Ce week-end, la grande majorité des militants pro-palestiniens participant à la mission ‘Bienvenue en Palestine’ ont été empêché de monter à bord des avions qui devaient les emmener à Tel-Aviv, passage obligé pour se rendre à Bethléem. Au départ de divers aéroports européens, les quelques 1500 militants souhaitaient se rendre dans les territoires palestiniens pour y inaugurer une école internationale. Malgré les opérations de répression des autorités européennes, et l’interdiction d’Israël, quelques militants ont atterri à Tel-Aviv hier dans la journée. Quelques 650 policiers, la plupart en civil, les ont accueilli à l’aéroport. Neuf passagers au moins ont été ‘retenus pour interrogatoire’. Six d’entre eux – quatre Françaises, un Portugais et un Canadien – sont en instance d’expulsion tandis que trois autres ont été autorisés à poursuivre leur voyage. Selon les organisateurs palestiniens de l’opération, les autorités israéliennes auraient mis en place une nouvelle procédure exigeant des passagers qu’ils signent ‘une déclaration par laquelle ils s’engagent à ne pas avoir de contact et à ne pas coopérer avec des membres d’organisations pro-palestiniennes’.

EDIT: Selon les dernières informations, ce serait une quarantaine de militants Français qui seraient finalement parvenus jusqu’à Tel-Aviv. Tous sont actuellement emprisonnés à Givon, à proximité de Tel-Aviv.

Plusieurs dizaines de militants pro-palestiniens étaient arrivés dès 5 heures au terminal 1 de Roissy-CDG, souhaitaient embarquer, pour certains, à bord de vols Lufthansa et Swiss à destination de Tel Aviv, afin de se rendre à Bethléem dans le cadre de l’opération « Bienvenue en Palestine ». Ils ont été refoulés avant leur embarquement, conformément à une demande en ce sens faite par les autorités israéliennes. « Aujourd’hui, le check-point est à Paris! », ont scandé les manifestants, encadrés par plusieurs dizaines de CRS, avant de se diriger vers le comptoir de la compagnie Lufthansa pour demander une « attestation écrite officielle » leur expliquant les raisons de leur interdiction de vol.

Au moins 60 Belges et près de 40 Français munis d’un ticket d’embarquement valable n’ont pas pu monter à bord des avions pour Tel Aviv dimanche matin à Bruxelles. Dans le hall des départs de Brussels Airport, quelque 150 personnes ont manifesté aux comptoirs de Brussels Airlines, Swissair et Lufthansa. Aux alentours de 07h00, une dizaine de manifestants ont bloqué des guichets de Brussels Airlines en s’asseyant au sol. Ils ont été écartés brutalement et au moins deux d’entre eux ont été emmenés par la police.

L’opération « Bienvenue en Palestine », mise en place pour la troisième année consécutive, consiste pour 1.500 militants, dont 100 Belges et de 500 à 600 Français, à se rendre à Bethléem, dans les territoires palestiniens, pour inaugurer une école internationale.

Ce dimanche démarre la seconde édition de ‘Bienvenue en Palestine’, plus d’un millier d’activistes pro-palestiniens voleront vers des aéroports israéliens pour se rendre à Bethleem afin de prendre part à un projet concernant le droit à l’éducation des enfants palestiniens. Le gouvernement israélien ne l’entend pas de cette oreille : en juillet 2011 déjà, il avait fait arrêter plusieurs centaines d’activistes à l’aéroport Ben Gurion de Tel-Aviv avant de les incarcérer puis de les renvoyer dans leurs pays d’origine. Cette fois, des listes noires ont été distribuées aux compagnies aériennes européennes afin qu’elles fassent annuler les billets des personnes qui y figurent. Plusieurs personnes ont déjà été contacté par leur compagnies aériennes, leur expliquant que leurs billets étaient annulés ‘sur ordre du gouvernement israëlien’.

