Mardi 26 mars, une manifestation d’agriculteurs/agricultrices venu·es avec plus de 250 tracteurs s’est tenue à Bruxelles. Il s’agit de la troisième manifestation de ce type depuis le début du mouvement (les deux autres ayant eu lieu les 1 et 26 février). Les manifestant·es ont occupé la rue de la Loi ainsi que la place du Luxembourg, afin de bloquer les accès au quartier européen. Vers 11h50, des affrontements avec la police ont éclaté à la rue de La Loi. Celle-ci a fait usage de gaz lacrymogène et d’autopompes, tandis que les agriculteurs/agricultrices leur jetait du mobilier urbain, des feux d’artifice et allumaient des feux de paille (notamment dans le tunnel piétonnier). Du fumier, des betteraves ou encore des palettes ont également été déversés sur la route, ainsi que sur la fresque « The Future is Europe ». Enfin, une personne a également arrêtée judiciairement. Elle accusée d’avoir jeté un cocktail Molotov vers la police.

Affrontements entre des agriculteurs/agricultrices et la police (26/03/2024)

Dimanche, la communauté kurde célébrait son nouvel an dans le calme à Louvain. Une famille revenant chez elle après la célébration a été prise en embuscade à Heusden-Zolder par des centaines de militants et sympathisants des Loups Gris. En plus d’essayer de passer à tabac cette famille, les fascistes ont saccagé leurs voitures et ont essayé d’incendier leur maison (photo 1). Des Kurdes sont intervenus pour protéger les leurs, ils ont été pourchassés par les fascistes bien plus nombreux. La soirée s’est donc transformée en chasse au kurde dans toute la ville. Sept personnes ont été blessées ont une qui est dans un état critique tandis qu’une huitième est portée disparue.

Notons que la famille attaquée était composée de réfugié·es d’Afrin. Un canton du Rojava occupé par l’armée turque et ses mercenaires jihadistes depuis 2018. Les forces d’occupation s’y rendent coupables de nombreuses exactions. Les femmes y sont particulièrement visées. Au moins 99 femmes ont été tuées, 74 violées ou agressées sexuellement, et plus d’un millier enlevées depuis l’occupation (voir notre article).

En réaction, une manifestation spontanée a éclaté le même soir à Bruxellois. Dès le lendemain, les mouvements kurdes ont appelé à un rassemblement devant le parlement européen. Celui-ci a réuni plusieurs centaines de personnes incluant plusieurs organisations progressistes et antifascistes belges (photo 2). Des provocateurs, faisant le signe des Loups-Gris, ont tenté de perturber le rassemblement mais, ont été mis en déroute et n’ont pu s’enfuir que sous la protection de la police. Cette dernière est intervenue contre le rassemblement faisant usage de gaz lacrymogène et déployant des policiers anti-émeute ainsi qu’une autopompe. Le rassemblement a cependant pu continuer à se tenir une fois les fascistes repoussés.

Belgique des fascistes turcs attaquent les kurdes qui fêtaient le newroz

 

Rassemblement pour dénoncer le pogrom anti-kurde (25/03/2024)

EDIT: Des dizaines de personnes liées au mouvement kurde ont mené une attaque d’un centre culturel truc appelé « Ülkü Ocagi » dans le village de Visé (province de Liège). « Ülkü Ocagi » signifie « Foyer Idéal » en Turc. Il s’agit d’une appellation des Loups Gris, parti fasciste bien connu, qui a mené le pogrom anti-Kurde dimanche . Les militant·es kurdes sont entrés dans les lieux avec des battes de baseball blessant six habitués. Des cocktails Molotov ont également été utilisés à l’extérieur et les vitrines ont été brisées.

Ce lundi à 6h30 du matin, des membres de Palestine Action Belgium ont bloqué les entreprises Thales à Herstal et OIP System à Audenarde. Ces entreprises fournissent des armes à Israël et contribuent au génocide à Gaza. OIP, qui appartient au groupe d’armement israélien Elbit Systems, avait déjà fait l’objet d’un blocage en décembre (voir notre article). Une douzaine de manifestants ont été arrêtés à Audenarde en fin de matinée.

EDIT: Les personnes arrêtées (celles qui étaient arm-lockées et celles qui occupaient le toit) ont été amenées au commissariat de Waregem en arrestation administrative. Elles commencent à être libérées l’une après l’autre.

La journée contre les violences policières du 15 mars sera l’occasion de poser la question de la répression et de la résistance à la répression dans le cadre du projet révolutionnaire. Ces thématiques sont parmi celles qui invitent le plus à l’adoption par les révolutionnaires de positions objectivement réformistes. Bien des facteurs nourrissent cette tendance : la volonté légitime de ne pas se substituer aux victimes, la volonté d’avoir des résultats matériels immédiats, etc. Cela débouche sur un horizon d’objectifs tels que la condamnation de policiers violents ou la réforme des polices.
Comment développer une lutte antirep qui nourrisse le processus révolutionnaire ?
Il s’agira de la question centrale d’une journée d’étude que nous proposons le lendemain de la manifestation, autrement dit le samedi 16 mars.
Nous y proposerons aussi des ateliers pratiques : comment analyser les risques, pratiquer une contre-filature ou comment débusquer des tentatives d’infiltration, etc.
Et en séance plénière, nous ferons l’analyse du rapport 2023 de la Sûreté de l’état.
Le 16 mars à partir de 13H, au « 370 Grados », 370 chaussée de Ninove, 1040 Anderlecht (métro Gare de l’Ouest)

