Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le samedi 3 février, 5000 personnes ont participé de manière non-violente à la manifestation autorisée « lutte contre la dictature en Turquie ». La police n’a autorisé que peut de temps avant la manifestation avec comme point de ralliement le Claramatte (lieu proche de Claraplatz, point de ralliement officiel) à 13h, et non à 14h. Ce qui a permis de considérer tout rassemblement sur le Claraplatz comme illégal. Toutes les personnes qui s’y rendaient étaient soumises à des contrôles et devaient se laisser prendre en photo. Deux personnes ont été arrêtées sur place. Cet harcèlement policier visait surtout les soutiens solidaires non-kurdes. Tou-te-s celles et ceux qui, aux yeux de la police, n’avaient pas « l’air d’être kurdes » encouraient le risque d’être poursuivi-e-s et arrêté-e-s. Plusieurs manifestant-e-s ont rapporté que des policer-e-s leur ont dit que cette manif n’était « pas pour les « suisses » et que seul-e-s les « kurdes » avaient l’autorisation d’y participer.

Avant même que la manifestation n’ait lieu, des unités de police cagoulées sont entrées dans un appartement du Revolutionärer Aufbau Basel, sans mandat de perquisition. Trois personnes en train de préparer la manifestation ont été provisoirement arrêtées et un calicot a été confisqué. Selon un témoin, la police aurait menacé les personnes présentes que ceux qui participeraient à la manifestation seraient arrêtés. Dès le début de a manifestation, des policier-es- cagoulé-e-s armé-e-s de fusils à balles en caoutchouc se sont dirigé-e-s vers la partie de la manifestation regroupant le plus de « non-kurdes » et ont tenté d’arracher un calicot aux manifestant-e-s. La police s’est heurtée à une résistance unie et s’est finalement retirée. Au final au moins 15 participant-e-s ont été arrêté-e-s. Tou-te-s ont été relâché-e-s depuis.

Manifestation pour Afrin à Bâle

Manifestation pour Afrin à Bâle

C’est à Bruxelles que s’est réunie ce week end l’Assemblée générale de la Constituyente de Exiliados Perseguidos por el Estado colombiano, l’organisation des exilés politiques de Colombie. Parmi les travaux à l’ordre du jour, les efforts fait pour que soit reconnu, à la faveur des accords de paix, le statut de victime aux militants qui ont du fuir la terreur de l’état et les paramilitaires. Les discours inauguraux n’ont pas manqué de rappeler que, depuis l’entrée en application des accords de paix, environ 200 militants politiques et sociaux, ancien guérillero ou syndicalistes, ont été assassinés en Colombie.

L’Assemblée des exilés politiques colombiens

L'Assemblée des exilés politiques colombiens

La police de Palvancha, dans le district de Bhadradri (Telengana) a arrêté Mora Ravi, 35 ans, ce jeudi. Actuel membre du CPI(ML-New Democracy-II) Chandranna Group, l’homme était membre du PCI(maoïste) jusqu’en 2012 avant de s’en distancer. Ayant été informées que Ravi était revenu de Srikalahasti en Andhra Pradesh après y avoir suivi des soins médicaux, les autorités ont effectué une descente à son domicile. Elles l’ont alors interpellé et ont saisi une arme et des munitions. Selon la police, Ravi serait impliqué dans le meurtre du dirigeant du Congrès Venkat Reddy en octobre 2012. Il s’était rendu aux autorités en février 2013 avant de rejoindre le CPI(ML-New Democracy-II) Chandranna Group. Devant la presse à laquelle il le présentait, le commissaire de police Ambar Kishor Jha a déclaré que l’homme était poursuivi dans le cadre de plusieurs affaires.

District de Bhadradri (Telengana)

District de Bhadradri (Telengana)

Jeudi 1er février, plusieurs médias américains ont rapporté qu’Amazon, le géant de la grande distribution, avait déposé deux brevets portant sur un bracelet qui permettrait de surveiller au plus près l’activité des employés ainsi que leurs temps de pause. Toutefois, il n’est pas encore certain que l’entreprise prévoie de l’utiliser, même si elle est connue pour appliquer des méthodes de management au particulièrement odieuses.

Pour rentrer dans le détail, l’appareil est capable de vérifier la position des mains des employés quand ils sont au travail dans les entrepôts d’Amazon. Il peut par exemple se mettre à vibrer si l’employé n’a pas les mains au bon endroit, s’il attrape le mauvais colis ou simplement s’il n’est pas actif. Par ailleurs, il permet aussi de surveiller la durée des pauses prises par les employés sur une journée de travail.

