Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police de l’état du Telangana a arrêté 20 membres du Parti communiste indien (maoïste) interdit, dont un membre du comité de division et cinq membres du comité de zone, lors de contrôles de véhicules, de fouilles et de patrouilles dans le district de Mulugu les 16 et le 17 mai. Ces arrestations font suite et sont en partie la conséquence de la grande opération anti-maoïste  lancée dans la région frontière Chhattisgarh-Telangana (voir notre article). Pour échapper aux ratissages, des groupes maoïstes, auparavant basés à Karrigutta, se sont dispersés dans divers endroits du district. Plusieurs des naxalites arrêtés étaient recherchés pour plusieurs affaires, dont des embuscades meurtrières contre des policiers et des paramilitaires de la CRPF. La police a saisi une cache d’armes, dont trois fusils INSAS de 5,56 mm, quatre fusils SLR de 7,62 mm, un fusil 303, quatre fusils de 8 mm, deux grenades et des munitions.

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Des dizaines de manifestants antifascistes se sont rassemblés ce samedi 17 mai à Bristol pour une contre-manifestation en opposition à une marche d' »expulsions massives » organisée par le Parti de l’indépendance du Royaume-Uni. Le parti avait, sur les médias sociaux, exhorté les gens à se joindre à la marche. Les organisateurs de la contre-manifestation de Bristol « Against Hate » ont déclaré : « Les racistes d’extrême droite n’ont pas appris leur leçon ». Ils ont également déclaré : « Il est temps pour nous de nous présenter à nouveau et de montrer que le racisme n’est pas le bienvenu dans nos rues ». Quatre personnes ont été arrêtées pendant les manifestations. 167 officiers ont été déployés, y compris des unités spécialisées avec des drones, des chiens, des chevaux et des équipes cyclistes.

Alors que plus de 2 600 policiers et gendarmes continuent à quadriller la Kanaky (voir notre article), un premier bilan de la répression peut être dressé un an après le soulèvement. Selon les chiffres officiels, plus 3 700 interpellations ont été recensées entre mai 2024 et décembre 2024. L’Observatoire international des prisons, OIP, a dressé le bilan judiciaire fin avril 2025 : 502 défèrements, 650 convocations différées devant la justice, 243 incarcérations, 520 mesures alternatives et 600 classes sans suite. Plusieurs figures du mouvement indépendantiste sont arrêtées, dont Christian Tein, porte-parole de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain). Il est incarcéré sur l’Hexagone, au centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin) depuis juin 2024, tout comme plusieurs de ses proches, accusés d’avoir organisé ou soutenu les émeutes.  Le mardi 8 avril 2025, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Christian Tein qui contestait son placement en détention provisoire en métropole (voir notre article). Enfin, depuis mai 2024, dix-sept arrêtés successifs ont été pris pour interdire les rassemblements.

Pour sa 29e édition, la Brussels Pride a rassemblé ce samedi environ 70.000 personnes selon la police, 220.000 selon Visit Brussels. Un char de la N-VA a été bloqué à la hauteur de la place de la Monnaie, il a été bombardé de bouteilles et aspergé de peinture. La police de Bruxelles-Capitale-Ixelles a extrait une vingtaine de militants du cortège et deux personnes ont été interpellées pour trouble à l’ordre public. Les activistes d’un groupe d’action queer ont protesté contre la récupération politique de Pride. Iels estiment que la participation de partis comme le MR et la N-VA à cette manifestation est « une insulte pour les communautés et les personnes qui souffrent directement des discriminations et des violences qu’elles engendrent ». Dans un communiqué, « iels estiment nécessaire de rappeler, que de nos jours, la Pride reste une lutte contre un système toujours oppresseur et pas une fête ».

Musaab Abu Atta est un militant palestinien en détention préventive depuis février 2025 suite à son engagement contre le génocide en cours en Palestine. Réfugié palestinien ayant grandi en Syrie, il est un membre actif de la diaspora palestinienne en Allemagne. Déjà en 2023, il avait été la cible d’une interdiction politique de la part des autorités allemandes de l’immigration.

