Le 4 mars dernier, la police avait mené une vaste offensive dans la communauté kurde à travers le pays, interpellant au total 22 personne. Après avoir été auditionnées, huit d’entre elles se sont vues remettre un mandat d’arrêt pour ‘appartenance à un groupe terroriste’, le PKK en l’occurrence. Aujourd’hui, la chambre des mises en accusation a ordonné la libération sous conditions de six des huit inculpés. L’un d’entre eux n’avais pas fait appel et restera donc en prison, tout comme le dernier, qui restera sous les verrous à Charleroi. Le parquet fédéral a affirmé qu’il ne se pourvoirait pas en Cassation.

Le cinquième rassemblement hebdomadaire à l’appel du Comité International de Solidarité avec TAYAD (l’Association d’entraide avec les familles des détenus) pour empêcher l’extradition du révolutionnaire turc Faruk Ereren d’Allemagne vers la Turquie. Il s’est tenu ce mercredi après-midi devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles. Une délégation de notre Secours Rouge était présente.

Rassemblement pour Faruk Ereren

Rassemblement pour Faruk Ereren

Les chiffres définitifs du bonus affecté à la ‘sécurité’ suite au bouclage, dimanche soir, du contrôle budgétaire, sont connus. Les marges ont pu être dégagées seront principalement affectées à la sécurité. Une partie pour les services d’incendie mais aussi 20 millions d’euros pour augmenter le nombre de policiers sur le terrain (recrutement ou transfert de tâches) et 7,5 millions d’euros devraient permettre au corps de sécurité (agents qui assument notamment les déplacements de détenus) de recevoir des renforts. Dans les faits, cela se concrétisera par le recrutement de 375 policiers, dont 175 dans les zones de police locale. Le budget permettra l’engagement de 200 policiers au fédéral, mais aussi de 175 unités dans les polices locales. Une centaine de militaires seront pour leur part affectés à des tâches de garde, notamment d’ambassades ou de lieux à sécuriser, comme le Lambermont ou le 16 rue de la Loi. Ces militaires n’effectueront toutefois pas des tâches de police sur le terrain.

Mercredi aura lieu le cinquième rassemblement hebdomadaire à l’appel du Comité International de Solidarité avec TAYAD (l’Association d’entraide avec les familles des détenus) pour empêcher l’extradition du révolutionnaire turc Faruk Ereren d’Allemagne vers la Turquie. Rassemblement devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles, rue Jacques de Lalaing 8-14 à 1040 Bruxelles, 15h-16h.

C’est dans le bulletin de la Chambre des Réprésentants qu’est évoquée le question-réponse suivant:

Question n° 167 de monsieur le député Bart Laeremans du 15 décembre 2009 (N.) au Ministre de la Justice:

Le 20 octobre 2009, le journal Het Laatste Nieuws faisait état d’actions d’intimidation menées par une bande d’activistes d’extrême gauche auprès de nombreuses entreprises impliquées dans la construction du nouveau centre fermé à Steenokkerzeel. Ainsi, des membres du personnel auraient été pris en otage et les locaux de l’entreprise Besix auraient été saccagés.

1. Quel est l’état d’avancement de l’enquête relative aux auteurs de ces faits?

2. La même bande a-t-elle commis depuis des faits analogues?

Réponse du Ministre de la Justice du 15 février 2010, à la question n° 167 de monsieur le député Bart Laeremans du 15 décembre 2009:
Dans l’intérêt de l’instruction en cours, aucun détail ne peut être donné et je ne peux vous communiquer que les éléments de réponse suivants.
L’entreprise de construction Besix, qui effectue des travaux au nouveau centre pour illégaux à Steenokkerzeel, a été victime de dégradations volontaires à son siège social de Sint-Denijs-Westrem. La police de Gand a dressé procès-verbal et ce dossier est traité par le parquet de Gand et n’est donc pas fédéralisé par le parquet fédéral.
Compte tenu des liens éventuels avec un dossier fédéral à charge d’une organisation criminelle et avec d’autres infractions, principalement dans l’arrondissement de Bruxelles, une concertation est évidemment organisée entre tous les intéressés en vue d’échanger des informations pour identifier le groupe d’auteurs.

