l’université d’Ankara

Le révolutionnaire anarchiste et écrivain dans le journal anarchiste Meydan, Umut Fırat Süvarioğulları, avait commencé une grève de la faim le 11 décembre suite aux conditions de détention dans la prison Yenişakran de Type T à Izmir (voir notre article). Il dénonçait, entre autre, l’entassement dans les dortoirs, l’obligation de dormir dans des lits tâchés de sang et abimés, les tortures et les pressions psychologiques continues, et la non reconnaissance de son identité de prisonnier politique révolutionnaire anarchiste. Umut Fırat a mis fin à sa grève de la faim au 55e jour de sa lutte après avoir obtenu une réponse positive à ses revendication.

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Le 20 juillet 2015, un kamikaze de l’Etat Islamique vraisemblablement par les services turcs se faisait sauter à Suruç, ville turque à la frontière de la Syrie, qui était à l’époque le principal lieu de passage de la solidarité vers Kobané. L’attentat -le premier revendiqué par Daesh en Turquie- a tué 33 jeunes militants réunis à l’appel de la SGDF, (la Fédération des Associations de Jeunes Socialistes) et fait plus d’une centaine de blessés. Les victimes sont essentiellement des étudiants de gauche qui venaient participer à la reconstruction de la ville de Kobané. Dès le lendemain, le MLKP, le TKP-ML et le PKK répliquèrent contre des structures de Daesh en Turquie et des policiers qui en étaient membres. L’escalade qui a suivi cet attentat à aboutit à la fin de la trêve entre l’état turc et et le PKK.

La SKB (Union des Femmes Socialistes) vient de lancer une campagne de Crowdfunding afin de participer aux frais médicaux de Güneş Erzurumluoğlu, une étudiante née le 8 août 1996 qui a gardé de graves séquelles à la suite de l’attentat, un morceau de la bombe a traversé sa nuque, la laissant paraplégique et tétraplégique sur tout le corps à l’exception du bras gauche. Suite à un traitement lourd, des améliorations ont été constatées dans son bras droit lors des six derniers mois. La censure de l’état turc s’ajoute aux lourds frais médicaux, et sa famille peine à financer son traitement. Un crowdfunding visant les 3000€ a été mis en place ici.

Güneş Erzurumluoğlu

Güneş Erzurumluoğlu

Au Rojava, le Bataillon International de Libération (IFB) participe à l’Opération « Colère de l’Euphrate », l’offensive finale sur Raqqa, la capitale de l’Etat Islamique. L’IFB et les autres bataillons YPG ont rapidement progressé. Le 25 janvier à 5h15, une attaque de Daech a été lancée contre le village tenu par l’IFB. Après que les camarades aient identifié l’ennemi grâce à une caméra thermique, l’affrontement a commencé devant tous les points de contrôle du village. Les assaillants ayant réussi à s’infiltrer à l’intérieur du village, les affrontements ont continué jusqu’à la tombée de la nuit, mais la victoire est restée à l’IFB: 8 militants de Daech ont été tués durant l’affrontement, 3 se sont fait exploser et un tank a été pris à l’ennemi. Un combattant de l’IFB a été blessé.

Cette attaque a fait partie d’une attaque généralisée de Daesh sur 23 points du front lors de laquelle deux membres du bataillon formé par les combattants arabes locaux ont été tués et 3 autres blessés. Le 7 janvier, une autre attaque de Daesh avait été repoussée par l’IFB, au prix de la vie de Muzaffer Kandemir, membre des BÖG et combattant de l’IFB. 18 membres de Daesh avaient été tués dans l’attaque (voir notre article). Participez à la campagne de financement de pansements hémostatiques pour les révolutionnaires au Rojava sur rojava.xyz

Combattants de l'IFB

Combattants de l’IFB

Tôt dans la matinée du 25 janvier, des perquisitions ont été menés par la police politique et les forces spéciales contre les enseignants membres du syndicat de l’éducation Eğitim Sen, de la confédération syndicale KESK (Confédération des Syndicats des travailleurs des services publics), dans le district de Kemalpaşa, à Izmir. 37 syndicalistes ont ainsi été mis en garde à vue et emmenés au bureau des affaires politiques. Les syndicalistes sont poursuivis pour avoir participé à une action de grève le 29 décembre 2015.

