Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le Dr Issam Hijjawi Bassalat et des prisonniers républicains irlandais ont entamé une grève de la faim le 16 septembre pour protester contre l’isolement du Dr Hijjawi Bassalat par les autorités pénitentiaires (voir notre article). Plus de 50 prisonniers ont rejoint cette grève dont 20 détenus à la prison de Maghaberry à Co Antrim et 21 détenus à la prison de Portlaoise. Par ailleurs, 3 prisonnières républicaines, Mandy Duffy, Sharon Jordan et Christine Connor, actuellement détenues au Hydebank Wood College et à la prison pour femmes, ont rejoint la grève hier.

Sharon Rafferty, Mandy Duffy et Christine Connor

Sharon Rafferty, Mandy Duffy et Christine Connor

Suite à la pression d’organisations sionistes et de leurs avocats, Zoom a décidé de censurer un webinaire de Leila Khaled prévu à l’Université d’État de San Francisco. L’événement a également subi des restrictions de la part de Facebook. Mercredi, l’événement a eu lieu via YouTube mais, peu après le début, la société a coupé le canal vidéo, le remplaçant par un avis disant : « Cette vidéo a été supprimée, parce que qu’elle violait les conditions d’utilisation de YouTube. » Leila Khaled devait prendre la parole en compagnie du dirigeant militaire anti-apartheid sud-africain Ronnie Kasrils, d’activistes américains et d’anciens prisonniers politiques comme Sekou Odinga et Laura Whitehorn, ainsi que de la professeure Rula Abu Dahou, directrice de l’institut des études féminines à l’Université de Birzeit, en Cisjordanie occupée.

Zoom fait régulièrement l’objet de critiques pour son manque de sécurité et ses collaborations avec les différents gouvernements et forces de répression du monde entier (voir notre article). Nous conseillons l’utilisation de Jitsi qui constitue une alternative sécurisée et permet de se prémunir contre l’espionnage policier. Pour nos conseils sur l’utilisation de Jitsi (alternative sécurisée à Zoom): ici.

La députée palestinienne et icône de la résistance, Leila Khaled

La députée palestinienne et icône de la résistance, Leila Khaled

La répression judiciaire des manifestant·es continue en France. Deux affaires récentes illustre ce phénomène.

Le 4 juin dernier à Lille, lors d’une des manifestations contre les crimes et les violences policières qui ont suivi la mort de George Floyd, un policier s’est brûlé la main en ramassant un fumigène, ce qui lui vaut un jour d’interruption temporaire de travail (ITT). Un manifestant accusé d’avoir allumé ce fumigène a été arrêté et poursuivi pour violence sur agent. Passé en comparution immédiate, il est mis immédiatement en prison et écope  d’une lourde peine : 10 mois de prison. Le procès en appel s’est déroulé le lundi 21 septembre à 14h au tribunal de Douai. Les avocats du Collectif lillois d’autodéfense juridique (CLAJ) y ont obtenu la relaxe du manifestant.

En février 2019, un Gilet Jaune du Mans était braqué à très courte distance par le canon d’un LBD. Il avait baissé « d’un geste rapide » cette arme pointée vers lui. Le tribunal a estimé ce mercredi qu’il s’agissait d’un « geste violent » et l’a condamné. Le Gilet Jaune a écopé de 6 mois de prison avec sursis et d’un somme de 250 euros à verser au policier qui le braquait. De son côté, le militant a été violenté par les policiers au moment de son arrestation. Plus d’infos ici.

LBD contre gilets jaunes

Le sixième procès de « Bâle sans-nazi » a eu lieu le lundi 21 septembre. Comme pour les premiers procès, une militante était accusée de trouble à l’ordre public et de participation à une manifestation non autorisée, et de « participation passive à la violence et à la menace ». Elle a été condamnée à huit mois de prison (sans probation). Environ 100 personnes s’étaient réunies en solidarité avec elle. « Basel Nazifrei » avait été organisée en 2018 en réponse à une mobilisation du Partei National Orientierter Schweizer (PNOS), une organisation d’extrême-droite. Plus de 2000 manifestant·es y avaient participé et plusieurs affrontements avaient éclatés entre antifascistes et nationalistes, ainsi qu’avec la police (voir notre article). Plus de 60 personnes ont été poursuivies dans le cadre de cette affaire (voir notre article).

