Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le festival Fusion a lieu chaque année en été depuis 1997 sur un ancien aérodrome militaire près du lac Müritz dans le Mecklembourg. Il s’étale sur quatre jours et s’accompagne d’événements culturels divers. Après une pause de deux ans en raison de la crise sanitaire, le festival a repris ce jeudi. Plus de 70 000 personnes feront la fête jusqu’à lundi matin. Jeudi, c’était le concert du musicien et activiste Mal Élevé. A l’occasion du prochain anniversaire de la révolution du Rojava, qui fête ses dix ans le 19 juillet, 20.000 drapeaux des YPG et YPJ ont été distribués et agités. Brandir des drapeau YPG ou YPJ (comme des drapeau demandant la libération d’Ocalan ou des drapeaux du PKK) est strictement interdit en Allemagne. De nombreuses procédures judiciaires ont eu lieu pour cette raison.

À l’occasion du 47e anniversaire des événements d’Oglala, qui ont eu lieu le 26 juin 1975 dans la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, de nombreuses initiatives ont été organisées pour rappeler l’histoire de Leonard Peltier et demander sa libération. Il y a eu des meetings et des rassemblements dans plusieurs villes d’Italie, d’Allemagne, de Suisse, et de France. Un rassemblement a eu ainsi eu lieu sur la place de la cathédrale à Milan le 28 juin en fin d’après-midi.

En 1977, Léonard Peltier a écopé de deux peines de prison à perpétuité pour la fusillade dans laquelle deux policiers, qui s’étaient introduits illégalement dans la réserve de Pine Ridge, où se trouvait le campement du Mouvement Indien Américain, avaient été tués. Aucune preuve formelle de la culpabilité du militant amérindien n’a jamais pu être établie, à l’inverse, il a été établi qu’il avait été reconnu coupable sur base de fausses preuves et de témoignages recueillis sous la contrainte dans le cadre de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO contre le Mouvement Indien Américain.

L’Organisation combattante anarcho-communiste (Боевая Организация Анархо-Коммунистов, БОАК) a revendiqué le sabotage de la ligne ferroviaire menant à l’unité militaire 55443 à Barsovo (51e arsenal de la Direction principale des missiles et de l’artillerie du ministère russe de la Défense), près de Kirzhach, dans l’oblast de Vladimir. Les 34 écrous (17 de chaque côté) qui maintiennent le rail et les 4 écrous de fixation d’éclisses ont été dévissés, le rail a été déplacé (un fil ayant été posé au cas où un signal serait transmis le long du rail à travers le courant, pour détecter une disjonction des rails).

À Belgorod et à Perm, dans la nuit du 24 juin, des bureaux d’enrôlement militaire ont été attaqués. A Belgorod, le feu a pris au rez-de-chaussée. Un inconnu a brisé une fenêtre au rez-de-chaussée du bâtiment et a jeté deux Molotovs à l’intérieur. Le bureau est parti en fumée. A Perm (Oural), des inconnus ont tenté de mettre le feu au bureau d’enrôlement militaire. Quatre molotovs ont été lancé sur le bureau d’enrôlement militaire mais l’incendie n’a pas pris. A Nijni Novgorod (région de la Volga) le 11 juin, la voiture de Natalia Abiyeva, a été incendiée. Abiyeva est l’organisatrice du fonds de soutien à l’armée de Poutine, ardente partisane du régime actuel et belliciste.L’action a été revendiquée par la Cellule Révolutionnaire de la région de la Volga (Революционная ячейка Поволжья). Le 8 juin à Vladivostok, deux hommes ont jeté un cocktail Molotov contre le bureau local de recrutement militaire.

Pour suivre la guérilla révolutionnaire en Russie: voir ici

Dossier(s): Reste de l'Europe

Une bombe, qui avait été apportée à un tribunal de Patna comme preuve, a explosé à l’intérieur du tribunal vendredi, blessant trois policiers. L’incident s’est produit lorsqu’un sous-inspecteur a apporté, comme preuve contre les accusés. deux bombes au tribunal dans une boîte qui a ensuite été placée sur la table de l’assistant du procureur lorsqu’elle a explosé. Le sous-inspecteur et deux autres membres du poste de police d’Agam Kuan ont été blessés dans cet incident car ils se trouvaient à proximité. L’impact de l’explosion a été tel que de nombreux fonctionnaires et avocats présents dans le tribunal ont perdu l’ouïe pendant quelques minutes. Le juge était également présent dans le tribunal mais a réussi à regagner sa chambre en toute sécurité. L’unité de déminage a déclaré qu’elle ne serait pas en mesure de désamorcer la bombe et que seule une équipe antiterroriste pourrait le faire. En conséquence, la deuxième bombe est restée dans la salle pendant deux heures.

