La loi introduisant la peine subsidiaire d’interdiction de manifester fait débat depuis plusieurs mois. Elle avait remise en cause après un premier accord (voir ici) et un avis du Conseil d’Etat (voir ici), les syndicats ayant fait fortement pression sur le PS. Un accord a finalement été trouvé. La peine subsidiaire d’interdiction de manifester est finalement retirée. La clause relative aux droits et libertés en matière de restrictions de la circulation (dite “loi Bodson”) est aussi supprimée. La notion d’”entrave méchante” est ainsi retirée. Cependant la notion d’entrave méchante à la circulation continue d’exister dans le code pénal. Elle pourra toujours être invoquée par un tribunal s’il s’avère que des faits commis lors d’une grève ou d’une manifestation entrent dans ce cadre.

D’autres articles de la loi sont maintenus. La comparution immédiate sera réformée avec l’instauration d’une procédure courte en cinq jours ouvrables. En première lecture, le gouvernement avait déjà donné son feu vert à une procédure d’un minimum de 10 jours et d’un maximum de 70 jours. Celle-ci sera désormais accélérée à un minimum de 5 jours et un maximum de 40 jours. Cette procédure accélérée sera mise en place uniquement en cas d’accord du suspect. Les poursuites et sanctions visant les agressions contre les personnes exerçant des fonctions sociales d’autorité (y compris la violence contre la police) seront aussi renforcées.

Pendant toute la journée de vendredi, les zones de police du pays ont dû faire face à de nombreuses difficultés en raison d’une panne d’électricité et de travaux au siège de la police fédérale à Bruxelles. De nombreuses zones de police et unités de la police intégrée ont été touchées. Les policiers ont rencontré des difficultés quand ils vérifiaient les données de personnes qu’ils contrôlaient. D’autres opérations ne pouvaient pas non plus avoir lieu, dans les aéroports de Zaventem et de Charleroi.

Le ministre israélien Amichai Chikli, appartenant au parti d’extrême-droite colonialiste de Netanyahu, et chargée de la lutte contre l’antisémitisme, a écrit deux lettres acerbes à la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V). Il y demande d’interdire l’organisation palestinienne Samidoun et de restreindre les activités de leur coordinateur pour l’Europe, Mohammed Khatib. Des copies des lettres sont parvenues entre les mains du député anversois NVA Michael Freilich via des sources israéliennes. Il demande par la voie parlementaire à la ministre Verlinden pourquoi elle n’a pas encore répondu et si une enquête sera ouverte. La N-VA réclame au moins une enquête approfondie sur Samidoun. Le ministre demande à la Belgique de « montrer son soutien à la communauté juive et son amitié avec Israël » en interdisant Samidoun.

Les policiers ont procédé à plusieurs intervention dans la manifestation féministe de cet après midi à Bruxelles.

13H35: Deux petits nasses, une en haut, une en bas du Mont des Arts, au moment du rassemblement.
Celle du haut se termine par 3 arrestations, celle du haut (semble-t-il lié à un collage féministe) par une quinzaine.
Les manifestantes sont embarquée en bus vers le RAC, 202 rue Royale (voir notre dossier: les lieux de détention à Bruxelles)

14H40: Encore deux arrestations
14H50: Les policiers tentent des interpellation dans le bloc palestinien, celui-ci fait bloc et s’oppose, les policiers renoncent
15H20: Encore une arrestation
16H15: La police a annoncé aux premières arrêtées qu’elles seraient libérées à 18H00
Appel à rassemblement devant le RAC (au siège de la police 202 rue Royale)

16H35: La police bloque la rue Royale
16H40: Nouvelle annonce de la police: Toutes les personnes arrêtées seront libérées dans une heure au Mont des Arts
16H45: Les libérations commencent au compte-goutte: 4 personnes libérées au Mont des Arts, d’autres au Botanique
(les personnes ne sortent pas directement du RAC, une méthode classique pour éviter les rassemblements solidaires)
Tout le monde est libéré

Le Bataillon International de Libération (IFB) était une unité combattante des YPG, les milices kurdes qui mènent et défendent la révolution du Rojava dans le Nord de la Syrie. La révolution du Rojava a apporté un modèle sociétal progressiste, démocratique, défendant les Femmes et les différents peuples qui habitent la région. L’IFB a pris pour modèles les Brigades Internationales qui avaient défendu la république espagnole en 1936. Le film, tourné à Raqqa, est un document politique et militaire qui exprime clairement sa solidarité avec le bataillon et les causes qu’il défend. Ce documentaire sera projeté ce samedi 23 novembre à 19H au Sacco Vanzetti, Ch. de Forest 54, 1060 Saint-Gilles.

