Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 3 novembre, le Forum contre la « corporatisation » et la militarisation (FACAM) a organisé une conférence de presse à Delhi pour dénoncer les récentes opérations répressives de l’État indien, notamment Surajkund et Kagaar, marquées par des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et l’usage de lois d’exception. Un message du prisonnier politique Ajith y a été présenté : il accuse l’État de livrer les ressources de l’Inde centrale aux entreprises et salue Basavaraj, dirigeant maoïste récemment tué (voir notre article). Ajith condamne le refus des autorités de restituer les corps des combattants à leurs familles et dénonce des rumeurs selon lesquelles Basavaraj aurait voulu se rendre, affirmant au contraire qu’il est mort en combattant.

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Le ministère public de Rondônia a lancé l’opération « Godos » contre la Ligue des paysans pauvres (LCP). L’opération, présentée comme l’une des plus importantes de la région, mobilise 500 policiers civils et militaires. Elle a déjà conduit à l’arrestation de 20 personnes, au meurtre d’un paysan dans la zone Tiago Campin dos Santos, et 50 autres personnes sont recherchées. Parmi les détenus figure l’avocate populaire Lenir Correia, de l’Association brésilienne des avocats du peuple (ABRAPO), connue pour sa défense des paysans.

Au moins six personnes présentées comme des membres du CPI (maoïste) auraient été tuées mi-novembre lors d’un échange de tirs avec les forces de sécurité dans le district de Bijapur. L’opération a été lancée après des informations signalant la présence de maoïstes dans le parc national de Bijapur. Les forces auraient alors affronté un groupe armé, faisant plusieurs blessés côté maoïste. Six corps ont été retrouvés, ainsi que des armes et des explosifs. Bijapur est considéré par les autorités comme l’un des principaux foyers d’activité maoïste du Bastar, dans le sud du Chhattisgarh.

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L’Anarchist Black Cross de New York City vient de publier une nouvelle édition, en anglais, de son « Guide illustré des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre » (disponible en cliquant ici). On y trouve de courtes biographies, des photos et des mises à jour d’adresses concernant des prisonniers issus des mouvements africains-américains, antifascistes, antispécistes ainsi que des luttes autochtones aux États-Unis.

Suite à une action militante contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Ulm début septembre, cinq militants ont été placés en détention provisoire (voir notre article). Outre les accusations d’intrusion et de dégradation de biens, ils sont également accusés d’appartenance à une organisation criminelle. Daniel, Leandra, Vi, Walt et Zo ont été répartis dans différentes prisons du sud-ouest de l’Allemagne et subissent diverses formes de harcèlement. Afin de les soutenir, le Rote Hilfe Stuttgart organise une campagne pour leur écrire et leur distribuer leurs courriers.

Nom des prisonniers : Daniel (iel/aucun pronom, écrire en anglais), Leandra (elle, écrire en anglais/espagnol), Vi (iel/aucun pronom, écrire en allemand/anglais), Walt (iel/aucun pronom, écrire en anglais) et Zo (iel/aucun pronom, écrire en anglais)

Adresse : Rote Hilfe eV · Böblinger Straße 105 · 70199 Stuttgart

Le gouvernement flamand a décidé de supprimer le financement de l’ASBL Labo à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, en contradiction avec son propre décret, qui garantit un soutien aux organisations évaluées positivement. Les experts recommandaient même une hausse de la subvention. Sous la pression d’une campagne de diffamation de l’extrême droite, qui les qualifie d’« extrémistes » ou de « violents » en raison de leur lien supposé avec Code Rouge (voir notre article). Ce cas n’est pas isolé, Headquarters of the Movement, Vredesactie, Vrede vzw et DeWereldMorgen voient aussi leurs moyens amputés. L’ASBL a annoncé saisir le Conseil d’État pour faire annuler cette décision.

Des heurts ont éclaté mardi 11 novembre à Kolwezi après la mort du Dr Dibu Nawej Emmanuel dans un cachot de la police. Plusieurs centaines de médecins, rassemblés à l’hôpital Mwangeji, ont tenté de marcher vers le gouvernorat, mais ont été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes. De nombreux praticiens du Lualaba ont quitté leurs postes en signe de solidarité. Le Conseil provincial de l’Ordre des médecins a exprimé son indignation et, avec les syndicats SYNAMED et SYMECO, demande une enquête indépendante pour éclaircir les circonstances de ce décès.

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Le tribunal régional de première instance de la 7e chambre de Bayugan City a rejeté une requête urgente de permission de sortie déposée par la prisonnière politique et organisatrice paysanne Virgie Valdez, qui demandait une permission temporaire pour assister à l’enterrement de sa mère le 13 novembre dernier. La décision du tribunal a invoqué des « préoccupations sécuritaires extrêmement élevées et non atténuables ». Cette décision a été soutenue par le Bureau de gestion des prisons (BJMP) qui a indiqué que Mme Valdez est « actuellement classée comme détenue à haut risque » en raison de son prétendu « ancien statut de membre haut placée de la Nouvelle Armée populaire (NPA) ».

À la suite des commissions disciplinaires visant plusieurs personnes — dont quatre syndicalistes de la FSE — pour leur mobilisation contre l’organisation d’extrême droite l’UNI (voir notre article), deux d’entre elles ont écopé d’une exclusion d’un an avec sursis. Face à cette répression, un rassemblement est organisé ce lundi 17 novembre à 12h, devant le bâtiment de la présidence de l’université de Strasbourg, pour exiger l’abandon de ces sanctions.

Le vendredi 7 novembre à Beyrouth, le dirigeant de gauche bahreïni Ibrahim Sharif a participé à la 34e session de la Conférence nationale arabe avec la participation de plus de 250 personnalités arabes dont le communiste libanais Georges Abdallah ou encore la dirigeante du FPLP et féministe palestinienne Mariam Abu Daqqa. Dès son retour et son arrivée à l’aéroport de Manama, il a été arrêté sous prétexte de diffuser de « fausses informations via les réseaux sociaux et de tenir des propos offensants à l’égard des pays arabes frères et de leurs dirigeants ». Aujourd’hui, il est détenu depuis une semaine dans l’attente d’une enquête. Déjà en 2011, il avait été arrêté et placé en détention pour son rôle présumé dans le soulèvement populaire qui avait embrassé Bahreïn puis libéré en juin 2015 suite à une campagne internationale de soutien. Par ailleurs, il a été secrétaire général de la National Democratic Action Society (Wa’ad), un parti laïque de gauche dissous par un tribunal bahreïni en mai 2017.