Du 17 au 31 mai se tiendront les Semaines internationales contre les disparitions politiques. Les disparitions par enlèvements et détentions secrètes par les forces de sécurité et par les paramilitaires sont une attaque qui vise à détruire, à éliminer toute opposition et à terroriser la société entière. L’objectif de cette méthode est de répandre l’anxiété sociale, la peur et l’incertitude dans la société. Les travailleur.euse.s organisé.e.s, syndicalistes, journalistes, intellectuel.le.s, écrivain.ne.s, avocat.e.s, en bref : une multitude de personnes de toutes les couches de la société peuvent être la cible de ces attaques.

Cette méthode systématisée à très grande échelle une première fois par le IIIe Reich a été appliquées par de nombreux autres États. Au Mexique, depuis 2006 : le nombre de disparitions politiques est d’au moins 30.000 personnes. Le 26 septembre 2014, la Police a enlevé 43 étudiant.e.s de l’École Normale Rurale d’Ayotzinapa qui allaient à une manifestation contre les réformes éducatives. Depuis ce jour, leur corps n’ont pas été retrouvé. En Colombie, le nombre de disparitions politiques est de plus de 250.000 personnes. En Turquie : depuis au moins 1915, c’est le sort de centaines de milliers de disparue politiques. C’est pour cela que les « Mères du Samedi » se rassemblement depuis 1995 chaque samedi sur la place du Galatansaray en Turquie.

Rassemblement demain 25 mai 12h00 à la gare Centrale

Lers

Lers

❤️💛🖤 26 mai : Toute l’Europe à Bruxelles 🔥📣🧨
L’Alliance du 1er Mai Révolutionnaire appelle tou·te·s les révolutionnaires, anarchistes, communistes, antifascistes, autonomes, féministes, militant·e·s pour le climat à rejoindre la mobilisation des Gilets Jaunes qui aura lieu ce dimanche 26 mai à Bruxelles. Cette journée mobilisera les Gilets Jaunes de Belgique et d’Europe contre la mascarade électorale des élections européennes. Nous ne donnons aucun crédit de démocratie à ces élections, ni à aucune autre organisée dans le cadre du régime capitaliste. Les classes populaires et exploitées n’obtiendront rien si ce n’est en s’organisant ensemble, dans la rue, contre ceux qui les oppriment depuis des décennies. Depuis 6 mois à présent, les Gilets Jaunes symbolisent une même volonté massive de la part des exploité·e·s de ne plus se laisser faire et de perturber le pouvoir. Chaque samedi, les médias de la bourgeoisie donne ce mouvement pour “mort”, “essoufflé” ou “sans débouché possible”. Chaque samedi donne l’occasion à celles et ceux qui savent regarder que les Gilets Jaunes sont l’un des plus beaux mouvements de résistance que l’Europe ait vu ces dernières décennies.

Descendons massivement dans les rues du Quartier Européen et de toute la ville pour transformer cette journée de pacification en journée de résistance. Comme l’affirme l’appel du 26 mai : c’est dans la lutte que se construira l’Europe des peuples, ce 26 mai : Toute l’Europe à Bruxelles , ce 26 mai: Tou·te·s les révolutionnaires dans la rue !

Organisons le camp révolutionnaire !
Alliance du 1er Mai Révolutionnaire

Appel du 26 mai

Appel du 26 mai

Un an, jour pour jour, après la mort de la petite Mawda, 2 ans, Kurde, migrante, assassinée d’une balle dans la tête, sur l’autoroute à deux pas de Mons, par des policiers qui venaient notamment de Namur, le commissariat de la police fédérale de la rue de l’Arsenal a été orné d’un tag « Mawda », et un liquide semblable à du sang a été répandu sur les lieux. Une manifestation avait lieu le même jour à Mons et là aussi, un liquide évoquant le sang a été répandu sur les marches du palais de justice.

Le commissariat tagué à Namur

Le commissariat tagué à Namur

Le 17 et 18 mai la police bruxelloise a nassé des manifestations (action de blocage dans le cadre de la marche Climat et cortège antifa dans la Pride). Le nassage ou kettling est une tactique policière consistant soit à immobiliser (ou à orienter) des manifestants par des policiers en nombre inférieur mais adoptant un dispositif en cordon. Cette tactique est utilisée de manière très récurrente par la police bruxelloises face aux mouvements sociaux combatifs.

Une discussion aura lieu sur le thème « Face aux nasses, cessons d’être impuissant.e.s » demain mardi 21 mai de 18:30 à 21:30 à L’accroche; 72 rue du pont de luttres, Forest.