La Chambre a approuvé jeudi en séance plénière un projet de loi qui permet l’utilisation de nouvelles techniques ADN dans les enquêtes criminelles. Il sera notamment possible de recourir à la “recherche familiale”. Les banques de données nationales contiennent 12.000 profils ADN et la Belgique a accès aux banques de 23 pays, ce qui représente au total des millions de profils. Actuellement, seule une comparaison directe peut être menée entre une trace ADN et un suspect. Or, il est possible aussi d’identifier une personne par une comparaison avec le profil ADN de membres de la famille. Un “match” partiel permettra d’indiquer un éventuel lien de parenté direct. Le texte approuvé autorisera cette recherche. La concordance trouvée ne pourra toutefois servir d’unique preuve mais aidera les policiers dans leur enquête.

Nul ne pourra être contraint de donner son ADN dans le cadre d’une recherche familiale. La recherche devra se faire en première ligne, c’est-à-dire par le biais des parents, enfants, frères et sœurs. Le projet de loi donne également un cadre à la technique d’investigation fondée sur le chromosome Y, qui n’existe que chez les hommes et se transmet de manière presque identique d’un père à un fils. La durée de conservation des échantillons dans les banques de données sera significativement revue puisqu’elle passera de 6 mois à 30 ans, comme c’est déjà le cas pour les profils ADN.

Dimanche, un groupe d’antifascistes a fait irruption dans une réunion du parti « chez nous » à Monceau-sur-Sambre. Il y a eu des heurts, des fumigènes, et la réunion fasciste n’a pu se tenir. L’arme au poing, les policiers du GSA, le groupe spécial d’appui de la police de Charleroi, sont intervenu, ont intercepté un véhicule et arrêté cinq personnes. Le groupe fasciste a annoncé qu’il porterait plainte

Ce matin, les agriculteurs se sont rassemblés en marge d’une réunion des ministres de l’Agriculture des États membres de l’Union européenne. Il y était notamment question de l’accord UE-Mercosur, un accord de libre-échange entre l’UE et l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Les agriculteurs craignent qu’il inonde le marché européen de produits agricoles bon marché qui ne répondent pas aux exigences européennes. Au niveau de la chaussée d’Etterbeek, plusieurs heurts ont éclaté et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et du canon à eau à plusieurs reprises pour disperser les manifestants qui ont notamment essayé de forcer le barrage policier. Les manifestants ont lancé des projectiles divers sur les policiers.

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La cour d’appel de Bruxelles a rendu son arrêt dans l’affaire plaidée le 30 novembre 2023, qui opposait l’ancien président de la Ligue des droits humains et actuel vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains Alexis Deswaef au commissaire de police Pierre Vandersmissen. La cour confirme la décision rendue en première instance en juillet 2021. Alexis Deswaef, actuel vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains, était accusé par Pierre Vandersmissen, alors commissaire de police à la zone de Bruxelles Capitale-Ixelles, de faits de harcèlement et d’outrages, entre 2008 et 2016. Les faits visés par l’action en justice étaient des propos tenus par Alexis Deswaef sur la police dans les médias et sur les réseaux sociaux, dans le cadre de sa fonction d’avocat ou de président de la LDH. La cour d’appel a estimé que ces propos relevaient de la liberté d’expression dans le cadre de sa fonction de président de la Ligue des droits humains, comme le tribunal correctionnel de Bruxelles avant elle dans son jugement du 15 juillet 2021. Il aura fallu des années de procédures pour établir que ces poursuites étaient sans fondement, ce que le parquet avait d’ailleurs confirmé en classant sans suite la plainte initiale du commissaire.

Le Conseil des ministres vient de marquer son accord sur la construction d’un nouveau centre d’appui logistique de la police fédérale sur le même site que l’actuel, à Uccle. Plusieurs bâtiments du site «Baron van Hamme» (I, J, K, F, E, O), situés rue éponyme à Uccle, ne peuvent plus être utilisés en raison de leur mauvais état général. En dépit de plusieurs chantiers et travaux, l’infrastructure actuelle n’est plus opérationnelle. Celle-ci compte notamment des bureaux, des espaces d’activités productives, un garage couvert pour quelque 200 véhicules, un énorme magasin de stockage-distribution d’équipements individuels et un atelier d’imprimerie. L’objectif est donc de lancer un projet pour la démolition-reconstruction d’un nouveau centre logistique sur le même site. Le marché sera cadré par une procédure concurrentielle avec négociation.

L’action « Code rouge » cette année visait l’aviation avec deux cibles principales: l’aéroport d’Anvers (n°1 des jets privés) et l’aéroport de Liège (en particulier le hub d’Alibaba). Malgré des centaines d’arrestations (750 au dernier décompte, dont 320 militants ont été interpellés avant l’action à Anvers), des groupes de manifestants ont pu pénétrer dans les deux sites.