Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Figen Yüksekdag est cofondatrice du Parti socialiste des opprimés (Ezilenlerin Sosyalist Partisi, ESP), dont elle a été la présidente jusqu’en septembre 2014, année où son parti a rejoint le HDP. Au deuxième congrès du HDP, le 22 juin 2014, Figen Yüksekdag est élue coprésidente du parti avec le député kurde Selahattin Demirtaş. Aux élections législatives de juin 2015, elle est élue à Van. L’année suivante, le 4 novembre 2016, elle est arrêtée avec de nombreux autres députés du HDP, dont Demirtas. Depuis, elle est détenue dans la prison de haute sécurité de Kandıra, dans la province de Kocaeli, à l’ouest de la Turquie. Elle fait partie des 108 accusés poursuivis dans le cadre du procès dit de Kobanê et encourt à ce titre la prison à vie.

Elle a écrit en prison un recueil de poèmes,  « Yıkılacak Duvarlar » (« Les murs s’écrouleront »), qui a été publié en 2020 par la maison d’édition Ceylan à Istanbul. Un tribunal d’Antalya l’a désormais interdit, les éditions de ce livre ne peuvent plus être vendues depuis jeudi. La prochaine étape consistera pour les représentants de la sécurité de l’Etat à se rendre dans les librairies et la maison d’édition afin de confisquer tous les recueils de poèmes disponibles en vue de leur destruction. Pour justifier l’interdiction du livre, la justice turque a choisi une ligne du poème « Bulutlu Başım » (en français : Ma tête trouble). «L’humanité se tortille au bord du néant tandis que les sous-sols brûlent, emmaillotées dans l’obscurité, que l’on tire dans la tête des bébés dans les maisons isolées.» C’est une allusion aux massacres perpétrés par l’armée turque en 2016 dans la ville de Cizre, dans des sous-sols d’immeubles où de nombreuses personnes s’étaient réfugiées pendant le siège militaire. Au moins 177 personnes ont été brûlées ou abattues par les forces de sécurité dans les sous-sols.

Le journaliste et militant Ghassen Ben Khélifa, en détention pendant 5 jours sur instructions du parquet du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, a été libéré ce dimanche. Le syndicat des journalistes a dénoncé « la facilité du ministère public à émettre des mandats de dépôt contre des citoyens et des journalistes sans qu’il y ait de soupçons ou éléments de crimes ». Le journaliste, arrêté dans une affaire terroriste liée à une page Facebook qui publie des contenus contre le président Saïed, avait entamé le 9 septembre une grève de la faim en signe de protestation contre les conditions de sa détention. Une marche de protestation avait été organisée vendredi dernier à partir du siège du syndicat national des journalistes tunisiens en direction de l’avenue Habib Bourguiba pour revendiquer la libération de Ghassen Ben Khelifa. D’autres rassemblements avaient eu lieu, notamment à Montréal.

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Un groupe d’habitants du quartier de Brasilia, au sud de Bogota, a attaqué, après une journée de protestations, les installations du Centre d’Attention Immédiate (CAI) de la Police Métropolitaine de Bogota. Il s’agit du deuxième CAI à être attaqué en moins de 24 heures à Bogotá (vendredi après-midi, un CAI de Santa Librada avait fait l’objet d’une attaque incendiaire). L’escadron mobile anti-émeute est intervenu pour contrôler la situation et dégager plusieurs des routes qui étaient recouvertes de pneus et d’autres éléments ne permettant pas le passage. Pendant ce temps, dans le sud de Bogota, les manifestations de citoyens exigeant la réforme de la police se poursuivent.

Au moins 37 Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements avec des soldats israéliens en Cisjordanie. Le Croissant-Rouge palestinien a dû prendre en charge trois blessés touchés par des balles réelles et neuf par des balles en caoutchouc, tandis que les 25 autres avaient inhalé des doses massives de gaz lacrymogènes. Dans la ville de Sinjil, au nord-est de la ville de Ramallah, les soldats ont tiré de nombreuses balles réelles, des balles en acier recouvertes de caoutchouc et des bombes à gaz sur les Palestiniens avant de les agresser physiquement. Cela s’est produit après que plusieurs colons israéliens aient envahi les terres palestiniennes dans la zone d’ar-Rafid. Deux Palestiniens ont été touchés par des balles réelles, deux par des balles en acier recouvertes de caoutchouc, et des dizaines de personnes ont subi les effets de l’inhalation massive de gaz lacrymogènes. À Kufur Qaddoum, à l’est de la ville de Qalqilia, les soldats ont attaqué la manifestation hebdomadaire et ont tiré sur quatre jeunes hommes avec des balles en acier recouvertes de caoutchouc. Les soldats ont tenté d’enlever plusieurs Palestiniens. La manifestation de cette semaine à Kufur Qaddoum s’est également tenue en solidarité avec Nasser Abu Hmeid, un détenu palestinien gravement malade et atteint d’un cancer et privé d’un traitement médical spécialisé.

Les soldats des forces d’occupation ont également attaqué une manifestation près de l’entrée principale du village d’al-Jeeb, au nord-ouest de Jérusalem, et ont blessé cinq Palestiniens qui ont été aspergés de gaz poivré et agressés ; parmi les blessés se trouvaient Moayyad Sha’ban, le chef de la Commission de résistance au mur et à la colonisation à Jérusalem, et le militant non-violent Omar Maw’ed. À Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, les soldats ont tiré sur deux Palestiniens avec des balles en acier recouvertes de caoutchouc et ont fait subir à des dizaines de personnes les effets de l’inhalation massive de gaz lacrymogènes dans le village de Beit Dajan, à l’est de la ville. Dans la ville de Beita, au sud de Naplouse, les soldats ont blessé cinq Palestiniens lors de la manifestation hebdomadaire près de l’entrée principale de la ville.