Kettle à Montréal

Kettle à Montréal

Malgré la décision favorable du Conseil du contentieux des étrangers (voir notre article), l’Office des étrangers refuse toujours la régularisation de Cahit Zorel. Cahit a comparu devant le Conseil du Contentieux des Etrangers ce lundi. Ce militant kurde de Turquie âgé de 47 ans vit en Belgique depuis 18 ans. Depuis son arrivée, il a toujours travaillé et notamment géré un petit restaurant à Liège pendant près de 10 ans. Son casier judiciaire est vierge, il est marié à une Belge depuis cinq ans et va être père dans trois mois.

L’Office des Etrangers tente pourtant par tous les moyens d’empêcher sa régularisation sur base d’une note de la Sûreté d’Etat qui l’accuse de liens avec le DHKP-C. Le 22 juin 2018, le Conseil du contentieux des étrangers lui avait donné gain de cause et a annulé la décision de refus de régularisation émise par l’Office des Etrangers. Mais l’Office des étrangers a fait appel de cette décision.

Cahit Zorel

Cahit Zorel

Hier se tenait La Pride de Bruxelles. Des membres de l’association Reclaim the Pride étaient présent·s·s et entendaient protester contre la récupération politique et commerciale la manifestation.

« Nous protestons contre la récupération politique de la Pride, contre le manque d’action politique et l’incertitude dans laquelle vivent encore les personnes LGBTQIA + ainsi que les travailleurs du sexe », ont expliqué les militant·e·s. « La Belgian Pride est devenue une organisation commerciale et politique. Les politiciens viennent prendre une place qui n’est pas la leur, à la recherche de votes et monopolisent un événement qui faisait partie à l’origine de la lutte, de la résistance et de la révolution du LGBTQIA +. Le ’pinkwashing’ amène le flou sur le but du défilé et le réduit à un carnaval. »

Les manifestant·e·s se sont donc naturellement opposé·e·s au passage des cortèges des partis politiques bourgeois et ont jeté des bouteilles sur le char de la NVA. Iels ont alors été nassé·e·s, matraqué·e·s et gazé·e·s par la police qui cherchait à faire de la place pour le passage du char de la NVA. D’autres personnes sont alors venues en soutien force la police à établir une double ligne pour faire face aux deux groupes. Les membres de Reclaim the Pride ont été libéré·e·s après un contrôle d’identité.

Répression policière de Reclaim the Pride

Répression policière de Reclaim the Pride

Le gouvernement régional wallon a annoncé jeudi une sanction financière de près d’un million d’euros pour l’Opérateur de transport de Wallonie, la maison-mère des TEC, à la suite du non-respect du service garanti au sein des TEC, lors de la journée d’action organisée mardi par la FGTB. Le montant exact de cette sanction doit encore être calculé mais il correspond au montant d’indemnité prévue dans le contrat de gestion, en cas de non-exécution du service pour une journée de fonctionnement, majorée de 10%.

L’exécutif régional demande également une révision de la convention de médiation syndicale en excluant le financement du syndicat socialiste. En d’autres mots, les emplois au sein de la FGTB financés par le groupe TEC afin notamment de permettre la concertation sociale pourraient passer à la trappe (alors qu’un préavis de grève avait été introduit en temps voulu pour l’action de mardi, qui n’a pas été contesté par la direction de l’OTW.). Enfin, le gouvernement assure “qu’en l’état actuel de non garantie du service continu, pour l’exploitation de toutes nouvelles lignes, il sera désormais systématiquement prévu de recourir à la sous-traitance privée”.

Grève aux TEC (archives)

Grève aux TEC (archives)

La police fédérale a relancé les recherches de Fehriye Erdal, une militante turque qui avait échappé de manière spectaculaire à la Sûreté de l’État il y a 13 ans. Elle et un autre fugitif ont été ajoutés par le Fugitive Active Search Team à la liste des « Most Wanted » de la police fédérale. Fehriye Erdal s’était échappée en 2006 de sa résidence surveillée. Elle a été condamnée par défaut à 15 ans de prison en 2017 pour une action revendiquée par le DHKP-C (voir notre article).

La bannière du site du FAST

La bannière du site du FAST

Mercredi 8 mai, le tribunal correctionnel de Bruxelles a accordé la suspension du prononcé à un militant qui avait détourné des écrans publicitaires en 2016. Il avait piraté le système et changé les messages pour en diffuser d’autres, qui dénonçaient les traités de libre-échange TTIP et CETA (voir notre article).

Le tribunal a estimé que le militant avait commis l’infraction de piratage informatique en s’introduisant illégalement dans les système des panneaux publicitaires électroniques. Compte tenu de l’ancienneté des faits et de l’absence d’antécédents judiciaires, le tribunal lui a accordé la suspension simple du prononcé de la condamnation durant deux ans. La procureure, elle, avait requis une peine d’amende de 12.116 euros.