Un militant antifasciste condamné à huit mois de prison dans l'affaire "Basel Nazifrei"

Un militant antifasciste condamné à huit mois de prison dans l’affaire « Basel Nazifrei »

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Le 16 mai 2020, une centaine de soignant·es formaient une haie de déshonneur pour protester contre la 1ère ministre, Sophie Wilmes alors que celle-ci effectuait une visite de l’hôpital Saint-Pierre (voir notre article). Suite à cette action, des participant·e·s auraient reçu des menaces de licenciements ainsi que de non reconduction de contrat. Un médecin urgentiste a d’ores et déjà vu son contrat non-reconduit. Plus d’infos ici.

Les soignant·es forment une haie de déshonneur pour accueillir Sophie Wilmes

Jeudi 3 septembre, Gavin McKenna, membre du Sinn Féin Poblachtach, a été arrêté par des membres lourdement armés du RUC/PSNI (la police d’Irlande du Nord) alors qu’il se rendait au travail. Sa maison a également été soumise à un raid brutal des forces de la Couronne. Le lendemain, il a été accusé d’avoir coordonné un « attentat » au cocktail Molotov contre la police. Il s’est vu refuser la libération sous caution et a été renvoyé à la prison de Maghaberry avec trois autres personnes. Gavin McKenna a été détenu à l’isolement à Maghaberry pendant 14 jours avant d’être transféré non pas dans l’aile républicaine de Roe, mais à Bann House, qui abrite des prisonniers loyalistes et non politiques. Il a été fouillé à nu et agressé par des gardiens de prison.

Ses seuls contacts avec l’extérieur ont été deux appels téléphoniques et un appel Zoom en 14 jours, dont l’un a pris fin au bout de quelques minutes. Il a demandé à voir le médecin car il souffre d’un ulcère d’estomac pour lequel il prend des médicaments. Sa demande a été rejetée et il s’est également vu refuser des médicaments, ce qui a entraîné de graves vomissements chaque nuit.

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

La semaine dernière, 7 personnes ont été arrêtées à Toulouse pour des tags et affiches et elles ont été condamnées en comparution immédiate à 2 mois de prison ferme (voir notre article). Une soirée est organisée vendredi 25 septembre à L’Obs à 18H (87 rue du 10 avril) pour organiser la solidarité et débattre du contexte politique actuel. Par ailleurs, la Bibliothèque anarcha-féministe organise un atelier d’écriture aux prisonnier·e·s mercredi 23 septembre durant sa permanence au Chat Noir de 16H à 20H (33 rue Antoine Puget).

Une des affiches collées par les 7 militant·e·s

Un militant d’Act Up Sud-ouest est convoqué le vendredi 25 septembre 2020 au Tribunal Judiciaire suite à un contrôle d’identité aux abords d’un rassemblement interdit en raison de l’état d’urgence sanitaire. Act Up Sud-Ouest appelle à un rassemblement de solidarité le vendredi 25 à 8h30 devant le Tribunal Judiciaire et exige l’arrêt des poursuites contre le militant.

La police a arrêté administrativement mardi vers 18h00, devant le 10 de la rue de la Loi à Bruxelles, 5 activistes du mouvement Extinction Rebellion (XR). Les militants arrêtés avaient déployé une banderole portant le message « Quel est votre plan? » Lundi en fin de journée, la police avait arrêté devant le Palais royal, en marge d’une réunion du Roi avec les préformateurs du gouvernement fédéral, 13 activistes de Youth For Climate et de l’ONG Greenpeace, puis 3 militants de XR.

Après une pause de quelques jours, des milliers de Colombiens ont de nouveau protesté lundi 21 septembre contre les violences policières et contre la politique du gouvernement, onze jours après les manifestations déclenchées par l’assassinat, le 9 septembre, de Javier Ordonez par la police (voir notre article). Syndicalistes et étudiants ont pris la tête de rassemblements et de défiles qui ont abouti à des heurts avec les forces de sécurité dans le centre de Bogota, principal théâtre de ces mouvements de protestation. Des manifestants ont lancé des pierres contre des policiers qui ont riposté avec du gaz lacrymogène et des grenades incapacitantes. Des unités anti-émeutes sont intervenues à Bogota ainsi qu’à Medellin et à Pasto, respectivement dans le nord-ouest et le sud-ouest de la Colombie. Au moins neuf personnes ont été arrêtées pour participation au saccage d’agences bancaires et d’équipements publics. Lors des manifestations consécutives à la mort de Javier Ordonez, des membres des forces de sécurité avaient ouvert le feu, tuant 12 personnes.

La manifestation à Bogota