Manifestation du syndicat Eğitim Sen (archive)

Manifestation du syndicat Eğitim Sen (archive)

Le prisonnier anarchiste Umut Firat (enfermé depuis 23 ans) était le 18 janvier à fin 38e jour de grève de la faim. Il a récemment été transféré de la prison d’Izmir Buca à la prison d’Izmir Yenisakran de type T numero 4. Il a résisté aux fouilles à nu des gardiens. Il dénonce les conditions de détention en Turquie, surtout depuis le coup d’État manqué. Les prisonniers sont à 19 dans des cellules qui peuvent en accueillir 14, forcés à dormir dans des lits salis de sang, deux visites de 45 minutes sont autorisées chaque mois, les demandes des prisonniers sont ignorées, la répression et la torture quotidiennes.

Affiche du DAF pour Umut

Affiche du DAF pour Umut

Suite à la mise en place d’un cessez-le-feu en Syrie le mois dernier, des représentants du gouvernement syrien et de la « rébellion » syrienne se sont rencontrés à Astana, dans la capitale du Kazakhstan. Les pourparlers ont commencé ce lundi 23 et s’achèveront ce mardi 24 à midi, ils sont sponsorisés par la Russie, la Turquie, l’ONU et l’Iran. Les rebelles (une quinzaine de groupes, voir image), représentés par le salafiste Mohamed Allouche (Jaysh al Islam, « Armée de l’Islam ») refusent de négocier directement avec le régime et refusent d’aborder d’autres sujets que le cessez-le-feu lors de cette première session. Les principaux groupes islamistes (Daesh et Al Qaida (a.k.a Al Nusra, Fateh Al Sham) sont interdits de conférence. Le groupe salafiste Ahrar Al Sham est également absent de la conférence, ce qui témoigne des tensions entre les factions rebelles.

De leur côté, les YPG ont publié un communiqué pour clarifier qu’ils ne seraient pas liés au discussions puisqu’ils n’y ont tout simplement pas été invités « Nous les Unités de Protection du Peuple, pensons que les entités qui participent et sponsorisent ces pourparlers font partie du problème de départ de la Syrie ». D’autres groupes comme le minoritaire ENKS (Conseil National Kurde en Syrie), l’antenne syrienne du Parti Démocrate du Kurdistan, le parti libéral féodal qui gouverne le Kurdistan irakien autonome, ont quant à eux été invités… Ibrahim Biro est venu y défendre ses troupes, les « Rojava Peshmergas » en demandant à ce qu’ils puissent accéder au Rojava. Il a également prétendu représenter les Kurdes de Syrie.

Si le processus ne capote pas d’ici là, une seconde session se tiendra dès le 8 février.

Les groupes rebelles présents à Astana

Les groupes rebelles présents à Astana

Les 2200 ouvriers de l’industrie électromécanique se sont mis en grève le 19 janvier dans 13 usines des groupes GE Grid Solution, ABB Elektrik, Schneider Enerji et Schneider Elektri relevant d’une même convention collective, celle de l’association patronale Elektromekanik Metal İşverenleri Sendikası (EMİS). La grève, lancée par le syndicat Birleşik Metal-İş, de la Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie (DISK), se poursuit malgré son interdiction durant 60 jours par décision du Conseil des Ministres. S’appuyant sur l’article 63 du code du Travail le Conseil des Ministre avait décrété le 19 janvier « que la grève décidée par le syndicat Birleşik Metal-İş met en danger la sécurité nationale et doit donc être repoussée ». Le 18 janvier, le conseil des ministre avait de la même manière « reporté » la grève des travailleurs d’Asil Çelik.

Rassemblement des grévistes du Birleşik Metal-İş

Rassemblement des grévistes du Birleşik Metal-İş