L’écran Place De Brouckère

L'écran Place De Brouckère

Edit: Les vidéos (issues du direct d’EODP) et les quatre photos (issues de PPics) ont toutes été floutées par nos soins.

À l’occasion du 1er Mai, deux disputes ont opposé des militants du cortège révolutionnaire à deux « journalistes engagés », se concluant par l’agression physique d’un camarade et par des menaces de représailles policières de la part de leur collectif.

Voilà maintenant plusieurs années que Rachid et Boubaker Moumni tentent de faire une carrière journalistique dans le cadre de leur ONG « European Observatory for Peace and Democracy » (EODP) sur le dos des luttes militantes.

Depuis plusieurs années, le Secours Rouge a entamé une campagne pour augmenter la conscience du problème photographique dans l’activité militante. La combinaison photo/vidéo numérique et médias sociaux expose les manifestant·e·s à être identifié·e·s par leur patron, leur prof, par les policiers ou par les fascistes, comme jamais auparavant. Nous avons d’ailleurs reçu durant cette campagne de nombreux témoignages de militant·e·s mis en difficulté à cause de photos prises par des « journalistes engagés » : agression par des militants d’extrême-droite en pleine rue, condamnation judiciaire d’un militant identifié sur les lieux d’une action, militante syndicale identifiée par son patron comme communiste, plusieurs personnes sans-papiers et réfugié·e·s recevant des avis négatifs de la Sûreté de l’État après avoir été identifié·e·s comme militant·e·s (dont un au 1er Mai de l’année passée), etc.

Jusqu’à ce que nous commencions cette campagne, n’importe qui pourvu d’un appareil photo et d’une page Facebook estimait avoir des droits sur l’image de n’importe quel manifestant·e. Notre campagne a changé cela, elle a donné lieu à de nombreuses discussions, dans un sens ou dans l’autre, autour du travail du Collectif Krasnyi, de Mediactivista, et des collectifs médias militants en général.

Notre position est qu’on ne devrait pas rendre public l’image d’une personne sans son accord. Mais comme nous savons cela (pourtant élémentaire) difficile à obtenir, nous avons mis à la disposition des militant·e·s des stickers « No Photo » pour exprimer clairement leur refus d’être photographié·e·s.

Ces stickers n’empêchent personne de photographier mais mettent les photographes devant leurs responsabilités: choisir d’ignorer sciemment la demande ou changer sa façon de travailler pour la respecter (par le choix du cadrage, ou en floutant les visages avant la médiatisation). Cette pratique a finie par être largement comprise et acceptée. Mais pas par les frères Moumni, et voici quelques exemples de photo issus de leur « banque d’image ».

Quelques exemples de la

Le plus fort, dans leur cas, c’est qu’il refusent aux manifestant·e·s le droit à leur propre image, mais qu’ils revendiquent bien haut, pour eux, la propriété de cette image. Leur polémique avec la RTBF qui avait utilisé un bout de leur vidéo en est un bel exemple.

PPics et RTBF

À de multiples reprises, ces dernières années, nous avons demandé aux frères Moumni de « filmer un peu plus loin », de « faire attention aux gens avec les auto-collants », etc. Ils ont toujours réagi avec une grande agressivité, allant jusqu’à suivre et coller leur appareil à quelques centimètres de celles et ceux qui leur demandent le respect le plus élémentaire de leur droit à l’image. Ce qui nous amène à la dernière affaire.

Pour la manifestation du 1er Mai Révolutionnaire, la question des photos et vidéos avait été longuement discutée. L’Alliance organisatrice avait désigné des photographes de confiance pour couvrir la manifestation et avait publié une page spéciale « À l’attention des photographes » (avec un tutoriel de floutage).

Plusieurs photographes qui n’avaient pas été désigné.e.s se sont également présenté à nous le jour même et nous avons pu discuter avec eux de leur pratique. Au début de la manifestation ces consignes ont été distribuées à tous les participant·e·s, et cela avait aussi été rappelé dans le discours de départ.

Les frères Moumni ont d’abord manifesté au sein du « 1er Mai de Lutte » appelé par la CGSP-ALR avant de croiser le cortège du 1er Mai Révolutionnaire aux abords de l’Albertine. À l’occasion de cette rencontre, un militant du cortège révolutionnaire a demandé à B. Moumni de cesser de filmer puisqu’il ne faisait pas partie des photographes désigné·e·s pour rendre compte de la manifestation. Ils sont d’ailleurs parfaitement au courant de cette pratique et mentionnent eux-mêmes dans leur vidéo « on ne s’entend pas avec les organisateurs de cette manif car ils ne veulent pas qu’on filme » (cf video « EODP #4). La réaction du photographe a été immédiate, s’introduisant dans la manifestation pour coller son smartphone au visage de celui qui lui avait fait la remarque, à cette occasion la perche à selfie de B. Moumni est abaissée une première fois, assorti d’une menace ferme concernant son matériel. Cette provocation de B. Moumni a fait éclater une dispute avec d’autres militant·e·s excédés par cette manière de faire.



