La Ligue des Droits de l’Homme a présenté un livre intitulé ‘L’état des Droits de l’Homme en Belgique’ et dont la Ligue voudrait faire un rapport annuel. Cet ouvrage présente notamment une chronologie des faits qui se sont déroulés l’an dernier et qui posent question en matière de respect des Droits de l’Homme en Belgique.

Elle rappelle notamment l’alerte ‘terroriste’ déclenchée le 21 décembre 2007 au niveau national et dont la justification n’a cessé de varier, allant d’un projet d’évasion du tunisien Nizar Trabelsi, condamné en 2004 à une peine de dix ans de prison pour un projet d’attentat contre la base de Kleine Brogel, à la visite prévue du président pakistanais de l’époque, Perwez Musharraf, à Bruxelles.

Mais la liste de la Ligue cite aussi les condamnations de la Belgique prononcées par la Cour Européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg, la surpopulation carcérale, l’enfermement d’enfants dans des centres fermés, l’arrestation de quatre membres de notre Secours Rouge.

La LDH dénonce aussi le recours accru à l’enfermement, avec 40% des personnes incarcérées étant en détention préventive, selon les chiffres du ministère de la Justice lui-même, le fichage des citoyens via la Banque de données Nationale Générale (BNG), dans laquelle la police stocke des données à caractère personnel sur des événements, des groupements et des personnes et qui contiendrait quelque 1,6 million de noms de personnes. La Ligue s’inquiète aussi de la multiplication des caméras de surveillance, dont le coût est jugé ‘prohibitif’ et à l’efficacité ‘suspecte’.

Pour en savoir plus

Dimanche, la vitrine de la société d’interim ‘Tempo-Team’ à Woluwe (appartenant au holding Randstad) a été détruite parce que cette société recrutait du personnel pour travailler dans les prisons. Sur la banque située de l’autre côté de la rue, le slogan ‘NO GUARDS NO PRISONS’ a été taggué.

Ce lundi un groupe d’experts européens a débarqué à Bruxelles pour s’assurer que la Belgique respecte bien la réglementation en matière de fichage des citoyens. Parmi les fichers suspects, la fameuse BNG (Banque de données nationale générale) alimentée par 40.000 policiers locaux et fédéraux. Le projet d’arrêté royal dit ‘BNG’ est toujours en rade sur la table du gouvernement. Cet arrêté-loi donne davantage de pouvoir aux services de police pour recueillir, traiter et stocker un multitude de données à caractère personnel (opinions politiques, orientation sexuelle, etc.). La BNG contient déjà plus de 11 millions de ‘faits concrets’, 1,6 millions de personnes, 1,8 millions de véhicules, 15.000 organisations,…

L’année passée, 159 personnes ont écrit à la Commission de la vie privée (CPVP), le seul organisme pouvant accéder à ces fichiers. Dans le cas des données policières, la commission peut vérifier, rectifier voire exiger l’effacement des données, mais elle ne peut communiquer le produit de ses recherches au demandeur. En 2008, 57% des contrôles effectués ont amené à un effacement total des données, 17% à un effacement partiel, 17% à une conservation intégrale. Dans 5% des cas, le demandeur n’était pas dans la BNG. Ces statistiques montrent que la BNG regorge d’informations qui, même aux yeux d’une institution aussi benoîte que la CPVP, n’ont (plus) rien à y faire. Les statistiques ne donnent aucune idée de la fiabilité des infos de la BNG. Rappelons qu’en France, la Commission Nationale informatique et Liberté (CNIL) a relevé jusqu’à 83% d’erreurs dans les fichiers policiers en 2008.

A l’appel du CRER, entre 10 et 15 personnes s’étaient rendues au 127bis pour apporter un message de solidarité aux victimes de la politique d’immigration Belge. Deux groupes de médias couvraient l’action : l’agence Belga et deux journalistes avec une caméra de Indymedia.be.

Le fait le plus marquant était le déploiement des forces de police au début, à la gare de Nosseghem : on pouvait dénombrer au moins une dizaine de véhicules, camionnettes et voitures avec à l’intérieur des gorilles anti-émeutes ; casques et boucliers compris, plusieurs flics en civil mais aussi des barrages et routes coupées. Une fois arrivés devant le centre fermé une deuxième rangée de flics bloquait l’accès à la petite ruelle le long du centre.

Manifestation de sans-papiers

Malgré les déclarations de Turtelboom, de nombreux enfants sont à nouveau enfermés au centre fermé 127bis. Selon les autorités, ce sont les familles qui ont été arrêtées à leur arrivée et qui étaient enfermées au centre fermé 127 (dans le No Man’s Land de l’aéroport) en attendant une réponse à leur demande d’asile. Le Centre 127 est composé de containers installés provisoirement à l’aéroport il y a une dizaine d’années. Vu le délabrement de ces ‘bâtiments’, on a cru bon de transférer les détenus au 127bis en attendant la construction d’un énième centre, prévu aussi à Steenokkerzeel.

Une manifestation est organisée devant le centre par la CRER ce dimanche 15 février à 14 heures (train Gare du Nord Bruxelles 13h44 direction Leuven-gare de Nossegem). Les mots d’ordre de la manifestation sont:

LIBEREZ TOUS LES PRISONNIERS.
LIBRE CIRCULATION DE TOUS.
PERSONNE N’EST ILLEGAL

A l’occasion du Festival de Liège, la FGTB organise un débat ‘Militantisme / Terrorisme. Quelles frontières?‘ au Jardin du Paradoxe du Festival de Liège, le mercredi 18 février, à 18h. au Manège (Rue Ransonnet, 2 à 4000 Liège).

Avec:

-Marc GOBLET, Président de la FGTB Liège-Huy-Waremme
-Marc MONACO, Activiste altermondialiste
-Jean-Claude PAYE, Sociologue
-Dan Van RAEMDONCK, Porte Parole du Comité T. et Vice-Président de la Fédération Internationale de la Ligue des Droits de l’Homme.
-Animateur: Marc MOLITOR, Journaliste RTBF (sous réserve)

Le débat sera suivi d’une projection du film-documentaire ‘HF6’ sur la relance inattendue du haut-fourneau 6 d’ArcelorMittal, à Seraing (Liège, Belgique), fermé par Arcelor en 2005.

Entrées:

-Pour le débat: gratuit
-Pour le film: réservez votre place auprès de Minervina BAYON au 04 221 97 17 ou à minervina.bayon@fgtb.be (sous réserve des places disponibles).

Affiche de la soirée sur l'anti-terrorisme

Plus de 150 personnes se sont rendues à l’Université de Liège le jeudi 5 février pour participer à la conférence-débat sur le thème de l’anti-terrorisme organisée par le Comité Liège-Tarnac, le Service de philosophie morale et politique de l’Université de Liège et le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association (CLEA). Le temps a manqué à un public très motivé pour poser toutes les questions suscitées par un très riche débat.

Reportage photo plus complet sur le site du CLEA

Estrade de la conférence
Audience de la conférence

La commission de la Justice de la Chambre des représentants a entamé ce mardi 3 février l’évaluation de la législation anti-terroriste adoptée en décembre 2003, dans la foulée des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. C’est sur cette base légale que quatre militants de notre Secours Rouge/APAPC ont été arrêtés, emprisonnés et inculpés. A ce propos, le CLEA et le Comité Tarnac de Liège ont rendu public un document commun appelant à l’abrogation de cette législation.

Lire ce communiqué – format pdf