25 antifascistes  ont été arrêtés aujourd’hui dimanche à Gand alors qu’ils tentaient de saboter le du congrès du Vlaams Belang sur les questions migratoires. Plusieurs d’entre eux s’étaient infiltrés et cachés il y a plusieurs jours dans le bâtiments. Une demi-heure avant le début du congrès, ils ont surgit sur le toit, déployé une banderoles « congrès nazi » et allumé des flares. Une unité spéciale de la police est intervenue pour les déloger (photo). Ils ont placés en détention administrative. La police a une nouvelle fois fouillé le bâtiment et le congrès n’a pu commencer qu’avec du retard. Une manifestation antifasciste avait lieu à proximité.

Jose Miguel Arenas Beltran – connu sous le nom de scène de Valtonyc – s’était réfugié en Belgique en 2018 (voir notre article) après une condamnation en Espagne à trois ans et demi de privation de liberté pour « apologie du terrorisme » et « insultes » et « menace à la couronne » dans ses textes. Le rappeur de 29 ans a pu retourner dimanche en Espagne car la sentence qui a été prononcée à son encontre a expiré en raison du délai de prescription. Valtonyc a retrouvé sa famille à son arrivée à Majorque, une île des Baléares dont il est originaire.

Le ministre de l’intérieur Vincent Van Quickenborne ayant démissionné vendredi (à la suite de l’attentat de Bruxelles au cours duquel deux ressortissants suédois ont été abattus), c’est Paul Van Tigchelt qui lui succèdera. Âgé de 50 ans, il s’est fait connaître du public lorsqu’il est devenu directeur de l’OCAM en janvier 2016, quelques mois avant les attentats à l’aéroport de Zaventem et dans le métro de Bruxelles. Les années précédentes, il travaillait au parquet d’Anvers. La rue de la Loi n’est pas un terrain inconnu pour lui. Outre son activité récente au sein du cabinet Van Quickenborne au cours de la présente législature, il a été par le passé le porte-parole et chef de cabinet adjoint du ministre de l’Intérieur de l’époque, Patrick Dewael.

La date anniversaire de l’emprisonnement de Georges Abdallah est depuis des décennies une journée de mobilisation. Cette année, la mobilisation a été entravée par les interdictions de manifester pour la cause palestinienne. Néanmoins plusieurs initiatives ont eu lieu dans plusieurs pays (nos photos: rassemblement à Athènes et manifestation sauvage à Zurich où toute manifestation liée au Proche-Orient était interdite), et la revendication de la libération de Georges a été portées dans les manifestations de ce dimanche à Paris (30.000 manifestants) et à Bruxelles (20.000 manifestants).

 

La répression de l’expression de la solidarité avec les Palestiniens ne diminue pas en Europe. En Belgique, les deux propositions  de manifestation du Secours Rouge (une à 1000 Bruxelles, une à Ixelles) ont été interdites, et le meeting de Samidoun (à Jette) est « sous enquête ». En Allemagne, la brutale répression d’une manifestation interdite a tourné à l’affrontement : 174 personnes ont été interpellées, dont 65 font l’objet d’une enquête pénale pour avoir résisté aux forces de l’ordre. Il y a eu des dizaines de blessés. En Suisse alémanique, aucune manifestation relative au Moyen-Orient sera autorisée les prochains jours. C’est en France où la répression est la plus forte: les plus petites initiatives organisées dans les plus petites localités et jusqu’à l’intérieur de locaux sont interdites et interrompues par la police. Et comme toujours dans ce genre de situation, le zèle mène au ridicule: La police municipale de Valence est intervenue mercredi soir pour faire éteindre l’enseigne du restaurant « Chamas Tacos ». En raison d’une panne d’éclairage de la première lettre, elle affichait « Hamas Tacos »…

En France cependant, le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française s’est prononcée mercredi contre l’interdiction systématique des rassemblements propalestiniens décidée par Gérald Darmanin. Le Conseil d’État a estimé qu’il revenait aux seuls préfets d’apprécier s’il y avait localement un risque que de telles manifestation constituent des troubles à l’ordre public. Le Conseil d’Etat avait été saisi en urgence par le Comité action Palestine.