La manifestation s’est poursuivie, les frères sont restés dans le cortège CGSP-ALR, traitant à plusieurs reprises sur leur direct la manifestation révolutionnaire de « fachos », de « fascistes anarchistes », présentant comme preuves les images des dégradations sur divers panneaux publicitaires, sur les vitrines de l’ONEM et sur celles du PS. On voit déjà que les termes de « racistes » ou de « fascistes » sont systématiquement utilisés par les deux frères qui considèrent la casse d’une vitrine de publicité ou de l’ONEM comme des actes « fascistes ».

On ne s’étonnera pas de ces commentaires puisque le secrétaire de leur ONG, Benjamin Hannesse, était candidat PS aux élections communales 2018 à Woluwe Saint-Pierre.

Arrivé Place Rouppe, R. Moumni traverse les festivités, protège pour la première fois de la journée l’anonymat de son sujet photographique : le dispositif policier.

Puis il se rend à la Place Anneessens en commentant « ces cons là sont ici » avant de zoomer sur la personne qui l’aurait « agressé », verbalement (cf. video « EODP #6 » plus bas). Ensuite il croise à nouveau la personne qui lui avait rabaissé son smartphone aux abords de l’Albertine et la poursuit car celle-ci lui dit « tu n’arrêteras jamais » , la caméra est à nouveau abaissée car prenant clairement des images en direct : cette phrase et ce geste constituent l’agression dénoncée par EODP depuis. Le live s’arrête là, quelques secondes plus tard ce camarade sera frappé à coup de perche à selfie et traité de raciste. Une accusation pour laquelle les seules preuves apportées par EODP sont que « les reporters d’EODP [sont] d’origine […] maghrébine » et que les journalistes de RT auraient été « autorisés » à filmer. Ce n’était bien sûr pas le cas, si le journaliste de RT avait été repéré, il lui aurait également été demandé de cesser de filmer. Des reporters racisé·e·s ou non ont été autorisé·e·s à filmer, il a été demandé à d’autres, racisé·e·s ou non, de cesser de filmer. Il a été demandé aux frères Moumni de cesser de filmer car ce sont deux photographes qui sont connus pour revendiquer agressivement leur droit de filmer n’importe qui n’importe comment, comme en témoigne leur pratique récurrente de poursuivre en filmant en direct les personnes qui leur demandent de ne pas les filmer.

R. Moumni a donc cinglé notre camarade du pied de son appareil avant de hurler en vain « facho, facho, facho » pour tenter lâchement de faire croire à une agression raciste et impliquer les habitant·e·s du quartier. Traiter de raciste ce camarade est une malhonnêteté qui en dit long sur le manque de scrupules des frère Moumni, car ils connaissaient bien le pourquoi de l’incident. Blessé au sang, notre camarade a été pris en charge médicalement. À aucun moment ni Rachid, ni Boubaker n’ont été violentés : à deux reprises leur perche à selfie a été saisie et abaissée par la personne qui ne souhaitait pas être affichée en direct sur Facebook. N’arrivant pas à mobiliser en sa faveur les témoins de l’incident, R. Moumni s’est retiré et a longuement discuté avec les policiers en civil se tenant à proximité. Amis du PS et de la police, les frère Moumni ont tout naturellement menacé d’aller porter plainte, comme en témoigne le mail reçu :

Menace de plainte de la part d’EODP

Nous ne rembourserons rien aux frères Moumni (ni la perche à selfie, ni le smartphone et le micro qu’ils essaient de se faire remplacer alors qu’ils n’ont pas été endommagés). Ce sont des opportunistes mettant en danger les militant·e·s pour leur petite carrière « journalistique », ce sont des collaborateurs informels de la police, prêts à tous les mensonges et à toutes les instrumentalisations (comme en appeler à l’anti-racisme dans cette affaire) pour perpétuer leurs petites combines. Ils doivent clairement être bannis des activités militantes comme les opportunistes néfastes et collaborateurs de police qu’ils sont.

Notre camarade, une demi-heure après l’agression.

Quelques exemples de la
PPics et RTBF
Menace de plainte de la part d'EODP
Notre camarade, une demi-heure après l'agression.