Dans une lettre aux compagnies aériennes, le cabinet de l’immigration et des populations du ministère de l’intérieur écrit, ‘Au vu des déclarations d’activistes radicaux pro-palestiniens qui indiquent leur intention de débarquer par des vols commerciaux afin de perturber la paix et de se confronter aux forces de sécurité à l’aéroport Ben Gurion, il a été décidé de leur interdire l’entrée sur le territoire, en vertu de mon autorité et de la loi d’Israel […] au vu des éléments ci-dessus, je vous demande de ne pas laisser ces personnes sur des vols à destination d’Israël […] le non-respect de ces consignes sera suivi de sanctions à l’encontre des compagnies aériennes fautives’. Des compagnies comme Lufthansa, ont déjà contactés les activistes, leur indiquant que leurs billets seraient remboursés. La police israélienne se prépare à arrêter entre 500 et 1000 activistes ce dimanche, plusieurs centaines d’officiers de police stationneront à l’aéroport, les consignes qui leur ont été données sont claires : ‘la plupart d’entre-eux seront désarmés et ils seront déguisés en civils’.

Palestine/Israël/Europe : la police se prépare à stopper ‘Welcome to Palestine’, encore
Palestine/Israël/Europe : la police se prépare à stopper ‘Welcome to Palestine’, encore

Le nombre d’arrestations illégales de Palestiniens par les Israéliens dans les territoires occupés a augmenté en février: Israël a kidnappé plus de 380 Palestiniens en Cisjordanie, dans le bande de Gaza, Jérusalem Est occupée et les territoires de 1948. Parmi eux 54 enfants et 6 femmes et
6 Palestiniens (dont une femme) qui avaient été libérés aux termes de l’accord d’échange des Prisonniers contre Shalit.

Depuis juin 2007, Israel interdit aux prisonniers de la bande de Gaza détenus en Israël, de recevoir la moindre visite de leurs familles, en violation des lois internationales. Les 443 prisonniers palestiniens venant de la bande de Gaza sont donc totalement isolés du monde extérieur, et ne sont même pas au courant des événements majeurs concernant leurs parents, y compris en cas de décès. Et les familles de la bande de Gaza ne reçoivent aucune information sur leurs proches détenus en Israël. La cour suprême israélienne a rejeté le 9 décembre 2009 deux pourvois d’associations israéliennes et palestiniennes de défense des droits de l’Homme demandant le rétablissement du droit de visites pour ces prisonniers palestiniens. La cour a statué que le droit pour les familles de rendre visite à leurs proches emprisonnés ne rentrait pas “dans la cadre des besoins humanitaires fondamentaux des résidents de la bande de Gaza qu’israel serait obligé de remplir »

Et depuis novembre 2009, à cette punition collective s’en est ajoutée une deuxième : l’interdiction pour ces prisonniers de recevoir de l’argent de leurs familles afin de s’acheter les produits de première nécessité. Une nouvelle réglementation pénitentiaire établit que seuls les prisonniers dont un membre de la famille avait retiré cet argent, en personne, dans une banque israélienne, pouvait bénéficier de l’envoi d’argent ! Clause rigoureusement impossible à remplir pour les familles de Gaza, en raison du blocus instauré par Israël.

Le jeune franco-palestinien figure sur la liste des 550 prisonniers libérables dans le cadre de l’accord d’échange entre Israël et la Palestine du 18 octobre dernier. Arrêté le 13 mars 2005, Hamouri, accusé de complot contre le rabbin Yossef et d’appartenance présumée à un mouvement proche du FPLP, avait été condamné le 17 avril 2008 à sept ans de prison. Il devrait donc retrouver la liberté et rejoindre sa famille à Jérusalem ce dimanche.

Salah Hamouri

Vingt ONG, dont Amnesty et Human Rights Watch dénoncent la recrudescence des violences à l’encontre des Palestiniens. Le nombre de personnes déplacées en raison des démolitions a doublé en 2011: plus de 500 habitations palestiniennes et autres infrastructures de base ont été détruites en Cisjordanie. Ces destructions vont de pair avec l’expansion accélérée des colonies (4.000 nouveaux logements pour des colons à Jérusalem Est ont été approuvés en 2011). Les agressions des colons contre les Palestiniens a augmenté de plus de 50% par rapport à 2010. Par ailleurs, les moyens de subsistance de centaines de familles sont aussi touchés puisque environ 10.000 plants d’oliviers et autres arbres ont été détruits en Cisjordanie. 90% des plaintes déposées pour violence commise par des colons ont été classées sans suite par la police israélienne entre 2005 et 2010.

