Depuis son transfert à la prison de Frackville et sa sortie du couloir de la mort, Mumia était soumis à des conditions de détention extrêmement pénibles. Outre son placement à l’isolement, il ne pouvait, entre autre, bénéficier que d’une heure de visite par semaine sans contacts physiques, n’avait accès ni à la radio ni à la télévision,… En fin de semaine dernière, la porte-parole des soutiens à l’étranger de Mumia a annoncé, après s’être entretenue avec l’assistant du directeur de la prison, que ce dernier avait enfin rejoint la population générale du pénitencier. Jusqu’alors, les autorités avait conditionné sa sortie d’isolement à la coupe de ses dreadlocks, ce qu’il a toujours refusé.

Mumia Abu Jamal

Mumia Abu Jamal

Cela fait maintenant cinq semaines que Mumia a quitté le couloir de la mort de la prison de Waynesburg et a été transféré à la prison de Frackville. D’abord placé à l’isolement, il devait rapidement rejoindre la population carcérale, selon les dires du directeur du pénitencier. Or, ses nouvelles conditions de détention ne sont que restrictions, interdits et humiliations. Depuis son arrivée à Frackville, faute de nourriture suffisante, Mumia a perdu plus de dix kilos. De plus, il se trouve en isolement total de manière permanente, la lumière de sa cellule reste constamment allumée, ses contacts hebdomadaires avec l’extérieur sont limités à une visite et à un droit d’appels téléphoniques réduit à un quart d’heure cumulé. En outre, Mumia est menotté et enchaîné dès qu’il sort de sa cellule, même pour aller prendre une douche, et il a été privé de tous ses effets personnels, de livres, de radio, de télévision et de machine à écrire. Il semblerait que la fin de ces conditions soit conditionnée par l’obligation de couper ses dreadlocks à la dimension sécuritaire et réglementaire.

Mumia Abu-Jamal a quitté le couloir de la mort de la prison SCI-Greene de Waynesburg et a été transféré à la prison SCI-Mahanoy de Frackville (photo), à 170 km de Philadelphie. Le directeur de la prison de Frackville a confirmé que Mumia Abu-Jamal était bien détenu à l’isolement dans « l’unité de contrôle » de son établissement « jusqu’à ce que l’on s’assure qu’il puisse rejoindre la population carcérale dans quelques jours ».
Nouvelle adresse de correspondance :
Mumia Abu-Jamal
#AM 8335
SCI Mahanoy
301 Morea Road
Frackville, PA 17932

USA: Mumia quitte le couloir de la mort et la prison de Waynesburg

Une soixantaine de personnes ont défilés dans les rues de Londres ce 10 décembre pour demander la libération inconditionelle et immédiate de Mumia Abu Jamal.

La manifestation s’est terminée devant l’ambassade américaine où une autre manifestation ‘System change not Climate change’ se tenait déjà. Si les manifestants étaient heureux d’apprendre que la peine de mort ne serait pas reconduite, un message du MOVE a cependant rappellé que ‘cela ne veut pas dire qu’ils ne veulent pas Mumia mort, la police et les autres forces réactionnaires veillent à ce que ses droits et sa sécurité ne soient pas respectés en prison’.

Manifestation pour Mumia

Manifestation pour Mumia

Ce mercredi, les avocats de Mumia Abu-Jamal, prisonnier dans le couloir de la mort depuis près de trente ans, ont annoncé qu’il ne serait pas exécuté. Au début de l’année, une cour d’appel fédérale avait décidé que sa peine devait être réexaminée en raison de vices de procédures durant son procès pour le meurtre de policier en 1982. La Cour Suprême avait rejeté la demande des procureurs de Philadelphie de recondamner l’ancien Black Panther à la peine de mort. Aujourd’hui, ces derniers ont annoncé qu’ils ne feraient pas appel de cette décision. Mumia est donc condamné à une peine de prison à perpétuité.

Mumia Abu-Jamal

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Mumia Abu-Jamal

En avril dernier, la cour d’appel fédérale de Pennsylvanie avait introduit auprès de la Cour Suprême des Etats-Unis une demande d’annulation de l’arrêt suspendant provisoirement la condamnation à mort de Mumia Abu Jamal dans l’attente d’un nouveau procès. Cet arrêt prononcé par la cour d’appel avait relevé que les instructions données aux jurés lors du procès de Mumia en 1982 étaient anticonstitutionnelles et la cour avait ordonné de nouvelles audiences, tout en suspendant la condamnation à mort. Hier soir, les juges de la Cour Suprême ont refusé d’accéder à la demande d’annulation de l’arrêt faite par le procureur de Philadelphie. Les effets concrets de cette décision restent flous, mais il est évident qu’il s’agit d’une victoire juridique pour l’ancien militant des Blacks Panthers qui se trouve dans le couloir de la mort depuis 28 ans.

Consultez notre dossier consacré à Mumia Abu Jamal

La cour d’appel fédérale de Pennsylvanie a annulé jeudi la condamnation à mort de Mumia Abu Jamal,, sans pour autant que sa culpabilité soit remise en question. Par 2 voix contre 1, la cour d’appel de Philadelphie a refusé la demande de Mumia Abu-Jamal d’un nouveau procès.
La décision de la cour signifie que l’accusation doit se présenter une nouvelle fois devant un jury pour obtenir une condamnation à mort, sinon la peine sera automatiquement commuée en réclusion criminelle à perpétuité.
Les juges ont en effet estimé que lors du procès de 1982, les instructions données aux jurés ont pu leur faire croire qu’ils devaient s’accorder à l’unanimité sur des circonstances atténuantes pouvant épargner au condamné la peine capitale, alors que la procédure est en fait moins restrictive. Cette même cour d’appel avait déjà suspendu sa condamnation à la peine capitale en 2008, entraînant trois ans de procédures de contestation et une intervention de la Cour suprême. La Cour d’appel a ordonné mardi que la condamnation soit réexaminée par un jury. L’Etat de Pennsylvanie doit organiser de nouvelles audiences dans les 180 prochains jours », ordonne la cour d’appel.

La régularité de la condamnation à mort en 1982 de Mumia Abu Jamal a donc été à nouveau examinée mardi par une cour d’appel qui peut décider de rétablir la peine capitale ou bien de convoquer un nouveau jury. Lors d’une audience très technique mardi, la cour d’appel fédérale de Philadelphie (Pennsylvanie, est) a écouté les parties contester ou approuver la suspension de sa condamnation à mort qu’elle avait elle-même prononcée en 2008.

La Pennsylvanie ayant déposé un recours contre cette suspension devant la Cour suprême et obtenu gain de cause devant elle, la cour d’appel de Philadelphie doit décider maintenant si elle maintient ou si elle modifie sa décision. Le fond du dossier porte sur une erreur dans les consignes données au jury dans l’attribution de la peine de mort ou d’une peine de prison à vie qui a pu influencer leur décision à l’époque du procès.

A la sortie de l’audience, selon plusieurs témoins, les soutiens de Mumia Abu Jamal, dont son avocate, ont exprimé leur optimisme. Les différents tribunaux et jusqu’à la Cour suprême ayant refusé de remettre en cause la culpabilité du condamné, la question ne porte que sur la peine capitale ou la perpétuité réelle. Dans un cas comme dans l’autre, c’est la mort en prison pour Mumia. Environ 500 personnes s’étaient rassemblées devant le palais de justice pour demander la libération du condamné.

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