Cagnotte de soutien : ici

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Ressortissant kurde qui a combattu auprès de la résistance kurde contre Daesh en 2015, Baban Alia a été arrêté le 14 mai dernier dans le canton d’Argovie en Suisse et a été emmené dans un centre de renvoi pour être expulsé vers l’Irak. Baban a été grièvement blessé lors d’affrontements en 2015, en perdant notamment un bras et lui laissant encore de fortes séquelles physiques et psychologiques. En 2016, il demande l’asile en Suisse qui rejette sa demande des années plus tard. Ses amis contestent son extradition en Irak, soulignant les risques encourus pour sa sécurité en tant qu’ancien combattant contre Daesh et pour sa santé. En effet, Baban reçoit actuellement un traitement médical pour ses blessures complexes.

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La police et les agences fédérales ont trouvé un nouveau moyen de contourner les lois limitant l’usage de la reconnaissance faciale : un modèle d’IA qui peut suivre les personnes à l’aide d’attributs tels que la taille du corps, le sexe, la couleur et la coupe de cheveux, les vêtements et les accessoires. L’outil, appelé Track et développé par la société Veritone, est utilisé par 400 clients, dont des services de police d’État et locaux et des universités partout aux États-Unis. Le système est également en pleine expansion au niveau fédéral : les procureurs américains du ministère de la Justice ont commencé à utiliser Track pour les enquêtes criminelles en août dernier.

Ryan Steelberg, PDG de Veritone, explique franco l’origine de Track : « Si nous ne sommes pas autorisés à suivre les visages des gens, comment pouvons-nous contribuer à identifier potentiellement des criminels ou des comportements ou activités malveillants ? » En plus de suivre les individus là où la reconnaissance faciale n’est pas légalement autorisée, explique Steelberg, Track permet de suivre les personnes lorsque les visages sont masqués ou non visibles. C’est le premier exemple d’un système de suivi non biométrique utilisé à grande échelle aux États-Unis.

Le mouvement pro palestinien subit toujours plus de répression, pour la troisième fois, la police de Bruxelles Capital Ixelles (PolBru) a procédé à l’arrestation d’un militant pro-palestinien (nos articles ici et ici). Ce vendredi 16 mai, la police a interdit le rassemblement à la Bourse de Bruxelles. En très grand nombre, les agents ont poussé, bousculé les manifestant.e.s., les forçant à rejoindre la place De Brouckère pour ensuite nasser une partie de la manifestation. On note la présence de la brigade cynophile, la brigade à vélo et une armée casquée qui a rapidement bloqué toute tentative d’expression. Une trentaine de personnes a été isolée, familles et enfants compris. Un militant palestinien a été arrêté ainsi qu’une deuxième personne. Le reste des manifestants a été relâché.

Le Commandement spécial de la vallée des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (VRAEM) et Direction de la lutte contre le terrorisme de la Police nationale péruvienne ont annoncé qu’une opération antiguérilla avait eu lieu le 11 mai près de la ville d’Alto Mantaro, où les forces de l’ordre se sont affrontées aux combattants du Parti communiste militarisé du Pérou (un héritier dudit « Sentier lumineux », dirigée par le « camarade Fernando »). Du matériel explosif et des équipements militaires auraient été saisis après cette confrontation, mais la contre-guérilla ne se prévaut d’aucune perte dans les rangs maoïstes.

Les 12 000 habitants du camp de réfugiés de Maxmur, en Irak, sont pour la plupart des Kurdes qui ont fui la région de Botan au Kurdistan turc en 1994 en raison de la destruction de leurs villages par l’armée turque, ainsi que leurs descendants. Le statut de réfugié des résidents du camp n’a pas été renouvelé par le gouvernement irakien depuis deux ans, ce qui prive les habitants de leur liberté de mouvement, les obligeant à être arrêtés aux points de contrôle et à rencontrer des obstacles dans leur vie quotidienne. Un nouveau tour de vis a été opéré à la suite des récents pourparlers irako-turcs. Depuis le 10 avril, en effet, les forces de sécurité irakiennes stationnées à un point de contrôle empêchent l’entrée de nourriture, de médicaments et d’autres produits de première nécessité dans le camp.

Une délégation du Conseil populaire de Maxmur s’est rendue à Bagdad le 14 mai et a rencontré le ministère irakien de la Justice pour discuter de la situation des résidents du camp et pour appeler à la levée de l’embargo. Les membres de la délégation ont été arrêtés mercredi à leur retour de Bagdad. Les habitants du camp ont organisé une marche de protestation jeudi, exigeant la libération immédiate des détenus et la levée de l’embargo.