Une semaine après avoir promis aux prisonniers politiques palestiniens, afin qu’ils cessent leur grève de la faim, qu’elles mettraient fin à leur isolement et que tous les prisonniers à qui ce régime était infligé retrouveraient un ‘régime pénitentiaire normal’, les autorités israéliennes viennent d’annoncer leur intention de prolonger d’un an au moins l’isolement de Ahmad Sa’adat, dirigeant du FPLP. Un tribunal israélien de Bir Saba a publié ce 27 octobre une décision qui prolonge le régime d’isolement de Sa’adat. Pourtant, l’arrêt de cette mesure était une des demandes clés des prisonniers en grève de la faim, et c’est suite à l’engagement des autorités israéliennes d’y mettre un terme qu’ils avaient mis fin à leur grève. Le jugement du tribunal, fondé sur des ‘preuves secrètes’, date du 8 août dernier, mais n’avait pas été rendu public. Sa’adat a assisté à l’audience, sans y être accompagné par ses avocats. Vingt prisonniers palestiniens se trouvent aujourd’hui toujours à l’isolement, malgré la suspension de la grève de la faim le 17 octobre. Israël avait promis la fin de l’isolement immédiatement après la libération des 477 prisonniers dans le cadre de l’accord d’échange, mais malgré cette promesse publique, les autorités israéliennes n’ont pas tenu parole.

Le 16 octobre, après vingt jours de grève de la faim, Ahamad Sa’adat a été emmené à l’hôpital de la prison de Ramleh. Hier, il a annoncé qu’il poursuivait sa grève de la faim, et ce malgré son hospitalisation. Il a fait parvenir ses félicitations à tous les prisonniers libérés dans le cadre de l’échange avec les autorités israéliennes. Il a surtout rappelé la victoire remportée grâce à la ténacité et à la capacité de résistance des prisonniers, à savoir la fin des mesures d’isolement imposées aux prisonniers politiques palestiniens. Il a néanmoins affirmé qu’il ne mettrait pas un terme à sa propre grève de la faim afin que cette victoire soit réellement mise en oeuvre. Aujourd’hui, Sa’adat a cessé de s’alimenter depuis 24 jours, a perdu plus de dix kilos et est confronté à de très graves problèmes de santé, parmi lesquels de nombreux évanouissements et vomissements. Ceux-ci sont principalement dus au refus de l’administration pénitentiaire israélienne de lui permettre de prendre du sel, qui avec l’eau, est le seul aliment qu’il ingère durant sa grève.

Le 16 octobre, après vingt jours de grève de la faim, Ahamad Sa’adat a été emmené à l’hôpital de la prison de Ramleh. Hier, il a annoncé qu’il poursuivait sa grève de la faim, et ce malgré son hospitalisation. Il a fait parvenir ses félicitations à tous les prisonniers libérés dans le cadre de l’échange avec les autorités israéliennes. Il a surtout rappelé la victoire remportée grâce à la ténacité et à la capacité de résistance des prisonniers, à savoir la fin des mesures d’isolement imposées aux prisonniers politiques palestiniens. Il a néanmoins affirmé qu’il ne mettrait pas un terme à sa propre grève de la faim afin que cette victoire soit réellement mise en oeuvre. Aujourd’hui, Sa’adat a cessé de s’alimenter depuis 24 jours, a perdu plus de dix kilos et est confronté à de très graves problèmes de santé, parmi lesquels de nombreux évanouissements et vomissements. Ceux-ci sont principalement dus au refus de l’administration pénitentiaire israélienne de lui permettre de prendre du sel, qui avec l’eau, est le seul aliment qu’il ingère durant sa grève.