En 2008, le nombre de plaintes au Comité P a poursuivi son essor, se chiffrant à 2.339 (+ 5,4% par rapport à 2007), selon le rapport annuel de ce comité permanent de contrôle des services de police. De plus en plus de plaintes traitaient de constatations jugées injustes ou de ‘l’incompétence’ du policier (8,1%), de refus d’acter (5,6%), de comportements désobligeants (5,4%) ou d’attitude agressive (5,3%). Toutefois, sur cent plaintes traitées par le Comité P et pour lesquelles il s’est prononcé, 84,3% ont été déclarées non fondées, sans objet ou non établies.

Les enquêtes judiciaires menées par le service d’enquête P ont pour leur part connu un léger recul (279, soit -0,7%), bien loin des 575 de 2003. Les parquets de Bruxelles (29,39%), de Charleroi (8,24%), d’Arlon (idem), de Mons (7,88%) et de Tongres (5,37%) étaient les principaux demandeurs. Quant aux enquêtes de contrôle menées par ce même service, elles ont baissé de 284 à 185.

Concernant les poursuites judiciaires de fonctionnaires et agents de police, le Comité P a eu communication de 164 jugements, arrêts et ordonnances prononcés en 2008 (civil et pénal). Le nombre de décisions en matière de roulage reste ‘élevé’ selon le Comité: 88, dont au moins 60 condamnations pour excès de vitesse, délit de fuite, ébriété, etc., tous commis dans la sphère privée.

Le contrôle budgétaire arrivera à son terme ce dimanche soir, mais le montant que le fédéral va accorder à la sécurité sur les sommes totales dégagées par le contrôle est arrêté. Les services de police bénéficieront d’un bonus de 14 millions d’euros avec pour objectif ‘de ramener des policiers sur le terrain’. Autre poste important à bénéficier de l’enveloppe: la prison néerlandaise de Tilburg. L’’hébergement’ des détenus belges coûtera 30 millions d’euros.

Une délégation de militants solidaires belges et turcs s’est rendue ce jeudi au siège de ROJ-TV, la télévision kurde qui a été une des cibles de la vaste opération policière du 4 mars. La délégation a pu visiter les locaux et studios de la chaîne. Le plus spectaculaire était les dizaines de postes de travail avec écrans et claviers mais… sans ordinateur (photo 2). Ce sont plus de 200 ordinateurs qui ont été saisi par la police, ainsi qu’un grand nombre de clés USB, de Flash Disk et jusqu’à la machine à faire des sous-titres… La police a également saisi toutes les archives digitales de la télévision. Seule une partie a pu être sauvée à l’aide de back-up – mais c’est l’équivalent de quatre années de travail de digitalisation d’archives qui a disparu.

Lors de la perquisition, les policiers se sont d’abord rendus dans le local technique pour arracher les câbles qui permettaient à la télévision d’émettre. Puis ils ont envahi le bâtiment de la télévision, les studios de Radio Mésopotamie et ceux de Sterk Production. Roj-TV a perdu pour environ un million deux cent mille d’euros de matériel dans cette attaque. Les bénévoles qui l’animent ont pu recommencer rapidement les émissions au moyen d’ordinateurs portables, mais la télévision travaille bien en deçà de son niveau normal.

Roj-TV avait déjà été la cible de le justice allemande, en juin 2008 (on sait les liens politico-économiques étroits entre la RFA et la Turquie). Mais l’interdiction de Roj-TV par le Ministère de l’Intérieur allemand a été levée par la Cour de grande instance de la RFA en février 2010. Les pressions turques s’expliquent par la grande influence de Roj-TV chez les Kurdes. Ses émissions retransmises par satellites sont les plus écoutées au Kurdistan. Elles contribuent à faire vivre la langue kurde qui reste interdite d’enseignement.

Rassemblement devant Roj-TV en mars 2010.

Visite de Roj-TV

Rassemblement devant Roj-TV en mars 2010.
Visite de Roj-TV