Mercredi 15 janvier, une audience s’est tenue à Pérouse pour le renvoi en jugement de 12 militants anarchistes accusés d’incitation à la violence à des fins terroristes. L’acte d’accusation concernait le journal « Vetriolo » auquel Alfredo Cospito avait également collaboré, avec des écrits provenant de la prison. L’ouverture de l’enquête, appelée « Sibilla », a conduit à l’emprisonnement de ces camarades pendant plusieurs mois et a motivé l’imposition du 41bis à Alfredo (voir article ici). Les militants anarchistes étaient présents en salle d’audience, tandis qu’Alfredo Cospito suivait la discussion et la déclaration du juge connecté à distance depuis la prison où il est toujours sous le régime carcéral du 41 bis.( notre article ici ). Les juges « ont admis » le caractère insoutenable de l’accusation, qui serait une répression pure et simple de la liberté de pensée et d’expression.

Ce verdict est une victoire précieuse qui anticipe l’affrontement futur sur l’un des articles les plus durs de la nouvelle loi répressive (ddl 1660), celui sur le « terrorisme de la parole ».
Lien vers les interventions au tribunal

Lors de l’audience du jeudi 15 janvier devant la Cour d’appel française de Paris, Gino et ses avocats ont obtenu un succès important, l’extradition n’est pas à l’ordre du jour, du moins pour le moment. Le tribunal français a constaté qu’en Hongrie il y a des manquements systématiques au droit à un procès. Le tribunal a demandé aux autorités hongroises des informations complémentaires sur les conditions de détention. La justice française exige des garanties pour qu’un éventuel procès porte sur des faits et non sur l’orientation politique de l’inculpé. Les autorités hongroises ont quinze jours pour transmettre les informations demandées. Une nouvelle audience est prévue pour le 12 février, à 14 heures, Gino reste jusqu’à cette date en détention provisoire.

Après avoir longtemps été dans l’incertitude quant aux poursuites dans l’affaire des « antifas de Budapest » ( voir notre article ), le parquet a mis fin à son enquête contre Maja et porte plainte, il demande 14 ans de prison dans des conditions de détention particulièrement strictes. La justice hongroise propose une sorte de transaction, un « compromis » en échange d’une « confession ». En acceptant cette accord et en faisant un aveu, Maya pourrait purger 14 ans de prison, en cas de rejet, elle sera jugée à Budapest, avec en perspective une peine de prison de minimum 20 ans. De tels accords sont là pour mettre massivement les accusés sous pression et finalement les briser. Si l’accord n’est pas conclu, aura lieu un long procès qui durera des années et la poursuite de l’isolement des antifascistes.

Plusieurs milliers de personnes ont bloqué une manifestation d’extrême droite ce samedi 14 décembre à Berlin. 60 fascistes du nouveau groupe d’extrême droite « Aktionsbündnis Berlin » ( Alliance d’Action Berlin) s’étaient rassemblés sous la bannière: « Pour la loi et l’ordre : contre tout extrémisme de gauche ».  30 antifascistes ont bloqué la rue en faisant un sit-in, la police est intervenue pour dégager violemment le parcours des nazillons, ces derniers ont alors repris leur marche accompagnées des forces de l’ordre. 2 500 à 3 000 contre-manifestants se sont rassemblés dans les rues adjacentes pour faire front. Des pierres et des engins de pyrotechnie ont été lancés, des voitures de police garées ont été détruites. Les policiers postés derrière des barrières ont répondu avec du gaz poivré, des barricades ont été construites à partir de poubelles et d’autres meubles de rue pour couper les itinéraires alternatifs aux militants d’extrême droite. Au bout de la Gürtelstraße, plus de 1 000 antifascistes ont fait blocus. La police accompagnée de brigades canines s’étaient déployées et ont interpellées 120 personnes . Pour les militants d’extrême droite, c’était la fin du parcours, ils ont été conduits dans un espace vert et ont été tenus d’y rester. La police a dissout la manifestation avant la fin du parcours prévu. 

Une proposition de loi a été déposé le 18 novembre par le député Vlaams Belang Ortwin Depoortere (que l’on voit en photo dans sa jeunesse faire le salut hitlérien avec ses amis nazis) pour que soient légalement catégorisés « terroristes » le mouvement antifa « et ses satelittes », Black Live Matter et Extinction Rebellion. Le projet demande aussi que la Belgique propose l’inscription de ces organisation sur la liste des organisations reconnues comme « terroristes » de l’Union Européenne. Lire le projet : Proposition Résolution Etendre liste belge Organisations Terroristes 24

Gino a été arrêté cette semaine en France, à Paris, en vertu d’un mandat d’arrêt européen. Son extradition est réclamée par les autorités hongroises, qui l’accusent d’être impliqué dans les éventements survenus à Budapest en février 2023, lors d’une mobilisation antifasciste qui s’opposait à la dite « Journée de l’honneur », célébrée par des néonazis. Il est actuellement détenu à la prison de Fresnes, en attente de la décision d’un juge français sur son extradition.