Un dépôt d’Amazon

Hülya Emeç, journaliste kurde, est en détention depuis le 15 janvier 2018, retenue à l’aéroport de Zürich. Reporter de l’agence de presse Dicle (DIHA) qui a été fermée en 2016, elle est sous procès en Turquie depuis 2009 pour appartenance à une organisation terroriste. Le 9 octobre 2017, la décision d’une peine de prison de 7 ans et 6 mois a été approuvée. Avant cela, la reporter travaillait pour l’agence de presse Firat (ANF) et la chaîne de télévision Van TV. Les autres procès ouverts par les tribunaux turcs dus aux différents articles écrits par Hülya sont actuellement en cours.

Après que le tribunal ait décidé de détenir Hülya Emeç, elle s’est vue contrainte pour sa sécurité de fuir la Turquie dans des conditions difficiles, pour aller au Pérou puis au Brésil. Elle a ensuite acheté un billet pour la Turquie, avec escale en Suisse à l’aéroport de Zürich, sans visa. Durant cette escale, la police zurichoise, ayant appris que Hülya avait l’intention d’immigrer en Suisse, a cherché à la renvoyer en Turquie. Elle a donc été mise en garde en vue, où elle a ouvertement informé la police de son intention de demander asile. Cela fait une semaine que Hülya est en détention, privée de son téléphone, et elle n’a pas le droit d’entrer en contact avec des personnes à l’extérieur, même ses avocats.

Hülya Emeç

Des militants tunisiens sont intervenus lors du bain de foule du président français en visite d’État en Tunisie, jeudi 1 février, pour exiger la libération de Georges Abdallah. Cette interpellation, dont la vidéo a amplement circulé sur le net, n’a été qu’un moment de la mobilisation du comité tunisien pour la libération de Georges Abdallah.

Le premier février à Tunis

Le premier février à Tunis

Les forces de sécurité ont arrêté le chef du mouvement armé communiste après que le président Duterte ait ordonné de rechercher plus activement tous les membres haut placés du parti communiste suite à l’échec des négociations entre les deux parties. Rafael Baylosis et un de ses camarades parvenaient à échapper aux offensives de l’armée et des agents des renseignements qui étaient à leurs trousses depuis plusieurs semaine, mais ils ont été capturés ce mercredi. Selon les autorités, Baylosis serait le secrétaire de la NPA. En août 2016, Baylosis fait partie de ces 18 dirigeants maoïstes libérés sous caution afin de pouvoir prendre part aux négociations avec le gouvernement. Il est poursuivi et accusé de meurtre dans le cadre de la même affaire que les deux autres dirigeants ré-arrêtés la semaine dernière (cf notre article). Tout comme pour ses deux camarades, de nombreuses voies s’élèvent pour protester contre cette arrestation qualifiée d’illégale et arbitraire par les militants pour les droits humains et la société civile.

Rafael Baylosis

Rafael Baylosis

Un policier a été grièvement blessé par des tirs de la guérilla maoïste dans le district de Bijapur (Chhattisgarh) ce samedi après-midi. Selon les autorités, l’attaque de représailles menée par la police aurait blessé, voire tué, plusieurs guérilleros. Une brigade composite incluant des hommes de la Special Task Force, de la District Reserve Guard et de la police locale menait une patrouilles lorsque les maoïstes ont ouvert le feu. « Après la fusillade, la police a lancé une attaque de représailles. L’échange de tirs a duré une demi heure avant que les guérilleros ne battent en retraite » ont affirmé les autorités, ajoutant qu’il était possible que des maoïstes aient été tués.

Paramilitaires de la DRG

Une offensive militaire a eu lieu lundi dans le secteur du fleuve San Juan, dans le département du Choco (nord-ouest), frontalier du Panama. Trois guérilleros de l’ELN ont été tués et six autres blessés en Colombie lors du bombardement par l’armée d’un campement de cette guérilla. Des communautés indigènes de la zone ont dénoncé mardi, par la voix de l’Organisation nationale indigène de Colombie (Onic), les dégâts causés par cette offensive. L’Onic a affirmé qu’une mineure avait été blessée dans le bombardement.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

La police iranienne a arrêté 29 femmes (chiffre officiel) à Téhéran pour avoir enlevé leur voile en public pour protester contre son port obligatoire depuis la révolution islamique de 1979. Ces derniers jours, les réseaux sociaux ont publié des photos apparemment prises à Téhéran mais aussi dans d’autres villes de femmes tête nue dans la rue, leur voile pendu au bout d’une perche en signe de défi. Ces actions de contestation contre le port obligatoire du voile ont suivi l’exemple d’une Iranienne arrêtée fin décembre après être montée tête nue sur une armoire électrique dans une artère animée de Téhéran en arborant son voile au bout d’une perche. La jeune femme a été emprisonnées un mois. La justice avait fixé à près de 90.000 euros la caution pour la libération d’une autre contestatrice arrêtée cette semaine.

La pionnière du mouvement

La pionnière du mouvement