Dossier(s): Inde-Népal

Le président turc Erdogan a de nouveau menacé de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan, moins de quarante-huit heures après l’accord entre les trois pays (voir notre article d’hier). S’adressant à la presse en clôture du sommet de l’Alliance atlantique, le président turc  a posé ses conditions. « S’ils remplissent leur devoir, nous soumettrons [l’accord] au parlement » en vue de son adoption. « S’ils ne le font pas, il est hors de question pour nous de l’envoyer au parlement… ». Erdogan a évoqué une « promesse faite par la Suède » concernant l’extradition de « 73 terroristes ». « Ils les renverront, ils l’ont promis. Cela figure dans des documents écrits. Ils tiendront leur promesse ».

Dès le lendemain, Ankara avait déjà réclamé son dû, exigeant de la Suède et de la Finlande l’extradition de 33 membres présumés du PKK ou du mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gülen, qu’Erdogan accuse d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016. « Toutes ces affaires ont été déjà résolues en Finlande », avait commenté le président finlandais, Sauli Niinistö. Le ministère finlandais de la Justice a de son côté précisé n’avoir « pas reçu de nouvelles demandes d’extraditions de la Turquie ces derniers jours ». La Première ministre suédoise Magdalena Andersson a pour sa part promis mercredi « de coopérer plus étroitement avec la Turquie concernant les listes des [membres présumés du] du PKK … Mais nous continuerons bien sûr de respecter la loi suédoise et le droit international ».

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Huit manifestants ont été tués jeudi à Khartoum où des dizaines de milliers de Soudanais ont défilé au cri de « le peuple veut la chute du général [putschiste] Abdel Fattah al-Burhane ». Si chaque semaine les Soudanais manifestent pour réclamer que le pouvoir soit rendu aux civils, jeudi est la journée la plus meurtrière depuis des mois et l’une de celle qui a le plus mobilisé. Parmi les huit manifestants tués par les forces de sécurité, six au moins – dont un mineur – ont été tués par balles, ont rapporté des médecins, dénonçant aussi des tirs de grenades lacrymogènes à l’intérieur d’hôpitaux. Outre Khartoum et ses banlieues, des manifestants ont aussi manifesté à Wad Madani (sud), au Darfour (ouest) et dans plusieurs villes de l’Est côtier.

Dès mercredi soir, alors que de petits cortèges appelaient ici et là les Soudanais à défiler, un jeune manifestant avait été tué d’une balle dans la poitrine à Khartoum. Depuis le coup d’Etat du 25 octobre 2021, 111 manifestants ont été tués et des milliers d’autres blessés par les forces de l’ordre. Le 30 juin est une journée symbolique qui marque l’anniversaire du coup d’Etat qui a porté le dictateur Omar el-Béchir au pouvoir en 1989. C’est par ailleurs en juin 2019 qu’ont eu lieu des rassemblements monstres ayant poussé les généraux à intégrer les civils au pouvoir après avoir écarté Béchir. Comme à chaque appel à manifester, internet et le téléphone ont été inaccessibles toute la journée avant d’être de nouveau rétablis en partie en soirée alors que certains cortèges s’éparpillaient, tandis que les grands axes étaient quadrillés par les forces de sécurité.

Dossier(s): Afrique

Depuis plusieurs mois, de nombreux Ghanéens manifestent contre la hausse croissante des prix alimentaires et des carburants, mettant sous pression le président Nana Akufo-Addo. L’inflation a atteint plus de 27% ce mois, soit son niveau le plus haut depuis près de deux décennies dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. La police ghanéenne a arrêté mardi 29 personnes après avoir dispersé à coups de gaz lacrymogène une manifestation contre la vie chère. Depuis le matin, les manifestants défilaient dans les rues de la capitale. En milieu d’après-midi, une centaine de manifestants ont tenté de dévier l’itinéraire officiel de la manifestation. Ils ont été stoppés par un barrage de dizaines de policiers, sur lesquels ils ont lancé des projectiles. Après l’arrivée de renforts vers 16h30, les policiers ont alors tenté de disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogène, causant la panique. Des gens ont fui, des commerces ont fermé et les autorités ont lancé une vague d’arrestations.