Des affrontements ont eu lieu entre la police de Bruxelles et des manifestants antifascistes lors d’un rassemblement de plusieurs centaines de personnes  contre la venue du président du Rassemblement National, Jordan Bardella. Ce dernier était attendu à à la Maison de la Hongrie afin de présenter son premier livre et donner une séance de dédicaces. Dès 18h00, les manifestants se sont rassemblée au croisement de l’avenue des Arts et de la rue de la Loi, à l’appel de plusieurs collectifs. Une tentative de forcer le barrage policier a été repoussée à la  matraque et au gaz lacrymogène. Une manifestation sauvage s’est mise en route, attaquant le siège du VB au passage, place Madou, et a pu atteindre le rond-point Schuman où la police a procédé à une violente charge. La police a tiré des cartouches lacrymogènes et fait usage de canons à eau sur la foule. Il y aurait une vingtaine d’arrestations – les antifas arrêtés ayant été transférés aux casernes d’Etterbeek.

EDIT: Après quelques heures de détention, les manifestants sont libérés par petites groupes et déposés dans différents endroits de la ville.
EDIT2: Il y a eu en fait une quarantaine d’arrestations administratives

La police du Land de Thuringe a arrêté Johann G. lié au groupe antifasciste de Leipzig et Lina E.. Les autorités chargées de l’enquête ont reconnu Johann G. à Budapest alors qu’il vivait en clandestinité. Il voyageait dans un train lorsque les forces du Commandement d’intervention mobile (MEK) sont intervenues et ont procédé à son arrestation. Il était accompagné d’une femme filée par les enquêteurs, cette dernière est aujourd’hui considérée comme un témoin. Le groupe antifasciste de Lina E. avait mené des actions ciblées et blessé plusieurs personnes de la scène d’extrême droite sur une période de plusieurs années. Lina E. a été condamnée en 2023 à une peine d’emprisonnement de plus de cinq ans, trois autres accusés à des peines d’emprisonnement plus courtes ( voir article ici ). Un témoin clé a inculpé Lina E. et son partenaire Johann G. lors du procès, il a déclaré à l’époque qu’ils étaient les principaux protagonistes des actions.

Johann G., originaire de Bavière, a vécu à Leipzig, où il est devenu actif dans la scène autonome. Un mandat d’arrêt avait été émis en 2021 par la Cour fédérale de justice (BGH) à son encontre. Il est accusé d’être un membre important d’une « organisation criminelle, d’avoir participé et recruté des personnes pour prendre part à des actions à motivation politique ». Au-delà du groupe autour de Lina E., il aurait également participé à des actions contre des extrémistes de droite à Budapest en février 2023.

Jeudi 7 novembre au soir se tenait un match de football entre l’Ajax (équipe néerlandaise) et le Maccabi Tel-Aviv (équipe israélienne) à Amsterdam. Les supporters de cette dernière, affiliés à l’extrême-droite israélienne ont semé le trouble pendant plusieurs heures dans la ville scandant des slogans tels que « Fuck You Palestine », arrachant des drapeaux palestiniens accrochés sur de façades ou encore chantant des chants à la gloire de l’armée d’occupation. Ils avait également hué au stage la minute de silence dédiée aux victimes des inondations à Valence et agressé au moins un chauffeur de taxi. Ces nombreuses provocations et agressions ont déclenché des affrontements avec des personnes pro-palestiniennes (un rassemblement contre la tenue de ce match avait eu lieu dans la ville, mais on ignore si ces personnes ont participé aux affrontements). Les supporters d’extrême-droite ont été pourchassés dans la ville, frappé, certains ont été capturés et on été forcé de scander « free Palestine » pour qu’on les laisse partir. 57 personnes ont été arrêtés dans le cadre de ces affrontements.

Supporter-d'extrême-droite-israélien-arrachant-un drapeau palestinien à Amsterdam

Supporter-d’extrême-droite-israélien-arrachant-un drapeau palestinien à Amsterdam

Deux cents manifestant-es s’étaient rassemblés ce samedi à Vertou, près de Nantes, pour marcher vers la salle qui devait accueillir le député RN Sébastien Chenu. L’endroit avait été recouvert de slogans antifascistes la veille. A peine une minute après le début de la marche, les CRS ont chargé, matraqué et gazé. Trois personnes ont été blessées dont une à la tête dès les premières minutes. Les trois banderoles du cortège ont été saisies. Malgré un rapport de force très déséquilibré, le cortège, survolé par un héllicoptère de la gendarmerie, est passé par les champs et les petites rues, et tentera d’atteindre la salle, montant des barricades enflammées en chemin jusqu’à 20h. Au total, 10 personnes ont été arrêtées. Huit d’entre elles sont sorties libres et sans poursuites de la gendarmerie. Deux étaient toujours en garde à vue hier lundi, dans l’optique d’un probable défèrement.