Hier, jeudi, les forces de sécurité israéliennes ont transféré Ahmed Saadat, le secrétaire général du Front Populaire pour la Libération de la Palestine condamné à 30 ans de détention, de la prison de Hadarim à la prison d’Asqelon, où il a été placé à l’isolement. Il y a actuellement 11.000 prisonniers politiques palestiniens détenus par Israël.

Visiter le site de la campagne en faveur d’Ahmed Saadat

La Cour centrale israélienne à Jérusalem a condamné le 1er décembre le dirigeant de la branche armée du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) Ahed Ghalama, à la perpétuité + 5 ans de prison pour l’exécution du Ministre israélien du Tourisme, Rahba’am Zeevi. Ghalama, 40 ans, est originaire du village de Beit Forik, près de Naplouse. Il avait d’abord été emprisonné par l’Autorité Palestinienne dans la prison de Jéricho en 2002. L’armée israélienne avait donné l’assaut à la prison, qui était gardée par des gardiens européens qui ont fui les lieux peu de temps avant que l’armée n’attaque. Ghalama, tout comme le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadat, et plusieurs autres membres du FPLP avaient été kidnappés par l’armée. En septembre 2008, le même tribunal a condamné Majdi Al-Reemawi, un dirigeant du FPLP, à la perpétuité + 80 ans, pour avoir ‘organisé’ l’exécution de Zeevi. Il avait été inculpé en juillet 2008. En 2006, un autre tribunal israélien a condamné Mohammad Fahmi à la perpétuité et Salah Olwy à 12 ans de prison. Ils ont tous les deux été kidnappé par l’armée peu de temps après l’exécution de Zeevi. Le 3 décembre 2007, le tribunal israélien a condamné Hamdi Qar’aan à la perpétuité après l’avoir accusé d’avoir tiré sur Zeevi. Le 5 février 2008, le tribunal a condamné Basil Asmar à la perpétuité + 20 ans pour ‘participation’ à l’excécution de Zeevi.

Le président de Aix Marseille Université – (AMU), à convoqué pour sanction disciplinaires deux étudiants du Comité de Lutte-AMU pour avoir distribué des tracts contre le génocide à Gaza et la collaboration d’AMU avec l’armée française et ses guerres impérialistes. Le président a constitué un dossier politique a leur encontre, où figure notamment l’occupation du campus Aixois durant le mouvement retraites en soutien aux raffineurs grévistes interpelés chez eux et mis au travail forcé. Sur la même période le président à par ailleurs interdit la tenue d’une conférence au sujet de la Palestine, animée par le porte parole de l’Union Juive pour la Paix, Pierre Stambul. Le rassemblement de soutien aux étudiants mobilisés sera le 13 mai à partir de au siège de l’AMU, à Marseille.

 

Jeudi soir, la direction de Sciences Po Paris – qui accueille dans la capitale 5.000 à 6.000 étudiants – avait annoncé la fermeture de ses principaux locaux et invité étudiants et salariés à faire du télétravail. Après un débat interne sur le Proche-Orient organisé jeudi matin par la direction, que les étudiants du Comité Palestine, qui réclament que la direction de Sciences Po arrête ses partenariats avec des universités qui sont impliquées avec l’armée israélienne, avec l’industrie de l’armement israélien ont jugé décevant. Ils ont alors entamé un sit-in dans le hall de l’école et six d’entre eux ont débuté une grève de la faim. Les forces de l’ordre sont entrées ce vendredi matin pour les évacuer des locaux de la rue Saint-Guillaume. Une petite centaine d’étudiants de Sciences Po Paris, mais aussi d’autres universités, se sont rassemblés devant les locaux de l’école pour soutenir les étudiants de l’intérieur. Plusieurs escadrons de gendarmerie et de CRS ont été déployés sur place. Les policiers ont évacués les 91 étudiants pro-palestiniens présents à l’intérieur.

Le mouvement des étudiants pro-palestinien qui occupent les universités pour demander l’arrêt du génocide en Palestine s’est étendu cette semaine à des campus dans tout le pays. Voici un compte-rendu non-exhaustif des événements :
Lundi, le président de l’université de Columbia à New-York a annulé les cours en présentiel lundi en réponse aux manifestations. Il a par ailleurs doublé le nombre de personnel sécurité. Le même jours, 120 personnes ont été arrêté au cours d’une manifestation à l’université de New-York dont 116 ont été relâchées avec des citations à comparaître pour intrusion, tandis que les quatre autres ont reçu des citations à comparaître pour résistance à l’arrestation. Plus de 40 manifestants ont été arrêtés dans un campement de l’université de Yale à Hew Haven, dans le Connecticut, et inculpés d’intrusion.

Mercredi, malgré les mesures préventives des autorités, des étudiants de l’université de Harvard (à Cambridge) ont installé un camp, à la suite d’un rassemblement contre la suspension par l’université du Harvard Undergraduate Palestine Solidarity Committee. Le service de police de l’université de l’Indiana a quant à lui arrêté 33 personnes qui avaient monté des tentes sur le campus. 93 autres personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation à l’université de Californie du Sud et accusées d’intrusion. À l’université du Texas à Austin, des centaines de policiers ont réprimé une manifestation, à la demande de l’université et du gouverneur du Texas, effectuant plusieurs charges à cheval. Les agents ont procédé à 57 arrestations pour intrusion. Les autorités de l’université de Columbia à New-York ont commencé à négocier avec les manifestants pro-palestiniens qui malgré 100 arrestations continuent d’occuper le campus. À l’université de l’université de New-York d’autres étudiants ont été arrêté portant le nombre total à 133.

