Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le prisonnier politique basque Jakes Esnal est en prison depuis 30 ans et devra encore y rester plus longtemps. Sa deuxième demande de libération conditionnelle étudiée le vendredi 13 mars dernier par le tribunal d’application des peines de Paris a été acceptée, mais le Parquet a fait immédiatement appel, comme il en a l’habitude. Cet appel est suspensif. Cette décision est tombée ce mardi 12 mai. S’ils ont prononcé la libération conditionnelle de l’ancien militant d’ETA, les juges imposaient des modalités très strictes : deux ans de bracelet électronique et dix ans de suivi. Ce qui signifie qu’Esnal aurait été surveillé jusqu’à ses 82 ans, dans le cas où le Parquet n’aurait pas fait appel. Mais le parquet a tout de même fait appel. La première demande de libération conditionnelle présentée par Jakes Esnal avait été refusée en 2016. La seconde devait être étudiée le 28 novembre, mais les juges avaient accepté la demande du parquet de reporter l’audience au 13 mars, le temps que la Commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté (CPMS) étudie le dossier.

Rassemblement pour Jakes Esnal

Plusieurs rassemblements antigouvernementaux se sont tenus hier dans certaines villes irakiennes quelques jours seulement après l’arrivée au pouvoir du gouvernement du Premier ministre Mustafa Kadhemi. Des dizaines de personnes se sont ainsi rassemblées à l’épicentre du mouvement de protestation sur la place Tahrir de Bagdad au cris de « Le peuple veut la chute du régime! ». Les manifestant·es ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité qui utilisaien leur canon à eau ainsi que des gaz lacrymogènes. Les manifestant·es ont réussi à franchir une première barrière érigée par les forces de sécurité sur le pont Al-Jumhuriyah afin de bloquer l’accès à la zone verte de haute sécurité abritant des bureaux gouvernementaux et des ambassades étrangères. À Nasiriyah, un point chaud de protestation plus au sud, des dizaines de manifestants ont fermé des rues avec des pneus en feu et lancé des pierres sur les forces de sécurité, qui ont lancé des gaz lacrymogènes. Le nouveau Premier ministre fait, en effet, partie de la même classe politique vilipendée par le mouvement antigouvernemental qui dure depuis le mois d’octobre. Près de 550 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le début du mouvement (voir notre article).

Manifestants à Bagdad

Irak – 31 manifestant·es tué·es et plusieurs centaines de blessé·es (archive)

Mercredi 6 mai, une technologie de reconnaissance faciale permettant de détecter les personnes portant un masque a été déployée à Paris dans la station Châtelet-Les Halles. Le dispositif va servir à mesurer en temps réel le taux d’adoption de la protection faciale dans cette station centrale durant 3 mois. Châtelet-Les Halles, station géante au cœur du laboratoire d’Intelligence artificielle de la RATP, disposait déjà des 6 premières caméras HD nécessaires pour quantifier les passagers masqués à intervalles réguliers. Le sous-traitant, la start-up DatakaLab, n’a eu qu’à brancher ses six boîtiers dans une salle de contrôle. Ils contiennent un puissant processeur doté d’un algorithme qui analyse en continu le flux vidéo et comptabilise les personnes portant un masque. Ce logiciel détecte différents points du visage en temps réel et l’intelligence artificielle les compare avec un modèle qu’elle connaît qui est sans masque. Cela donne ensuite un score de 0 à 1 sur l’étendue de la couverture du visage. D’ici le mois d’août à six caméras supplémentaires, toujours à Châtelet-Les-Halles. Le logiciel de détection sera aussi bientôt capable de mesurer le respect de la distanciation.

La détection automatique du port du masque testée dans le métro parisien

La détection automatique du port du masque testée dans le métro parisien

Lundi 11 mai en région parisienne ont eu lieu des manifestations toutes réprimées par la police. Une tentative de rassemblement devant le ministère de la santé par des gilets jaunes a eu lieu et a été rapidement empêchée par les forces de l’ordre qui ont reconduit les protagonistes après quelques minutes à une bouche de métro. Place de la République, arrestations et amendes ont été réalisés à l’encontre d’une vingtaine de gilets jaunes également. Enfin, à l’Île Saint Denis, à l’appel de différentes associations, un rassemblement de 300 personnes pour dénoncer les violences policières dans les quartiers populaires a vu se déployer un dispositif policier massif pour ensuite être nassé devant la mairie empêchant la distanciation sociale.

Quatre combattantes maoïstes, dont une cadre dirigeante du PCI (maoïste), ainsi qu’un sous-inspecteur de police ont été tués lors d’une fusillade dans le district de Rajnandgaon, dans le Chhattisgarh vendredi soir. La rencontre a eu lieu vers 22h30 dans la jungle proche du village de Pardhoni. Les forces de sécurité traquaient un groupe de guérilleros et les ont accrochés. Un policier a été tué ainsi que quatre femmes de la guérilla maoïste dont Ashok, membre du comité divisionnaire, et Krishna, membre du comité régional du CPI (maoïste). Les forces de sécurité ont récupéré deux fusils d’assaut (un AK-47 et un SLR) et deux fusils artisanaux. Lundi, un paramilitaire du 170e bataillon de la CRPF a été tué lundi lors d’une fusillade avec des combattants maoïstes dans le district de Bijapur, dans la région de Bastar. La fusillade a eu lieu vers 14 h 15 près des jungles du village d’Uripal.

près du village de Pardhoniprès du village de PardhoniLes armes retrouvées près du village de Pardhoni

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Depuis le 8 mai, un robot à quatre pattes patrouille dans le parc de Bishan-Ang Mo Kio, à Singapour, pour rappeler aux gens les mesures de distance de sécurité. Baptisé Spot, il diffuse un message enregistré rappelant aux visiteurs des parcs d’observer les mesures de distance de sécurité. Il est équipé de caméras, rendues possibles grâce à un système d’analyse vidéo développé par le gouvernement, pour l’aider à estimer le nombre de visiteurs dans les parcs. Les caméras, cependant, ne pourront pas suivre ou reconnaître des individus spécifiques, ni collecter des données personnelles. Spot est déployé dans le cadre d’essai pilote de deux semaines, mené conjointement par NParks et le Smart Nation and Digital Government Group (SNDGG). Si l’essai s’avère concluant, son utilisation sera élargie. Développé à l’origine par la société américaine Boston Dynamics, le robot a déjà utilisé par la police du Massachusetts dans le cadre d’opérations de déminage (voir notre article).

Spot déployé dans le cadre des mesures de confinement à Singapour