Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mardi 14 avril, le centre social « Entre-Murs-Entre-Mondes » à Liège affichait une banderole indiquant « Justice pour Adil, la police tue ». Le lendemain, 6 personnes se disant policiers mais sans aucun signe distinctif (sans numéro de matricule, sans uniforme et roulant à bord de différentes voitures banalisées) sont venues devant le centre pour exiger que cette banderole soit enlevée. Ils citaient comme motif, tantôt un affichage calomnieux, tantôt un flagrant délit d’incitation à l’émeute et déclaraient que le commissaire leur avait donné l’ordre de saisir la banderole. Ils n’avaient pourtant aucun papier officiel avec eux. Les policiers ont également demandé qui était le responsable de ce centre social autogéré, qui avait peint la banderole et menacé de prendre les identités des militant·es présent·es. Pour renforcer la pression, certains d’entre eux sont rentrés dans le centre d’à côté et ont longé les murs du jardin sans toutefois tenter d’entrer. Les policiers ont également exigé que la banderole leur soit remise au motif qu’ils auraient reçu l’ordre de la saisir. Devant le refus des militant·es, ils sont finalement partis. Plus d’infos ici.

La banderole de soutien à Adil

Plusieurs témoignages reçus par la Nouvelle Voie Anticoloniale indiquent que certains policiers en civil font des rondes à Bruxelles aux alentours de 20h pour prendre notes des adresses des personnes participant a l’action de soutiens et d’hommage a Adil en criant des slogans solidaires à 20h. Plus d’infos ici.

Un des témoignages reçus par la NVA

Un des témoignages reçus par la NVA

Anthony Smith, inspecteur du travail du département de la Marne et syndicaliste CGT, vient de se voir notifier la suspension immédiate de ses fonctions, à titre conservatoire, dans l’attente de la mise en œuvre d’une possible sanction disciplinaire. Cette mise à pied a été faite suite à une procédure de référé qu’Anthony Smith a intenté visant une structure d’aide à domicile n’ayant pas pris de mesures suffisantes pour préserver la santé et la sécurité de ses employés. Il lui est également reproché d’avoir demandé à l’employeur de cette structure de mettre des masques de protection et d’autres équipements de protection individuelle à disposition des aides à domicile alors même que des salariés de l’association ont été hospitalisés et plusieurs autres  en arrêt pour suspicion de COVID-19.

Hier mardi, la police sud-africaine a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes lors d’affrontements avec des habitants de Cape Town qui exigeaient la livraison des colis alimentaires promis pour la durée du confinement. Une foule en colère a affronté la police, lancé des pierres et érigé des barricades dans les rues avec des pneus en feu. L’Afrique du Sud est actuellement au milieu d’un confinement de cinq semaines pour freiner la propagation du coronavirus qui a jusqu’à présent infecté plus de 2.400 personnes. Le président Cyril Ramaphosa a promis de fournir des produits de base tels que de l’eau et des vivres aux Sud-Africains les plus pauvres. De nombreuses personnes, en particulier celles qui travaillent dans l’économie informelle, sont incapables d’exercer leur métier et ont perdu des revenus en raison de l’isolement qui est entré en vigueur le 27 mars.

Les affrontements à Cape Town

Mardi 14 avril, la police française à frapper à la porte d’un appartement marseillais sur la façade duquel était affiché depuis 15 jours une banderole avec le slogan « Macron on t’attend à la sortie ». Elle a demandé que cette banderole soit retirée et a pris la carte d’identité d’un des habitant. Les policiers ont également dit qu’une main courante serait déposée sans préciser par qui.

La banderole affichée sur la façade

La banderole affichée sur la façade

Dimanche 12 avril, le ministère de l’intérieur de la République française a lancé un appel d’offre de 3,5 millions d’euros pour acquérir 651 drones pour surveiller la population. Certains des drones seront même dotés de capteurs thermiques. Divisé en trois lots on y trouve : 1,8 million d’euros pour 565 « micro-drones du quotidien », 1,58 million d’euros pour 66 « drones de capacité nationale » et 175 000 d’euros pour 20 « nano-drones spécialisés ». Début mars, l’état avait commandé pour 3,6 millions d’euros de gaz lacrymogène.

Plus d’infos ici et ici.

Un extrait de l'appel d'offre

Aujourd’hui, l’ELN a refusé la proposition du gouvernement de Ivan Duque de nommer Francisco Galan et Felipe Torres comme médiateurs dont le rôle serait de trouver un moyen de reprendre les négociations de paix. Les deux hommes sont en effet des repentis qui avaient précédemment appartenu à la guérilla. L’ELN estime donc qu’ils ne seront pas neutres.

Felipe Torres, de son vrai nom Carlos Arturo Velandia, est un ancien commandant de l’ELN, membre de celle-ci entre 1972 et 1994. Alors qu’il était membre du commandement central de la guérilla, il a été arrêté et a passé 10 ans en prison. Il condamne maintenant fermement les modes d’actions de l’ELN.
Francisco Galan est l’un des membres fondateurs de l’ELN. Cet ancien membre du commandement central de la guérilla a été arrêté en 1992 et a passé 30 ans en prison. Il ne croit plus que les objectifs politiques de l’ELN puissent être atteints par la lutte armée.

Combattants de l'ELN

 

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