 

Dossier(s): Afrique

La Turquie a fini par lever son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande au sommet de l’OTAN à Madrid. Elle obtenu des deux pays candidats l’engagement de ne fournir aucun soutien aux kurdes syriens, de « rejeter et de condamner le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations dans les termes les plus forts » et de « condamner sans ambiguité toutes les organisations terroristes commettant des attaques » sur le sol turc. En outre, la Suède et la Finlande ont confirmé considérer le PKK comme une organisation terroriste et pris l’engagement de mener « la lutte contre le terrorisme avec détermination et résolution, conformément aux dispositions des documents et politiques de l’Otan » en prenant « toutes les mesures nécessaires pour renforcer la législation nationale en ce sens ».

Stockholm et Helsinki pays ont également accepté de renforcer leur coopération avec Ankara en matière de lutte contre le « terrorisme », via un « mécanisme structuré à tous les niveaux », y compris entre « les services de sécurité et les services de renseignement », et d’enquêter sur « toute activité de financement et de recrutement du PKK et de toutes les autres organisations terroristes ». Selon l’accord, la « Finlande et la Suède traiteront les demandes d’expulsion ou d’extradition de personnes soupçonnées de terrorisme de manière rapide et approfondie, en tenant compte des informations, preuves et renseignements fournis » par Ankara et « établiront les cadres juridiques bilatéraux nécessaires à la coopération en matière de sécurité avec la Turquie, conformément à la Convention européenne sur l’extradition ». Enfin, les restrictions sur les ventes d’armes et d’équipements militaires à la Turquie ont été levées. « La Turquie a obtenu ce qu’elle voulait », a commenté le bureau du président Erdogan après l’annonce de cet accord.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

L’armée israélienne, le service de sécurité intérieure du Shin Bet et la police des frontières ont effectué de nouveaux raids en Cisjordanie dans la nuit de lundi à mardi. Les opérations ont notamment eu lieu dans les villages de Halhul, Doha, Silat al-Khartiya, Adik, Abu Dis et al-Yamun. Une opération a aussi eu lieu à Hébron, où les forces israéliennes ont été la cible de jets de pierres. Au cours d’opérations à Kfar Jaba, les forces israéliennes ont tiré sur des manifestants qui lançaient par des cocktails Molotov. Lors d’une autre opération qui a eu lieu mercredi matin, un mlanifestant Palestinien, Muhammad Maher Amree, a été tué lors d’une protestation contre l’arrestation de deux hommes recherchés à Jénine.

Au total, 13 Palestiniens recherchés ont été arrêtés et remis aux services du Shin Bet. Depuis fin mars, les forces israéliennes mènent des raids quotidiens dans la région, dans le cadre de la vaste opération « Briser la vague » décidée par le gouvernement à la suite d’une série d’attaques réalisées par des Palestiniens qui ont coûté la vie à 19 Israéliens en mars et avril derniers.

Dossier(s): Monde arabe et Iran

« La Turquie lancera de nouvelles opérations militaires à la frontière syrienne dès que les préparatifs seront achevés », a annoncé le Président turc, Recep Erdogan, à l’issue de la réunion du cabinet présidée lundi dans la capitale Ankara. Depuis mai, les dirigeants turcs ont déjà annoncé une nouvelle attaque de grande envergure le long de la frontière sud. Le plan consiste à créer une « zone de sécurité » de 30 kilomètres de profondeur dans les parties du nord de la Syrie que la Turquie et ses alliés djihadistes n’ont pas encore réussi à occuper. La cible principale des opérations nécessaires à cet effet serait les villes de Manbij et de Tel Rifat.
Erdoğan a également abordé son véto concernant l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Les 30 États de l’OTAN se réunissent à Madrid à partir d’aujourd’hui, mardi, pour un sommet de plusieurs jours. En marge de ce sommet, il y aura une nouvelle tentative de surmonter le véto turc, motivé par le « soutien » présumé de ces pays au PKK et aux YPG. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, rencontrera la chef du gouvernement suédois, le président finlandais et Erdoğan.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan