Sept personnes accusées d’avoir participé à la manifestation contre l’inauguration de la présidence de Donald Trump du 26 juin 2016 ont été acquittées, le jeudi 29 mai. Quatre autres personnes ont vu leur accusation de participation à une émeute tomber mais seront tout de même jugées pour des délits mineurs.

Ces acquittements ont pour cause le fait que le département de justice de DC avait omis de communiquer des preuves à la défense. Il s’agissait de vidéos de la manifestation transmises à la justice par le groupe « Project Veritas », un groupe d’extrême droite pro-Trump qui documente et filme les actions des anti-fascistes et les militants de gauche.

La manifestation contre l’inauguration de la présidence de Donald Trump avait rassemblé des centaines de milliers de personnes parmi lesquelles se trouvait un bloc anti-fasciste et anti-capitaliste. Des affrontements avaient alors eut lieu entre ce bloc et la police qui avait alors arrêté 230 personnes.

Dès le début de la procédure le département de justice de DC avait cherché à diviser les accusés en proposant à certains de collaborer afin d’obtenir des sentences moins élevée. Cependant la majorité des accusés a décidé de faire front commun.
Par ailleurs dans le cadre de l’enquête le département de la justice de DC avait également obtenu l’accès aux données d’un site anti-trump (voir notre article) En janvier 129 accusés avaient également été acquittés. Plusieurs douzaines de personnes sont toujours sous le coup d’une procédure judiciaire. La campagne de solidarité contre les personnes encore accusées continue (plus d’infos ici)

Appel à la solidarité avec les prisonniers du J20 (archive)

Des affrontements ont éclaté dimanche à Portland, en Oregon, entre des antifas et des membres d’une organisation d’extrême-droite. Plusieurs rassemblements étaient prévus dans la ville pour dimanche, le premier étant un rassemblement contre la brutalité policière, co-organisé à 14h par la Direct Action Alliance et par Empower Portland. Un rassemblement du « groupe de prière patriotique » d’extrême-droite devait commencer à 17h, et, enfin, les militants antifas avaient appelé à marcher contre le rassemblement d’extrême droite à partir du rassemblement de Direct Action Alliance et d’Empower Portland.

Ce dernier appel à donné lieu à plusieurs affrontements entre des groupes de plusieurs centaines de personnes, au cours duquel du pepper spray a été massivement utilisé par les deux camps et par la police. Des feux d’artifice, des bouteilles, des pierres et des billes de roulements ont été utilisés. Quatre personnes ont été arrêtées. Ces incidents surviennent au premier anniversaire de violents affrontements entre antifas et partisans de Trump qui avait débouchés sur 14 arrestations à Portland (voir notre article)

La police escorte les manifestants d’extrême-droite

La police escorte les manifestants d'extrême-droite

Le 9 mars à midi, des agents fédéraux ont arrêté un militant connu sous le nom de « Dallas », figure bien connue du mouvement antifasciste à Austin. Le 13 novembre 2016, Dallas avait été brutalement arrêté, au point d’avoir eu le cou brisé. Les policiers n’ont pas laissé l’ambulance l’emmener et il a dû passer la nuit en prison dans cet état, ce qui aurait pu lui couter la vie. Il a survécu et s’est rétabli lentement après une chirurgie invasive, portant une minerve pendant des mois.

Au cours des dernières années, la lutte antifasciste à Austin, au Texas, a connu un développement spectaculaire. La semaine suivant l’élection de Trump, trois manifestations anti-Trump ont eu lieu. Le 13 novembre, six manifestants, dont « Dallas », ont été arrêtés et accusés de divers chefs d’inculpations allant de l’arrestation à l’agression. Le département de police d’Austin a fait dire à la presse que les six manifestants arrêtés étaient des membres du groupe maoïstes Red Guards.

La dernière arrestation de « Dallas » est liée à l’activité d’un agent provocateur, qui a accusé Dallas de l’avoir agressé. Dallas a été brutalement arrêté le 13 février dernier. Il avait été libéré après 5 jours de détention sous une caution de 70.000 $. Sa fiancée a été arrêtée le 8 mars alors qu’elle sortait de son échographie de neuf semaines. C’est le lendemain matin, alors que Dallas et un ami se dirigeaient vers le bureau de cautionnement qu’il a été ré-arrêté pour possession illégale d’une arme à feu. Cette arme était chez sa fiancée (et était légalement enregistrée par elle). Dallas ne peut pas avoir une arme parce qu’il a un passé « criminel » (il a été condamné pour un graffiti lorsqu’il avait 17 ans, il y a près de 20 ans). Il est toujours détenu, il risque 30 ans de prison…

Manifestants antifascistes à Austin

Manifestants antifascistes à Austin

Près de 400 manifestant.e.s se sont rassemblé.e.s pour relier le Carré de Moscou à la Place Poelaert ce mardi. Cette édition du 1er mai était appelée par une vingtaine d’organisations réunies dans un ‘Collectif 1er mai’ avec un appel commun antifasciste, anticapitaliste et internationaliste. La manifestation a été précédée d’interventions du Front Populaire de Turquie, de Cahit Zorel (un militant antifasciste turc résidant en Belgique depuis 17 ans et menacé d’expulsion vers la Turquie où il risque l’emprisonnement), du Comité pour la Levée de l’État d’Urgence en Turquie (qui avait mené la campagne de solidarité avec Nuriye et Semih), de Antifascisti Bruxelles, du Comité de la Jeunesse Iranienne et de l’Organisation 8 mars des Femmes (Iran – Afghanistan) et du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Turquie (MLKP). En plus des révolutionnaires de Belgique et de l’immigration politique turque et iranienne, la diaspora kurde a également rejoint le cortège.

Une fois arrivé Place Poelaert, une partie des manifestant.e.s a rejoint dans un bloc révolutionnaire la manifestation « 1er Mai de Lutte » appelée par la CGSP-ALR. Deux élues du Parti Socialiste qui s’y étaient rendues ont été copieusement huées lors de leur passage. Ce second cortège est passé devant les locaux de ce même Parti Socialiste où les manifestant.e.s ont scandé « Tout le monde déteste le PS », même scène devant les locaux de la FEB (l’organisation patronale belge). Le cortège s’est dissout autour de la Place Anneessens et plusieurs manifestants ont rejoint la rue des Foulons où le Garcia Lorca organisait un « 1er Mai Alternatif ». Le Secours Rouge et Alternative Libertaire Bruxelles y ont tenu des tables de presse.

Le Collectif 1er Mai ambitionne de construire une plateforme révolutionnaire unitaire à Bruxelles et en Belgique à travers l’organisation d’actions communes, à commencer par le 1er Mai. Pour rejoindre cette plateforme ou être tenu au courant des prochaines activités, rendez-vous sur le site du collectif sur www.1mai.xyz

Pour voir les photos de ce 1er mai, voir l’article sur le site 1mai.xyz ici.

1er mai révolutionnaire Bruxelles

1er mai révolutionnaire Bruxelles

Le parquet de Gap a invoqué des raisons de sécurité pour expliquer le transfert des trois militant.e.s vers la prison des Baumettes à Marseille. Plusieurs manifestations de soutien étaient prévues dont une devant la maison d’arrêt de Gap. Les inculpé.e.s resteront en détention jusqu’à leur jugement à la fin du mois de mai. Pour rappel ces trois personnes ont participé à une action de solidarité avec des migrants en les aidant à traverser la frontière au Montgenèvre. Six personnes avaient été interpellé.e.s dont trois sont toujours en détention. Elles sont maintenant accusées d’avoir « facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France d’une vingtaine d’étrangers en bande organisée ». Voir notre précédent article.

Six arrestations après l’action solidaire du col de Montgenèvre

Six arrestations après l’action solidaire du col de Montgenèvre

Quatre Italiens et deux Suisses ont été placés en garde à vue dans les Hautes-Alpes. Ils sont accusé d’ « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée ». Ces militants avaient participé ce dimanche à une expédition en solidarité avec les migrants qui passent par différents cols des Alpes pour arriver en France. Les gendarmes ont essayé en vain d’empêcher l’entrée en France des activistes et des migrants qui les accompagnaient. Cette action était une réponse au coup médiatique des « Identitaires » qui prétendaient avoir fermé le col de l’Échelle.

Six arrestations après l’action solidaire du col de Montgenèvre

Cahit Zorel vit et travaille en Belgique depuis 17 ans. Malgré le fait d’être marié à une belge, fin janvier, sa dernière demande a été refusée au motif de son engagement dénonçant le régime fasciste en Turquie par sa participation à des manifestations et conférences, distribution de tracts, écriture d’articles… Cahit est à présent menacé d’expulsion malgré les risques qu’il encourt en cas de retour en Turquie.

Depuis le mardi 17 avril 2018, Cahit Zorel organise un sit-in de 11h à 15h devant le Conseil du contentieux des Étrangers (Rue gaucheret 90, 1030 Bruxelles), à Bruxelles pour protester contre le dernier refus de régularisation par l’État belge et demander sa régularisation.

Cahit Zorel

Le collectif « Libérons-les » a annoncé, ce mardi, la libération d’Antonin Bernanos. Pour rappel, Antonin est un militant anarchiste condamné dans l’affaire de la patrouilleuse incendiée Quai Valmy, dans laquelle une voiture de police avait été incendiée après une manifestation contre les violences policières (voir notre article).

Les procédures judiciaires, menées le cadre de cette affaire, se sont appuyées sur l’ensemble des dispositifs mis en place par l’état d’urgence (assignations à résidence, usage massif du renseignement, témoignages anonymes, détentions provisoires de longue durée, etc).

Antonin, condamné à 5 ans de prison, a obtenu le 6 avril un aménagement de sa peine de prison avec placement sous surveillance électronique. Le collectif « Libérons-les » rappelle que cela ne constitue pas une libération mais une forme d’externalisation de sa peine de prison. Par ailleurs, une personne reste détenue dans le cadre de l’affaire du Quai de Valmy.
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Plus d’informations ici ->https://www.facebook.com/pg/LiberonsLes/about/?ref=page_internal]

La voiture de police incendiée Quai Valmy

La voiture de police incendiée Quai Valmy

Fin décembre dernier, l’Association des Prisonniers Bulgares (BPRA) avait lancé un appel à la solidarité pour la lutte qu’ils menaient pour la démission du Directeur Krestev. Krestev avait été nommé à la direction de la principale prison de Sofia et avait procédé à plusieurs réformes contre les prisonniers: réduction et suppression des activités, des congés pénitentiaires, du temps de cour, des achats à l’intérieur de l’établissement. Sous sa gouvernance, la torture avait augmenté et plusieurs groupes de narcos étaient protégés et sponsorisés par la direction, se permettant toutes sortes de brutalités et d’abus envers les autres prisonniers. À Bruxelles, nous avions répondu à cet appel en organisant deux journées de solidarité avec leur lutte et avec Jock Palfreeman, prisonnier antifasciste australien membre de la BPRA emprisonné à Sofia.

La mobilisation des prisonniers n’a jamais cessé: ils ont organisé plusieurs actions de protestation et de grève de la faim, malgré l’énorme répression qui les menaçait (les détenus de longue peine étaient principalement mobilisés puisque ceux qui avaient écopé de moins de 10 ans de prison ne pouvaient risquer de voir leur peine doublée). Hier à nouveau, les prisonniers de la prison de Sofia ont protesté dans la cour de la prison. Finalement, le 1er Ministre Borissov a demandé hier la démission de Svilen Tsvenatov (Directeur de l’exécution des peines) et de Peter Krestev (Directeur de la Prison Centrale de Sofia), les démissions ont été aussitôt présentées puis acceptées. La direction de la prison est temporairement confiée à la garde du Ministère de la Justice le temps de désigner des remplaçants. La goute d’eau qui a fait débordé le vase (les multiples exactions n’étant pas tellement problématiques pour le gouvernement bulgare) a été l’évasion d’un criminel célèbre en Bulgarie ainsi que de son compagnon de cellule il y a deux jours.

Soirée de solidarité avec la BPRA à Bruxelles (archive)

La cinquième « Reclaim the Night » devait se tenir ce samedi. Il s’agit d’une manifestation féministe organisée en non-mixité. L’idée est pour les organisatrices de se réapproprier la rue la nuit contre les violences sexistes et policières. La manifestation a été rapidement nassée au niveau de la place Sainte-Catherine, les policiers ont caché la scène en barrant la rue de grandes barrières blanches. Septante manifestantes ont été arrêtée administrativement, elles ont commencé à être relâchées au compte-goute vers 23h.

La quatrième « Reclaim the Night », organisée en février 2017, avait également été réprimée par la police (voir notre article)

Reclaim the Night 2018

Reclaim the Night 2018