Jeudi, la police d’état (appelée en renfort par les autorités universitaires) a dispersé une manifestation à l’université Emory d’Atlanta, arrêtant 24 personnes pour intrusion. Les policiers ont, à deux reprises, utilisé un taser sur un manifestant qu’ils avaient plaqué au sol et ont fait usage de gaz lacrymogène. À l’Emerson College de Boston, la police a tenté de disperser un campement pro-palestinien, arrêtant 108 personnes. Certains sont poursuivit pour intrusion et trouble de l’ordre public. Des affrontements entre les manifestants et la police se sont déroulé à l’université d’État de l’Ohio, donnant lieu à 36 arrestations qui sont poursuivis pour intrusion. Des policiers en tenue anti-émeute ont affronté des manifestants qui s’étaient barricadés à l’intérieur d’un bâtiment de l’université « Cal Poly Humboldt » dans le nord de la Californie. Après l’apparition d’un campement de tentes jeudi à l’université de l’Indiana à Bloomington, la police, munie de boucliers et de matraques, a attaqué les manifestants et en a arrêté 33. Quelques heures plus tard, à l’université du Connecticut, la police a démoli les tentes et arrêté une personne.

Vendredi, les négociations entre les pro-palestiniens et les autorités de l’université de Columbia étaient dans une impasse. Malgré l’expiration d’un ultimatum des autorités, celles-ci n’ont pas osé faire appel, une nouvelle fois, aux forces de l’ordre pour tenter de disperser l’occupation. Les autorités de l’université polytechnique de l’État de Californie, à Humboldt, négocie quant à elles avec les étudiants qui se sont barricadés à l’intérieur d’un bâtiment du campus depuis lundi, en repoussant une tentative de la police de les faire sortir.

Arrestation d'un étudiant pro-palestinien à l'université d'Emory à Atlanta

Arrestation d’un étudiant pro-palestinien à l’université d’Emory à Atlanta

Le soutien à la Palestine reste la cible de l’État français. Ces derniers mois, les tentatives de réduire et de priver d’espace démocratique et social les groupes et les collectifs de soutien à la Palestine se sont succédés. L’attaque répressive touche en outre les forces politiques et sociales qui solidarisent avec la Palestine en France. Jean-Paul Delescaut (photo), Secrétaire général de l’Union Départementale CGT du Nord, a été condamné ce jour à une peine d’un an d’emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Lille pour « apologie du terrorisme » (mais relaxé pour « provocation à la haine raciale »). Jean-Paul Delescaut, qui a fait appel, était poursuivi pour un tract diffusé par le syndicat le 10 octobre 2023, trois jours après l’offensive de la résistance palestinienne contre Israël.

 

Le 16 avril, les étudiants de La Sapienza (Université de Rome) se sont mobilisés pour exiger du sénat académique, l’organe de décision de l’université, une position claire contre le génocide en Palestine et la fin des accords avec l’industrie de l’armement. En réponse, l’université a déployé importantes forces de police pour éloigner les manifestants de l’université. L’intervention de la police a été violente. Dans le cadre de ces accusations, un camarade et un compagnon ont été arrêtés et emmenés au poste de police. Les manifestants ne se sont pas arrêtés et sont sortis de l’université, passant sous le commissariat pour exiger la libération des personnes arrêtées. Ce n’est que dans la soirée et après l’annonce de la future libération des étudiants pour la nuit que le rassemblement s’est dispersé. Le 17 avril, un procès sommaire a été organisé contre les étudiants arrêtés, qui ont été accusés de violence, de résistance et de dommages.

Dossier(s): Italie Tags: , ,

Alors que la répression syndicale et militante prend une ampleur inédite en France depuis le mouvement contre la réforme des retraites, un ensemble de syndicats concernés par la répression ont décidé d’appeler à une première réunion de coordination pour s’organiser face à la répression patronale. En décembre, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, alertait sur une répression d’ampleur avec plus de 1 000 syndicalistes poursuivis en justice, dont 400 énergéticiens et 17 secrétaires généraux (voir notre article). Et cette répression se poursuit. Jeudi dernier, un an de prison avec sursis était requis à l’encontre du secrétaire de l’UD CGT 59, jugé pour « apologie du terrorisme » à la suite d’un tract en soutien à la Palestine. Quelques jours auparavant, suite à la convocation de Nicolas, travailleur chez Safran au Havre, accusé de « harcèlement » envers sa direction, près de 300 personnes se sont rassemblées sur le site de Safran pour dénoncer la répression patronale.

Pour riposter à cette offensive, plus d’une dizaine de syndicats dont la CGT Roissy, Sud Rail Alsace, la CGT Total Energies Normandie, FO Fnac Paris, ou encore Sud Aérien, tous concernés par la répression, appellent à une première réunion de coordination pour ne pas se contenter d’une défense individuelle et isolée. Cette première réunion de coordination aura le 7 avril. Pour s’y inscrire et connaître les modalités de participation, envoyer un mail à stoprepressionsyndicale@gmail.com

Une manifestation d’étudiant·es pro-palestiniens·nes se tenait ce mercredi 21 mars à Bologne à l’occasion de la rentrée académique. Des affrontements ont éclaté avec la police sur la Via Indipendenza lorsque le cortège a tenté de se rapprocher du Théâtre Manzoni où se déroulait la cérémonie d’ouverture. Un manifestant a été arrêté.

Affrontements lors d'une manifestation pour la Palestine à Bologne (21/03/2024)

Dossier(s): Italie Tags: , ,