Diverses manifestations d’étudiants ont eu lieu le matin et l’après-midi de vendredi. Certaines dans le centre-ville de Santiago, d’autres de la Plaza Italia à l’est, et d’autres encore de Providencia à Santiago, menées par des lycéens et des étudiants. La manifestation qui avait lieu sur l’Avenida Providencia a été dispersée par les Carabiniers, notamment à l’aide d’autos-pompes. Les manifestants ont lancé des projectiles divers sur les forces de l’ordre et érigés un barricade. Ces affrontements ont généré des perturbations dans les rues de la commune du secteur est de la région métropolitaine, et la fermeture de certaines stations de métro.

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Un militant connu de l’insurrection maoïste, Greg Cantilla alias Jordan, 45 ans, a été tué par les militaires dans un hameau de l’arrière-pays à Barangay Trinidad (Negros Oriental). Ce sont les militaires du 62e bataillon d’infanterie qui ont abattu Greg Cantilla et qui ont récupéré ses affaires,dont un pistolet et divers effets personnels. Le corps de Cantilla a été transporté dans la ville afin que sa famille puissent le réclamer.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Dans la banlieue nord de la capitale de la Guinée, les manifestations d’opposition et de protestation et leur répression se succèdent. De nouveaux affrontements ont eu lieu après l’enterrement d’un jeune tué hier, dans le quartier Carrière hier jeudi. C’est au retour des jeunes du cimetière après l’enterrement de Gadiri Diallo, 16 ans, tué par balle hier que les heurts ont recommencé, vers 12 heures. Les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), en grand nombre, ont à nouveau tiré sur les jeunes manifestants, faisant plusieurs blessés.

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Des milliers de personnes dans la capitale haïtienne et dans d’autres grandes villes ont organisé de nouvelles manifestations mercredi 7 septembre. Ils ont brandi des pancartes contre la pauvreté tandis que d’autres déploraient le manque d’emplois. Ils exigent des rues plus sûres, des biens plus abordables et la démission du Premier ministre. Outre Port-au-Prince, des manifestations ont paralysé diverses villes côtières des régions du nord et du sud d’Haïti, notamment Port-de-Paix, Petit-Goâve et Jérémie, la police tirant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. A Port-au-Prince, des coups de feu occasionnels se sont mêlés aux cris et aux applaudissements des manifestants alors qu’ils défilaient dans les rues bloquées par des pierres, des camions et des pneus enflammés. Dans un contexte social difficile les haïtiens sont confrontés à une augmentation des enlèvements et des meurtres liés aux gangs, à la flambée des prix des produits de base et à un grave manque de carburant dans un taux d’inflation qui a atteint 30 %.

Ghassen Ben Khelifa, militant tunisien pour la justice sociale a été arrêté le 6 septembre. Rédacteur en chef d’Inhiyez, une publication en ligne, il est bien connu pour son engagement en faveur de la libération de la Palestine, notamment en s’organisant avec le Comité tunisien de boycott et d’anti-normalisation et le Comité tunisien pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Le matin du 6 septembre, une douzaine de membres des forces spéciales de sécurité en Tunisie, en civil, ont fait irruption au domicile de Ben Khelifa et de ses parents, confisquant son téléphone portable et deux ordinateurs. Il a été transféré au Bureau judiciaire antiterroriste. Il est maintenant détenu en vertu d’un ordre de détention de cinq jours, susceptible d’être renouvelé. Aucune raison n’a été donnée pour son arrestation et aucune charge n’est connue. Bien qu’il ait le droit d’être accompagné par des avocats lors des interrogatoires, en vertu de la loi tunisienne, ces droits lui ont été refusés. Vendredi 9 septembre, le Comité national pour la libération de Ghassan Ben Khalifa organisera une marche à 17 heures à Tunis, du Syndicat national des journalistes à la rue Habib Bourguiba, pour demander sa libération et l’abandon de toutes les charges retenues contre lui.

 

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Des manifestants a de nouveau marché dans le centre de la capitale chilienne, Santiago, mercredi. Des barricades ont été érigées et des conteneurs brûlés. Les Carabineros sont intervenus notamment à l’aide de canon à eau. Des groupes de manifestants portant des combinaisons blanches ont lancé des cocktails Molotov et divers projectiles, tandis que la circulation était coupée dans l’Alameda. Une organisation étudiante avait appelé mardi à une autre marche dans les environs du Palacio de la Moneda, qui a également donné lieu à des affrontements. Cette série de marches intervient alors que la population chilienne a rejeté dimanche dernier à une large majorité la proposition de nouvelle Constitution, rédigée en un an par une Convention constituante également mise en place après les manifestations qui ont secoué le pays entre octobre 2019 et mars 2020.

28/12/2020 28 December 2020, Chile, Santiago: Chilean riot police use water cannons to disperse protestors during a demonstration to mark the first anniversary of the death of Mauricio Fredes, 33, who died during a demonstration. Photo: Mauricio Mendez/Agencia Uno/dpa
POLITICA INTERNACIONAL
Mauricio Mendez/Agencia Uno/dpa

 

 

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